L'occultation de la dimension communiste du problème rend incompréhensible aux générations postérieures à 1953 la division de ce beau royaume du Matin calme en deux. On parle ainsi de sa "voisine" du sud comme s'il s'agissait de la Bretagne à côté de la Normandie, séparées par le Couesnon. Et naturellement cela conduit l'auditeur français de nos radios d'État, à renvoyer dos à dos les deux pays, qui n'en forment qu'un seul, divisé artificiellement en deux États.
Communiste cette agression d'un caractère sauvage et archaïque.
Communiste cette dictature figée dans le monde de la guerre froide, communiste cette armée d'un million d'hommes, communiste aussi le député français Candelier qui intervenait en sa faveur à l'Assemblée nationale.
Communiste cette ignoble dynastie Kim seule échappatoire au maintien de la nomenklatura locale.
Communiste la famine qui s'est abattue sur le peuple coréen au nord, à l'exception de sa bureaucratie et de ses dirigeants trop nourris de crème glacée.
La voisine du sud, elle, produit des voitures, des appareils électroniques de toutes sortes. Son niveau de vie équivaut aujourd'hui à celui de la France, tout en venant de très bas. Son cinéma produit "Poetry", un film bouleversant, que certains classeront peut-être à gauche puisqu'il interroge notre société de consommation.
La fracture entre les deux s'est aggravée, année après année, confirmation expérimentale indiscutable de l'infériorité économique du système communiste, de la supériorité de Bastiat sur Marx.
Communiste, c'est-à-dire archaïque, l'imprégnation générale de notre presse, de plus en plus vulgaire, de plus en plus destructrice du langage, de la prononciation la plus élémentaire du français.
Communiste le discours imbécile sur "la" retraite dont on prétend à la fois maintenir le principe de "répartition" et s'étonner que ses gestionnaires, tristes bureaucrates, je veux bien le concéder, en ajustent précisément le curseur en fonction de la démographie et de l'âge du capitaine.
Communiste encore, ce pathétique défilé de 3 200 cégétistes impavides au 23 novembre à Paris place de la Bourse où paradaient le camarade chef Thibault de la CGT et la camarade ex-chef Marie-Joe Buffet du PCF, associés aujourd'hui comme hier Frachon et Thorez, Séguy et Waldeck Rochet, Krasucki et Marchais.
Communiste toute la rhétorique antilibérale montée en mayonnaise depuis les émeutes de 1999 à Seattle où Bové portait les couleurs du jacobinisme français pour le compte des amis Fidel Castro.
Communiste, oui, tout ce discours qui croit judicieux de diaboliser ce qu'il appelle la "mondialisation libérale", comme dans les années 1930 il inventa de mobiliser "l'antifascisme", pour le seul profit d'un Joseph Staline bien décidé lui-même à pactiser avec Hitler ce qu'il fit le 23 août 1939.
Communiste l'utopie d'une économie dirigée par le Plan plutôt que par le Marché, c'est-à-dire en dernier ressort par le consommateur.
Communiste, l'enseignement de l'histoire, ceux qui cherchent à dresser les enfants déracinés contre le pays qui les accueille.
Communiste l'urbanisme planificateur de la misère et de la grisaille responsable de la faillite de nos banlieues.
Communiste le crime totalitaire du XXe siècle.
Tant qu'on n’aura pas compris cela, on s'apprête à commettre les mêmes erreurs, au profit sans doute d'autres menaces terroristes comme celle qui se réclame aujourd'hui du djihad islamique, bien décidé à détruire l'Europe.
Communiste enfin le soutien accordé par les revenants du bloc de l'est à l'islamo-terrorisme international.
On entend habituellement trop peu le mot communisme. Employons-le en voyant là où se révèle, en vérité, la trace ensanglantée du monstre.
.JG Malliarakis
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Co...comment?
Rédigé par : minvielle | vendredi 26 nov 2010 à 15:12
Toujours aussi bon JG.
Rédigé par : Grizzly | vendredi 26 nov 2010 à 19:38
Force est de reconnaître que la qualité et "l'épaisseur" des articles a de quoi en montrer aux chroniqueurs de nos media...
Rédigé par : minvielle | vendredi 26 nov 2010 à 22:08
Ce qui fait peur c'est le niveau intellectuel de nos con-citoyens, qui baisse d'années en années, et qui se laissent comme des marionnettes, pour eux il y a les gentils (les communistes) et les méchants(ceux qu'ils appellent les fascistes).
