Ce jeudi 16 juillet, sur le site de L'Humanité, on ne relevait, à propos du débat parlementaire français de la veille, qu'un élogieux commentaire, mis en ligne à 9 h 16 : "les élus PCF du Sénat et de l'Assemblée nationale, écrit un aimable lecteur, peuvent sortir la tête haute après leur vote."
Les déclarations et prises de position des diverses forces politiques de l'Hexagone autour de la question des dettes de l'État grecque ont en effet permis, au-delà des postures, de mesurer leur degré de compréhension de la crise qui menace la France et qui risque fort de la frapper.
S'agit-il de s'alarmer plus que de raison que de souligner que la France – l'État français – continue de s'endetter pour payer ses dettes, de faire du social à crédit, de maquiller habilement son endettement sans garantir ni évaluer la "dette implicite" des systèmes de retraites "par répartition", de laisser les collectivités locales emprunter, etc.
Le danger d'un scénario comparable à celui d'Athènes, et qui serait par conséquent d'une tout autre ampleur, pourrait bien se préciser plus vite que prévu, notamment dès que les taux d'intérêts aujourd'hui excessivement bas remonteront à des niveaux normaux.
Les forces qui s'opposent depuis longtemps et s'opposeraient sans doute alors aux indispensables réformes françaises de demain se sont exprimées avec une désarmante franchise à propos de l'actuelle crise grecque. Ces sophistes pensent probablement que l'opinion populaire de l'Hexagone se solidarise du démagogue Tsipras, continuateur d'une longue série d'éloquents naufrageurs dans l'Histoire millénaire de son pays.
Sous les lambris du palais du Luxembourg, nous apprend L'Huma, le groupe du Front de Gauche aura donc été "le seul à tenir une position unanime : ce sera non." Au palais Bourbon, l'inusable apparatchik Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, préside la "Gauche démocratique et républicaine", dernière mouture de la survivance stalinienne, le PC ne disposant plus de suffisamment d'élus pour constituer un groupe à lui seul. Il a développé de son côté, au nom de ses camarades, des arguments sans surprise. "C’est un mauvais accord, expertise-t-il savamment, désastreux pour l’avenir de la Grèce” et dont "l’objectif recherché est de continuer à enterrer la Grèce”. On entend cela partout, en boucle, aussi bien dans la bouche des survivants des doctrines keynésiennes, que dans les propos des vieux crocodiles souverainistes, comme dans ceux des spéculateurs qui depuis 2009 parient sur le "Grexit", le "défaut" et les CDS correspondants, – où ils voient beaucoup d'argent à gagner – mais bien sûr également, du parti communiste pour qui l'idée de faire sortir un pays de l'économie étatisée, notamment en privatisant et en libéralisant ses structures, revient à le détruire.
Même un Dupont-Aignan, qui peut mieux faire, reprenait à son compte ce matin sur RFI l'antienne selon laquelle les plans d'assainissement financier ne fonctionnaient pas, alors même qu'en Grèce le bilan du gouvernement Samaras entre 2012 et 2014 prouve exactement le contraire. Rappelons qu'il en est allé de même de toutes les expériences analogues, "thérapies de choc", etc. notamment en Europe de l'est, depuis l'année 1989 avec l'adoption du plan Balcerowicz en Pologne libérée.
C'est donc forts de leur fausse rhétorique, intériorisée à force d'avoir été développée, martelée, répétée, que les démagogues cuirassent leur bien-pensance de certitudes jamais remises en cause malgré l'épreuve des faits.
Un argument de Jacqueline Fraysse, députée des Hauts-de-Seine, membre du groupe communiste (1)⇓ était mis en exergue en page centrale de L'Huma : “On ne peut pas voter pour la Grèce des mesures que l’on a refusées pour la France”,
Il semble qu'on pourrait retourner le propos sans difficulté.
On l'adressera au glorieux Hollande et à toute notre classe politique : comment ne pas appliquer de façon préventive en France des mesures analogues à celles que notre gouvernement et nos assemblées viennent d'approuver pour la Grèce ?
JG Malliarakis
Apostilles
- Mme Fraysse n'appartient plus officiellement au PCF mais elle siège dans le groupe que contrôle le parti. Le temps n'est plus où tout ancien communiste était une vipère lubrique, un suppôt du capital, un fasciste. ⇑
Vient de paraître: "La Faucille et le Croissant"
– Islamisme et Bolchevisme au congrès de Bakou présenté par Jean-Gilles Malliarakis
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Les pays (gouvernants et citoyens) qui ont contracté des dettes colossales sont dans les mains de leurs banquiers.
La dette, c'est-à-dire le paiement par la France des intérêts à ses créanciers, atteindra 44/46milliards d'euros, Par an… La France est une grosse Grèce
Notre pays, l'un des plus exposés à la faillite d'Athènes, fera face au même choix décisif : réformer ou sortir de l'euro. Sous le Grexit pointe le Fraxit.
Rédigé par : gele | jeudi 16 juil 2015 à 20:42
Petit calcul :
La totalité des Français de moins de 59 ans ont passé l'intégralité de leur vie d'adulte, et de citoyen pourvu du droit de vote, dans un pays qui n'a jamais eu un seul budget en équilibre.
Soit depuis 1974.
