Terrible cacophonie de ces derniers jours. Certains parlent comme si le débat se situait en France, alors que les décisions dont on se préoccupe sont prises ailleurs. Nous voici donc, tous, dans l'Hexagone comme dans le Continent, tiraillés entre des références contradictoires.
Chacun d'entre nous, citoyens, contribuables ou dirigeants, ces jours-ci, s'est vu sollicité sous l'emprise émotionnelle d'une photographie, évidemment affreuse. Révoltante. L'horrible cliché d'un enfant mort noyé a été diffusé en effet par tous les journaux. Il a été rejeté par la mer sur la plage de Bodrum.
Cet endroit s'appelait Halicarnasse, depuis des millénaires, avant qu'en 1922 des milliers d'enfants chrétiens de cette région, mais aussi des vieillards, des femmes, des prêtres, des infirmes, aient été massacrés dans l'indifférence générale. "N'ayez pas peur" disaient les envahisseurs kemalistes qui allaient détruire Smyrne. Et d'une certaine manière ces monstres avaient raison : il ne faudrait jamais avoir peur, car dans le christianisme le martyre est une couronne pour l'éternité.
On nous mobilise métaphoriquement aujourd'hui, autour de mots ritournelles, qui ne veulent hélas rien dire de bien précis.
Au nom de ces principes vagues, on doit tout accepter, ou passer pour un salaud. C'est la règle du jeu selon Volkoff : "premier qui dit fasciste à l'autre a gagné".
Nos gouvernants prétendent dès lors raisonner en termes exclusivement humanitaires, au nom de ce qu'ils appellent des "valeurs", valeurs qu'ils n'ont jamais vraiment définies, indexées sans doute sur le cours du pétrole.
Vous avez dit Humanitaire : cent pour cent, vingt sur vingt, tableau d'honneur à celui qui l'invoque.
Vous avez dit Sécuritaire ? Zéro. Identitaire ? Pouah !
Et pourtant, dans cette période de jardinage nous pourrions penser à nos buis, menacés par la pyrale et l'armillaire, ces nouveaux parasites venus d'ailleurs.
Est-il permis de rappeler aussi que les termites, qui rongent silencieusement nos charpentes, se sont développés en France camouflés dans des bois d'importations non contrôlés.
Est-il permis dès lors de parler de précautions ?
Précaution : certes, cet étrange "principe" devrait s'appliquer à lui-même. Mais avant d'être dogmatisé par nos ateliers du prêt-à-penser, le mot n'est-il pas le reflet d'une autre règle, plus modeste, vieille comme la terre : la prudence. Il me semble qu'on peut donc s'y référer.
Pour s'en tenir au droit interne français de l'ère républicaine, c'est la loi Barnier de 1995 qui énonce pour la première fois une nouvelle norme. On peut la qualifier de philosophique, on l'observe en gestation au sein de diverses instances mondialistes. À l'époque on se préoccupait de défendre l'environnement.
Puis en 1998, c'est le conseil d'État qui empêcha, au nom de cette notion, qui permit à l'administration de bloquer l'introduction certaines variétés de maïs génétiquement modifié.
Le parlement français s’est réuni en Congrès à Versailles en février 2005. Il a voté l'introduction dans l'article 5 de la Constitution une Charte de l'environnement, ceci installant ainsi dans notre loi fondamentale.
Inutile de souligner que la jurisprudence de la Cour de Justice de l'Union européenne, laquelle comme chacun devrait le savoir, et comme certains le déplorent, dit un droit qui prime le droit national, considère que ce même principe justifie l’adoption de mesures restrictives.
Il y a 20 ans encore le législateur employait le mot de "certitudes". De ce terme extrêmement dangereux, il convient toujours de savoir se méfier.
Humanitaires ? Sécuritaires ? Identitaires ? Les citoyens disposent encore en théorie du droit de choisir lesquels de ces principes doivent prévaloir. Dans la pratique je les sens moins fous que les technocrates qui, incapables de se gouverner eux-mêmes selon la droite raison, prétendent encore nous régenter.
Si cette chronique vous a intéressé
Copiez-collez et diffusez-en auprès de vos relations le titre et le lien :
" Humanitaires, identitaires, sécuritaires"
http://www.insolent.fr/2015/09/humanitaires-identitaires-securitaires.html
À télécharger
Lettre d'informations septembre 2015 des Éditions du Trident
http://editions-du-trident.fr/circulaire.pdf
Désolé, mais cette fameuse photo n'est ni affreuse, ni révoltante, ni horrible.
L'enfant est impeccablement habillé, son corps n'est nullement abîmé, il pourrait aussi bien dormir.
Vous voulez que je vous montre des photos de cadavres horribles ? Ce n'est pas ce qui manque. Vous verrez la différence !
Sous prétexte que la natalité s'effondre en Occident, nous ne pouvons plus évoquer la mort d'un enfant inconnu sans aussitôt nous tordre les mains.
Mais c'est normal, que les enfants meurent. Ca arrive tous les jours. C'était un événement banal en France il n'y a pas si longtemps. Les enfants mouraient en bas âge, et puis voilà.
Quant à la mort de cet enfant, elle était parfaitement prévisible, vu le rafiot sur lequel ses parents ont eu la stupidité de s'embarquer.
Un imbécile a tué ses enfants et sa femme par sa faute à l'autre bout du monde : que voulez-vous que je vous dise ? On ne va pas pleurer, en plus ?
Il a gagné aux Darwin Awards, c'est tout. Ce qui m'importe davantage, c'est que nous ne gagnions pas, nous aussi, aux Darwin Awards. Malheureusement, le prix nous pend au nez.
Rédigé par : Robert Marchenoir | lundi 07 sep 2015 à 15:02
Un petit dessin dit parfois plus qu'un long discours :
https://ejbron.files.wordpress.com/2015/09/screenshot_361.png
Rédigé par : Philippe Josselin | lundi 07 sep 2015 à 19:19
Des mots, une rhétorique de paranoïaque pour oublier le drame humain, des bateaux qui coulent en mer avec plein de gens qui se sauvaient des bombes...que nos impôts payent parce que mal utilisés par les psychopathes que nous élisons.
Arrêtez de pleurnicher, retrousser vos manches, y a des gens qui meurent.
Rédigé par : GroVerrat | mardi 08 sep 2015 à 05:30
Je trouve particulièrement tolérante l'administration de cette chronique qui accepte d'installer en ligne un "commentaire" la qualifiant de "paranoïaque".
Après tout, Kissinger le disait : même les paranoïaques ont des ennemis.
Rédigé par : Émile Koch | mardi 08 sep 2015 à 11:37