Depuis plus d'un demi-siècle on avait tout lu, tout entendu, tout écrit sur le projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes. À l'époque, bien lointaine, de sa conception, on y attendait le Concorde. Or, on a fait, en juin 2015, environ 52 ans après le début de l'affaire, se prononcer les habitants de la Loire-Atlantique : à tort ou à raison, ils ont voté à 55 % pour ce projet.
On se sera moqué de leur avis, on s'est essuyé les pieds sur ce paillasson. On : c'est-à-dire l'État central, le gouvernement d'Édouard Philippe et d'Emmanuel Macron. La démocratie réelle peut donc encore nous surprendre.
Reconnaissons au bénéfice du gouvernement actuel qu'il avait hérité de ce dossier et qu'il n'avait pas jusqu'ici permis de mesurer son incapacité éventuelle à trancher enfin.
Nous savons désormais combien il excelle dans les formules chèvre chou. On les appelait dans les congrès radicaux-socialistes d'autrefois les motions nègre blanc, mais la formule est devenue aujourd'hui inconvenante.
Chèvre le 16 janvier le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb annonçait l'expulsion des occupants les plus radicaux, c'est-à-dire de quelques douzaines de militants d'extrême gauche. Une telle annonce suppose, rappelons-le l'intervention de milliers de représentants des forces de l'ordre.
Mais chou le 17 janvier après avoir fait durer l'incertitude, le Premier ministre annonçait l'abandon du projet, tout en fixant une date, habilement assez vague, le printemps pour le départ des zadistes.
Car le problème le plus préoccupant reste celui de l'occupation de la ZAD, signifiant zone d'aménagement différé. Les gauchistes ont transformé sémantiquement celle-ci en ZAD, rebaptisée zone à défendre. Dans cette conception défense signifie amoncellement d'immondices et production de crasse. Dans cette industrie les gauchistes sont demeurés imbattables depuis leurs exploits de 1968, dont on s'apprête à commémorer l'opportun cinquantenaire.
Tout le monde est en mesure de comprendre ceci : au-delà même de la zone de Notre-Dame-des-Landes et de ses quelques hectares, ne pas la nettoyer revient à ouvrir la bonde à l'agitation autour de la petite cinquantaine de dossiers ce type en France.
Le danger de contagion ne peut, par conséquent, échapper à personne.
Retenons bien les déclarations de Gérard Collomb le 16 janvier (1)⇓. "Le président, annonçait-il, prendra sa décision, sur le projet d’aéroport, dans les prochaines semaines". En fait la décision était déjà prise et elle allait être rendue publique par le chef du gouvernement 24 heures plus tard.
Car le même ministre ajoutait "évidemment, nous sommes toujours prêts à maintenir l’ordre républicain". "Prêts à" ne signifie pas ici obligatoirement "décidés à". Et ordre "républicain" ne veut pas dire nécessairement grande propreté. Nous nous en doutions. Nous en recevons la confirmation.
La zone "sera en tout cas évacuée des éléments les plus radicaux" voilà la belle promesse dont les indigènes de la Loire-Atlantique aimeraient désormais recevoir confirmation.
On mesurera ainsi de quel courage sont capables nos dirigeants. Mais ne l'oublions jamais, dans notre démocratie, ce qui compte ce ne sont pas les manants des territoires, c'est l'État central, ce sont les privilégiés du système. Ces gens ont rendu sinon odieuse au peuple, au moins péjorative, et souvent ridicule, l'appellation d'élite.
JG Malliarakis
Apostilles
- ⇑sur France 2
Macron s'est débarrassé du bâton merdeux NDDL ! Tant mieux pour les zones humide et les vrais agriculteurs qui y vivent encore. Il y en a plus que marre de voir bétonner la bonne terre agricole, la terre nourricière, pour des projets d'aéroports obsolètes. Reste à évacuer les crasseux qui polluent la zone.
Rédigé par : Tonton Cristobal | vendredi 19 jan 2018 à 20:24
Si le projet de NDDL est abandonné n'est ce pas parce que le plan des "grandes métropoles" s'est écrasé avant d'avoir décollé ? La France devient un pays du Tiers Monde : c'est à dire sans industrie, sans enseignement ni recherche, bientôt sans agriculture.
Tout se décide et se joue désormais dans les bureaux des Maitres du monde, que les GAFA viennent renforcer : ils s'occuperont de nous dès que leurs algorythmes seront opérationnels aux Usa. Deviendront nous alors une ZIN - Zône de Désinformation Nationale ?
http://www.oann.com/facebook-to-prioritize-trustworthy-news-sources/
La macronique prends donc des arbitrages pour mieux monter dans le train de l'Empire militaro industriel dénoncé en leurs temps par Eisenhower puis JF Kennedy.
Et les technocrates de Bercy restent en place, renforcés par les pouvoirs et les savoirs (et leurs intérêts) des banquiers et d'une oligarchie française acquise au Globalisme mondial. Elle vient de prendre le pouvoir. comme par un coup d'état : ils sont "jeunes beaux et intelligents" dixit les médiats, et tout passe comme passait une lettre à la poste.
Ils se sont débarassé donc de la Zad, pour en revenir à N-DdLcomme on se débarrasse d'un poids devenu mort : leurs richesses sont ailleurs.
Les vrais combats se jouent ailleurs désormais et nos armes sont nos seules paroles - pour combien de temps encore - et nos mains nues. De Villiers en a fort bien parlé (devant Ruth Elkrief) profitant d'un interview sur N-DdL.
Je crains que comme PDV nous ne puissions plus faire que de la métapolitique. Encore lui s'est il retiré il y a longtemps, forcé, mais les partis, PS LR FN, etc. ont été balayés sans discussion et remplacé en douceur apparente par un parti sans nom et sans origine, venu de nulle partie du peuple de France.
Cela doit nous faire réfléchir.
Rédigé par : dominique | samedi 20 jan 2018 à 16:15