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Rien n'y fait. L'aveuglement des technocrates de Bercy l'a encore emporté. La timide velléité présidentielle d'entrouvrir, en apparence, pas même une porte, à peine une chatière, s'est noyée elle-même. Elle s'est engluée dans un discours péremptoire, se présentant comme une affirmation doctrinaire de l'écologisme, étonnamment psychorigide.
Professionnel coutumier du contresens et de l'enfumage, le directeur de Libération, Laurent Joffrin écrit dans sa Lettre Politique du 27 novembre : "… les vieilles solutions sociales-démocrates peuvent encore servir… Jupiter descend parmi les mortels et tient un langage de raison et d’ouverture." À l'entendre il s'agirait d'un changement de ton. Et on devrait applaudir.
De ton, vaguement. Mais de fond, rien.
On annonce que la seule modulation technique de la TCIPE serait laissé au pouvoir du parlement. Merci Monseigneur. Mais cette disposition, qui existe déjà dans la Constitution, ne suscitera l'enthousiasme de personne. La formule rendra, peut-être, la spoliation de pouvoir d'achat constante. Elle ne la diminuera pas.
La contestation a surtout reçu pour toute réponse la création d'un 387e comité Théodule, Haut Conseil, etc. Tout le monde, sauf les 13 nominés, curieux nombre, pourra se moquer des avis consultatifs qu'il énoncera. Le Premier ministre pourra lire ses rapports et études dans la posture élégante qu'on imagine, à la suite de Léon Daudet : "d'un derrière distrait".
On doit souligner aussi la composition de ce haut, très haut, collège. Il représentera exclusivement les écologistes. Petite population.
On ne manquera pas bientôt de comprendre les vrais raisons de l'acharnement en faveur de la transition écologique. Ce programme, imposé par Merkel en Allemagne en 2010, sous l'émotion provoquée par l'accident de Fukushima s’est révélé désastreux. Il s’est soldé par un échec que personne n'ose évoquer. Et encore plus de pollution. Son importation en France sera imposée par un personnage qui n'a pas été élu pour cela.
Mais que pèsent les écolos dans l’opinion française ? Le parti écologiste en vue du scrutin d 2017, avait désigné au cours d'une primaire Yannick Jadot comme candidat. Or, celui-ci jugea plus prudent de se rallier à Benoît Hamon qui obtint le score misérable 6,4 % tout mouillé en rassemblement avec les socialistes.
Depuis 1969, c'était la première fois en 50 ans qu'il n'y avait pas de candidat écologiste à une élection présidentielle.
Aux législatives qui suivirent les écolos recueillirent 4 % des suffrages. On peut évaluer à ce niveau l'influence réelle dans notre pays des gens qui ont érigé les légitimes préoccupations environnementales en sectarisme écologiste. Or, c'est au plan européen, qu'en vue du scrutin de 2019 nos grands stratèges imaginent une poussée des verts. On les suppose appelés à se relever sur les ruines d'une sociale démocratie en perte de vitesse partout. Et ceci, en alliance avec le troisième groupe du Parlement européen – les ectoplasmes de l'ALDE du glorieux Verhostadt – permettrait aux macroniens franco-français de piloter un regroupement de centre gauche.
Mais cet habile calcul ne saurait cependant fonctionner si la France macronienne ne s'applique pas, tant soit peu, à elle-même, les dogmes qu'elle affirme à l'international.
En décembre, se réunira une 24e conférence annuelle de l'ONU sur les changements climatiques (COP24) à Katowice en Pologne[1]. Difficile de plastronner, pour le gouvernement que le monde nous envie, s'il ne respecte pas, chez lui, les conclusions de l'accord dit de Paris conclu par la COP21 en 2015.
Les États-Unis s'en sont retirés[2] en juin 2017 : mais, précisément, Donald Trump ne prétend pas porter le drapeau de l'écologie politique mondiale.
La logique rampante de la manifestation du 24 novembre conduisait les Gilets jaunes au-delà de leur propos initial. Elle tendait à mettre en cause, en la dégradant un peu plus, l'image du chef de l'État, désormais en lambeau.
Celui-ci, de façon maladroite n'a même pas su tirer parti des dégradations provocatrices des Black blocs. Personne ne les nomme et pourtant quiconque s'est trouvé sur zone dans l'après-midi de ce samedi noir n'a pu que les voir à l'œuvre, déchiffrer leurs tags immondes et comprendre une fois de plus le danger qu'ils représentent à terme.
