Toutes les autres nouvelles, bien entendu, dans le cours de cette terrible journée, ont été submergées par les flots de sang de l'attentat contre Charlie Hebdo.
L'émotionnel est devenu une sorte de règle de comportement. Autrefois manipulé par les propagandes gauchistes et révolutionnaires, son ressort se voit aujourd'hui plus ou moins imposé par les vaseux communicants. Il ne produit hélas que de fausses solidarités.
Or, la vraie solidarité mérite mieux que les phrases excessives, conventionnelles creuses ou inappropriées qu'on a entendues dans les gros moyens du matraquage désinformateur.
Croyant sans doute bien faire ou bien dire, Michel Onfray, philosophe de métier, athée de profession, a pensé pouvoir dire que cette immonde tuerie représenterait "notre 11 septembre".
On comprend certes ce qu'il suggère vaguement ainsi quant aux conséquences qu'il s'agirait d'en tirer. Mais, au-delà du vague, au-delà des états d'âmes intellectuels, il serait bien en peine de les préciser. Quel vote à l'ONU va-t-on solliciter ? Quelle croisade contre quel Afghanistan ?
Car on pourrait lui faire remarquer de façon concrète :
1° que les attentats aveugles d'al-Qaeda du 11 septembre 2001 ont fait environ 250 fois plus de victimes, quelle que soit l'horreur que l'on puisse éprouver.
2° qu'à ce compte "notre 11 septembre" date de quelque 20 ans, avec l'attentat aveugle du RER B à la station Saint-Michel le 25 juillet 1995 commis sur notre sol par le GIA algérien.
Or, depuis cette date, et malgré l'aggravation des périls, notre société n'a toujours pas su quelle défense mettre en place. On en est resté aux mesures technocratiques "Vigipirate" - quel nom ridicule ! – imaginées par le gouvernement Rocard en 1991 quand la France était en guerre avec Saddam Husseïn.
Le seul langage de solidarité repose sur la vérité . Il consiste à se demander en quoi ces meurtres, non pas aveugles, mais au contraire parfaitement ciblés – puisqu'ils frappent des gens que les islamistes jugent comme des blasphémateurs, et qui ne l'étaient pas seulement à l'endroit des musulmans, – appellent à une réaction vraiment solidaire y compris de la part de ceux qu'ils couvraient autrefois d'injures.
Car, même ceux pour qui Charlie Hebdo n'offrait aucun intérêt, peuvent se rendre compte combien ces journalistes, ces adversaires appartenaient à la même cité que nous. Cabu, assassiné par les islamo-terroristes ne pourra donc plus caricaturer l'actualité comme il le faisait dans le Canard Enchaîné. L'économiste Bernard Maris ne pourra plus en souligner les paradoxes comme il savait si bien le faire.
Et l'écœurement, l'indignation, et les nombreuses interrogations sont légitimes. Comment se fait-il que ce journal que chacun savait menacé n'ait pas reçu la moindre protection policière ? (*) Après cette nouvelle agression, va-t-on une fois plus tenter de la mettre au débit de quelques « déséquilibrés » ?
Déplorons aussi que le premier réflexe des indignés de la place de la République ait consisté à exclure ceux qui ne pensent pas exactement comme eux à propos de la protestation unitaire nationale à laquelle, pourtant, ils appellent, en mettant en avant la mobilisation de nos misérables "partis de gauche".
Cette déliquescence de l'esprit fait partie de notre faiblesse.
Si nous voulons gagner la guerre que l'islamo-terrorisme nous mène, il faudra en finir avec tous ces reliquats de toutes nos défaites.
Note : (*) On m'a immédiatement et gentiment objecté que les deux policiers assassinés auraient été en protection, affirmation reprise par M. Hollande. Si cela est vrai, cela pose aussi le problème de l'efficacité des protections routinières.
Le journal bénéficiait bel et bien d'une protection policière, depuis l'attentat de 2011, semble-t-il. Mais celle-ci s'était peut-être relâchée avec le temps : en tout cas elle s'est malheureusement révélée insuffisante.
Rédigé par : Nikita | mercredi 07 jan 2015 à 23:27
Laissons donc les indignés de la place de la République s'indigner...tous seuls.
L'Histoire se remet en marche.
Elle a toujours les traîtres en horreur.
