Inutile de s'engouffrer aujourd'hui dans la bataille des chiffres autour de la "Manif pour tous" du 5 octobre. 70 000 selon la Police, c'est déjà un succès, c'est le même nombre qu'en février, 500 000 selon les organisateurs.
Les lecteurs de cette chronique, avant même de la lire, ont déjà été abreuvés par les radioteurs du soir. Ils seront à nouveau éclairés par les articles des gazettes du matin, quand ce ne sera pas le rôle du quotidien de la pensée unique qui chaque après-midi assène son petit poison.
Tout cela ne fait d'ailleurs que refléter, comme d'habitude, avec des nuances peu importantes, les consignes des bureaux de l'ombre de l'Élysée relayées par la source monopoliste d'où coule toute la désinformation hexagonale, l'agence d'État dispensatrice de la vérité.
Ce qui doit importer à nos yeux, n'est pas le nombre, mais la réapparition de ces manifestations, qui déplacent leurs préoccupations de défense de la Famille. On assure que l'écho dans le grand public se trouve en retrait par rapport aux derniers rassemblements : les pro-manif ne se compteraient, sur les thèmes du jour, "que" 31 % dans les sondages. Pourcentage considérable si l'on y songe.
La permanence des réseaux de mobilisation se trouve en l'occurrence étayée par un sentiment grandissant : une part importante de l'opinion considère non plus le seul péril immédiat et précis d'un projet de loi, comme en 2013, mais la nécessité de nouvelles lois réformant l'attirail actuel.
À cet égard le soupçon de voir ces démonstrations de mécontentements manipulées par les partis d'opposition ne peut plus être invoqué.
Quelques élus, représentants très minoritaires de la classe politique, défilaient aux côtés de cette partie du peuple de droite. Certes.
Mais les directions des gros appareils, financés sur fonds publics soit dit en passant, celui de l'UMP, comme celui de l'UDI, que sais-je encore, se sont tous bien gardés de prendre parti en tant que tels, dans ce débat qui ne doit guère les concerner ou bien qui leur fait peur ou, plus certainement encore, qui dérange leurs prudentes hypocrisies, leurs calculs, leurs appétits.
Le président déchu, Nicolas Sarkozy, ci-devant chouchou du chaud-bise, de même que son revenant de rival, Alain Juppé, le préféré de Chirac, ne promettent rien de tangible dans le registre familial. Au moins sur ce terrain ils ne trahiront pas les engagements, puisqu'ils ne les prennent pas. Habile, trop habile.
Dans la lutte interne pour la direction de l'UMP on ne trouvera guère que le trop intelligent et trop sincère Hervé Mariton pour énoncer clairement, honnêtement et nettement son projet. Autant dire qu'il intéresse sans doute les adhérents de sa formation, mais pas les journalistes.
On doit souligner aussi les efforts du gouvernement pour désamorcer la situation. Tout le monde a pu constater le changement de cap de Manuel Valls : l'ancien ministre de l'Intérieur devenu Premier ministre condamne dorénavant la gestation pour autrui (GPA).
Bien sûr pour décourager les sympathisants on a laissé courir des bruits de "risques de dérapages".
Parmi les motivations des citoyens, des couples, des générations, pacifiques, innombrables, qui défilaient à Paris comme à Bordeaux, et bientôt cela recommencera dans les grandes villes de toutes les régions de France, on doit observer en effet que l'opinion qui s'exprime ne porte donc plus seulement sur le rejet d'une loi mais sur la volonté d'en finir avec une dérive, pas seulement symbolique ou "sociétale", comme on dit désormais, mais aussi sur le terrain social, fiscal et économique.
On parle en effet, dans le langage conventionnel et artificiel des médias des "coups de pouce" : aux minimums sociaux, aux subventions de toute sorte, aux budgets d'assistanats à sens unique. On les considère à juste titre comme autant de signaux périodiques donnés par l'étatisme, aux frais des contribuables, aux électorats supposés de la gauche.
On n'emploie pas assez une symétrique qui me semblerait pourtant bien vue, à propos de la politique inverse : celle des "coups de canifs", rabotant au contraire les minces bénéfices qui maintiennent encore une partie du peuple de droite dans l'illusion que la république ne l'abandonne pas tout à fait.
Les sacrifices que les familles françaises continuent de consentir sont d'ailleurs toujours exigés, à sens unique, considérés comme dues à l'État.
Or ces coups de canifs et de rabots viennent, eux, régulièrement au moment des deux lois budgétaires de fin d'année, que l'on commence à étudier en commission parlementaire chaque automne, quand les échéances figurant sur les feuilles d'impôts se ramassent à la pelle, et qu'elles submergent les feuilles des arbres.
Au-delà des slogans et des exaspérations, il va donc devenir urgent de se préoccuper d'un vrai programme de liberté et de santé des familles françaises, et de reconstruction de la société, face aux innombrables rouleaux compresseurs destructeurs – qu'il s'agisse d'une École devenue la "fabrique des crétins et des voyous", d'une fiscalité expropriatrice, d'un État et de sa Désinformation désormais acharnés à détruire le pays.
JG Malliarakis
Ayant défilé aujourd'hui, avec quelques autres, entre la porte Dauphine et Montparnasse, je me retrouve totalement dans votre analyse.
Si les hommes du centre-gauche, c'est à dire l'UMP, espère pêcher toutes les voix des manifestants d'aujourd'hui "sans coup férir", ils se font peut-être des illusions.
La balle est maintenant dans le camp du FN.
