En l'absence de son rédacteur jusqu'au 7 avril,
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Chronique des événements courants de l'Institut d'Histoire sociale
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En l'absence de son rédacteur jusqu'au 7 avril,
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Chronique des événements courants de l'Institut d'Histoire sociale
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Rédigé par L'Insolent | Lien permanent | Commentaires (0)
Pour comprendre la situation actuelle de l'opinion il faut se détacher du tableau apparu sur les écrans de télévision ce dimanche 22 mars à 20 heures. On observera donc plutôt la manœuvre des hommes du pouvoir et de leurs relais médiatiques, dans les 48 heures qui ont suivi.
Première constatation : tout le monde ou presque s'est dit vainqueur du premier tour. À peine si les écolos, ramenés à leur insignifiance et à leur gauchisme ne parlent pas comme s'ils existaient, comme s'ils jouaient encore dans la cour des grands.
Les gros moyens de désinformation ne se sont pas privé de manipuler les résultats "par blocs", dans lesquels on incorpore de force des gens, des électeurs, des organisations qui manifestent le désir inverse.
Au fond, quand même, quelque chose de salubre, sinon de grand s'est dégagé de ce scrutin de l'infiniment médiocre : c'est la défaite des instituts de sondages.
Tous avaient prévu à l'avance et répétaient à l'envi des résultats préfabriqués.
Ils commentent désormais des scores manipulés.
Annoncée, instrumentalisée, au point d'être maintenant surjouée, la tripartition de la vie politique française ne prend cependant pas la voie que souhaitent ses inventeurs : les stratèges de la gauche.
Ceux-ci maintiennent en effet leur impasse sur le caractère, désormais contre nature, de leur alliance de second tour.
Celle-ci vise, de leur part, au nom de ce qui s'appelle "la" gauche, à se faire élire avec les deux petites forces résiduelles de l'écolo-duflotisme et du mélenchonisme. Or, ces deux étiquettes semblent n'avoir recueilli respectivement que 2 % pour EELV et 6,3 %, selon les médias. Je me demande si les 9,4 revendiqués par parti communiste pour son soi-disant "front de gauche" ne sont pas plus proches de la réalité. Et la différence de 3,1 ayant été annexée artificiellement par les statistiques du Ministère de l'Intérieur. (1)⇓
Ce n'est donc pas une tripartition, mais à une quadripartition à laquelle on assiste. Ce qu'on appelait jadis "l'extrême gauche", et naguère "la gauche de la gauche" est d'ailleurs en train de chercher se regrouper en inventant une bannière écolo-socialiste, associant Mélenchon à Duflot sous la houlette discrète de Pierre Laurent. C'est cela le quatrième parti.
En vue du vote du 29 mars, on les agrège à une "gauche", c'est-à-dire aux 28,5 %, généreusement attribués au PS et aux radicaux de gauche et autres divers. En fait le PS proprement dit n'a sans doute fait lui-même que 21.
Mais on laisse entendre que le gouvernement disposerait de 36, voire 37 % des voix, ce qui le placerait en tête… ceci contre toute vérité.
L'aile gauche du parti socialiste aimerait cependant qu'il en soit encore ainsi. C'est sur cette aile gauche que fait peser la porosité qui subsiste entre elle et l'extrême gauche. Il est mensonger et artificiel de présenter pour légitime son ralliement à un gouvernement dont elle ne partage aucune des grandes options.
En démentir l'hypothèse relève donc du devoir civique.
Ajoutons d'ailleurs qu'il faut ainsi sanctionner, bien au-delà de la gestion des socialistes de stricte obédience PS, les mythes et thèmes de la gauche en général.
Or, on ne saurait esquiver, non plus, le fait que l'on retrouve leur ombre et leurs copies conformes chez les deux partis rivaux, plus précisément à la tête et dans les appareils gangrenés par leurs idéologies artificielles.
Il me semble donc aussi important de dissiper ces succubes gauchisants, socialisants, … qui se proposent de redistribuer encore plus via les administrations départementales, des subsides qui n'existent plus, … à répartir des richesses qui ne se créent plus … puisque tout conspire en France à en détruire la production.
