Une journaliste du Monde vient de consacrer à M. Hollande un livre suggérant que son stage d'homme d'État, métier qu'il n'avait jamais exercé jusqu'en 2012, toucherait à sa fin. Les sondages d'opinion nous prouvent que, du point de vue essentiel pour les politiciens, la conclusion de l'expérience semble s'imposer : il ne devrait pas être réembauché.
Son insignifiance et son incompétence me paraissant totales, j'ai quand même voulu en avoir le cœur net en suivant attentivement le compte rendu de sa conférence de presse de ce 7 septembre. Un genre auquel il s'adonne trop souvent, mais qu'il maîtrise très mal. On y verra sans doute le déclin, de titulaire en titulaire, de cette aura présidentielle conférée par la réforme de 1962 : car la communication télévisuelle du chef de l'État est devenue le contraire absolu de ce que le fondateur de notre république plébiscitaire avait alors inauguré. Au caractère dramaturgique de l'exercice, aux textes maîtrisés, aux orientations chirurgicales, ont succédé, copiant le mentor Mitterrand, mais en le copiant mal, une sorte de style pot-au-feu, un jet discontinu de petites phrases n'expliquant rien sérieusement, une impression de flou décourageant tout commentaire.
Au total, outre ce que l'on savait déjà sur la quadrature du cercle du candidat de 2017, outre la très mauvaise note de fin de stage, il s'en sort une dérision supplémentaire, celle du surnom qu'il conviendra désormais de lui attribuer.
Car voilà le vrai débat du jour : doit-on l'appeler "Flanby", à raison de son absence manifeste de volonté personnelle ferme, ou "Porcinet", pour son allure et sa boulimie de moins en moins discrète de dépense publique ? J'avoue hésiter entre les deux sobriquets. L'un et l'autre se justifient à peu près également.
Il existe en effet est une distorsion frappante du même personnage entre ce qui paraît être "sa" politique étrangère et européenne, y compris sur la question des réfugiés, et les questions intérieures, économiques, sociales, ou éducatives puisque l'École publique monopoliste demeure une espèce de mythe national, sur lequel il n'a rien dit, malgré l'urgence.
Sur les premières, à l'international, son action semble presque cohérente : des décisions sont prises, en partie mauvaises mais aussi en partie compréhensibles. Elles sont prises, oui, mais elles sont prises par les autres.
Pour être plus précis, la ligne directrice de l'activité internationale de François Hollande est fixée par une sorte de compromis entre, d'une part, les volontés de la chancelière Angela Merkel et, d'autre part, celles du département d'État américain plus ou moins communiquées par un président Obama en fin de mandat. Comme il s'agit de deux gouvernements relativement convergents, il s'en suit une sorte de cohérence dont les actuels responsables parisiens ne sauraient être crédités qu'à titre de suiveurs dociles.
L'apport personnel de François Hollande relève ici de "Flanby". Même l'erreur qui consiste à prétendre pouvoir se cantonner, comme en Libye en 2011, à des frappes aériennes, est voulue par d'autres. Ajoutons que les moyens dont l'armée française dispose sur place, et que l'on exclut d'augmenter, 700 hommes je crois, quelques aéronefs dont 6 excellents Rafale, sauf erreur, excluent d'aller beaucoup plus loin.
C'est au contraire "Porcinet" qui se révèle dans ses grognements incohérents et inaudibles en politique intérieure. "Porcinet" s'ébroue dans son auge et croit faire le beau en agitant sa petite queue en tire-bouchon, si caractéristique de l'espèce laïque et obligatoire : je dépense donc je suis, je débloque des fonds qui n'existent pas, j'annonce des choses qui ne se produiront pas, je formule des résolutions pour un avenir que je suis incapable de garantir. Ces gens avaient formulé leur doctrine à la grande époque des radicaux-socialistes : appuyons-nous bien sur les principes ils finiront par céder.
On commence à le comprendre quand il parle des économies budgétaires, du train de vie de l'État, des tours de vis imposées aux collectivités locales, accessoirement passées à droite etc.
On jongle, de façon rhétorique, avec des milliards improbables mais on se garde bien de dire sur quels points on pourrait réduire les dépenses. On se propose à peine de ralentir leurs hausses, mais toutes les politiques mises en place dans le quinquennat précédent, bien timides pourtant, largement insuffisantes, ont été annulées.
À la fin du quinquennat, s'il y parvient, Hollande aura vu le nombre de Français exemptés de l'impôt sur le revenu passer de quelque 50 %, aujourd'hui 56 % à pratiquement 60 % des citoyens.
Cette donnée engendre une déresponsabilisation majoritaire des citoyens face à la dépense publique, que le prélèvement à la source se propose d'aggraver encore, pénalise les pauvres autant que les vrais riches ou les classes moyennes, car en France c'est tout le monde qui paye trop d'impôts et trop de charges sociales.
