C'est aujourd'hui que l’ancien maire de Neuilly publie, à son tour, après Fillon, après Le Maire, après Juppé, après Copé, un livre qu'il intitule bizarrement "La France pour la vie", comme si cet amour à sens unique avait vocation au partage.
Le contenu est connu à l'avance : il prétend établir lui-même le bilan de son quinquennat et reconnaître certaines de ses erreurs. C'est promis il cessera de ne pas tenir ses promesses.
Et bien sûr, dans le même mouvement, le même homme commence par revenir sur l'une d'entre elles, non des moindres. Elle avait été faite en novembre 2014, du bout des lèvres il est vrai, aux défenseurs de la famille de "Sens Commun". Il s'était engagé à abroger la loi Taubira. Cela avait contribué à le marquer comme plus "à droite" que son rival Juppé, réputé "centriste". Ceci semble le déranger maintenant. Il dit donc y renoncer parce que "c'est pas facile".
De toutes les promesses non tenues de l'ancien président Sarkozy, l'une est la plus couramment oubliée : celle d'abandonner la vie politique s'il était battu en 2012. Ce qui est advenu. Ce qu'il n'a pas fait.
Bien entendu, peu de personnes averties pouvaient croire l'annonce d'un tel renoncement. Il eût semblé pourtant conforme à la logique même, et à la règle qu'observent, pour la plupart, les responsables politiques des démocraties qui fonctionnent normalement, – je ne parle donc pas de la nôtre. Le chef du camp vaincu lors d'une confrontation de cette nature quitte la scène, en principe de façon définitive.
Le fondateur de la cinquième république allait même plus loin : si l'accord entre le chef de l'État et le peuple dans ses profondeurs est démenti, il doit démissionner. Ce que fit en 1969, après l'échec de sa réforme de régionalisation, le général De Gaulle. J'avais cru comprendre que Monsieur Sarkozy fait profession de s'en réclamer.
Tout cela ne concerne pas seulement l'intéressé. C'est le signe d'une décadence lamentable aussi bien des institutions, que des équipes dirigeantes et de l'esprit public. Et les seules réactions qui se dessinent marquent le désamour d'un peuple pour l'ensemble de la classe politique qui le pille et le ridiculise aux yeux du monde.
Il est hélas de fait aussi que les deux prétendants le plus souvent cités comme candidats de la droite pour 2017, sont précisément les deux hommes qui, l'un en 1997, l'autre en 2012 par leurs défaites, défaites l'une comme l'autre largement personnelle, ont permis aux socialistes d'occuper les palais nationaux, Jospin de 1997 à 2002, Hollande beaucoup plus catastrophique encore, depuis bientôt quatre ans. Celui-ci joue lui-même, en vue d'une réélection aussi désespérée que désespérante, de l'effet de rejet et/ou de division que provoquent, chacun à sa manière, ses rivaux plausibles, tous chevaux de retour, tous considérés par de nombreux Français comme responsables de divers échecs nationaux.
Il se trouve que le 24 janvier, veille même de la publication d'un livre – dépourvu de sens s'il n'annonce pas une candidature, –l'ancien président intervenait sur le petit écran de TF1, lors d'un entretien au magazine "Sept à huit".
Et il a lâché une nouvelle condition qui devrait relever du simple bon sens. Il déclare qu'il ne se présentera en 2017 "que si c’est utile"."La question de ma candidature ou pas ma candidature, déclara-t-il, n’est pas une question automatique, les semaines et les mois qui viennent vous donneront la réponse", alors qu’on lui demandait quelle serait sa décision s’il ne remontait pas dans les sondages. Et d'autoriser l'hypothèse de son possible renoncement : "Je n’irai que si c’est utile, bien sûr, bien sûr". Sur la question de savoir si les Français souhaitent changer de têtes et de génération : "c’est une question légitime", qu’il dit se poser "tous les jours".
Doit-on prendre de telles fausses sorties au sérieux ?
C'est franchement ridicule, en effet. Le type qui s'excuse et jure qu'il ne le refera plus, au moment même où il le refait.
J'ajoute à cela que Sarkozy, depuis qu'il a quitté le pouvoir, s'est joint à la longue cohorte des responsables français ayant fait allégeance à Poutine, avec sa méprisable déclaration selon laquelle la Crimée serait russe depuis toujours.
Connaissant Sarkozy et son amour de l'argent, il est fort à craindre qu'il ne veuille, lui aussi, se brancher sur le tuyau bienfaisant des milliards volés par la classe dirigeante russe à ceux que leurs précédesseurs ont assassiné par millions, et dont ils déversent quelques menues poignées sur les responsables européens susceptibles de servir la cause du Kremlin en trahissant leur pays.
Rédigé par : Robert Marchenoir | lundi 25 jan 2016 à 14:07
Menteur, traître et démago
Rédigé par : lcdsm | lundi 25 jan 2016 à 14:42
Le naturel revient au galop. Sarkozy recommence à faire du gringue à la CGT, comme lorsqu'il était président et qu'il invitait les chefs syndicaux dans les grands restaurants pour les éblouir et les acheter :
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2016/01/25/25006-20160125ARTFIG00147-le-geste-bienveillant-de-nicolas-sarkozy-envers-les-ex-syndicalistes-de-goodyear.php
" 'Ces syndicalistes voulaient manifester leur détresse face aux décisions prise sous le gouvernement actuel. Ils étaient dans une démarche constructive et ont constaté que le Parti socialiste au pouvoir s'autorise des choses qui n'avaient pas été constatées sous la présidence Sarkozy', rapporte-t-on au Scan dans l'entourage du président des Républicains."
Autrement dit, Sarko reproche au parti socialiste de ne pas être assez à gauche ! Il reproche à Hollande de ne pas être assez complaisant avec les exactions d'un syndicat communiste !
Mais à part ça, il reconnaît ses erreurs, se repend et promet qu'il ne recommencera pas...
Quel clown inopérant...
Rédigé par : Robert Marchenoir | lundi 25 jan 2016 à 15:56
L'important, c'est de battre la gauche en 2017. Il n'y a pas tellement de candidats capables d'y parvenir pour que nous puissions nous offrir le luxe de négliger l'intérêt d'un Sarközy II, quelles que soient les déceptions passées ou plus récentes. Pour mon infinitésimale part, je dois dire qu'au cas où Juppé remporterait la "primaire", je n'irais pas voter.Juppé, ce serait un nouveau Chirac, du temps perdu laissant à l'adversaire le temps de se requinquer.
Rédigé par : Lallau Jean-Marie | lundi 25 jan 2016 à 18:58
Vladimir Poutine en parfait accord avec ce présupposé de l'idéologie de gauche : les idéaux communistes sont admirables, c'est leur mise en pratique par l'URSS qui a merdé.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/vladimir-poutine-rouge-devant-l-eternel_1757245.html
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 26 jan 2016 à 13:02