Les résultats de ce premier tour d'élections législatives devraient d'abord s'interpréter à partir des chiffres réels.
On nous parle d'un raz-de-marée macroniste ; or, les électeurs du président élu se comptaient 8,7 millions de voix au premier tour du scrutin présidentiel, soit 18,19 % des inscrits. Ils peinent à se retrouver dans les voix de "La République en Marche". En regard, les estimations diffusées en boucle pendant toute la soirée électorale de ce 11 juin, indiquaient comme un triomphe pour la coalition gouvernementale, En Marche + Modem, un pourcentage de 32,9 % des voix, soit moins du tiers des suffrages, appliqués à moins de la moitié de votants, 49 %, cela représente à peine 16 % des inscrits.
Ce que signifient ces chiffres paraît donc difficilement compatible avec les commentaires que l'on a entendus, que l'on ne pouvait pas ignorer ou ne pas entendre, tant ils ont été répétés, à l'envi, sur toutes les ondes.
Une baisse de 2 points, environ 1 million de Français qui, ayant voté Macron le 24 avril n'ont pas voté pour les candidats de son parti le 11 juin, cela ne peut pas, cela ne devrait pas, se voir présenter comme une avancée pour ce parti.
L'électorat Macron n'a pas progressé : il a simplement moins reculé que celui des autres. Pour l'aube nouvelle d'une nouvelle époque ce n'est pas bien enthousiasmant.
Tout le monde a évidemment noté le taux record d'abstention, à hauteur de 51 %.
Un tel double recul, à la fois la baisse de la participation au scrutin, et la fausse perspective de l'adhésion au parti des béni-oui-oui contrairement à ce que répètent les médias ne peuvent pas être gommés d'un trait par d'autres considérations. Ce double phénomène ne devrait d'ailleurs affliger sans réserve que les admirateurs béats du régime républicain actuel et de la réforme de 1962 instituant l'élection du chef de l'État au suffrage universel direct.
Ils doivent se comprendre aussi comme l'aboutissement d'un processus particulièrement lassant, étalé depuis les deux tours des primaires dans chaque cas.
Soulignons, et pas mal d'intervenants l'ont signalé, le très petit rôle des débats de fond sur les idées et les grands choix d'avenir. Les médias, encadrés par l'ineptie du CSA, ont grandement contribué à empêcher de tels débats.
Parler de raz-de-marée ou de tsunami revient à confondre les basses eaux des partis, qui dominaient depuis un bon quart de siècle et qui se trouvent désormais relégués dans l'opposition, avec la montée, qui ne s'est pas produite en valeur absolue, des candidats officiels.
On n'en pouvait plus de ce marathon harassant et les dits candidats officiels ont bénéficié de cette fatigue des citoyens.
Pour votre serviteur, en particulier, le hasard ou la providence auront d'ailleurs voulu que se terminent en même temps,
- pour lui : une période assez longue de convalescence ayant sérieusement ralenti le rythme de rédaction de cette chronique, l'amenant à ne pouvoir revenir au quotidien ni sur cette campagne électorale ni, non plus, sur d'autres sujets de préoccupation plus permanents.
- et, quant aux idées remuées par les commentateurs agréés, cette séquence électorale trop longue, marquée par l'évacuation des débats qui me semblent essentiels qu'il s'agisse de la protection sociale, ou des institutions européennes.
L'humiliation d'ensemble, infligée plus particulièrement à quelques vieux caciques du parti socialiste, – exit Cambadélis, exit Hamon, exit Aurélie Filipetti, exit Menucci, exit Guigou, etc. – ne m'a, dois-je le dire, nullement attristé.
Le Dr Le Guen retrouve sa vraie vocation et la réinvestit dans une sorte de médecine légale pour dire les choses plus brutalement et pour affirmer que le parti socialiste est mort. Il s'y connaît sans doute en macchabées, cet excellent clinicien.
Attention cependant c'est du brutal, en effet. Mais on se prend à rêver d'un contrecoup qui verrait les opposants à la vaguelette macronienne se redresser très vite, en se rassemblant pour barrer la route, comme sous le second empire, aux candidats officiels.