Ne pensons pas dès lors que le socialisme recule parce que le socialisme recule à mesure que le parti qui s'en réclame officiellement s'effondre.
Si cette chronique vous a intéressé
Copiez-collez et diffusez-en auprès de vos relations le titre et le lien :
"Flanby ou Porcinet ?"
http://www.insolent.fr/2015/09/flanby-ou-porcinet-.html
À télécharger
Lettre d'informations septembre 2015 des Éditions du Trident
http://editions-du-trident.fr/circulaire.pdf
"Polémique" sans objet! Personnellement, je n'adhère pas à l'alternative: je l'ai toujours appelé Mimolette...
Après Talonnette cela traduit bien la même médiocrité et la même inféodation atlanto-sioniste.
Guignol et Gnafron si vous préférez...
Rédigé par : Saint-Plaix | mardi 08 sep 2015 à 12:11
"l'École publique monopoliste demeure une espèce de mythe national, sur lequel il n'a rien dit, malgré l'urgence."
Vous pouvez ajouter "élitiste" :
Grace aux classes Camif, médailles Fields et Nobel ne manquent pas, 40% d'une classe d'âge a bac+4, dont 1/4 est incapable de résoudre un problème de cm2 ancienne manière...
Le 1,3 million d'enseignants et Atos votera, même ALLEGREment, Ps quoiqu'il arrive.
Rédigé par : Dubitatif | mardi 08 sep 2015 à 13:42
Bonjour, peut-être constatez vous qu'un président ne peut plus faire grand'chose....? La fin d'un système? Qui sait.
Rédigé par : minvielle | mardi 08 sep 2015 à 17:14
@MINVIELLE : mais si, quand même, celui-là fait du mal.
Rédigé par : Émile Koch | mardi 08 sep 2015 à 17:30
Le cochon, lui, est un animal sympathique. Tandis que la mimolette, quand elle est bien choisie, est un fromage grandiose.
Pas d'amalgame ! Halte à la stigmatisation des bons produits de nos campagnes !
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 08 sep 2015 à 21:34
Porcinet , je ne sais si le choix est ciblé en tous cas ce personnage de Disney est douteux tous ne connaissent pas le pedigree de ce monsieur bien faiseur de la humanité
qui a fait tant de films pour les enfants et pour cause il les aimait beaucoup!
Flamby est visiblement éduqué par un mère qui n'a jamais dit à son fils après 7 ans : maintenant tu écoute ton père et voilà la haine qu'il lui porte.
Résultat des troubles chez les garçons et qui dérivent souvent vers des personnages "hybrides" ou prêtres ou le deux à la fois comme l’évêque Daniélou mort dans un epectase à Pigalle et son frère grand écrivain sur les cultures indienne mais plus porté sur les hommes.
Rédigé par : Wijngaards | mardi 08 sep 2015 à 23:19
La victoire de l'opération Syrie-Daesh se réalisera si on équipe nos Rafales de cochons à larguer en lieu et place des bombes traditionnelles. Le Chrétien pourra invoquer une guerre "propre". De plus nous achetons les porcs à 1,28 €le kg ce qui sauve nos éleveurs porcins et nous fait de la bombe à pas cher ! d'une bombe deux coups.
Rédigé par : Homo-Orcus | mercredi 09 sep 2015 à 08:34
Quel plaisir de vous lire ! Je m'élève toutefois avec force contre cette atteinte à l'honneur de deux personnages d'importance, méchamment caricaturés: qu'auraient donc fait Guignol et Gnafron pour mériter une telle ignominie, celle d'être comparés, assimilés même, à ces deux cabotins de théâtre de rue, rue de dernière zone, qui ne méritent que huées, sifflets, tomates trop mûres et oeufs pourris ?
Rédigé par : Anartien | mercredi 09 sep 2015 à 14:14
On touche le fond et tout est ruiné : l'armée, l'économie, l'enseignement, etc. et nombre de consciences également. Puis je rappeler ici qu'il s'agit d'un problême qui dépasse la personne en question ? Et qui dépasse le seul lieu élyséen.
J'avais entendu en son temps que la France était morte en 1962. Il y avait du vrai dans cette opinion.
N'est ce pas cette constitution, la technocratie au mépris de la démocratie, la syndicalisation "historique", etc. qui nous ont amené dans un mur ?
Maintenant qu'on est dans le mur, que fait on ? On fait comme les Syriens : on émigre ?
Rédigé par : Sparte | jeudi 10 sep 2015 à 11:32
Je n'ai pas suivi la conférence de bout en bout mais l'ai entre-aperçue.
Le plan rapproché du président sur fond de rideaux rouges embrassés m'a fait penser au théâtre de Guignol du jardin du Luxembourg.
Rédigé par : Catoneo | vendredi 11 sep 2015 à 18:40