Tout cela tend à nous inspirer, sans aucun doute, et fort légitimement, une infinie tristesse. C'est pourquoi, quoique je sois peu enclin aux mesures restrictives de liberté, je me demande donc si ces "chances" que de tels jeunes offreurs de travail viennent apporter à l'Europe ne bénéficieraient pas, en définitive, d'une condition humaine plus favorable dans leur pays, sous leur climat. Et si par conséquent on ne leur rendrait pas un immense service en leur interdisant de manière effective l'entrée sur notre sol.
Car, quand on parle de "sans-papiers" (et cela s'écrit maintenant dans "Le Monde", journal de référence de la typographie, avec un trait d'union) on commet une erreur sémantique. Osons-le dire : ce terme relève d'une imposture.
Ainsi "Le Monde" en ligne (1)⇓ nous en a administré, sans doute de manière involontaire, la preuve en utilisant pour illustrer la page internet une photo "AFP", que nous reproduisons en vignette de cette chronique... car elle prouve précisément ce qu'il faut bien appeler le caractère mensonger du concept.
Si les maquettistes de cette édition virtuelle du "grand journal du soir" font correctement leur travail, ils corrigeront l'erreur très vite et changeront l'illustration. Vous voyez : je n'emploie pas ici la forme conditionnelle grammaticalement plus correcte "s'ils faisaient... ils changeraient", car elle exprime un doute un peu plus fort, quant au sérieux des intéressés. Non : les correcteurs du "Monde" paraissent un des derniers bastions, – n'écrivons pas : "reliquats", – de l'esprit français d'exactitude (2)⇓
Qu'y voit-on en effet en train d'être éventuellement régularisé : le dossier d'une immigrante de nationalité philippine, dossier dans lequel figure son passeport. Des papiers, ces gens en possèdent, ceux de leur pays, ou ils, s'ils les ont détruits, ils pourraient en retrouver en s'adressant à leur consulat.
L'erreur de bonne foi est réputée, comme chacun le sait, humaine ; la persévérance, elle, comme personne ne l'ignore est qualifiée, par la même sagesse des nations de diabolique.
Or, cette erreur dure depuis plus de 30 ans. Elle investit les lieux les plus inattendus. Par respect, je ne me permettrai pas ici de dire dans quelles enceintes sacrées je l'ai entendue plusieurs fois ; fort heureusement on ne l'y prononce plus.
Certes on peut critiquer la législation républicaine et concevoir d'aménager la loi. Par exemple les dispositions qui empêchent un diplômé des universités françaises de travailler en France de plein droit, et d'acquérir la citoyenneté du pays peuvent sembler absurdes, inconvenantes, déshonorantes, appauvrissantes pour la France.
En revanche avant de changer la loi, on pourrait commencer par adopter le principe que celle-ci ne doit être conçue qu'en vue d'une application effective.
Des Français on exige qu'ils appliquent la loi nationale, des Étrangers on accepte qu'ils la violent : ne peut-on pas y voir une forme discrète de discrimination autant que le signe d'une décadence du Droit ?
Ceux qu'on appelle si gentiment des "sans-papiers" relèvent d'une infraction délibérée, parfaitement consciente, des règles du pays auquel ils demandent de les accueillir. Ceux qui les emploient ne l'ignorent pas non plus. Ne les oublions pas.
De la sorte quand on apprend en même temps que le ministre de l'Intérieur et le conseil des ministres s'apprêtent à régulariser des gens qui violent la loi française depuis 5 ans au moins alors que "les chiffres du chômage" explosent" (3)⇓ il est difficile de penser que le pays en question n'est pas tombé gravement sur la tête, sans doute il y a très longtemps. (4)⇓
Certes aussi "Le Monde" trouve la mesure Valls insuffisante. Il note que "les associations" protestent. En effet, ce qu'on pourrait aussi appeler les "officines immigrationnistes" s'étonnent que les conditions de régularisations des nouvelles circulaires se révèlent plus dures, pour les parents d'enfants scolarisés, que celles d'un certain Sarkozy en 2006. On croit alors rêver
Ces braves gens ont-ils entendu parler de la crise et des difficultés quotidiennes d'un nombre grandissant de Français ?
