La réponse est non. On se contentera ici d'un seul exemple. Il ne semble pas relever de l'anecdote. L'importance de l'affaire n'échappera à personne puisque le premier déplacement, du nouveau président, ce 15 mai, l'amène à Berlin.
Au cours de la semaine écoulée, en effet, et alors que la France entière se préparait aux flonflons et préparatifs de la passation de pouvoir du 14 mai, alors qu'un journal, réputé sérieux en Italie, comme La Repubblica attachait de l'importance au prix du costume du nouveau président (1)⇓– les journaux allemands s'interrogeaient surtout sur l'avenir des institutions européennes en général et de la zone euro en particulier.
Outre-Rhin en effet on mettait en avant un "plan radical de Macron pour la zone euro", soulignant d'abord, le 11 mai, que le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble se disait "ouvert aux propositions radicales qu'il contient." (2)⇓
Puis le 13 mai il révélait à ses lecteurs que le ministre fédéral des affaires étrangères et vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel, adhère à son tour à l'idée de l'institution d'un "ministre des Finances de la Zone Euro." (3)⇓
Toujours le plan Macron nous assure-t-on.
Mais précisément, quel plan Macron ?
Il n'est pas faux que le président élu le 7 mai a très clairement joué de son positionnement proeuropéen pour se faire élire. Il n'est pas indifférent de remarquer, non plus, que sur un choix qui semblait binaire, "pour ou contre l'Europe", les Français ont voté pour. Nos compatriotes ont renversé ainsi toutes les stratégies "souverainistes".
Mais on ne saurait certainement pas en dire, pour autant, qu'ils aient véritablement été informés d'un éventuel "plan Macron".
On peut, sans doute, approuver le choix de principe. Ce choix s'est trouvé grandement facilité par le caractère caricatural des réponses de celle qui se voulait porte-parole de "la nation", feignant de croire en l'incompatibilité des intérêts fondamentaux de la France et des intérêts supérieurs de l'Europe. (4)⇓
On doit condamner, en revanche, l'ignorance dans laquelle on tient nos compatriotes quant à un choix qui les engage pour l'avenir.
Sur ce point comme sur beaucoup d'autres, on ne fera pas l'économie des explications nécessaires, dans un contexte où trop de nos concitoyens ne veulent voir dans les institutions européennes qu'une machine à dénaturer l'identité de nos peuples.
Contrairement aux bons sentiments dont tant de commentateurs croient l'expression obligatoire, il paraît possible, et plus encore souhaitable, de mesurer les réserves qu'appellent les fonctionnements de nos démocraties. Toutefois comme Churchill on rappellera que ce régime demeure le pire de tous, à l'exception de tous les autres. (5)⇓
La démocratie libérale comme régime politique et économique repose en effet, politiquement, sur l'information des citoyens et, économiquement, sur l'information des consommateurs. Sans cette double information, on se rapproche politiquement de la dictature et, économiquement, du monopole.
Faut-il voir dans ces deux cas, et de façon précise dans cette affaire, celle du "plan Macron", discuté en Allemagne et ignoré en France, le fruit d'un "complot" ?
Il semble plus réaliste, dans un premier temps au moins, de s'interroger d'abord sur la médiocrité, sur le sectarisme et sur l'ignorance des professionnels français de l'information.
Pourquoi sont-ils si nuls ? et tout particulièrement quand il s'agit des questions européennes ?
Dans un article du Point, Brice Couturier développait un point essentiel à cet égard : d'abord "Durant trente ans, l'antifascisme a été l'angle d'attaque des intellectuels, des médias et des politiques contre le FN. Ils ont eu tout faux." En réalité "une partie des journalistes (..) sont eux-mêmes favorables à la rupture avec Bruxelles". (6)⇓
L'ignorance, le sectarisme gauchiste et l'endogamie de la classe médiatique et technocratique parisienne expliquent ainsi largement l'intoxication et la manipulation de l'opinion, que le régime pratique depuis tant d'années.
JG Malliarakis
Apostilles
Cet article est pour le moins INQUIÉTANT!
Rédigé par : MEISCH | lundi 15 mai 2017 à 08:24
Les "informations" livrées par les medias m'apparaissent surtout être des anecdotes, loin d'une investigation profonde et d'une critique construite.