Le premier tour a démontré, une fois de plus, contre les sondeurs, contre les commentateurs agréés qui votent à 80 % à gauche ou à l'extrême gauche, mais qui voudraient toujours nous faire prendre leurs vessies pour nos lanternes, qu'une élection ne se gagne pas au centre, mais au peuple.
Ainsi la droitisation de la droite dans derniers les jours de la campagne de premier tour, bien qu'elle ait été condamnée par les grandes et pures consciences de nos adversaires, lui a plutôt été bénéfique.
Les électeurs de droite auront donc à cœur de voter au second tour pour élire les exécutifs locaux les plus à droite possible, pour liquider toutes les survivances du quatrième parti qui se considéra si longtemps le premier, quand il portait son vrai nom, le parti communiste. (2)⇓
JG Malliarakis
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Rédigé par L'Insolent dans Gauche la plus intelligente du monde | Lien permanent | Commentaires (2)
Les négociations de cette semaine à Bruxelles le confirment. Ce 20 mars au matin, Le Figaro en ligne pouvait résumer la situation en titrant : "La Grèce promet des réformes en urgence pour déjouer la faillite". (1)⇓
Car le gouvernement gauchiste de Tsipras, soutenu par les souverainistes locaux du délirant Kammenos, a plongé la malheureuse Grèce dans une situation dramatique dont son prédécesseur était en train de la sortir.
Aujourd'hui comme hier, ce pays ne saurait envisager par conséquent que deux issues possibles : les réformes, les vraies, celles que requiert le bon sens économique et social, quel que soit le costume porté par les représentants, nécessairement impopulaires, des créanciers – ou la faillite, conséquence désormais inéluctable de la démagogie.
On peut l'observer de diverses manières : froidement, si l'on n'entretient aucun rapport affectif avec le pays considéré ; tristement, si l'on confond le peuple et son gouvernement ; hardiment, si l'on se situe dans l'action politique.
Mais, dans tous les cas, ceci vaut en fait, comme la loi de la pesanteur, sous toutes les latitudes.
Retenons 3 règles, que le socialisme, – et pas seulement les politiciens étiquetés sous ce label – prétendent ignorer :
1. On ne peut pas faire de social à crédit.
2. On ne doit pas engager de dépenses publiques au-delà des recettes budgétaires effectives.
3. On doit concentrer l'action du gouvernement sur les tâches régaliennes de l'État. Point final.
Or depuis le début de ce qu'on appelle la "crise grecque", le prétendu "modèle français" s'entrevoit en filigrane.
Peut-être la faillite hexagonale ne prendra-t-elle pas les mêmes formes que la faillite d'autres pays. C'est la seule originalité qui demeurera.
Politiquement, tout le système des socialistes a jusqu'ici reposé sur l'union de la gauche. Cette union se trouve sérieusement mise en péril par une partie des anciens soutiens de la campagne Hollande de 2012. Et aujourd'hui le pouvoir s'efforce de présenter pour des "réformes" un certain nombre de mesures démagogiques ou destructrices. Car toute loi votée peut ainsi, faussement, être appelée "réforme".
Le contresens est total, car la plupart de ces lois nouvelles enfreignent l'une des trois règles citées plus haut. Soulignons au besoin que la prétendue "droite" fait en général de même, quoique sur une échelle un tout petit plus "modérée", quand elle occupe le pouvoir : on prétend faire du social à crédit, on accepte des budgets en déficits couverts par emprunt, on multiplie les interventions de l'État dans des domaines où il ne devrait pas se mêler, en laissant de côté les tâches prioritaires de défense des frontières, de défense de la sûreté des citoyens, de défense de l'ordre et de la loi.
Ajoutons que ces questions devraient, auraient dû, constituer la trame du débat des élections départementales puisque les finances de nos collectivités territoriales surannées reposent toutes sur des fictions et des subventions. Mais qui s'en préoccupe ?
