Cette petite chronique se situe entre deux dates bien symboliques. La première correspond légalement à l'anniversaire de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Cette cérémonie artificielle commémorait elle-même la prise de la Bastille, un an plus tôt, par un ramassis de canailles ameutées, sous les encouragements, depuis plusieurs jours par le marquis de Sade. La seconde se situe de manière plus approximative, entre le 15 juillet et le 1er août, chaque année de plus en plus tard. Il s'agit du jour théorique dit de "libération fiscale", où l'on calcule que le Français moyen commence à travailler pour lui-même, et non pour financer les généreux gaspillages décidés par la classe politique agissant elle-même au nom de ceux qui votent l'impôt mais ne le payent pas.
Il m'est donc singulièrement agréable d'annoncer à mes lecteurs et amis, mais pourquoi pas aussi à mes adversaires, la parution de deux éditions sur lesquelles j'ai travaillé ces derniers temps : "La Gaule avant César" de Camille Jullian et la "Grande guerre de 1793", première partie de "l'Histoire de la Vendée militaire" de Jacques Crétineau-Joly.
Un certain Monsieur Normal préside, depuis quelques semaines, un malencontreux régime qui se dit républicain.
Commençons donc, pour lui manifester notre irrespect, par évoquer ceux qui se sont dressés contre les crimes du jacobinisme en 1793 : les Vendéens.
Jacques Crétineau-Joly (1803-1875) devrait être considéré comme un des grands historiens, en même temps qu'un écrivain français de talent du XIXe siècle. Il est évidemment dénigré et occulté parce que royaliste. Tous les admirateurs de Michelet et autres thuriféraires des Robespierre et des jacobins, se sont employés à censurer son œuvre.
Or, très supérieure et en avance sur les écritures de l'histoire "engagée" de gauche, elle mérite plus qu'un détour.
En 1841, la marquise de La Rochejaquelein veuve de l'héroïque Lescure, écrira à son auteur : "Personne n’écrira l’Histoire de la Vendée après vous, Monsieur ! Vous êtes notre Homère ; vos récits valent les siens et les surpassent, puisque votre merveilleux est puisé dans la plus exacte vérité."
Son récit des événements n'est pas seulement vivant. Il se fonde sur les documents et les témoignages des survivants des deux camps, qu'il a
pu interroger.
Sans dissimuler au lecteur que les "causes de la guerre de Vendée" résultent de la Terreur et de la persécution religieuse, il montre dans cette "Grande guerre de 1793" les mérites respectifs et les fautes des deux camps. À noter que si l’expression Grande Guerre désigne aujourd’hui le terrible affrontement du XXe siècle, dans les provinces de l’ouest et aux temps romantiques, on l’appliquait à cette guerre civile où les jacobins se montrèrent d'impitoyables persécuteurs.
La figure de La Rochejaquelein, "Monsieur Henri", y apparaît dans toute son héroïque pureté et sa juvénile noblesse, ainsi que celle des autres chefs de l'insurrection. Napoléon parlera à leur sujet d’une "guerre de géants".
L'auteur ne dissimule pas les erreurs commises. Mais il révèle également les distinctions fondamentales entre
- les soldats de la République, d'une part,
- et, d'autre part, les démagogues fanatiques, envoyés par la Convention, soutenus par le Comité de salut public, issus des rangs dévoyés de la Montagne et de la Commune parisienne.
Ces derniers, souvent fort lâches et généralement incompétents, menèrent sans pitié une véritable "guerre d'extermination". Crétineau-Joly le met en lumière sans ambiguïté. Un courageux et très remarquable historien contemporain, deux siècles plus tard, M. Reynald Sécher auquel il faut rendre hommage, a consacré à l'approfondissement de ce sujet, depuis plus de 20 ans, non seulement d'importants travaux mais également le sacrifice d'une carrière universitaire victime du sectarisme persécuteur adverse.
