Retenons quand même les propos présidentiels :
On aimerait pouvoir prendre ce pronostic, ferme comme un discours de Daladier en 1939, pour argent comptant.
Car, pour le moment les menaces les plus graves semblent plutôt venir des islamo-terroristes qui plastronnent un peu trop impunément et menacent les Français. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux souligne lui-même :
Les très graves événements survenus en Isère et en Loir-et-Cher entre le 16 et le 18 juillet constituaient déjà un hors-d’œuvre. La conscience nationale de ces scandaleux débordements de violence n'aboutira peut-être pas à un véritable et salutaire sursaut, qui de lui-même ne viendra vraisemblablement jamais.
En revanche on peut, et on doit, lier l'action de la pègre islamo-grenobloise à l'islamo-terrorisme, dans la stricte mesure où la bande qui a pris l'initiative l'a fait dans un contexte très précis, rapporté par Le Monde, et que nous soulignons : "C'est après une prière au mort récitée dans la soirée par un imam, écoutée en silence par une cinquantaine de jeunes rassemblés dans un parc du quartier de la Villeneuve, d'où était originaire le braqueur tué, que la situation a dégénéré." (3)
Cessons donc de prendre une bande islamiste de 50 personnes, manifestement liée au grand banditisme, pour l'expression d'un "quartier populaire" ou d'une "tradition italo-grenobloise".
Ce dernier concept fut joyeusement enfourché lors de l'émission "C dans l'air" le 20 juillet. L'on y insista lourdement sur l'origine transalpine des malfrats d'hier (racisme antifasciste sans doute) sans qu'aucun des intervenants, dûment sermonnés selon toute apparence, ne parvienne à déceler la provenance de leurs successeurs. Des Norvégiens éventuellemnt. Ou des Serbes. Cet écœurant débat faussement sociologique était dirigé ce soir-là par M. Thierry Guerrier. (4)
De telles distorsions médiatiques légitiment le crime. Elles préparent dialectiquement l'impunité des criminels, trop souvent assurée par les petits hommes gris de la machine judiciaire syndiquée.
Même l'utilisation impropre du mot "délinquance", au lieu de "criminalité mérite d'être débusquée et combattue. Une pareille litote vient juridiquement et sémantiquement à contresens. L'homme abattu le 16 juillet à Grenoble appartenait à la clientèle des cours d'assises, qui jugent les crimes qui l'avaient déjà condamné à trois reprises, et non à celle des tribunaux correctionnels.
L'évolution des événements constitue le fait nouveau. Plus rapide qu'à l'accoutumée, elle incitera l'opinion à interpeller de plus en plus, les pouvoirs publics sur les questions de sécurité. Les élus locaux le savent parfaitement. N'en déplaisent peut-être aux politiciens nationaux issus des appareils centraux et familiers de la langue de bois. Si le pouvoir parisien a décidé de nommer, à Grenoble comme il l'avait fait à Bagnolet, un préfet issu de la police nationale peut-être commence-t-il à anticiper l'effet électoral prévisible de sa propre perte de crédibilité.
Rappelons, pour ceux qui auraient manqué, ou perdu de vue, un épisode que l'actuel président de la république a été élu en 2007 grâce au déport, dès le premier tour, des voix sécuritaires. Celles-ci se portaient, depuis un quart de siècle, sur un candidat protestataire. Plus l'action du pouvoir se gauchise et se révèle décevante, plus les intentions de vote migrent, et migreront, vers une candidate dont mes lecteurs devineront le patronyme sans difficulté.
Et puis le temps presse. Comme le souligne à juste titre un de nos correspondants, "il ne s'agit plus ici de délinquance, mais d'actes d'avant-guerre civile."
Les déclarations du ministre Hortefeux, sur le mode indigné : "il faut que cela cesse", seraient venues, en d'autres temps comme un baume au cœur des populations inquiètes et exaspérées, – si on les jugeait crédibles. Depuis des mois on l'entend tenir ce discours "avec un joli mouvement du menton". Maurice Barrès employait cette formule à propos de ces "républicains de gouvernement" que l'on appelait à la fin du XIXe siècle, les "opportunistes". Aujourd'hui la confiance tend vers zéro car le mensonge d'État selon lequel la sécurité progresserait ne prend plus.
Rappelons donc, sans chercher à l'accabler la logique sur laquelle le ministre en place, compagnon du président depuis peut-être 40 ans (on ne dit plus, au sein de l'appareil, "un ami de 30 ans") a bâti sa propre image de marque. Ses propos ont beaucoup fait réagir la gauche. "N'en déplaisent aux esprits de salon, déclarait-il en 2009, la première des préventions reste la certitude de la sanction." (5). Comment la droite pourrait-elle ne pas applaudir ? On pense à Charles Quint. On pense à Richelieu.
Sanction, oui, mais quelle sanction ? Pour commencer parlons des prisons : les magistrats savent parfaitement qu'ils ne disposent, juridiction par juridiction, que d'un nombre très limité de places pour incarcérer, fût-ce préventivement, les délinquants. Ce 27 juillet au matin on apprenait, par la voix de Mme Alliot-Marie, que la Ve république va commencer par détruire 23 prisons jugées vétustes, supprimer 9 000 places et, peut-être en 2017, envisager d'en créer 14 000. On arriverait au chiffre enviable de 68 000. Bonne arithmétique. Hélas elle s'échelonnera sur 10 ans. Les voyous de 17 ans seront devenus des braqueurs récidivistes de 27, héros de leurs cités car ils ne seront jamais passés durablement par une case où, faute de mieux, on ne commet d'attaque à main armée que sur ses co-détenus.
