Beaucoup de bons esprits marqués par le jacobinisme, ont voulu voir dans la proposition d'indépendance de l'Écosse les prémisses d'une contagion. Une sorte de virus de l'édifice européen, au bénéfice d'on ne sait quelle subversion. La direction du parti nationaliste passe pour très à gauche. La Corée du nord applaudissait, avec les nostalgiques du bonapartisme.
Ce qui devrait nous frapper, au contraire, dans ce référendum se situe en son lendemain. Le résultat, très net à l'échelle du pays, laissait des poches entières de souverainisme, dans des villes comme Glasgow ou Aberdeen. Or, au très bel appel de la Reine, tous se sont retrouvés : les vaincus pour respecter le choix de la majorité ; les unionistes pour préparer une dévolution légale plus forte encore. Le parlement d'Édimbourg disposera de pouvoirs accrus. L'ancien chef du gouvernement travailliste de Londres, Gordon Brown, Écossais lui-même avait rejoint sur ce point son successeur conservateur anglais David Cameron : la formule adoptée en 1707, – alors même que le continent était déchiré par la guerre de succession d'Espagne – sera simplement aménagée. Nous ne cesserons pas de jouer au rugby avec cinq autres nations civilisées.
Le promoteur de la campagne indépendantiste, Alex Salmond, se retire. Une messe de réconciliation a été célébrée dès le 21 en la cathédrale d'Édimbourg.
Le royaume d'Élizabeth reste uni.
Une leçon de civisme pour la France. Une leçon de subsidiarité pour l'Europe.
JG Malliarakis
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Le programme immigrationniste du Scottish National Party est
catastrophique :
http://www.snp.org/blog/post/2014/may/what-yes-vote-means-immigration
Rédigé par : Dubitatif | mardi 23 sep 2014 à 10:28
Ce référendum n'aurait jamais dû exister.
Pour commencer, il est injuste et immoral que les seuls Ecossais puissent décider de l'indépendance de l'Ecosse, autrement dit de la destruction du Royaume-Uni.
Toute sécession de l'Ecosse devrait être votée par l'ensemble des Britanniques, sans quoi un tel vote est illégitime.
Ensuite, David Cameron porte une lourde responsabilité pour avoir permis ce référendum, qui a été à deux doigts de réussir. Il a aussi donné son accord à une formulation de la question qui avantageait outrageusement les indépendantistes (il fallait voter non pour s'opposer au démantèlement du Royaume-Uni, ce qui est toujours plus difficile à vendre qu'un vote positif).
Et maintenant, il a promis aux Ecossais une autonomie encore plus importante que celle dont ils jouissent -- aux frais du reste du royaume, puisque les Ecossais reçoivent beaucoup plus d'argent public par tête que les autres.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 25 sep 2014 à 00:55