Alors, sans préconiser l'abstention, – et ne votant pas moi-même ce 22 mars puisqu’électeur parisien, – je vois mal comment en condamner la progression annoncée, pas plus que l'on ne devrait s'étonner du nombre des voix protestataires promises par sondages aux diverses forces d'opposition.
JG Malliarakis
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Rédigé par L'Insolent | Lien permanent | Commentaires (3)
Dans les 10 derniers jours, trois importantes manifestations et protestations auraient pu, auraient dû interpeller nos politiques. Non pour qu'ils se contentent comme ils le font trop souvent de se livrer à des opérations de communications, vieilles comme le travail corrosif des sophistes de l'Antiquité, mais pour qu'ils daignent manifester un peu de conscience du monde réel.
En effet, ces trois protestations, en apparence fort disparates rassemblaient les indépendants mécontents à juste titre d'avoir été assujettis de force au RSI, le 9 mars, les professionnels de santé opposés à la généralisation du tiers payant le 17 mars et enfin les routiers soumis à la concurrence des réglementations sociales étrangères et dont les camionneurs ont tenté de peser sur des négociations en vue de faire relever le niveau de leurs rémunérations par des blocages et barrages aux entrées d'autoroutes à partir du 16.
Commençons par cette dernière revendication, classiquement salariale, là aussi en apparence, puisque même, et surtout l'intersyndicale des chauffeurs se bat sur le niveau des salaires bruts. Ce faux concept ne veut rien dire : pour les employeurs ce qui compte est le salaire "complet", incluant les charges patronales, cependant que pour le salarié ce qui compte est le salaire net, déduction faite des charges. Aucun politicien ne veut jamais tenir compte de cette distorsion énorme qui multiplie par 1,8 environ le coût du travail.
À cet égard quand les bureaucraties patronales évoquent, de leur côté, le "coût du travail" en France, elles omettent trop souvent de souligner que c'est d'abord ce multiplicateur qui est en cause.
Abaisser ce multiplicateur représenterait, en fait, la première ligne de réforme possible d'intérêt national, puisque c'est un des paramètres qui pénalisent le plus l'économie du pays, l'enfonçant de plus en plus dans la compétition internationale.
Ceci ne peut aboutir par conséquent que par le libre choix individuel, par les salariés, de leur mode de protection sociale. Alors, seuls ceux qui accepteraient, d'année en année, que 80 % de leur salaire net soient grevés de charges resteront dans le système hybride de ce que nous appelons "la" sécurité sociale : les gestionnaires de ce système qui le présentent pour le meilleur du monde ne devraient pas, de ce point de vue, craindre sa mise en concurrence. Les défenseurs de la liberté quant à eux pensent, au contraire que c'est cette mise en concurrence qui le forcera, d'année en année, à améliorer ses prestations.
C'est en gros la ligne vers laquelle s'orienteront naturellement les contestataires du RSI. Celui-ci fut imposé par la réforme dite "Fillon" de 2003, celle-ci ayant été péniblement mise en place, entre 2007 et 2012, pendant le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy. Comme aussi bien l'ancien chef de l'État que l'ancien Premier ministre affirment désormais que cela a été institué "en dépit du bon sens" (1)⇓ on peut les en croire.
Je serai plus sévère pour les gens qui prétendaient ne protester que contre l'institution du tiers payant généralisé et contre l'irritation, bien compréhensible qu'ils éprouvent devant l'arrogance pour ne pas dire l'autisme de leur ministre Marisol Touraine. Les représentants des professions de santé comme ceux des bureaucraties patronales portent une lourde part de responsabilité dans la survie du système monopoliste. (2)⇓Ils ont donc beaucoup à se faire pardonner s'ils veulent passer pour des défenseurs des libertés.
Les médecins généralistes qui acceptent le carcan des monopoles étatisés pour solvabiliser leurs patients à hauteur de 23 euros la consultation, – quand le ramonage de mon petit chauffe-eau me coûte 92 euros soit exactement quatre fois plus, sans être remboursé par mon assurance habitation, – disposent d'une arme légale absolue qui s'appelle le déconventionnement. Ils devraient en user massivement s'ils prétendent encore à un exercice "libéral".
