Pour commander le livre d'Amédée Thierry "La fin de l'Empire d'Occident"
Le déclin et la mort des empires ont toujours suscité des débats passionnés. Domaine de prédilection des idées fausses, il amena ainsi un De Gaulle à proférer pompeusement que "les empires sont faits pour se défaire". Cette remarque prudhommesque, péremptoire et dérisoire met sur le même pied une voiture qui dure 300 000 km et une autre qui ne résistera pas à quelques dizaines de milliers de kilomètres.
Nous nous trouvons donc ici dans une affaire terriblement actuelle...
Champ clos des idéologies et de certains partis pris, cette controverse s'investit de manière exemplaire sur le cas de l'empire romain d'occident. S'il fut détruit après cinq siècles d'exceptionnel rayonnement, s'il laissa en orient un frère brillant qui lui survivra la bagatelle de mille ans, sans doute vaut-il le détour.
Le livre d'Amédée Thierry tourne le dos aux explications doctrinaires et sommaires pour exposer l'Histoire vraie dans la force de sa vérité. Car l'auteur, Amédée Thierry (Blois 1797-Paris 1873), frère et disciple d'Augustin Thierry, fut lui-même le spécialiste du haut Moyen âge.
Son talent fut d'ailleurs tôt reconnu. Il devint ainsi, au gré de ses nombreux travaux et du fait de la publication de ses ouvrages de référence, le grand spécialiste de la Gaule romaine et à l'Antiquité tardive.
Il répond, non par l'idéologie, mais par les faits historiques, sur la base de sources solides, dans une langue claire.
La survie de cet empire qui n'en finit pas de mourir s'y révèle d'autant plus fascinante : "Les rouages administratifs continuèrent à fonctionner, souligne-t-il. Les lois restèrent debout ; les coutumes séculaires ne furent point brisées ; enfin le vieil attirail des césars environna le mi-patrice sous les lambris du palais de Ravenne. Odoacre eut un préfet du prétoire, un maître des milices, un questeur pour préparer ses lois ou les rapporter au sénat, etc."
Il est temps de découvrir ce que fut effectivement cette période.
Le Ve siècle, si oublié, si lointain, et cependant si proche du nôtre, à tant d'égards, représente en effet une période essentielle dans l'histoire de l'Europe. L'effondrement de la partie occidentale de l'empire romain ne s'y résume nullement en une simple "conquête barbare". La migration des peuples y sema le germe des forces de renaissance.
De nombreux facteurs entrent en ligne de compte et notamment la décomposition de la société. Le parti pris des hommes des Lumières, qui fut relayé plus tard par celui des historiens marxistes, a construit un certain nombre de mythes.
Dans la partie orientale comme dans la partie occidentale du monde gréco-romaine il s'agit, certes, d'une période fort troublée. Son récit compose une histoire haletante et passionnante, mais dont le fil directeur mérite d'être suivi.
Et quand Odoacre, simple soldat devenu Chef d'Armée, dépose le petit Romulus Augustule en 476, dernier titulaire nominal de la dignité impériale, il met fin à une décadence sociale et politique dont les mécanismes restent éclairants aujourd'hui encore.
••• "La fin de l'empire d'Occident" Un livre de 370 pages au prix de 25 euros que l'on peut commander directement sur le site des Éditions du Trident •••
Bravo et merci. Chassons les parallèles faciles et douteux. Oui, les "hordes barbares" dont la plupart des peuples de l'Ouest européen sont issus, ont porté les germes d'une renaissance. Que veut Charlemagne ? Que veulent Othon le Grand et ses successeurs, Friedrich Barbarossa et les Staufen ? Si ce n'est faire renaître l'Empire.
LOTHAR
Rédigé par : LOTHAR | lundi 29 déc 2014 à 14:08
Guerres et Histoire numéro 22: La chute de l'Empire romain. Suicide ou assassinat? Dossier paru le 5 décembre 2014, en kiosque.
Rédigé par : Coriolan | lundi 29 déc 2014 à 15:22
on parle d'un déclin démographique de l'empire, mais que sait-on exactement ?
Rédigé par : Yves Montenay | mardi 30 déc 2014 à 04:42
Yves
Il semble que la peste apparue sous le règne de Marc-Aurèle fut très meurtrière comme celle de 1348.
Les conséquences sont mal connues mais l'empire a fortement décliné au IIIème siècle.
Rédigé par : jlb | mardi 30 déc 2014 à 09:19
Excellent bouquin. Garder la préface pour la fin, sauf à éventer le sujet et un certain suspense.
Un style nerveux, ménageant ses effets, j'ai été surpris.
Un livre qu'il faut se forcer à poser pour vaquer aux banalités du quotidien.
Merci.
Rédigé par : Catoneo | lundi 19 jan 2015 à 18:00