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Par deux fois, ce 24 novembre, le ministre de l'Intérieur Castaner est intervenu, prétendant faire le point, communiquant sur les manifestations gérées par son incompétence et ses services. Ses propos n'ont nullement contribué ni à calmer le jeu, ni même à impressionner quiconque. On apprenait, en effet, dès le lendemain que les Gilets jaunes s'apprêtent à réchauffer leur plat pour le samedi suivant, 1er décembre, tout en maintenant leur mobilisation au long de la semaine à venir.
Manifestement les contre-vérités proférées par ce vieux politicien recyclé, bobo méridional à la barbe molle, n'ont convaincu personne, pas même le parti communiste.
Mensonge et imposture, en effet, que d'invoquer l'absence d'organisateurs, ni donc d'interlocuteurs, au sein de la contestation. Les journaux et les médias depuis 10 jours ont su trouver Mmes Jacline Mouraud et Priscilla Ludovsky, porte-parole raisonnant et s'exprimant aussi bien, ma foi, que n'importe quel élu de la République en marche. Les panthères roses du Renseignement territorial ex-RG sont même parvenues à identifier dans un rapport les 8 personnes qui dirigent le mouvement. Si un seul de ces citoyens côtoyait de près ou de loin les tentacules hideux et terrifiants de l'ultra droite, nul ne doute que cela se saurait.
Mensonge et diffamation, trop facile, que d'imputer à ce qu'on appelle l'extrême droite cf.Précision de dernière minute)[1] la responsabilité des débordements, le noyautage du mouvement et le détournement récupérateur de la contestation.
Mensonge et hypocrisie, que de mettre en cause 200 ou 300 personnes que l'on affirme, en milieu de journée, connues des services de police. Le lendemain matin, on apprend que 103 seulement ont été gardées à vue, la majorité d'entre elles en fin de journée.
Mensonge et aveuglement, que de n'avoir ni vu, ni voulu voir le seul groupe de casseurs structurés. Bien reconnaissables pourtant, vêtus de noir, équipés, organisés, préparés pour l'émeute, ils s'étaient infiltrés dans une manifestation d'intention pacifique. On les appelle black blocs. Leur intervention contre-nature correspond au soutien explicite de l'extrême gauche, du PCF comme des mélenchonistes. L'opération tente de préparer, d'ailleurs, le détournement vers des solutions fiscalistes[2] contraires au but initial.
Mensonge et incompétence que d'évaluer avec une telle précision ridicule à 106 301, exactement, le nombre de Français descendus dans la rue revêtus de la fameuse tenue des automobilistes accidentés. Au-delà du troisième chiffre significatif, aucun esprit tant soit peu scientifique ne saurait le prendre au sérieux. On s'intéressera plus au recensement officiel des points de rassemblements qu'il comptabilise 1 619 : ne marchandons pas, disons 1 600. Et j'y perds, comme dit l'autre. Cela fait quand même un nombre énorme, en très petit recul par rapport à celui avancé le 17 novembre, en dépit d'une nouvelle semaine d'intimidation.
Mensonge et amateurisme que de limiter au choix entre fromage et dessert, Champ de Mars ou Champs Élysées, les lieux possibles, traditionnels et, ajoutons : visibles, pour un rassemblement et un défilé à Paris. L'Opéra et les grands boulevards étant pris par l'honorable protestation contre les violences faites aux femmes, restaient La République, Bastille, Nation, Montparnasse, Denfert Rochereau, la place d'Italie, les Invalides, et j'en oublie.
Or, la courbe du mensonge et de son efficacité se révèle moins linéaire que ne le croyaient les propagandistes totalitaires d'autrefois et, à leur suite, Castaner leur triste imitateur en pâte à modeler. Dans un premier temps certes on fait accepter la fable d'autant mieux qu'elle taille large. Mais au-delà d'une certaine grosseur, le doute s'empare, et l'absurde devient invraisemblable.
Le ministre devient clown..
Certains finissent même par l'accuser de complicité.
Sa démission ferait sauter un fusible. Ne croyons pas trop à ce dénoument heureux.
