Après quelques vicissitudes, provoquées par les surenchères aberrantes de la campagne électorale, le livre "Pour une libération fiscale" vient de paraître. On peut le commander dès maintenant sur la page catalogue des Éditions du Trident
L'auteur de ces lignes va donc pouvoir se consacrer à examiner, sans complaisance, pour les presque trois semaines qui nous restent, la campagne de premier tour de cette élection présidentielle, — caricaturale du système bonapartiste institué par De Gaulle en 1962. Il remonte en effet à 50 ans bientôt, ce référendum plébiscite de l'automne 1962. Visant à modifier l'article 7 de la constitution il aboutissait à faire dépendre la désignation du chef de l'État, chef des armées, chef de la diplomatie, d'une foire démagogique, où tout le monde oublie les destinées de la nation. On semble avoir oublié non seulement l'erreur majeure, mais aussi le caractère de forfaiture de cette révision. Il est vrai que l'expression fut elle-même utilisée par un président lui aussi tombé dans l'oubli : il s'agissait de Gaston Monnerville, Français d'outremer et sénateur du Lot. Ce souvenir doit sans doute déranger ceux qui nous affirment qu'avec les élections de l'automne 2011 la chambre haute est passée "pour la première fois" dans l'opposition, alors qu'il en a été ainsi, sinon presque toujours du moins plus de 30 ans sur le demi-siècle de Cinquième république. Ignorance crasse des commentateurs agréés, tu m'étonneras toujours !
Mais l'évocation de la personnalité de Monnerville contredit encore plus le discours des théoriciens de la "diversité" obligatoire, puisqu’à la vérité les petits notables du Quercy n'hésitaient pas à élire, et réélire cet estimable natif de la Guyane, et que ses pairs en faisaient le deuxième personnage de l'État. Personne n'y trouvait à redire dans une France à laquelle on veut faire cracher sa repentance pour des crimes imaginaires qu'elle n'a jamais commis.
Cette repentance forcée mériterait à elle seule un examen sans doute plus approfondi quand on réfléchit aux vagues de haine distillée, contre le pays où ils grandissent, auprès des jeunes, par les enseignants soixante-huitards, par les moyens de communication de masse, par tout un environnement éducatif, télévisuel, et pseudo-culturel.
On ne doit pas aller nécessairement jusqu'à soutenir que tout cela expliquerait l'abominable affaire Merah, tant de zones d'ombre restant encore à démêler.
Le crachat permanent contre l'Histoire et l'identité profonde de la France détermine en tout cas, et alimente la justification, de tous les discours et de toutes les provocations communautaristes, toujours impunies. Il faudra s'en souvenir chaque fois que l'on nous parlera de "l'école" comme "facteur d'intégration". Oui, une certaine école française a pu jouer ce rôle, autrefois. Mais aujourd'hui l'école monopoliste laïque et obligatoire fabrique des ennemis de la France, de l'Europe et de la Liberté. Ayons le courage de le remarquer alors que toute cette campagne se gargarise, des deux côtés, de ces assommantes et conformistes références "républicaines".
Dans mon livre "Pour une libération fiscale" je conclue par quelques pages qui se veulent "ébauche de solutions" développant 8 points que je considère comme des propositions "alternatives de liberté". Le 8e point est consacré à l'école, certes brièvement, mais en soulignant que le budget de ce service éducatif conçu et géré de manière monopoliste est le principal gouffre financier de l'État : tout le monde demande de lui allouer toujours "plus de moyens". Et, bien entendu, personne n'ose se demander s'il ne peut pas être soumis à la règle du "mieux avec moins". Appliquée depuis la mise place de la RGPP à tous les services de l'État, elle donne des résultats plus qu'encourageants ailleurs.
Alors pourquoi s'interdire de penser, par exemple, en terme de libération scolaire, de libération des familles grâce au chèque scolaire ? Est-ce à dire que le royaume des gens qui se disaient autrefois libres-penseurs, qui se croient au pays des droits de l'homme, cet État jacobin se révèle le moins libre de tous, incapable de s'interroger sur les raisons séculaires de son recul ? J'éprouve trop d'attachement pour le "cher pays de mon enfance" pour en accepter la fatalité.
JG Malliarakis
- Vincent BOYER. La gauche et la seconde chambre depuis 1945. L'Harmattan
- Gérard DUMENIL et Dominique LEVY. Economie marxiste du capitalisme. Repères/La Découverte
- Jean-Claude MARTINEZ. Lettre ouverte aux contribuables. Albin Michel
Fondateur de l'ASIREF: Association pour la Suppression de l'Impôt sur le Revenu et la Réforme Fiscale. Publication: Lettre du Contribuable (depuis 1985).
Spécialiste des finances publiques, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.
Rédigé par : Coriolan | mercredi 31 déc 2014 à 23:49