Dans le catalogue de revendications des Gilets jaunes, la plus sérieuse, la première, la plus précise, celle qui a permis en quelques jours à Priscilla Ludovsky, principale porte-parole qu'ils ont désignée, 800 000 signatures sur une pétition c'est tout simplement le recul de la taxation du carburant qui rogne leur pouvoir d'achat.
Ces braves geans s'adressaient au chef de l'État et celui-ci n'a pas voulu recevoir lui-même leur délégation. Serrer les mains calleuses du bas peuple exposerait nos délicats dirigeants à toutes sortes de contagions dommageables. On s'en doutait. On en a reçu la confirmation.
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] cf. "Climat: la COP24 en Pologne en 2018"
[2] cf. "Climat: Trump annonce le retrait des États-Unis de l'accord de Paris"
Un ton plus acerbe qu'à l'accoutumée... bien sûr vous pensez à un marché de dupe. Ils ne vont pas laisser ces mannes se dérober, non mais!
Rédigé par : minvielle | mercredi 28 nov 2018 à 00:26
Le quotient intellectuel moyen des populations occidentales baisse inexorablement, et en compliquant de la sorte le problème, le gouvernement le rend presque inextricable. Le moment arrive où la population n'aura tout simplement plus les moyens cognitifs de réclamer une politique qui d'une part soit viable, d'autre part aboutisse à la défense de ses intérêts.
La première contradiction, la plus énorme, nous la connaissons, c'est celle qui fait réclamer à la fois une baisse des impôts et l'augmentation des interventions de l'Etat. A part quelques voix bien isolées -- et insultées -- sur la blogosphère, je n'ai entendu personne, ni parmi les manifestants, ni parmi les hommes politiques, rappeler que la priorité était dans la baisse radicale de la dépense publique.
Pas dans une meilleure efficacité de la dépense publique, pas dans une meilleure "orientation", non : dans une baisse, bête et brutale.
Je viens d'écouter le clown Nicolas Dupont-Aignan. Comme tout le monde, il dispose d'infinie réserves d'indignation pour se plaindre du mépris du peuple et ta-ta-ta, de la hausse du prix du plein et mon cul sur la commode. Air connu depuis cent ans que je l'entends.
En revanche, pas un mot de ce qui relève de sa responsabilité d'homme politique, à savoir les questions qui fâchent : la nécessaire destruction du "service public", l'indispensable razzia dans les dépenses étatiques.
Le seul mouvement qu'il a esquissé pour se rapprocher de cette clôture électrifiée du politiquement correct stato-gauchiste, ce fut pour réclamer "une baisse du train de vie de l'Etat".
Le train de vie. On sait ce que ça veut dire. Ça veut dire garnir les tables de l'Elysée avec de la vaisselle Arcopal au lieu de porcelaine de Sèvres, payer les conseillers des cabinets ministériels au Smic + 50 %, et obliger les ministres à se déplacer en BlaBlaCar.
Personne n'ose dire à Jacline Mouraud, qui réclame ce genre de "mesures", qu'elle se moque du monde, et que ces dépenses représentent absolument zéro dans le budget de l'Etat.
Personne, pas plus Dupont-Aignan que les autres, n'explique aux Français qu'on ne peut faire baisser la dépense publique qu'en supprimant la Sécurité sociale, en privatisant l'Education nationale, en instaurant la retraite par capitalisation, en supprimant le ministère de la Culture et l'essentiel du ministère des Finances, en supprimant un tiers des (faux) emplois de fonctionnaires territoriaux qui font "travailler" leurs femmes, leurs filles et leurs compagnes dans la "France périphérique", et ainsi de suite.
(Techniquement, mais tout cela a été écrit mille fois : mise en concurrence de la Sécu avec les assureurs privés à partir du premier euro, suppression de la gratuité de l'école compensée par le chèque scolaire, sous-traitance de la perception de l'impôt au privé comme en Suède, etc., etc. Je vous renvoie aux milliers de pages de rapports pondus sur le sujet.)
Par là-dessus, on vient nous tartiner l'écologie, et il n'y en a pas un (et en particulier pas parmi les Gilets jaunes) pour nous dire : il n'y a pas de problème écologique, la planète, on s'en fout, tout cela est une gigantesque escroquerie pour tapisser les poches des socialistes et des capitalistes de connivence (dont pas mal se promènent en gilet jaune).