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] Au fil des heures se sont légèrement dégonflées les affirmations, lancées par Castaner lors de son point de presse de 12h30, imputant les violences à "l'ultra droite", – un élément de langage récent, mensonger en lui-même, et que personne n'a encore défini. On a commencé, peut-être au fil des arrestations et des contrôles d'identité, qui démentent à l'évidence cette thèse du "ministre de la Chienlit", à parler de la présence d'éléments d'ultradroite et d'ultragauche. Nos informations établissent au contraire que, sur peut-être 300 militants politiques présents sur le terrain, parmi les 8 000 manifestants [au moins] il y avait environ 30 isolés, adhérents anciens ou actuels, de groupes dits "d'extrême droite". Personne n'a repéré sur les Champs Élysées les militants identitaires annoncés. En revanche les caméras ont zoomé sur un [unique] drapeau cher aux traditionalistes et sur une [redoutable] fleur de lys. Plus discrets mais organisés, et beaucoup plus nombreux, les black blocs n'intéressaient pas les chaînes de télévision. Ce sont eux qui ont commis les plus spectaculaires dégâts.
[2] cf. article de L'Insolent "Non aux solutions fiscalistes"
https://france-police.org/
Les manifestants auraient été 800.000 est-ce une fake new mais de la part de qui ?
Rédigé par : goufio | lundi 26 nov 2018 à 04:28
Tous ceux qui "en ont été" savent que dégradations, incendies de véhicules, pillages, etc. ne sont JAMAIS le fait d'éléments de ce que le Système appelle l'extrême droite (sauf évidemment de la part d'éléments infiltrés donc en fait extérieurs, là pour remplir une mission de discrédit). M. Castaner aura du mal à prouver le contraire, tout comme il sait - en tout cas je l'espère pour lui car sinon, cela prouverait qu'il est comme on dit "complètement à l'ouest" - que les "Gilets jaunes" présents ce samedi sur "la plus belle avenue du monde" n'ont pas obéi à une quelconque consigne émanant d'une personnalité politique hélas bien connue.
Parlons net et ne tournons pas autour du pot: M. Macron souhaite se représenter aux présidentielles de 2022; sa meilleure chance pour ne pas dire son unique chance de l'emporter est de se retrouver face à l'avocate ratée inculte (mais néanmoins doté d'un fort complexe de supériorité) qui lui a déjà permis son accession au pouvoir. Il lui convient donc de faire dans les trois ans à venir de cette personne peu recommandable sa seule et unique opposante véritable (les médias "officiels" auront ici à jouer un rôle capital). Un des moyens qui se présente à lui à ce jour (il y en aura d'autres n'en doutons pas) est de se servir du très populaire mouvement des "Gilets jaunes" en l'identifiant à cette personne. Certains prétendent que M. Macron ne finira pas son mandat. Je pense moi plutôt que comme c'est parti, il a de fortes chances de rempiler pour un deuxième. Reste à savoir si une droite intelligente (ce qui serait chez nous une immense surprise) saura déjouer la manoeuvre en adoptant un discours de rupture aussi bien sur les questions dites sociétales qu'économiques et d'union de toutes les bonnes volontés, tout en se dotant d'un porte parole de qualité.
Rédigé par : RR | lundi 26 nov 2018 à 05:40
Ne compter pas sur la démission de Castaner, ce minable a aujourd'hui un poste que seul son opportunisme parmi les plus minable que lui a permis d'obtenir.Au parti socialiste c'était un grouillot, chez Macron il est ministre. Le theorème de peters est prouvé. son seuil d'incompétence est dépassé
Rédigé par : Daviet Jean Claude | lundi 26 nov 2018 à 11:59
Samedi à 9h mon fils m'appelle au garage :
- les Gilets jaunes ont percé sur les Champs !
Je monte et je vois sur la télé environ 1500 GJ peinards déambulant sur l'asphalte (comme le 17). Bon.
A 12h il me rappelle :
- les Black Block sont arrivés sans encombre.
Je monte et je les reconnais sans peine (120 à 150 au max) déambulant masqués devant les compagnies impassibles qui garde la bombe aérosol à la main.
C'est toujours pareil. Toujours les mêmes ordres (sous Sarkozy c'était pareil). De la basse police.
J'ai continué sur mon joint de culasse.
Rédigé par : Catoneo | lundi 26 nov 2018 à 17:02
Dès la 1ère manifestation Castagne appelait de fait à forcer les barrages de G J : en déclarant que bloquer la circulation empêcherait les ambulanciers de porter secours, les citoyens de se déplacer en urgence etc. Repetitam sur les radios du système toute la journée ...
Résultat : 2 GJ pacifiques tués, renversés par des chauffards (non manifestant). Cela il ne faut pas l'oublier.
Rédigé par : Dominique | lundi 26 nov 2018 à 18:12