Or, diverses échéances vont s'additionner, aussi bien sur la scène européenne, sur laquelle son impréparation se révèle totale, que sur le terrain des choix à accomplir.
Que penser par exemple de la fausse alternative entre l'augmentation de la CSG et celle de la TVA ?
Bien évidemment aucune décision chirurgicale pertinente n'est à attendre ni de la présidence en cours d'étalement ni d'un gouvernement en proie à la contradiction, entre un ministre de l'Intérieur sécuritaire, au moins en paroles, et une ministre de la Justice dont le discours adopte la rhétorique inverse.
Certes, les pistes de réponse peuvent se trouver dans la lecture de mon petit livre "Pour une libération fiscale" (1)⇓. Mais ne repérant ni le chef de l'État, ni aucun de ses collaborateurs dans la liste des souscripteurs, je ne m'étonne pas que mes propositions leur échappent.
Rappelons donc à cet égard que l'augmentation de la CSG supportée par les revenus dits du capital comme l'alourdissement de la part infligée aux retraités, pas plus que les surcroîts de taxes sur la consommation ne résoudront rien. L'une comme l'autre provoqueront certes des mécontentements. On peut présumer qu'ils seront, une fois de plus, vite absorbés par le fatalisme.
Dans ce pays l'unanimité des commentateurs agréés pose comme donnée essentielle qu'il s'agit de "financer" des dépenses dont on ne conteste jamais ni le bien fondé, ni l'ampleur. Comme on se refuse à réviser à la baisse les structures de la protection sociale, de l'État Providence, de l'école étatique, des collectivités locales, des subventions allouées à tous les fiscalo-dépendants. Bien au contraire on empile, l'une après l'autre de nouvelles formes de dépenses publiques. Et comme ces dépenses sans retenues donnent évidemment lieu à des gaspillages, "pas perdus pour tout le monde" comme le dit l'expression populaire, avec un petit passage obligé par les profits de la classe politique et de ses dépendances, ce clientélisme ne peut qu'étouffer de plus en plus les forces productives d'un pays exsangue et affaibli.
Vous trouvez peut-être mon analyse pessimiste. Non seulement je vous en donne raison mais je vous confirme en fait que le tableau est édulcoré par rapport au fond. Ainsi dans mon petit livre, ce qui même m'a poussé à l'écrire c'est l'évidence du déclin des capacités défensives de ce pays.
Avez-vous remarqué, par exemple, que, de plus en plus, depuis la crise libyenne, on écarte le concept d'interventions au sol. D'excellentes raisons sont avancées au plan presque philosophique.
Malheureusement il existe deux sortes d'actions militaires. Les premières se définissent comme celles dont on peut et dont on doit se dispenser. La Syrie me semble nous en donner un exemple. Mais il existe aussi celles que, malheureusement, il faut accomplir. Or, dans ce second cas, il faut rappeler que l'arme aérienne, si utile soit-elle, ne suffit jamais. On va en recevoir encore la confirmation avec la crise du Mali : quand on se sait incapable de déployer des forces terrestres, tout projet d'ingérence se révèle dépourvu de sens. Toute menace impuissante encourage dangereusement l'adversaire.
Or l'état actuel du budget de la défense, encore rogné par la loi de finances pour 2012 rend précisément ridicule le discours va-t-en-guerre de nos dirigeants. Le registre "pas de munitions ? feu à volonté !" ne peut donc, hélas, même plus faire sourire.
L'appauvrissement des fonctions régaliennes de l'État découle de manière évidente de l'envahissement des dépenses démagogiques. Le comique involontaire se transforme en recul de la substance et de la sécurité nationales, et au bout du compte il relève de la tragédie.
- cf. "Pour une Libération fiscale"petit livre bleu en réponse à "Pour une Révolution fiscale" de l'équipe Piketty. Les lecteurs de L'Insolent peuvent se le procurer, en le commandant
-directement sur le site des Éditions du Trident
- ou par correspondance en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris
- votre libraire peut le commander par fax au 01 47 63 32 04. - téléphone :06 72 87 31 59- courriel  :ed.trident @ europelibre.com⇑
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Rédigé par : Monsi | mardi 25 sep 2012 à 15:35
Bonjour. Un coup de plumeau, oui, est nécessaire. Il est vrai que les mœurs laissent à désirer. Pourquoi ne point envoyer quelques hommages de l'éditeur, exemplaires grâcieux s'il en est, à certaines personnes directement concernées par ces écueils? Ils ne pourront nier votre participation intelligente et vos recherches de ce fait. On ne pourra plus dire : on ne savait pas...
Rédigé par : minvielle | mardi 25 sep 2012 à 17:50
Hollande prétend augmenter la compétitivité des entreprises . En réalité, il la diminue avec la CSG qui va peser sur les salariés des entreprises . Avec la TVA sociale, c'est tout bénéfice . Il est faux d'affirmer qu'elle va diminuer le pourvoir d'achat, car les charges sociales ne pesant sur la production des entreprises, celle-ci va devenir meilleur marché à la sortie des entreprises ; et si la TVA augmente, on retrouvera à peu près les mêmes prix sur le marché .
Rédigé par : Roland de PHILY | mardi 25 sep 2012 à 21:52
Oui, ce fatalisme irresponsable des contribuables pourtant électeurs d'un système qui s'effondre, auxquels on administre régulièrement des saignées au point de les affaiblir mais qui courbent la tête pour sauver égoïstement leurs diverses allocations - ou des Services inutilement publics mais "gratuits" - sur le dos des autres et notamment au détriment des jeunes générations !
Rédigé par : Jean Michel COMMENOZ | lundi 01 oct 2012 à 11:53
Charges sociales pesant sur les entreprises ... normal il y a moins d'électeurs chefs d'entreprises que d'assistés. Par exemple, pourquoi les entreprises doivent-elles payer 5.4% d'allocations familiales (de même sur les revenus des travailleurs non salariés), ces assujettis font-ils tous les mômes de la France et pourquoi subventionner ainsi tous les barbus ayant femmes et concubines et prêchant contre la France ? Sarkozy, avec une réforme amorcée trop tard a loupé la TVA sociale ! pourquoi Scröder l'a-t-il réussie ?
Rédigé par : BJR | dimanche 02 déc 2012 à 12:30