Bien entendu, ayant travaillé pendant tant d'années à la lutte contre les monopoles assuranciels dits "sociaux", on pourrait en dire plus. Je préfère, quant à moi, m'en tenir là pour aujourd'hui afin de ne pas être accusé, trois jours avant le premier tour du scrutin départemental, de faire le jeu du premier parti de France, … celui des abstentionnistes… qu'alliez vous croire…
JG Malliarakis
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Rédigé par L'Insolent dans Protection sociale | Lien permanent | Commentaires (9)
Mystifications pseudo-scientifiques…
manœuvres politiciennes…
entre Cécile Duflot se rapprochant du parti communiste…
et ceux qui jouent des coudes pour retourner dans le gouvernement Valls…
Le parti écolo se révèle, une fois de plus, une nuisance.
Les citoyens doivent en connaître les dessous et les ressorts cachés.
Un petit livre indispensable :
"L'Imposture écologiste" par Christian Laurut 150 pages au prix de 15 euros.
Pour le commander sur la page catalogue de l'éditeur
http://editions-du-trident.fr/catalogue#imposture-ecologiste
Rédigé par L'Insolent | Lien permanent | Commentaires (0)
L'aveu improbable d'une passion pour les élections départementales surprendrait sans doute les lecteurs habitués de cette chronique. Votre serviteur ne formulera pas non plus de pronostics en espérant pouvoir bientôt se réjouir d'une souhaitable perte, par le parti communiste des deux derniers départements qu'il pollue encore de sa présidence, l'Allier et les Val-de-Marne.
Achever de se débarrasser de l'influence marxiste, laquelle ne se limite pas, hélas, au seul appareil du vieux PCF, pourrait servir de motivation mobilisatrice les 22 et 29 mars dans bon nombre de territoires.
Sans que la corrélation se vérifie obligatoirement, on notera avec bonheur le recul historique du taux des grévistes. Réduit à 9,9 % ce 10 mars, malgré l'appel de la CGT pour la grève à la SNCF, il nous offre, à cet égard, une assez agréable mise en bouche.
Ne nous croyons pas cependant, dès maintenant débarrassés de la nuisance stalinienne.
La vieille hypothèque qui pèse sur ce pauvre pays, créance inscrite frauduleusement par les communistes rebaptisés "patriotes" en 1945 (1)⇓
reste ainsi à l'ordre du jour.L'exemple d'Yves d’Amécourt vaut le détour. Poulain d’Alain Juppé, et tête de liste UMP dans son beau département, sous l'étiquette locale de "Gironde Positive", il théorise d'une façon significative l'hypothèse de l’alliance avec le parti communiste :
"J’ai précisé qu’en cas de deuxième tour, nous appellerions même à voter pour un communiste. Le PC et les gaullistes ont en effet une histoire commune, celle de la guerre et de la Résistance, et je ne mettrai pas une pince à linge sur le nez pour voter communiste". (2)⇓
Ne cherchons pas à enfermer inutilement ce mensonge historique dans un passé aujourd'hui lointain, auquel il se réfère en le déformant : celui-ci ne se meurt que pour renaître, et à certains égards, il éclate donc de santé. Exit Marchais, Liliane a fait ses valises, bonjour Juppé et les sous-Juppé.
Certains admirateurs et continuateurs de l'ère de la stagnation chiraquienne, feignent en effet de "craindre" l'américanisation de l'occident européen. Ils la redoutent comme "la pire perspective" comme s'il s'agissait d'une invasion d'extraterrestres, étrangers à notre monde. Sans trop oser le dire, ils nous invitent à voir là une menace plus dangereuse encore que les assauts des djihadistes, certes adossés aux complaisances de leurs cinquièmes colonnes.
