Mais nous rougirions, face aux sacrifices qu'ils ont consentis pour que nous vivions, si à notre tour nous ne préparions pas le berceau et ne construisions la maison de nos petits enfants.
Hier, 11 novembre la république jacobine dégénérée faisait une fois de plus semblant. Elle feint d'honorer encore les centaines de milliers de morts dont elle porte la responsabilité. Lors d'une double guerre de Trente Ans, entre 1914 et 1945 le monde entier s'est impliqué dans l'autodestruction et la saignée européennes.
N'oublions jamais cependant par qui la France était alors gouvernée. Pour son malheur elle s'étiolait sous le pouvoir des radicaux et des socialistes. Ceux-là même qui n'ont jamais cessé de détruire l'armée française portent la responsabilité du désastre. Clemenceau, dont l'inculture historique a fait une gloire nationale, a réussi à étendre le mal sur tout le continent, semant au traité de Versailles les germes du second conflit.
Par respect pour nos morts nous devons donc accuser, sans hésiter, sans répit, sans déférence inutile et déplacée, leurs continuateurs qui, aujourd'hui, en arrivent même à sortir de leur oubli les fameux "fusillés pour l'exemple". On prétend les réhabiliter : on bafoue une fois de plus la mémoire des héros, de ceux qui jusqu'au bout ont accompli leur devoir.
Toute la classe politique hexagonale s'accorde, c'est même à cela qu'on peut la reconnaître, aujourd'hui, lendemain de la lamentable cuvée du 11 novembre. Elle stigmatise à l'envi 73 excellents Français. On leur reproche d'avoir sifflé, – mon Dieu quel crime ! – celui que les enfants de notre pauvre peuple appellent "Monsieur Gros-Nul-Mal-Élu", et dont les larbins à la curée nous coûtent si cher.
Quant au passéisme, non il ne faut pas s'y enfermer.
Non la patrie ne peut pas se résumer à la Terre et aux Morts ; oui elle doit se tourner vers la Mer et vers les Vivants.
Que notre avenir soit en Europe, nous ne devrions pas en douter une seule seconde.
Mais dira-t-on "quelle Europe" ? Un de mes correspondants et amis sur les réseaux sociaux écrit ainsi : "La fête de l'Europe, c'est un peu comme les places de l'Europe que votent les conseils municipaux : ça sent la ZAC ou la ZUP aménagées, ce n'est pas très engageant."
Il commente un post, rapidement écrit, mais dont j'approuve pour ma part, l'esprit et le contenu.
Avec courage, en effet, Aurélien Véron son auteur ose poser la seule question honnête : "Quand supprimerons-nous le 11 novembre (et le 8 mai) qui nous rappelle(nt) inutilement une guerre lointaine avec un pays proche depuis plus d'un demi-siècle. Nous avons dorénavant une fête de l'Europe le 9 mai, bien plus emblématique. Je rajouterais bien le 9 novembre, fête de la chute du Mur et de la victoire des démocraties libérales sur le communisme."
Il n'existe selon moi, aucune contradiction entre les deux points de vue. On doit revenir aux nécessités fondamentales, telles que les pensait Robert Schuman dans sa déclaration historique du 9 mai 1950, et avec lui Konrad Adenauer et Alcide de Gasperi, on la retrouverait probablement différentes des institutions qu'une polémique hexagonale se plaît à caricaturer.
Rappelons malheureusement que ce sont les politiciens et les technocrates français qui en ont dénaturé le contenu : Delors et Lamy en 1991 à Maastricht et en 1997 à Amsterdam, Juppé et Chirac à Nice en 1999-2000, Giscard et son "traité constitutionnel" devenu traité de Lisbonne, etc.
Que cela plaise ou non, l'influence parisienne a beaucoup reculé dans les instances européennes. Une fois écartées de la sorte les dérivés du centralisme jacobin et les descendants du saint-simonisme, deux conceptions tournées vers l'avenir se partagent les 28 gouvernements actuels de l'Union européenne. L'une prévaut à Berlin. Fédéraliste, largement tributaire de la sociale-démocratie, elle me semble beaucoup plus complémentaire qu'on le croit avec les idées plus conservatrices qui prévalent à Londres. Après la troisième victoire d'Angela Merkel, elle peut parfaitement trouver un terrain d'entente avec David Cameron. Si une nouvelle génération de Français peut contribuer à les rapprocher, elle rachètera une part des erreurs commises par leurs prédécesseurs ces 30 dernières années.
Le Parlement européen qui sera élu au printemps prochain abritera sans doute une partie du débat : son mode actuel d'élection et de fonctionnement ne permettra pas de l'épuiser.