Cette "Grande Guerre de 1793" (1) commence donc l'immense fresque intitulée "Histoire de la Vendée militaire" de Crétineau-Joly.
L'auteur conclut ainsi ce premier volume : "Ils ont combattu toutes les tyrannies, tyrannie constitutionnellement religieuse, tyrannie politique ; ils sont morts avec les chefs qu’ils s’étaient spontanément choisis, morts en faisant voir ce que c’est qu’une province qui ne veut pas courber la tête sous le joug, morts en répétant le vieux cri de leurs pères :
« Dieu, le roi et la liberté ! » Gloire à eux !
Le deuxième livre que je viens de publier a été intitulé "La Gaule avant César" (2).
Son auteur, Camille Jullian (1859-1933) fut élève à l’École Normale Supérieure, professeur à l’Université de Bordeaux, puis au Collège de France. Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et de l’Académie française, il est reconnu pour le grand historien de la Gaule indépendante puis romaine.
Cette "Gaule avant César" représente la première partie de sa monumentale Histoire de la Gaule. Cette somme avait été initialement publiée en huit volumes, échelonnés de 1907 à 1927. Et cette œuvre immense poursuivait une grande ambition, conforme aux données scientifiques de son temps.
Nous avons entrepris de publier cet ensemble divisé en plusieurs parties consacrées respectivement, après ce volume, à - Vercingétorix, (déjà paru) - puis à la Gaule romaine, devenue partie intégrante de l’Empire au moment de son apogée – et enfin à la Gaule chrétienne, celle des IIIe et IVe siècles
"La Gaule avant César" avait connu, après la disparition de Camille Jullian depuis plusieurs avatars. Les amputations s'en justifiaient par diverses considérations universitaires voire idéologiques politiquement correctes.
Nous avons restitué ici les deux premiers livres retranchés des rééditions posthumes précédentes.
Ces passages, les parties consacrées aux "invasions gauloises" et à "la colonisation grecque et la Gaule indépendante", font précisément partie, en effet, de l’apport et de la pensée de l’auteur relativement à l’identité nationale et à la formation de la France.
Comme son maître Fustel de Coulanges, l’auteur est inspiré par l'amour de son pays. Un sentiment très controversé de nos jours, voire politiquement suspect à l'idéologie dominante.
En l'occurrence, il tend donc évidemment à réhabiliter les Gaulois. Et il entend souligner ainsi la pérennité de la nation française et le respect dû à ses ancêtres.
Dans un cas comme dans l'autre on découvre que l'identité de ce vieux pays ne saurait se confondre avec l'idéologie dont on l'affuble, les fameuses, ou plutôt les fumeuses "valeurs", jamais définies, de ce prétendu "pacte républicain", jamais écrit, sinon dans le sang de ses victimes, jamais signé, toujours imposé.
Ces deux petites publications constituent donc la petite contribution professionnelle mal pensante de votre serviteur, ces dernières semaines, au combat pour la vérité.
JG Malliarakis
Apostilles
- Les lecteurs de L'Insolent peuvent se procurer "La Grande guerre de 1793", en le commandant directement sur le site des Éditions du Trident
- ou par correspondance en adressant un chèque de 29 euros aux Éditions du Trident 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris
- votre libraire peut le commander par fax au 01 47 63 32 04. - téléphone :06 72 87 31 59- courriel :ed.trident @ europelibre.com -
Les lecteurs de L'Insolent peuvent se procurer "La Gaule avant César", en le commandant directement sur le site des Éditions du Trident
- ou par correspondance en adressant un chèque de 18 euros aux Éditions du Trident 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris - votre libraire peut le commander par fax au 01 47 63 32 04. - téléphone :06 72 87 31 59- courriel :ed.trident @ europelibre.com
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Vous arrivez à faire de l'Histoire malgré la loi Gayssot qui impose que la seule Histoire vraie est l'Histoire officielle ?
Rédigé par : Monsi | vendredi 20 juil 2012 à 21:15