L'air est connu. Le vieux refrain révolutionnaire pourrait ainsi servir de Requiem joyeux pour un parti socialiste déconfit. Manuel Valls quitte la maison après 37 ans de bons services, inégalement loyaux. Voilà donc une descente aux enfers qui nous ramène aux basses eaux qui avaient précédé le congrès d'Épinay de 1971.
L'hymne qui a fait le tour du monde, mis en musique par un ouvrier belge, Pierre De Geyter (1848-1932) a servi successivement en France, et dans d'innombrables pays, à de nombreuses organisations.
Il met en musique, empruntant ses quatre premières mesures à Offenbach, final de l'opérette Les Bavards, ce texte qu'on hésite à appeler poème, entaché d'une pompeuse niaiserie… "si ces corbeaux ces vautours, un de ces matins disparaissent le soleil brillera toujours".
C'est en 1888, en effet, 17 ans après la Commune de Paris, laquelle avait inspiré le parolier Eugène Pottiez que les partis ouvriers s'emparèrent du tout. Mais il faudra encore attendre des décennies pour que les organisations se réclamant du socialisme se rassemblent en fassent, à leur tour, leur instrument de rassemblement, quoi ne les empêcha pas de se diviser cruellement au congrès de Tours de 1920.
Mais l'hymne demeure ! Car, il fait fonction de symbole permanent de cette famille de partis, lesquels ont toujours échoué à "changer la vie" et réapparaissent toujours sous de nouvelles formes.
En quittant son dernier avatar qui remonte au congrès d'Épinay de 1971, Valls ne fait que révéler, à ceux qui croyaient possible de l'ignorer, une situation bien réelle.
Il y a donc quelque naïveté à professer que parti socialiste serait déjà mort. Le bon Dr Le Guen l'a prétendu le 11 juin. (1)⇓
À noter qu'en septembre 2016, secrétaire d’État en charge des Relations avec le Parlement, il l'annonçait déjà.
S'agit-il en effet d'une hécatombe généralisée en Europe ? Est-ce un éclatement entre sociaux-démocrates à la Valls, voire sociaux-"libéraux", – cet oxymore nègre blanc désignant les adeptes français de Tony Blair –, et, en face, néo-marxistes à la Mélenchon, qui se réclament d'un socialisme "du XXIe siècle", formule du Vénézuélien Chavez ?
Toutes ces questions appellent, bien sûr, autant de réponses disparates selon les points de vue. Ce qui semble faire l'unanimité des analystes et commentateurs attribue la responsabilité du désastre socialiste à Hollande, Hollande secrétaire du parti, Hollande gestionnaire des multi-tendances au sein de l'appareil, et enfin Hollande élu en 2012 sur un programme qu'il a trahi.
Sans nier le rôle personnel du président déchu, soulignons que cet homme néfaste et médiocre peut difficilement passer pour le bienfaiteur qui nous aurait débarrassé du socialisme par ses seules démarches. Ne le créditons donc ni de cet excès d'honneur ni de cette indignité.
Car, Vilfredo Pareto l'a démontré il y a bien longtemps : le péril socialiste peut autant résulter des interventions gouvernementales ne se réclamant pas du socialisme. (2)⇓
En cela, le péril socialiste demeure et demeurera, tant que les formules étatistes seront proposées comme autant de solutions, alors que, pour conclure avec Ronald Reagan, aujourd'hui comme hier, "l'État n'est pas la solution, l'État est le problème".
JG Malliarakis
Apostilles
- sur LCI. "Le PS est mort. déclarait-il, Le parti ne s'en relèvera pas. Nos électeurs n'ont pas disparu : ils ont voté pour En Marche!".⇑
- cf. son livre disponible sur la page catalogue des Éditions du Trident⇑
Les masques sont tombés, mais les acteurs continuent de "jouer". PCD et PS prétendent se "ré-inventer" (sic Valls, cela implique qu'il s'était déjà inventé...), car les résultats sont un signe fort, on n'a pas assez écouté les électeurs, etc.... Ils ont surtout perdu leur droit de nuire.
Rédigé par : minvielle | jeudi 29 juin 2017 à 12:08
Les gouvernants qui ont le monopole du pouvoir cherchent toujours à en tirer des profits. Pour trouver des complicités, désarmer des oppositions, détourner l'attention, ils partagent le pouvoir et les privilèges avec diverses minorités à fort pouvoir de nuisance (monopoleurs, patrons de trusts, d'associations, de syndicats, de fédérations sportives etc etc.)
Le vocable “bourgeoisie“ convient magnifiquement pour qualifier tous ces exploiteurs. Mais derrière cette façade il n'y aucune réalité socio-ethnique. Chaque groupe d'exploiteurs a son statut juridique son permis d'exploiter.
La lutte des classes (bourgeoisie contre prolétariat) est donc une simplification grossière de la réalité : de multiples classes d'exploiteurs légaux qui pompent l'argent de multiples classes de simples citoyens sans défense.
Le socialo-communisme ça n'existe pas, ça n'a jamais existé. C'est juste un thème de désinformation pour balader les électeurs.
Rédigé par : JMT | jeudi 29 juin 2017 à 12:13