On se demande sur quelle planète vivent ces militants d'extrême gauche : sans doute se promènent-ils sur l'astre lointain qui vit perdre des centaines de milliers de voix au camarade Mélenchon lors de son discours ahurissant de Marseille.
JG Malliarakis
Apostilles
- ce 28 novembre à 10 h 57⇑
- Et on ne peut que recommander leur chronique ainsi que les livres de l'un d'entre eux M. Jean-Pierre Colignon.⇑
- Tel est le titre étalé sur 4 colonnes en première page, toujours du "Monde" de ce 28 daté du 29 novembre. ⇑
- C'est ce que Augustine Cochin dans le livre sur "Les Sociétés de pensées" appelle le "patriotisme humanitaire".⇑
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Les "associations" sont associées avec un certain patronat !
Rédigé par : Unité | mercredi 28 nov 2012 à 21:02
Je pense qu'il faut rester sur une notion simple : « le respect de la loi ». Dès que l'on évoque d'autres considérations, comme le marché du travail, on aura certes l'approbation populaire, mais aussi le démenti scientifique.
Concernant le marché du travail, la simplicité, la logique et le respect du droit mènent à à mon avis à la proposition suivante : si un employeur n'a pas trouvé à pourvoir son poste avec un résident français, ce qui est fréquent, il pourrait demander un visa pour une personne d'un profil donné. Cela créera indirectement des emplois pour les résidents en faisant sauter un goulot d'étranglement, les nouveaux immigrants seront adaptés et en meilleure position d'intégration, et il n'y aura plus de "raison" d'entrer "sans" papiers.
Rédigé par : Yves Montenay | jeudi 29 nov 2012 à 05:40
Nous savons tous que Walls est un vendu, qui bafoue les lois.
La laicité oui mais a sens unique, c'est cela qu'il veut en inaugurant des mosquée!
Rédigé par : Henri GRUET | jeudi 29 nov 2012 à 06:31
Il serait souhaitable que ces "défenseurs à tout prix" des droits de ces illégaux soient parachutés, sans aucun papiers, dans un pays d'Afrique, quel qu’il soit.
Ils verraient ce que c'est que l'accueil de personnes en situation irrégulière.
Et là, pas de Cimade ou autre officine d'irresponsables.
Comme disait mon grand-père : "Demerdo te"
Rédigé par : Cygne noir | jeudi 29 nov 2012 à 08:44
Bonjour! Il s'agit pour moi d'une perversion du sens des expressions. Cela facilite l'assimilation des contraires, encore une duperie, un double message destiné à soit déstabiliser la pensée des receveurs, soit manipuler l'approche pratique qu'un mot suggère. Un exemple parmi d'autres, les journaleux disent :
Un corps sans vie pour un cadavre
Un non-voyant pour un aveugle
Un sans papiers pour un immigré clandestin.
Cela renvoie donc de manière vulgaire et dépréciative à la non-appartenance à une normalité.
En miroir, un voyant sans cécité, un cadavre sans mort, un clandestin avec papiers.
Faut-il aussi compter sur la notion de citoyen du monde, partout chez lui, prôné par la république maçonnique bien pensante? Alors que les frontières existent réellement?
Cette façon de tourner autour du sens noie le poisson pour, je suppose, laisser passer l'âpre filet amer de la confusion des genres.
Bien à tous.
Rédigé par : minvielle | jeudi 29 nov 2012 à 16:08
Bonjour,
Votre article expose de manière fort factuelle le succès éclatant des gauchistes depuis plusieurs dizaines d'années. En proposant patiemment dans les médiats de masse leur sémantique décalée, ils ont réussi à imposer leur manipulation des raisonnements.
L'emploi exclusif de ces négations positives (sans papier, non voyant), allié à des structures de voix passives, possèdent un redoutable pouvoir d'implantation et de normalisation de leur propagande destructrice.
Une seule solution : remarquer chaque expression dévoyée et y opposer pied à pied la sémantique correcte, avec constance comme vous le faite.
Rédigé par : Jacques-Marie Bichot | jeudi 27 déc 2012 à 17:54