Un incident cybernétique a rendu pour quelque temps inutilisable l'adresse habituelle de Lumière 101. Sur celle-ci étaient simplement indiqués les liens des enregistrements et pot-de-caste de cet espace de libre expression (1)⇓.
Les fichiers mp3 sont évidemment tous été sauvegardés.
À titre tout à fait provisoire j'ai donc créé au 13 décembre 2011 une petite page provisoire de Lumière 101, en commençant par les derniers en date.
La veille en compagnie de Georges Lane nous avions consacré un entretien sur les points faibles de l'accord européen du 9 décembre, points faibles factuels, points faibles conceptuels, du double point de vue de l'économie mais aussi de l'histoire, 20 après la négociation de Maastricht. (2)⇓
Je manifeste ce matin la faiblesse de croire que cet enregistrement peut intéresser mes amis et, même, certains adversaires.
Il me semble d'ailleurs que les grandes agences de notation (3)⇓ ont su contredire à l'emballement passager des opérateurs de marché financier. Elles ont été fort décriées depuis la crise des créances immobilières douteuses et la faillite de Lehmann Brothers en 2008. Mais cette fois-ci elles ont parfaitement pris conscience de la situation actuelle de retour de l'euro à la case départ.
Ne nions pas que, du point de vue politique pur, le principe d'un sursaut se trouve affirmé dans les accords européens du 9 décembre.
Convenons cependant que le plus dur reste à faire. Il s'agit de passer au plan pratique. Et il faudra l'entreprendre notamment en France où personne n'ose parler d'un vrai programme d'assainissement financier.
Nos politiciens hexagonaux en effet disent se baser sur l'expérience allemande, réussie au plan économique. Sans doute craignent-ils par conséquent la mésaventure, au plan politique, survenue à Gerhard Schroeder. À partir de 2002, il fallait sortir son pays du marasme où il pataugeait depuis la réunification. Le chancelier SPD avait alors mis en place un très rigoureux "agenda 2010". À celui-ci nos voisins doivent leur situation actuelle. L'impopularité des mesures prises est hélas "supposée" avoir balayé son gouvernement en 2005 et ramené la droite au pouvoir, où elle bénéficie aujourd'hui encore de l'héritage de la social-démocratie... Je dis bien "supposée" car en réalité l'erreur de Schroeder en 2005 fut de provoquer, comme l'avait fait Juppé en France en 1997, des élections anticipées, par un tour de passe-passe constitutionnel, à la suite de la perte du Land de Rhénanie-Palatinat que le SPD tenait depuis 40 ans. S'il avait manifesté le cran de tenir jusqu'au terme de son mandat Mme Merkel ne siégerait peut-être pas à la chancellerie et la classe politique française tremblerait sans doute moins devant des mesures de lutte contre les gaspillages, alors que le peuple français en a compris la nécessité. De ce dernier point je trouve deux preuves : la première c'est que les ménages ont mis en place ce programme dans leur vie quotidienne ; la deuxième a encore été administrée ce 14 décembre par l'échec de la grande mobilisation "contre la rigueur" des appareils syndicaux.
Dans de telles conditions l'indispensable bataille des idées ne se retrouvera que très faiblement dans le cadre des campagnes électorales, présidentielle et législative, du printemps 2012.
Nous essayerons néanmoins d'y contribuer, sachant parfaitement que nous nous situons ainsi à contre-courant. (4)⇓
JG Malliarakis
Apostilles
- S'y expriment des réalisateurs et intervenants, amis mais indépendants les uns des autres. Ceci, les aboyeurs et amateurs de prêt-à-penser, "de droite" comme de gauche, en comprendront jamais : inutile par conséquent de chercher à leur expliquer. Les lecteurs de L'Insolent ont, je crois, compris.⇑
- cf. article de Georges Lane : "Vingt ans après Maastricht".⇑
- cf. l'avis de Moody's le jour même de notre entretien ⇑
- cf. mon petit livre à paraître fin janvier 2012 "Pour une libération fiscale".⇑
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Tout cela est surréaliste. Nous n'avons pas besoin d'un accord intergouvernemental, encore moins d'un nouveau traité pour réduire l'Etat et donc la dépense publique. Il suffit de l'annoncer et de le faire.
Tout ce cinéma démontre simplement l'incroyable incompétence de notre gouvernement.
Rédigé par : Jacques Peter | mercredi 14 déc 2011 à 15:13
Je ne suis pas aussi sûr que JG Malliarakis que le peuple français ait vraiment compris la situation. Qu'il faille faire des économies, oui, mais qu'il faille renoncer à l'Etat-Providence, car c'est lui qui a amené l'Euro en zone de turbulence, je ne crois pas.
Les slogans répétés à gauche : "les salariés n'ont pas à payer pour "leur" crise" montrent, à l'évidence, qu'un grand nombre de nos concitoyens s’accommodaient très bien de vivre au-dessus de leurs moyens, et ne souhaitent évidemment pas en changer.
Rédigé par : Pierre Allemand | mercredi 14 déc 2011 à 17:16
@Pierre Allemand
Vous avez en partie raison. Si on ne l'explique pas au peuple français, il ne le comprendra pas.
Mais les signes ne manquent pas qui montrent que le pays réel est, sur ce point, en avance sur le pays légal.
Rédigé par : Emile Koch | mercredi 14 déc 2011 à 17:26