Par conséquent, l'écrasante majorité de ces gens-là s'imaginent que l'argent pousse sur un arbre planté dans la cour de l'Elysée, qu'on peut marcher sur l'eau sans se noyer... et que "la dette n'a aucune importance", comme le répétaient en boucle de hauts responsables politiques de ce pays avant que la dette ne devienne un sujet médiatique quotidien.
Ils croient vraiment que le déficit est un bonne chose et n'a absolument aucune espèce de conséquence négative, puisque la totalité de leur vie d'homme s'est passée à vérifier expérimentalement qu'on pouvait à la fois obtenir toujours plus "d'avantages sociaux" et avoir toujours plus de dépense publique.
Pas étonnant qu'ils en soient venus à penser que c'est grâce à au déficit, à la dette et à la dépense publique incontrôlée qu'ils vivent bien en France.
Le réveil sera très dur.
Petite réponse
Je le crains en effet.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 16 juil 2015 à 22:53
Je lis que Mr D'Estaing aurait une solution pour le problème grec! Incroyable alors que ce politicien a poussé à faire entrer dans l' U.E. les pays du "club méditerranée" afin d'alourdir l'économie allemande de manière à compenser les faiblesses structurelles de la France! Depuis rien n'a été fait!!
Rédigé par : MEISCH | vendredi 17 juil 2015 à 07:41
Plus de socialo-communisme mène à la déresponsabilisation du peuple, et par cela renforce le pouvoir des technocrates et des oligarques français.
Plus de socialo-communisme mène ainsi à la faillite économique, et par cela renforce le recours aux banques (pour combler les déficits de toutes sortes) et augmente leurs profits.
L'alliance apparait donc pleine et entière entre ces forces politiques et financières : pourquoi et comment cesserait elle ?
D'autant que la France et les Français présente des garanties tangibles et réelles : les palais, les trésors des musées nationaux, les fonds d'assurances vie, etc.
Dans ces conditions il pourrait ne pas y avoir de réveil du tout, mais un cauchemar notamment pour ceux qui auront travaillé et mis de côté en France ; les gagnants étant ceux qui vivent de ce système, du bas jusqu'en haut de l'échelle.
Rédigé par : Hermes | vendredi 17 juil 2015 à 10:48
Les théories ronflantes d'économistes payés au mois se sont fracassées sur l'automate ! D'un coup, les gens ont vu les portes des banques bloquées avec leur argent dedans, et ont compris sans long discours qu'en fait il n'y était déjà plus ! Eh oui, le problème est tristement une affaire de fric. la politique c'est pour après cinq heures devant un chocolat chaud :)
Rédigé par : Catoneo | samedi 18 juil 2015 à 10:23
Nos informateurs agréés et autres experts présentent les faits que vous évoquez de la manière suivante : La Grèce aurait falsifié ses comptes pour entrer dans l'euro -- Il y aurait des départs massifs en retraite à 50 ans -- La Grèce aurait la plus forte population fictive au monde, de personnes déclarant un âge de 110 ans-- Les décès ne seraient souvent pas enregistrés et les pensions continueraient à être perçues -- L'Union Européenne aurait détecté que des familles perçoivent 4 à 5 pensions qui ne leur sont pas destinées -- Il y aurait eu des pensions payées à des personnes mortes il y a 50 ans -- 40 000 jeunes filles recevraient une rente viagère de 1 000 euros : filles célibataires de fonctionnaires décédés -- Il en coûterait 550 millions d’euros par an -- Maintenant elles la percevraient seulement jusqu'à 18 ans ...-- De nombreux travailleurs aurait bénéficié de la retraite anticipée à 50 ans pour les femmes et 55 ans pour les hommes, pour 600 catégories d'emploi "pénibles" -- Parmi lesquels les coiffeurs à cause des colorants, les musiciens d'instruments à vent, les présentateurs de télévision -- Cette loi ayant été adopté en 1978, Il y aurait des milliers de combines : l'Institut pour la protection du Kopais Lake, un lac asséché depuis 1930 : 1 763 Grecs seraient employés pour sa protection -- Il y aurait un million de fonctionnaires pour 4 millions de personnes actives -- Le salaire moyen des employés des chemins de fer publics grecs dépasserait 66 000 € ; et le métro d’Athènes délivrerait 90 millions par an de billets gratuits alors que le coût de cette société publique dépasserait 500 millions.-- Les retraités grecs recevraient 96% de leur salaire et les Allemands 40% -- La Grèce aurait 4 fois plus d'enseignants que la Finlande, le pays le mieux situé dans le classement PISA, mais disposerait du plus bas niveau dans les tests éducatifs alors que leurs enseignants seraient les mieux payés au monde. source : htrtp://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-124498-grece-quatre-pistes-de-reformes-qualexis-tsipras-pourrait-proposer-1096223.php# * * * * * *
Je ne sais pas d'où viennent ces chiffres que j'ai déjà lus plusieurs fois. Ce qui est sûr c'est que pratiquement tout est faux. Cela ressemble à de l'intox pour exonérer nos grands mamamouchis de la faute dramatique d'avoir accepté l'entrée de la Grèce dans la zone euro. Facile d'accuser les grecs (et Goldman Sachs) aujourd'hui. Pour éviter cette catastrophe, il aurait peut-être suffi à l'époque de se poser des (bonnes) questions sur l'évolution de la dette grecque et de savoir lire un contrat de swap.
Rédigé par : Gérard | lundi 20 juil 2015 à 01:45