Rédigé par : MP | dimanche 05 oct 2014 à 22:42
Chacun a pu voir lors des journaux télévisés que les manifestants n’étaient pas comme dans certaines manifs, éparpillées, avec un écart entre les groupes pour faire du nombre en ayant plus de temps entre le départ et l’arrivée du dernier participant. Technique bien connu du bourrage de crane venant de l'est de l’Europe et très bien amélioré par des instances syndicales et politiques.
Vont-ils avoir le même culot que lors d'une autre manif, soit effacer de vidéo des participants avec un logiciel, ce fut dénoncé avec fort exemple démontrant la magouille. (nous avons bien ri)
Rédigé par : Maurice | lundi 06 oct 2014 à 06:35
Il me parait évident que la récupération umpiste (Mariton excepté car étant le plus sincère)de la manifestation d'hier est ambiguë et que seul le FN à proposé d'abroger cette loi scélérate, si un jour il parvenait au pouvoir. Donc des déductions s'imposent...
Rédigé par : paamix | lundi 06 oct 2014 à 12:30
La stratégie de LMPT est remarquable, puisqu'elle consiste à internationaliser le combat pour le Vie. C'est donc David contre Goliath et les chrétiens savent de quel côté est Dieu. Ceci étant c'est bien à nous hommes de mener le combat ici bas !
L'interview de LdelaRochère sur TVLibertés :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=N75HIW0KXBo
Rédigé par : Dominique | lundi 06 oct 2014 à 15:18
Même des femmes voilées revendiquant la dignité humaine...!!! On aura tout vu dans ces manifs...
Rédigé par : Candide75 | mardi 07 oct 2014 à 14:42
@Candide75 : les personnes de confession musulmane représentent en France, selon les sources, et surtout les définitions, entre deux et six à sept millions de nos concitoyens.
Prenons, pour ne froisser personne, un chiffre moyen de quatre millions d'individus.
Ce chiffre représente 1/16ème de la population totale du pays.
Les manifestants, d'après les chiffres officiels, se comptaient à soixante-dix mille. On aurait été bien en peine de trouver quatre mille personnes de confession musulmane, encore très majoritairement originaires d'Afrique du Nord du point de vue ethnique, dans le cortège.
Même quatre cent eussent sans doute
été difficiles à trouver...dans une région où les personnes de confession musulmane représentent, semble t-il, "un peu plus" que 1/16ème de la population locale...
A t-on pour autant "tout vu" dans ces défilés ?
Non, car ce qui reste à y voir, ce sont les contempteurs habituels de la "marchandisation du monde", que le développement d'un marché de la location d'utérus ne semble pas gêner plus que cela.
En tous cas moins qu'une éventuelle réforme des régimes spéciaux de retraite, où ils sont de chaque défilé de contestation.
Un "marché" du vivant crée pour satisfaire le demande de "minorités" (non visibles...) serait-il plus acceptable qu'un autre ?
Aussi acceptable ?
Le ventre d'une femme, toujours pauvre, pendant neuf mois, et les "bras", trente cinq heures par semaine, quand on se dit de la "gauche authentique", c'est pareil ?
Avec ce genre de "cohérence", la "bête immonde au ventre encore fécond" va continuer à progresser, et la gauche à régresser.
Il y a un moment, il faut mettre ce qu'on prétend être des "convictions" en accord avec ses actes.
Quant à refuser à une femme, au prétexte qu'elle subit ou accepte le poids de siècles de domination masculine, la capacité à mesurer une ignominie quand elle en voit une, c'est faire peu de cas de cette fameuse "tolérance" dont la gauche aime tant rebattre les oreilles des autres, pour mieux s'en exonérer ensuite.
Rédigé par : MP | mardi 14 oct 2014 à 00:45
De reculades en compromissions, la droite molle se retrouve en porte à faux sur les sujets sociétaux. La société française n'était pas favorable au concept abortif, le premier combat consista à dissocier Contraception et Avortement. En 1969, on assista à la fondation de l'ANEA: Association Nationale pour l'Etude de l'Avortement, prélude à la succession des renoncements ultérieurs.
Comme J. CHIRAC ridiculement scandalisé par le clonage, mais qui alla en pleine nuit à l'Assemblée Nationale convaincre les députés de droite, un par un, de voter la loi infanticide Veil! En ouvrant la boîte de Pandore et en votant les lois Aubry et la suppression (toute formelle) de la notion (fourre-tout) de détresse, il est normal que la gauche s'engouffre dans la brèche et cherche à pousser l'avantage.
En 1998, les rapporteurs socialistes du PACS assuraient que justement ce dispositif servirait à offrir un cadre légal à l'union Homo, qui ne peut (ni ne doit) avoir la même signification et valeur que le mariage Hétéro. Avancer masqué, lentement et progressivement, mais sûrement.
La Maternité Heureuse fut fondée justement pour éviter les avortements, en favorisant la contraception. Mais sa fondatrice fut évincée par les militantes féministes qui noyautèrent La M.H. pour le transformer en Mouvement Français pour le Planning Familial, en pointe pour l'IVG, accordée par le Libéralisme Avancé (dans la décomposition).
Dans cette décadence aussi, gauche-droite même combat! Seul le PCD, associé à l'UMP, vote contre, et le baroud d'arrière-garde de Sens Commun, qui soutenait Hervé MARITON pour la présidence du parti et qui a obtenu un score modeste. L'IVG dorénavant remboursée intégralement, toujours avec le concours obséquieux de la fausse droite.
- Francis KAPLAN. L'embryon est-il un être vivant? Félin (Comme si la question pouvait décemment se poser?)
Rédigé par : Coriolan | mardi 13 jan 2015 à 17:16