Or, si les commentaires sont libres, les faits restent sacrés, …
Et le fait, c'est que "la pire perspective" était déjà dénoncée, exactement dans les mêmes termes en 1950. Cela se passait au XIIe congrès du parti communiste français à Gennevilliers. Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, y énonçait alors, sans contredit ni débat, la ligne du parti. Celle-ci reflétait, sans la moindre nuance, le fameux rapport Jdanov énoncé en septembre 1947, à la réunion de Szklarska Poreba, en Silésie, qui appela à la reconstitution du Komintern sous le nom de Kominform.
Thorez, jusqu'au XIe congrès de Strasbourg de juillet 1947, parlait encore de "nos amis américains". Il suggérait à un gouvernement qu'il venait de quitter, et que les communistes imaginaient encore réintégrer, une meilleure utilisation de la généreuse aide Marshall. Mais trois ans plus tard, il invitait à voir, en Staline et en l'URSS, le "meilleur rempart" contre l'américanisation.
Tous les raisonnements économiques issus du marxisme dont s'agrémentaient alors les rhétoriques de Thorez, de Jdanov et des autres, se sont écroulés. Rappelons qu'à l'époque toute l'école étatiste, protectionniste, et comme elle osait encore se baptiser "socialiste scientifique", prophétisait la catastrophe et la paupérisation auxquelles conduirait la marche occidentale de l'économie. Seuls quelques rétablisseurs à la Sapir ou Piketty (3)⇓
persistent à chercher à les renouveler avec des arguments et raisonnements, à peine nouveaux, très au-dessous de ceux de Marx et Engels faut-il le préciser.Mais en dehors de sa prétendue justification économique, ‑ crise généralisée du "capitalisme", contradictions conduisant à une guerre inéluctable, etc.… – s'affirmait l'idée "géopolitique".
Au contraire des prémices pseudo-économiques dont elle se parait, cette vision a fait florès. Selon la nouvelle doctrine, la mésalliance avec l'Amérique représenterait l'ennemie numéro un des peuples d'Europe, à commencer par la part européenne du peuple russe.
Un tel sophisme continue d'être propagé, non seulement par tous les survivants du KGB, mais aussi par tous les anciens élèves du MGIMO (4)⇓
moscovite, et, en France par toutes sortes de petits roquets et perroquets, champignons vénéneux issus du "chevénementisme", se réclamant plus ou moins hardiment d'un "gaullisme" mythifié et de son ersatz chiraquien. Certains d'entre eux se montrent parfois même désintéressés voire bien intentionnés. Mais, de même qu'il existe des poissons volants, pour paraphraser Audiard, "ils ne constituent pas la majorité du genre."Sans rêver convaincre cette dernière tranche, il faut donc sans relâche prendre la mesure de cette réalité.
JG Malliarakis
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Rédigé par L'Insolent | Lien permanent | Commentaires (10)
À cet égard, et puisqu'on entre ici dans un débat plus que centenaire, certains événements doivent être rappelés.
Le premier fut le vote de la Charte d'Amiens en 1906. Celle-ci définissait les rapports entre le syndicalisme français et les partis politiques. Pas question de s'inféoder à un quelconque parti politique. Or, la CGT actuelle est issue de la CGTU, c'est-à-dire d'une scission de la fondatrice. L'appareil de la CGTU n'était pas autre chose que celui du parti communiste apparu à partir du congrès de Tours de 1920 et de la bolchevisation.
À la faveur de la seconde guerre mondiale les gens de la CGTU s'emparèrent de la vieille maison syndicale, au point que le secrétaire général de la CGT, Benoît Frachon puis ses successeurs siégèrent sans discontinuer, clandestinement d'abord, ouvertement ensuite, au bureau politique du Parti. Aujourd'hui le rapport des forces est devenu tel que l'on ppurrait presque se demander si ce n'est pas le PCF qui constitue une courroie de transmission de la centrale syndicale et de son homologue enseignante la FSU.
Sa nouvelle grève, purement politique et socialement inutile, annoncée pour le 10 mars le prouve de façon surabondante. (1)⇓
La liberté d'association "syndicale" avait été reconnue en 1884.