Rédigé par : hervé | samedi 27 nov 2010 à 09:28
M. Malliarakis emploie les mots de façon carrément irresponsable. Non, le régime nord-coréen n'est pas vraiment communiste, pas plus que ne l'était le régime cambodgien. Staline a également trahi l'idéal communiste, et le frère est-allemand n'était pas non plus vraiment communiste. Lénine aussi : d'ailleurs, c'était un dictateur. Par un hasard vraiment malencontreux, le "vrai" communisme n'a jamais encore été réalisé. Mais l'idéal communiste persiste, lumineux. C'est par exemple l'anarchosyndicalisme, nous dit un article sur lepost ("Un vrai communisme est-il possible ?"). Ou encore autre chose.
Le monde capitaliste, lui, existe réellement, dans toute son "horreur économique", son "matérialisme", son "impérialisme". Il suffit d'ouvrir les yeux. Comme Georges Marchais l'avait observé autrefois, les travailleurs ont vu leur pouvoir d'achat baisser sans cesse. Le capitalisme sauvage du XIXe siècle a plongé les masses dans la misère. Le niveau de vie des pays occidentaux en 1950 était considérablement inférieur au niveau de vie vers 1750, vers 1850. Ne parlons même pas de 2010, avec la crise provoquée par la grande finance internationale et la cupidité des suppôts du système capitaliste. Il faudrait "ré-inventer" autre chose, sur des bases nouvelles. Par exemple en suivant les prescriptions d'experts, qui savent mieux que tout le monde ce qu'il faut faire. Hélas, les courants anti-intellectualistes, voire populistes, menacent d'entraver ces efforts méritoires.
En tout cas, selon toute logique, il faut comparer sans cesse un monde observable horrible et un monde rêvé parfait. C'est cette parfaite lucidité, ce réalisme sobre, qui pousse à l'action. L'essence de la politique n'est-elle pas le "rêve" ? On trouve exactement le même principe intellectuel dans la pensée de Sayyid Qutb : les musulmans sont plongés dans les ténèbres de la jahiliyyah, et doivent instaurer la communauté parfaite. L'alliance collectivistes-jihadistes est ainsi on ne peut plus naturelle. Elle tire ses ressorts d'une même soif militante d'idéal.
Rédigé par : Curmudgeon | samedi 27 nov 2010 à 13:01
Merci pour vos agréables mises au point...
Rédigé par : Richard HANLET | samedi 27 nov 2010 à 17:39
"M. Malliarakis emploie les mots de façon irresponsable". Quel humour ! si "Lénine n'est pas communiste"... c'est donc Lénine qui emploie les mots de façon "irresponsable" puisque le communisme c'est lui qui l'a défini. Lisez le livre de Sudre sur l'Histoire du communisme, la Sociologie du communisme.
Rédigé par : Fred L | samedi 27 nov 2010 à 22:30
Mon petit commentaire était intégralement ironique.
Rédigé par : Curmudgeon | dimanche 28 nov 2010 à 17:17
Vous avez tellement raison de dire que notre pays est infesté (entre autre ...) par le socialo-communisme ! Cela fait certainement l'affaire des Maîtres du Monde ?
Petit point d'histoire : Staline a-t-il été bien décidé à pactiser avec Hitler ? Je suis plutôt de l'avis que Staline ne faisait plus le jeu des Maîtres du Monde comme Lénine et les autres soviets (qui avaient pour mission de détruire la sainte Russie), et qu'il projetait au contraire d'envahir l'Europe, y compris l'Allemagne. D'où le soutien des Anglais à M. Hitler, au début, et surtout de ... leurs banques.
Le IIIème Reich se sachant exposé chercha à gagner du temps, car ses armées ne faisaient pas encore le poids face à celles de l'URSS et Ribbentrop négocia pour contrer des exigences du dictateur sanguinaire sur des pays européens que voulait prendre Staline ... pour encercler le Reich.
Il m'est ainsi toujours apparu - mais je peux me tromper - que le pacte de "non agression" fut la volonté de l'Allemagne, qui le rompit lorsque l'attaque soviétique massive devint imminente, selon ses services de renseignement.
Petite réponse
Je publie en janvier prochain un livre sur le sujet. Je crois que vous vous trompez en effet. La décision de signer le pacte de 1939 vient essentiellement ["essentiellement" car pour conclure un acte synallagmatique il faut être deux] de Staline.
Rédigé par : Stamlien génail. | dimanche 28 nov 2010 à 21:05