Ayant bloqué la conscience publique avec le caractère indispensable et sacré de l'Etat, on sur-verrouille maintenant le dispositif, des fois que certains commenceraient à flairer l'arnaque. Tout cela, c'est pour la planète qu'on le fait, et tu voudrais tout de même pas faire bobo à la planète, hein, connard ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 28 nov 2018 à 01:54
Il n'y a rien de plus dogmatiques que les mouvements dits écologistes, du moins ceux se situant "à gauche". Or en politique, c'est le pragmatisme qui doit être adopté comme ligne de conduite; comme le préconisait Aristote, c'est à partir des faits observés qu'on énonce une théorie et non l'inverse. C'était aussi le raisonnement de Maurras, mais comme l'a bien démontré Bertrand Renouvin (La République au Roi dormant, éditions Hachette), en ignorant certains paramètres, faisant preuve par passion (idéalisation de la monarchie) paradoxalement lui-même d'un certain dogmatisme, sa démonstration s'avère fausse. C'est exactement comme dans un problème de physique où une seule donnée négligée peut fausser le résultat.
Un exemple en physique justement, c'est le nucléaire où je le répète, ce sont les défaillances de construction et d'utilisation par des irresponsables qui sont la cause des accidents survenus, à Fukushima comme ailleurs.
Rédigé par : RR | mercredi 28 nov 2018 à 05:05
LE Q.I. DU PEUPLE
Les Français ne sont pas une bande de crétins gouvernés par des surdoués. La mécanique du pouvoir en décide autrement :
Plus ses prélèvements sont importants et nombreux, plus un pouvoir politique est amené à s’immiscer dans les activités privées (pour renforcer son autorité et mettre la main sur les flux financiers).
Et lorsqu’un état entreprend de tout diriger, il lui est matériellement impossible de prendre en considération des millions de cas particuliers et donc de traiter chacun d’eux avec une efficacité acceptable. Même s’il dispose des meilleurs cerveaux, des ordinateurs et des systèmes de télécommunication les plus performants.
Voilà pourquoi les quelques centaines de surdiplômés, énarques, normaliens et polytechniciens, qui, en France, ont la main sur les leviers de commande, gouvernent si mal. Nettement plus mal que ne le ferait la population dans son ensemble. Un journaliste a plaisamment résumé cette supériorité de l’homme de la rue sur les hommes de pouvoir : il faut se méfier de l’opinion publique, elle a assez souvent raison.
POURQUOI UNE TAXE SERAIT-ELLE ÉCOLOGIQUE ?
Après avoir taxé l'essence pour favoriser le diesel pendant plusieurs décennies, le pouvoir s'apprête à taxer le diesel pour favoriser l'essence.
L'État s'agite fébrilement sur ces sujets alors qu'il n'existe pas, pour le moment, de solution de mobilité non polluante ? (les électriques bof bof, l'hydrogène probablement mais pas tout de suite).
En quoi surtaxer le diesel va-t-il réduire la pollution ? Le parc existant va continuer à rouler, comment faire autrement ? La seule conséquence de cette politique est de ponctionner les Français les plus modestes (habitants du désert français, marginaux des mégalopoles).
Il est clair que les Français ne sont pas une bande de crétins gouvernés par des surdoués.
Nous sommes tous des gilets jaunes.
Rédigé par : Jean-MichelThureau | mercredi 28 nov 2018 à 10:21
@ Robert Marchenoir : Vos insultes envers Dupont Aignan sont déplacées; il est en effet de loin le "moins mauvais" de tout ce qui compose le personnel politique actuel en dépit de ses "lacunes" en matière sociale que vous dénoncez fort justement. Je partage en effet vos critiques sur son adhésion au "modèle social français" que le monde entier soi-disant nous envie, mais que personne n'est assez en dehors des réalités pour adopter. Les gaullistes (et NDA en est un malheureusement) sont prisonniers de ce "modèle" dicté à De Gaulle par les communistes sans qu'il n'y trouve rien à redire.
L'alternative nous a été donnée notamment dans l'excellent ouvrage "Pour une libération fiscale" du patron de ce blog. A se procurer absolument et à faire connaître.
Rédigé par : RR | mercredi 28 nov 2018 à 12:42
@ RR
"Vos insultes envers Dupont Aignan sont déplacées."
C'est nouveau, ça vient de sortir. Les mêmes soi-disant "anti-système" qui ne tarissent pas des insultes les plus basses à l'égard de tout le personnel politique, se transforment en marquises effarouchées lorsqu'on bouscule un tout petit peu leurs politiciens chéris qui, eux, sont du côté du Bien.