JG Malliarakis
Laissons donc le macronisme régler opportunément la question du Code du Travail... avant d'être emporté comme une plume par la "recoloration" inévitable des élus. Car, n'en doutons pas, tous ces nouveaux élus votaient auparavant à droite ou à gauche, et l'ont juste temporairement oublié...
L'apparente "révolution législative" décrite par de nombreux médias a été, en fait, complètement provoquée par une décision du parti des républicains et du parti socialiste de pratiquer une primaire dans laquelle tous les inscrits sur les listes électorales pouvait voter. Cette décision très inopportune a provoqué, à droite comme à gauche, l'élection d'un candidat extrémiste qui s'est trouvé naturellement balayé par le scrutin présidentiel. Si j'étais leur conseiller, je dirais au deux partis, de ne laisser voter aux prochaines primaires que les membres du parti à jour de cotisation...
Rédigé par : Pierre Allemand | lundi 12 juin 2017 à 13:37
Le brutal, c'est la vengeance des Français contre ceux qui les ont menés en bateau et précipités au fond du trou pendant un demi-siècle.
Primaires, présidentielles 1 & 2, législatives, les Français qui ne se sont pas abstenus se sont livrés à un véritable jeu de massacre.
La présence de Mr Macron a été l'occasion. Sa victoire une conséquence. Sa présidence un espoir, peut être ?
Rédigé par : JMT | lundi 12 juin 2017 à 14:04
Nous avions deux gauches dont une s'appelait la droite. Au moins c'est clair, la gauche mondialiste a gagné... par défaut.
Rédigé par : Tonton Cristobal | lundi 12 juin 2017 à 15:40
On nous bourre le mou !
C'est un joli coup de marketing et c'est bidon.
MACRON va enfin être confronté aux vraies difficultés de la gouvernance d'une assemblée hétéroclite et en grande partie
incompétente politiquement.
Une totale recomposition sera bientôt nécessaire et les français vont encore souffrir avant que leur ciel ne s'éclaircisse.
Remercions HOLLANDE d'avoir créé cette situation et remercions SARKOZY d'avoir permis qu'on subisse un quinquennat HOLLANDE.
Rédigé par : Claude CHAGNON | lundi 12 juin 2017 à 15:54
à partir de quel pourcentage d'électeurs un vote est-il valide?
Rédigé par : Colette B. | lundi 12 juin 2017 à 17:13
La légitimité d'un élu dans un scrutin uninominal majo à 2 tours doit être au minimum de 50% des inscrits. Si j'avais été élu avec un score inférieur je n'aurai pas siégé me considérant comme illégitime mais cela ne risque pas d'être le cas des opportunistes dont les 2 valeurs sont le fric et le pouvoir.Quand Macron va t-il réduire le nombre de députés? Pas à la fin de la législature !
Rédigé par : jean-marc gojosso | lundi 12 juin 2017 à 22:19
Les absents ont toujours tort. S'abstenir revient à donner procuration en blanc à celui qui fait l'effort d'aller aux urnes.
Se plaindre ensuite des choix faits, a fortiori mettre en doute la "légitimité" des élus, est assez baroque.
La démocratie représentative n'a pas de seuil de légitimité. Pour en parler, il faut aller chez les Grands Bretons qui ont un mode de scrutin uninominal à un seul tour et où 20% de votants suffisent parfois. Il n'y a pas de débat, sauf chez ceux qui perdent.
Les Français n'en finissent plus de débuter en démocratie.
Rédigé par : Catoneo | mercredi 14 juin 2017 à 09:27
- l'assemblée nationale à la proportionnelle pour représenter les grands courants politiques (5% minimum): 300 députés
- le sénat au scrutin majoritaire pour représenter les régions. 100 sénateurs.
finalement le référendum de De Gaulle en 1969 n' était peut-être pas si mal ? mais qui l'a lu ? on a voté pour ou contre De Gaulle qui avait mis sa démission dans la balance.
et puis des régions plus cohérentes historiquement et géographiquement (une cinquantaine) remplaçant nos régions administratives actuelles, et nos départements trop nombreux (moins de dépenses).
Rédigé par : Tonton Cristobal | vendredi 16 juin 2017 à 14:37
Nous avions deux droites dont une s'appelait la gauche. Au moins c'est clair, la droite mondialiste a gagné... par défaut.
Rédigé par : Cristobal tonton | mercredi 19 juil 2017 à 09:10