Dans l'argot des rédactions on considère ce genre d'événements comme des marronniers. Les feuilles en tombent naturellement à l'automne. Et dans la logique des bourreurs de crânes, il importe de sceller notre société dans de fausses préoccupations communes
Certes les souvenirs reviennent volontiers, chargés d'émotion, de nostalgie, voire de tendresse.
Tous les grands parents pensent aux petites mains qu'autrefois ils conduisaient vers l'école. À leur tour les enfants emmènent petites filles et petits garçons de notre pays vers d'excellents instituteurs auxquels ils confient leurs espoirs.
Mais enfin, certains d'entre nous ont non seulement grandi mais ils ont atteint l'âge adulte depuis le temps des cartables et des cahiers neufs.
Tout notre légitime attendrissement ne doit pas éclipser une préoccupation civique. Au contraire, puisque nous aimons nos enfants et que nous supportons ceux des autres, nous devons penser à l'avenir qui les attend.
Cette énorme administration emploie approximativement 1 300 000 fonctionnaires dont moins de 800 000 enseignent dans le premier et le second degré. On notera au passage que moins de 40 000 appartiennent à la franc-maçonnerie. Celle-ci joue notoirement un rôle central dans la manipulation des programmes, le contrôle des manuels, l'évaluation des maîtres, les mots d'ordre idéologiques. Par conséquent 97 % du corps enseignant méprise cette institution perçue comme carriériste. Non seulement on peut poser la question de "qui" la pilote, mais on doit se demander si elle pourrait devenir un jour centralement gérable. Claude Allègre parlait il y a bientôt 15 ans de "dégraisser le mammouth" (1). Ni les socialistes, ni les chiraquiens, ni les sarkozystes n'y sont parvenus. Le démembrement de ce mastodonte s'impose.
Nous pourrions savoir la part d'illusion, et même de mensonge dans ce que distille l'École, avec un grand "E", l'institution de Jules Ferry, laïque et obligatoire. L'instruction publique est présentée aux naïfs pour un produit indistinct où les meilleures notes définiraient de manière linéaire, une échelle de "mérite". Cette approximation crée elle-même ces redoutables et mutilantes stratégies familiales, où les "bonnes maternelles" conduisent aux "bons lycées", et en France, via les "bonnes prépas" mènent tous naturellement aux "grandes écoles". On fait croire encore, par exemple, que le pourcentage de réussite au baccalauréat mesure l'efficacité d'un projet éducatif.
Dans d'autres pays (2), bien évidemment, il existe des filières aussi perverses. Elles peuvent parfois se révéler plus destructrices encore. En revanche aucun pays n'accorde autant d'importance à ce que l'on ne doit pas hésiter à qualifier d'illusion scolaire. Nous confondons le "mérite" des individus avec la réputation de leurs diplômes. Nous répercutons ainsi les frilosités ou les préjugés attribués aux employeurs, via les "directions des ressources humaines" des grandes entreprises sur l'image que nous nous faisons du monde dit du travail.
Tout cela rassure les enseignants, motive les élèves, et angoisse fortement les familles. Au premier rang des victimes figurent les gentilles mamans attentives qui surveillent la scolarité de leurs chers petits.
Osera-t-on cependant évaluer ce à quoi réussissent les soi-disant élites hexagonales, coulées dans ce moule, dont elles se veulent les meilleurs éléments ? Elles ridiculisent leur pays. Elles ruinent les actionnaires des sociétés qu'elles accaparent. Elles manifestent au total beaucoup plus de prétention et d'arrogance que de talent, de culture, d'ingéniosité, de productivité.
Si le système "méritocratique" jacobin se distinguait par ses résultats cela se saurait dans le monde. On le copierait dans quelques-uns des 192 pays de la Planète. Nous n'en serions pas à nous interroger sur les causes des défaites en séries enregistrées depuis 1870 sous la conduite successive des générations de saint-simoniens et autres technocrates.
Gardons-nous de généraliser, et de focaliser en ne mettant en cause que tel ou tel établissement caricatural, considéré comme emblématique : certes, il faut de toute urgence, supprimer, sans appel, et non "réformer" l'école nationale d'administration et son homologue de la magistrature. Mais on n'esquivera pas la nécessité de remettre en cause l'ensemble de cette machine élitiste parisienne si propre à fabriquer des mégots et à en défendre jalousement le monopole.
JG Malliarakis
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Apostilles
- Cette phrase a été prononcée le 24 juin 1997, trois semaines après la nomination de son auteur par son vieil ami Lionel Jospin.
- On pense évidemment à la scène de "Baby Boom" où les mamans new-yorkaises terrifient Diane Keaton, elles-mêmes tétanisées par la filière des "bonnes maternelles".
La version audio de cette chronique peut être écouté sur le site de Lumière 101.
Mendicité
En France, compte-tenu de nos généreuses politiques d'aides sociales, la mendicité sur l'espace public devrait être totalement interdite !
Aides d'état, RMI, RSA, aides médicales, allocations nombreuses des régions, des départements et des communes…
Nos « pauvres » sont également secourus par la société civile, Emmaüs, restaurants du cœur, secours populaire, catholique, etc.
La mendicité est devenue une profession ! Source d'immigration de populations très peu éduquées, qui vivent en dehors des lois françaises, parfois violentes…
Agissant en bandes organisées à la sortie des centres commerciaux et dans les zones touristiques, les appels à la générosité sous des prétextes humanitaire sont en général des escroqueries, avec pour premières victimes des personnes âgées vulnérables. Des délits qui rapportent gros et qui sont très rarement sanctionnés par la justice.
Autour de la mendicité gravitent des délinquants qui organisent et exploitent leurs compatriotes : obligation de vol à la tire, à l'étalage, et plus grave, trafics humains, prostitution, drogue, etc.
La mendicité, la consommation d'alcool dans nos rues donnent une image lamentable de la France, notamment à Paris où les touristes étrangers sont les 1ères victimes de nos renoncements à appliquer nos lois, à garantir la sécurité publique.
Bien plus grave pour nos jeunes Français en rupture éducative, familiale, la mendicité est une trappe vers la marginalisation. Au début, c’est la vie facile, l’été, le soleil puis suivent l’alcool, la drogue…
La rue, c’est l’école vers la déchéance : incivilités, petits vols, parfois meurtres gratuits pour une cigarette !
Rédigé par : gelé | jeudi 02 sep 2010 à 14:15
Votre constat chiffré et désenchanté sur cette lancinante question est partagée par des spécialistes comme:
-François GARCON.Enquête sur la formation des élites. Perrin (Possède un blog)
- Arnaud de TOCQUESAINT.La face cachée de l'Ecole.KontreKulture
Et l'association:SOSEDUCATION.ORG
Rédigé par : Coriolan | vendredi 26 déc 2014 à 15:39