Rédigé par : MP | mercredi 07 jan 2015 à 23:34
"Comment se fait-il que ce journal que chacun savait menacé n'ait pas reçu la moindre protection policière ? "
Ce "journal anti-flic" n'en voulait pas"
"Bal tragique à Colombey", Offre d'emploi chez Charly;
Calbut, Tignous, Charb, ne pas confondre avec Chard, Wolinski
développaient à leur petit niveau la décadence depuis 68.
Quant à Maris ce n'était pas un économiste, même pas keynésien et ses attaques contre Allais étaient très médiocres.
Il semblerait que la "pensée"68 s'épuise, même physiquement.
Rédigé par : Dubitatif | mercredi 07 jan 2015 à 23:40
Nous savons cela, et l'aveuglement des autruches gouvernementales, afin de ne point ameuter la population, a pondu un gros œuf stérile, malgré le travail en discrétion du renseignement. Le discours réducteur du sociopathe isolé perd de sa teneur devant la chasse ouverte aux infidèles. Vous avez raison de rappeler les attaques passées, (citons celui du magasin Tati d'ailleurs, passé sous silence depuis...). Il y a donc continuité.
Une seule chose me gêne, c'est la hiérarchie des victimes. Cependant, soyons réalistes, la sécurité étant l'affaire de tous, le paradigme a changé, et nous voici relégués au rang de tribu "guerrière". La peur gagne du terrain, d'où les rassemblements, dangereux, vulnérables, des troupeaux. Nous savons maintenant que chacun peut être touché, n'importe où, n'importe quand, et ça, c'est le premier pas de leur victoire...
Rédigé par : minvielle | jeudi 08 jan 2015 à 13:44
Au nom de "il est interdit d'interdire", certains journalistes, dessinateurs, intellectuels, et autres "artistes" se sont crus tout permis dans la haine, l'excès et l'obscénité, surtout vis-à-vis des catholiques, voir par exemple la naissance du Christ en couverture de Noël de Charlie Hebdo. Je déplore l'attentat à l'égal de ceux qui tuent et mutilent quotidiennement les chrétiens de par le monde, DANS UN PARFAIT SILENCE DES MEDIA et je plains très sincèrement les victimes tant de la Presse que de la Police. Mais,
au fait, pourquoi en est-on là aujourd'hui en France ?
Rédigé par : Michel CARBONNIER | jeudi 08 jan 2015 à 14:55
QUI Y A T IL DE NOUVEAU ?
depuis la prise de Constantinople où les têtes de centaines d'enfants chrétiens furent embrochés sur les lustres de la cathédrale sainte Sophie ?
et depuis les " évènements d'Algérie où les jeunes instituteurs(trices) venu(e)s de métropole apprendre à lire et écrire aux enfants étaient égorgés. Une centaine de 1954 à 1962, sans que la presse et la radio socialiste puis gaulliste ne le disent aux Français ?
et les milliers de chrétiens décapités au moyen orient ; et les enfants tués d'une balle dans la tête ?
et nos 3 militaires et le rabin et les 3 enfants israélites tués il y a peu ?
Rédigé par : Sparte | jeudi 08 jan 2015 à 17:06
Cette baisse du prix du pétrole va ridiculiser plus encore le président qui porte le nom d'un fromage :
Notre économie est incapable d'en bénéficier, étant donné qu'elle a déjà été détruite : point négatif. Et la transition énergétique, escroquerie politique et fiscale, s'évanouira : point positif.
Sa retraite et celles des hommes-de-l'état n'en souffriront pas, les nôtres, si.
Rédigé par : Hermès | jeudi 08 jan 2015 à 20:16
J'ai apprécié le glas moqueur du cardinal. C'est la revanche de Mgr Vingt-Trois aux tombereaux d'insultes et de blasphèmes que l'Eglise catholique a reçus depuis 1960, date du lancement de Hara Kiri. Il leur sonne les cloches et les envoie au Ciel ! A quand la béatification ? Le pape François s'est fendu de sa condamnation twittée... A preuve qu'il n'a jamais lu le brûlot anarchiste, ses conseillers non plus.
Rédigé par : Catoneo | jeudi 08 jan 2015 à 22:59
Une question : où etait la presse française au moment de l'affaire des caricatures en 2006?si ce n'est dans le monde du renoncement.
Rédigé par : Richard | samedi 10 jan 2015 à 14:09