Ainsi, il y a quelques heures, Dominique, nique, nique se permettait de faire des jeux de mots à la con sur mon nom (déjà faits mille fois, je le rassure), tout en faisant mine de s'offusquer de mes "insultes" contre un "Elu de la Nation" -- avec des majuscules, s'il vous plaît.
Jean Lassalle et Dominique Dupont-Aignan sont des cibles légitimes, comme n'importe quel "élu de la nation", qu'il soit de droite, de gauche, du milieu ou d'ailleurs.
C'est étonnant à quel point le deux poids, deux mesures gauchiste trouve son équivalent chez les soi-disant réactionnaires, patriotes, vrais Français de la vraie droite et que sais-je encore.
Il va vous falloir vous habituer à la vigueur du débat argumenté et de la liberté d'expression, Messieurs.
J'ai dit exactement pourquoi il n'y avait rien à attendre du Dupont Gnan-gnan, pas plus que de Jean Lassalle. J'en ajoute une autre : c'est un agent du Kremlin. Lui. Il a fait, comme des dizaines d'autres, le voyage à Moscou pour faire allégeance aux assassins kleptocrates, néo-staliniens et néo-nazis dirigés par Vladimir Poutine. La preuve ici, sur son propre site et sous sa signature :
http://www.debout-la-france.fr/actualite/article/discours-de-nicolas-dupont-aignan-devant-le-parlement-russe
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 28 nov 2018 à 16:16
@ Jean-Michel Thureau
"Il est clair que les Français ne sont pas une bande de crétins gouvernés par des surdoués."
En effet : ce sont une bande de crétins gouvernés par des crétins. Les gouvernants ne sont pas des êtres d'une race à part, cultivés génétiquement en laboratoire et dotés de trois bras, deux nez et un demi-cerveau. Les dirigeants sont issus du peuple. Les chiens ne font pas des chats.
Si la majorité des Français réclamaient des mesures libérales, la baisse massive de la dépense d'Etat, la fin du statut de la fonction publique et la mise en concurrence de la Sécurité sociale, alors les gouvernements de "droite" comme de gauche qui se succèdent au pouvoir depuis près d'un siècle, maintenant, ne s'emploieraient pas à maintenir un système qui provoque les maux dont les Français se plaignent aujourd'hui. Tout en réclamant le maintien, et même l'aggravation des causes qui conduisent aux causes qu'ils déplorent.
Au lieu de quoi, les Français réclament le "rétablissement" des services publics, et l'augmentation des impôts qui frappent les autres.
Le qualificatif de crétins est d'ailleurs insuffisant. Celui de malfaiteurs serait plus juste. C'est la malhonnêteté qui pose problème, plus que la sottise. Quand il s'agit d'extorquer des bénéfices indus à leurs voisins par l'intermédiaire de l'Etat, les Français savent trouver des trésors d'ingéniosité.
La fable du "peuple" infiniment juste et bon, malheureusement dirigé par une bande d'abrutis malfaisants arrivés là on ne sait comment, est l'illusion la plus grave qui maintient les Français dans leurs malheurs.
Il serait grand temps que chacun prenne ses responsabilités, au lieu de les rejeter sans cesse sur les autres : le "système", les énarques, "les médias", "l'ultra-libéralisme", et bien sûr les Etats-Unis, voire les Juifs pour les plus atteints.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 28 nov 2018 à 16:36
Après la "disparition de la couche d'ozone" et une dizaine de mensonges énormes du même type lancés par les agences globalistes : épuisement des ressources en pétrole, etc. le mythe de la Fin Du Monde Par Le Réchauffisme s'effondrera à son tour, et peut être plus vite que prévu :
Bonne nouvelle en effet, le Brésil a annoncé aujourd'hui qu'il n'accueillera pas en 2019 la COP25 comme prévu (25 ans que dure cette fumisterie ! ) ... bienvenu au club des Gilets Jaunes :-)
Rédigé par : Dominique | mercredi 28 nov 2018 à 21:53
@ Robert Marchenoir
N'auriez-vous pas lu mon commentaire un peu rapidement ?
Rédigé par : Jean Michel Thureau | jeudi 29 nov 2018 à 10:43
Robert vous avez raison, ne retirez rien à ce que vous dites. Mais avec 10% d’impôts sur les sociétés, les personnes et la tva ne pourrait-on pas vider le portique qui a les pieds d’ans l’eau et tous les centres des impôts en automatisant les prélèvements ?
Rédigé par : Canestpasgagne | jeudi 29 nov 2018 à 12:05