Cette avancée sociale importante mettait un terme à la loi Le Chapelier votée en juin 1791. Celle-ci interdisait sous toutes ses formes la reconstitution des anciennes corporations. Les privilèges des vieilles jurandes remontant parfois au XIIIe siècle avaient été abolis par le fameux vote de principe de la Nuit du 4 août 1789, puis par le décret d'Allarde signé le 17 mars 1791 par Louis XVI. Mais au lieu de dresser un nouveau cadre légal aux organisations professionnelles ni la Convention ni le Code civil napoléonien ne voulurent permettre aux gens de métiers de se grouper pour défendre leurs "prétendus intérêts communs".
Dès la première moitié du XIXe siècle par conséquent ce furent les adversaires du jacobinisme et du bonapartisme, mais aussi de l'orléanisme, qui se dressèrent les premiers contre cette interdiction. C'est ainsi que les premières protestations contre "l'exploitation manufacturière" et le vote des premières lois sociales vinrent de gens comme Armand de Melun ou Alban de Villeneuve-Bargemont (1794-1850) préfet du Nord, révoqué par Louis-Philippe puis député légitimiste. Cette tradition fut très présente dans la première révolte des canuts à Lyon en 1831.
À partir de la révolution de 1848, un nouveau courant s'affirme sous le nom de socialisme. Celui-ci prend des formes antagonistes entre blanquistes, saint-simoniens, fouriéristes, proudhoniens etc. Marx, un peu tard-venu, développera une nouvelle école de pensée. Dès 1846 la rupture se consomme avec Proudhon qui le traitera de "ténia du socialisme". Dans une lettre du 17 mai 1846, Proudhon avait d'ailleurs exhorté son cadet Marx de façon prophétique : "après avoir démoli tous les dogmatismes a priori, ne songeons point à notre tour à endoctriner le peuple". Et il lui pose la question taboue par excellence : "Peut-être conservez-vous encore l'opinion qu'aucune réforme n'est actuellement possible sans un coup de main, sans ce qu'on appelait jadis une révolution, et qui n'est tout bonnement, qu'une secousse..."
Proudhon meurt trop tôt, en 1865, année où est publié son dernier livre "De la Capacité politique des classes ouvrières". L'année précédente était née à Londres en 1864, la Première association internationale des travailleurs, d'où ses disciples seront peu à peu chassés par les adeptes de la secte marxiste.
C'est donc en fait à la fois contre le marxisme et contre l'héritage révolutionnaire décrit plus haut (l'interdiction de reconstituer des associations ouvrières ou professionnelles) que se développera, à la même époque, dans les cercles catholiques ce qu'on appelle Doctrine sociale de l'Église.
La filiation paradoxale de sa formulation part de la Lettre aux ouvriers du comte de Chambord, texte de 1865, pour aboutir à l'encyclique fondatrice Rerum Novarum du pape Léon XIII en 1891. Entre-temps les cercles d'ouvriers et les travaux de La Tour du Pin vont étayer cette marche vers une doctrine qu'on présente comme "antilibérale", mais qui ne l'est que dans la mesure où par "libéralisme" on entendait à l'époque la politique des orléanistes, liés au "gros argent". (2)⇓
Au bout du compte la liberté d'association constitue la revendication centrale. Elle n'aura rien à voir non plus avec le "corporatisme d'État" qui s'installera, de manière réglementaire et obligatoire, aussi bien dans l'Italie mussolinienne à partir de 1935 que sous le régime de la Charte du travail de 1941 dans la France occupée, et qui se prolongera dans les pratiques de planification de l'après-guerre.
De ce point de vue le véritable antagonisme est celui qui oppose, et opposera de plus en plus, les libertés sociales aux économies étatistes, qu'elles se définissent elles-mêmes comme d'inspiration marxiste ou technocratique.
Chrétiens et proudhoniens se retrouveront ainsi côte à côte, luttant pour la liberté humaine contre les continuateurs du culte de Moloch, de Léviathan ou du Veau d'Or. Et qu'ils ne s'inquiètent pas d'être qualifiés "ultra-libéraux". Leurs adversaires n'ont jamais cessé d'être des ultra-esclavagistes.
JG Malliarakis
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