Les adeptes de la petite histoire retiendront peut-être que la date du 22 juin est chère à ce ministre Urmas Reinsalu puisqu'elle correspond à son propre anniversaire. On pourrait souligner aussi que, né à Tallinn en 1975, il était âgé de 15 ans quand les pays baltes ont arraché leur indépendance à l'empire soviétique. Ancien conseiller du chef de l'État il préside actuellement le parti ProPatria Respublica affilié aux conservateurs du parti populaire européen. On observera au besoin que la présidence tournante de l'Union européenne est assumée depuis le 1er juillet par les amis lituaniens.
Il apparaît que les cercles dirigeants et historiens officiels moscovites ne comprennent toujours pas que les Baltes, et quelques autres, sans s'attarder sur la "comparaison philosophique" entre les deux régimes totalitaires, ont considéré et considèrent encore que l'Union soviétique, qui les incorpora de force dans sa période d'alliance avec le Reich, n'était pas autre chose qu'un occupant.
Il est pour le moins troublant que ces cercles se
montrent aussi sourcilleux pour défendre le passé le moins avouable de l'Union
soviétique. Par comparaison, observons qu'on n'a jamais vu les porte-parole
officiels allemands chercher à minimiser les crimes du gouvernement de Berlin
des années 1933-1945. Or, lorsque j'ai publié les documents, les cartes, les
faits relatifs à l'alliance Staline-Hitler (1)⇓ j'ai remarqué une hostilité
absolue, et même une consigne de silence, de tous ceux pour qui, finalement, le
"génial Staline" demeure une référence, ainsi que de la part de leurs divers
obligés.
Mon livre met pourtant en évidence tout ce que ce régime et, en particulier, cette alliance a engendré de souffrances pour les peuples de l'Est européen, à commencer par les Russes. Ils voudraient nous convaincre que, dans certaines sphères, rien n'a changé, qu'ils ne s'y prendraient pas différemment.
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. "L'Alliance Staline Hitler (1939-1941)" comprenant l'intégralité des accords germano-soviétiques.⇑
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La visite de l'ex maison du KGB (cellules de tortures et chambre d'exécutions comprises) à Vilnius permet de voir/vérifier combien l' ogre russe, sous sa pelisse soviétique, a martyrisé les pays baltes, au moins autant sinon plus que les Prussiens, sous l'uniforme nazi (les Baltes ne se confondant pas avec les Juifs).
Quant à Staline, certains auteurs analysent sa défaite de juin 41 comme résultant de la nature de son armée: une armée conçue pour l'offensive, et non la défensive. Et ce serait donc Hitler qui aurait pris les devants sur Staline en choisissant d'attaquer le premier, selon l'adage bien connu que c'est là la meilleure défense.
Petite réponse : tout à fait d'accord, sauf sur un point auquel d'ailleurs vous ne succombez pas. Le "génial Staline" ne pensait à cette offensive que pour beaucoup plus tard. Il ne croyait pas à la rupture du pacte. Je pense que lors de son entretien avec Molotov à l'automne 40, Hitler a compris le jeu de son partenaire. L'erreur des Allemands a été 1° de croire que la guerre à l'ouest était terminée; 2° de croire que la guerre à l'est serait rapidement liquidée.
Rédigé par : Anartien | mercredi 10 juil 2013 à 14:22
La protestation de l'ambassadeur russe n'est pas une surprise. Elle correspond aux déclarations de Vladimir Poutine admirateur du "grand Staline", lequel compte nombre d'admirateurs français. Qu'en dit d'ailleurs M. Aymeric Chauprade ?
Rédigé par : Lothar | samedi 13 juil 2013 à 11:36