On peut craindre aussi, en France, que les passions, les mécontentements et les vrais problèmes locaux, en cause dans le cadre des 36 000 scrutins municipaux de mars, réduisent à la portion congrue la dimension proprement européenne de la campagne suivante.
À la déliquescence du pouvoir actuel, s'ajoutera aussi l'étrange conception que nos politiciens se font de la "pantoufle strasbourgeoise". Ils la jugent trop souvent juste bonne à résoudre, le temps d'une mandature qu'ils marquent de leur absentéisme ou de leur amateurisme, leurs problèmes financiers personnels.
Amené à répondre à un besoin continental de clarification systémique, il ne faudrait pas que ce vote décisif s'englue dans la seule expression d'une protestation interne.
Pour toutes ces raisons je me félicite de pouvoir assister le 4 décembre à Paris à un débat auquel participeront des hommes d'horizons fort différents. (1)⇓
J'en attends qu'en effet on commence à en revenir, comme le posent les organisateurs, au principe de Subsidiarité. Cela doit évidemment s'entendre au sens vrai terme : accomplir à l'échelon de l'Europe les choses nombreuses, urgentes et importantes, ce que visiblement on ne parviendra plus jamais à accomplir au niveau de nos chères petites nations toutes également menacées par les mêmes dangers : la protection des frontières extérieures, la défense contre le terrorisme, la lutte contre les grands réseaux de criminalité et d'immigration mafieuses, diplomatie etc. Et l'on redécouvrira la priorité des fonctions régaliennes de sécurité, de défense, et de justice si maltraitées par le pouvoir hexagonal et ses gaspillages.
JG Malliarakis
Apostilles
- Cette convention nationale du PLD sur l’Europe se tiendra le 4 décembre à 17 heures à la Maison des Centraux 8 Rue Jean Goujon 75008 Paris M° Champs Élysées Clemenceau. La question : "Europe : et si on revenait au principe de subsidiarité ?" sera posée à J-L Bourlanges, D. Eppink, F. Heisbourg, M. Kerber, G. Koenig et B. Le Maire. Nombre de places limités.⇑
En 14, les milieux dirigeant allemands (conservateurs modérés et "faucons" pangermanistes) souhaitaient refaire "le coup de 70", mais en mieux.
Ne se préoccupant pas trop d'une Russie, politiquement épuisée, à laquelle les japonais, équipés et entrainés à la prussienne, avaient, moins de dix ans auparavant, administré une correction mémorable, le neveu du Von Molkte de 1870, ami personnel du Kaiser, prévoyait d'attaquer, toutes forces massées (88%), les français en violant la neutralité belge, et de les terrasser par une campagne éclair de 100 jours.
Ce résultat acquis avant que la Grande-Bretagne ne puisse peser de son poids économique et stratégique dans la balance, on évacuerait le territoire français moyennant la rançon d'une
partie de ses colonies.
Quant à la Russie, après l'avoir pareillement étrillé, on lui arracherait les lambeaux de Pologne et d'Ukraine nécessaires au 'lebensraum', dont le concept avait été forgé (par Delbrück notamment) quelques années plus tôt.
"Je n'ai pas voulu cela" déclarait Guillaume II en 1918.
Certe, pas plus que Busch ou Clinton n'avaient "voulu" le pétrin militaire et économique dans lequel leur "politique de la canonnière" a mené leur pays depuis 20 ans.
Et nos rad-soc et socialistes de 14, dans tous cela ? De la roupie de sansonnet, comme leur prédécesseur, le neveu de "l'ogre corse". La seule façon de contrer les fantasmes germaniques, qui n'avaient, de1860 à 1940, rien à envier aux nôtres, de 1650 à 1815, était de les laisser se fracasser contre la réalité, celle d'un pays qui n'est qu'une puissance continentale et régionale, et ne sera jamais rien d'autre.
Rédigé par : MP | mardi 12 nov 2013 à 13:39
Il serait aussi temps de ne plus dire que des soldats ont donné leur vie pour la patrie !
Ils n'ont rien donné du tout ! Pour une grande majorité d’entre-eux, ils ont été envoyé au massacre.
Envoyé au massacre par des généraux incapable. Des généraux de salon, rien d'autre, il faut lire les lancé d'attaques des tranchées allemande qui se soldait par des milliers voire des dizaines de milliers de morts par jour pour se rendre-compte des compétences des chefs !
Bien sur c’était un autre temps, mais est-ce mieux compréhensible ?!
Avaient-ils besoin d'autant de morts pour comprendre que vaincre était infaisable ?
Les soldats qui s'en sont le mieux sorti sont ceux qui ont été rapidement prisonniers, au moins presque tous sont revenu de ceux-la.
Rédigé par : Maurice | mercredi 13 nov 2013 à 08:09