Rédigé par : minvielle | lundi 15 mai 2017 à 12:07
C'est assez clair, les "grands" médias évitent systématiquement de mettre les vraies grandes questions sur la table. Et comme l'ignorance économique des Français est abyssale, ils ne font plus que de la com' !
Rédigé par : orldiabolo | lundi 15 mai 2017 à 14:30
"[…] Trop de nos concitoyens ne veulent voir dans les institutions européennes qu'une machine à dénaturer l'identité de nos peuples."
Dans les faits l'UE est une machine monstrueuse à dénaturer nos peuples.
Hélas : la majorité se fout des "intérêts fondamentaux de la France et même des intérêts supérieurs de l'Europe."
Rédigé par : Dubitatif | lundi 15 mai 2017 à 14:47
Ma parole, vous devenez démocrate Jean-Gilles? Moi je fais l'évolution inverse.
Bien qu'issu d'un pays considéré comme "la plus vieille démocratie du monde" je suis de plus en plus anti-démocrate. En effet il m'est apparu d'un coup ces derniers temps, comme une évidence aveuglante, que l'invention de la démocratie moderne (il faudrait la différencier des formes anciennes de démocratie qui subsistent encore un peu dans certains cantons suisses, ou de la démocratie athénienne) est une arnaque totale, analogue à l'immigration de masse.
Dans les deux cas des minorités agissantes révolutionnaires travaillant à la destruction totale de notre civilisation, ont établi un état de fait irréversible, dont ne nous pouvons plus nous dépêtrer et qui a pour effet de rendre impossible la sauvegarde des intérêts des peuples que nous sommes.
Je m'explique: tout comme la diversité et le multiculturalisme, par l'effet du changement démographique du à l'importation massive de populations allogènes inassimilables, créent une situation irréversible ou les peuples français, allemand, suisse, etc., sont mis dans l'impossibilité de rester maîtres chez eux, et surtout de le redevenir à partir du moment où ils ont cessé de l'être (seuil franchi désormais en France ou à deux doigts de l'être) et celà permet aux minorités agissantes subversives qui ont mis en place ce nouvel état de fait (suivez mon regard: qui ont été et sont encore les professionnels de l'antiracisme?) de pouvoir en permanence nouer des alliances entre diverses minorités ethniques présentes sur le territoire, au détriment de la ci-devant majorité de souche, pourtant seule légitime ; de même en instaurant l'électoralisme on a fragmenté les peuples en partis et groupes d'intérêts, qui n'étant plus organiquement coordonnés par des institutions traditionnelles (une monarchie par exemple, une confédération traditionnelle) permettent aux mêmes minorités agissantes de nouer des alliances variables entre ces groupes d'intérêts et partis, dans leur intérêt particulier à elles (ces minorités agissantes) et contre l'intérêt du peuple.
Cette réalité m'est apparue avec une forçe tellement irrésistible que s'il m'est arrivé dans le passé de céder comme vous au sophisme démocratique, je suis désormais vacciné contre ce mensonge absolu.
C'est dire ma piètre estime pour Churchill et tout ce qu'il a pu dire, et faire.
Quant à votre réticence envers le souverainisme, que j'ai notée depuis longtemps, je pense que c'est un faux problème.
Nous sommes bien d'accord qu'il existe un certain acquis positif de l'intégration européenne, dont le maintien fait partie de l'intérêt national bien compris, notamment de la France. La question n'est pas là.
Elle est: que se passe-t-il quand l'Union Européenne entend passer en forçe et imposer des décisions absolument incompatibles avec l'intérêt national, par exemple français: imposer l'importation de millions d'envahisseurs, l'agenda LGBTI, etc. Pour ces cas la pointe de diamant qu'est la souveraineté, permettant de décider seul, doit à tout prix être conservée.
Vous ne voyez pas que ce sont exactement les mêmes minorités agissantes, qui veulent notre mort, qui entendent imposer ce concept fédéraliste européen, pour exactement les mêmes raisons pour lesquelles elles ont voulu la démocratie électorale, la diversité et le multiculturalisme par l'immigration de masse. C'est à dire pour créer une situation dans laquelle nous soyons pieds et poings liés à leur merci.
C'est bien pourquoi George Soros a dit : "Je m'intéresse beaucoup à l'Union Européenne. Dans ce système aucun pays, dans aucun cas de figure, n'est plus jamais capable de prendre une décision seul.).
CQFD
Rédigé par : Zwingli | lundi 15 mai 2017 à 22:44