Malgré toutes les réserves qu'elle appelait dès 2007, l'opération Vélib, "plus volés que jamais" (1)⇓, "une réussite et un cauchemar" (2)⇓ compte pour la seule ville de Paris plus de 240 000 abonnés. Ce succès quantitatif démontre au moins, à ceux qui en douteraient, que le besoin de transports est avant tout individuel.
Le rôle des pouvoirs publics, locaux et nationaux, devrait et pourrait se limiter à l'entretien des voies et au code de la route. Mais les politiques ont progressivement, tout au long du XXe siècle, considéré qu'il leur incombait d'intervenir systématiquement dans la gestion des entreprises de transport collectif, puis dans la rééducation des populations en faveur des moyens de déplacements que l'État contrôle.
C'est ainsi, par exemple que furent nationalisés à partir des années 1930 les chemins de fer, les métros, la plupart des lignes d'autobus, au point que dans l'esprit d'une large partie du public, ces "grandes conquêtes du front populaire" semblent des institutions irréversibles, incontestables, aussi intouchables que la représentativité de leurs syndicats est supposée "irréfragable".
Dans le même esprit quand on prétend "penser" les futures métropoles, on fait essentiellement dessiner par des architectes urbanistes des schémas de transports collectifs. Et, pour les réaliser, on évalue des investissements colossaux à la charge des contribuables.
Gorgées de subventions, toutes ces institutions, soigneusement protégées par des barrières anti-concurrentielles sont devenues des gouffres financiers. Aucun économiste sérieux ne peut douter que cette évolution se révèle par nature incorrigible et que, par conséquent, toutes les litotes et les demi-mesures destinées à enrayer ou masquer le désastre sont vouées à l'échec.
Quand on entend, par exemple, le président de la SNCF (3)⇓ parler de "bénéfices" on doit s'interroger sur son sens de l'arithmétique, peut-être même sur son bon sens. Les utilisateurs captifs de son monopole ne devraient pas ignorer, par exemple, que les TER sont surfacturés à leurs autorités régionales. Les lecteurs les plus distraits des gazettes le savent en revanche : tous les échafaudages financiers et toutes les usines à gaz comptables seront menacés, à échéance proche, par la raréfaction des financements.
La concurrence s'impose par nature. Telle municipalité a-t-elle entrepris, comme dans le Paris de M. Delanoé, de matraquer l'automobile, de stigmatiser son usage, de supprimer 90 000 places de stationnement, etc. ? Elle se trouve confrontée à une augmentation "imprévue" du nombre des motos et autres deux-roues.
Certes, entre-temps, les clients du commerce parisien et les artisans se raréfiant, assurent à ces politiques utopiques un résultat tangible – malheureusement négatif.
Et la pollution augmente du fait même des difficultés de la circulation.
Il se peut, de la sorte, que l'on soit allé trop loin, ou trop vite, dans les années 1960, pour "adapter la ville à l'automobile." Il est en revanche indéniable que la démagogie et l'idéologie inverses aggravent depuis 10 ans les difficultés de l'existence de nos compatriotes : il est temps, par conséquent, de revenir à la raison en laissant les Français plus libres de leurs déplacements, et l'initiative privée développer l'offre de transport et de stationnement.
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. Libération du 13 août. ⇑
- cf. Le Monde du 14 août. ⇑
- M. Guillaume Pépy, 55 ans, célibataire, ancien élève de l'École alsacienne et de l'École nationale d'administration, promotion Louise Michel 1984. ⇑
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L'URSS existe encore... dans ces institutions dominées par un syndicat d'obédience communiste qui n'a jamais connu ni reconnu le goulag et qui prétend toujours imposer le bonheur du peuple... en commençant par ses dirigeants et ses affiliés. Aucun gouvernement n'osera jamais toucher à ces monuments vacillants, et l'absence de financement extérieur se traduira toujours par un impôt supplémentaire.
Rédigé par : Pierre Allemand | jeudi 15 août 2013 à 15:42
Qui est surpris du matraquage des automobilistes à Paris ?!
Seul ceux qui ne font pas attention aux engagements fait lors des campagnes électorales le sont, Delanoë et son équipé sauvage l'ont dit : nous ferons de Paris un enfer pour les automobilistes.
N'a-t-il pas tenu son engagement ? Au moins celui-là a été tenu, car en ce qui concerne les tours, il va y avoir celle vers Balard qui est en cour de réalisation.
Rédigé par : Maurice | vendredi 16 août 2013 à 07:58
Puis je conter ici une histoire ? Celle d'un jeune homme parti faire son service militaire en 1937 ...puis la " drôle de guerre ". Prisonnier ensuite dans les sudètes, il en repartit en 1945 avec des camarades d'infortune dans une automobile, (achetée sur place pendant leur captivité, grâce à l'argent versée par des particuliers pour de menus travaux exécutés les dimanches). Un retour à peine croyable vers la France qui prit fin par l'obstacle de la police militaire de l'armée américaine ... De retour à Paris il acheta un vélo ( et un autre pour ma mère), puis une moto Harley, puis une voiture. Je crois que jamais de sa vie il ne prit ensuite ni l'autobus ni le métro. Notre famille ne prit jamais le train.
Peut-être que les hommes " libres " aiment les moyens individuels en toute chose, transport en premier ? Et le plaisir que l'on prend à vivre libre - car à on avis il s'agit autant d'un plaisir que que d'un avantage - est il inné ou acquis ?
Rédigé par : Sparte | vendredi 16 août 2013 à 08:24
Merci EmileKoch de ce retour vers le futur car quand il ne restera rien de ces transports collectifs, faute d'argent dit public, il y aura toujours des vélos, des motos, des autos pour les hommes, les vrais.
A la réflexion j'aime bien cette phrase de @Sparte : Peut-être que les hommes " libres " aiment les moyens individuels en toute chose, transports en premier ?
Et si nous devions voyager à pied ce ne serait pas si mal nous plus. C'est en sandales que Jésus-Christ et ensuite ses apôtres changèrent le monde :-) On les voit mal aller jusqu'aux Indes en tramway !
Rédigé par : Dominique | jeudi 11 juin 2015 à 09:50