En 2009 on estimait très officiellement à 5 000 personnes, dont une moitié de mineurs, les effectifs globaux des quelque 200 bandes. Rappelons que celles-ci terrorisent 60 millions d'habitants de l'Hexagone, immigrés compris. À titre de comparaison, soulignons que l'ensemble des gens qui menacent la France, et tous les Occidentaux, dans le Sahel représente "450 à 500 hommes". (6)
Au lendemain de la communication de cette évaluation du nombre des racailles, avait-on programmé la construction rapide de 2 500 places nouvelles dans nos maisons d'arrêt et la création, par exemple outre-mer, la Guyane s'y prête parfaitement, de 2 500 opportunités de travaux rééducatifs, ou quelque chose du même genre ? Non : on a donc implicitement assuré à la voyoucratie qu'elle demeurerait impunie dans ses territoires.
Au moment des débats budgétaires de l'automne 2009, couvert d'une jolie feuille à l'effigie de Marianne, un document de 125 pages intérieures a été publié au titre de la "présentation de la programmation" justificatifs des crédits du Ministère de la place Bauveau.
Nous ne devons certes pas sombrer dans la rhétorique systématique de la CGT et des syndicats d'enseignants qui ramènent
On ne le répétera jamais assez : c'est parce qu'il s'investit stérilement, et toujours négativement, dans le social, dans l'assistanat, dans la redistribution, dans l'éducatif ou dans le culturel subventionnaire, qu'il se révèle incapable d'assumer ses vraies missions.
De la sorte nous en sommes venus à un point de paupérisation critique des forces de sécurité. Un syndicaliste policier proche du pouvoir, M. Comte, pouvait laisser filtrer le 20 juillet un constat accablant que tous ses mandants réalisent dans les commissariats : on ne sait pas comment la facture de carburant pourra être réglée en septembre prochain. Il aurait pu ajouter que les véhicules dont il s'agit de remplir les réservoirs ne pourront peut-être plus rouler car ils dépassent 200 000 kilomètres au compteur et ne seront pas encore remplacés. Il aurait pu évoquer aussi les notes de téléphones, la peinture des locaux, etc.
Quand on en arrive à ce stade comment dissocier moyens matériels et sentiment d'être soutenu par la nation, quand par ailleurs les médiats mettent à égalité les gendarmes et les voleurs, et quand les magistrats relâchent les criminels pour 36 bonnes ou mauvaises raisons.
Quant à notre gouvernement "d'ouverture" [à gauche], soulignons que dans la loi de Finances de 2010 il n'avait aucunement prévu d'augmenter mais de diminuer les effectifs de la police et de la gendarmerie. Certes il a promis de réduire la délinquance : prévision technocratique de baisse 2 % en "zone Police", 3 % en "proximité zone Police". Effectifs prévus : moins 1 303 pour l'ensemble es personnels de gendarmerie, moins 1 390 pour la police nationale (144 790 hommes en 2010 contre 146 180 en 2009). Le reste relève de la baliverne.
Les forces de la pègre et du terrorisme le savent. De même que le groupe "Al Qaida au Maghreb Islamique" persiste, après un crime dont il tire gloriole, à menacer la France et les Français, de même la pègre islamique de Grenoble prétend-elle venger le braqueur abattu par la Brigade Anti Criminelle elle-même en situation de légitime défense. Un SMS a fait le tour des rédactions le 25 juillet et l'information a fini par percer le 26 juillet. Elle a été confirmée par le ministre lui-même, de passage dans la charmante cité [autrefois] capétienne de Dammarie-les-Lys. On parle de lance-roquettes. On recherche des armes lourdes. Et on envisage tranquillement l'évacuation de la Brigade anticriminalité hors du département de l'Isère.
Le philosophe antique posait la question : "qui gardera les gardiens". M. Hortefeux se voit confronté, à balles réelles, à une nouvelle version de l'interrogation : qui protégera désormais les protecteurs de la loi et de l'ordre ?
En Afghanistan comme en Afrique comme en France, le combat de l'ordre,de la civilisation et de la liberté ne se divisera probablement pas. Il s'agit de faire face à un seul et même adversaire.
Remporter une première victoire à domicile, en Europe, réconforterait sans doute les électeurs déçus. Que nos élus s'en persuadent, s'ils ne veulent pas se retrouver au chômage.
JG Malliarakis
Apostilles
- Intervention télévisée du 26 juillet.
- Le Monde en ligne le 26 juillet 2010 à 20 h 38
- cité dans notre chronique de L'Insolent du 17 juillet.
- sur "France 5" le 20 juillet.
- cf. entretien : "Mon plan contre la délinquance" publié par Le Figaro le 9 février 2010.
- évaluation donnée par M. Morin ministre de la Défense d'après Le Monde en ligne le 26 juillet 2010 à 16 h 13.
"C'est après une prière au mort récitée dans la soirée par un imam, écoutée en silence par une cinquantaine de jeunes rassemblés dans un parc du quartier de la Villeneuve, d'où était originaire le braqueur tué, que la situation a dégénéré."
J'avais écrit à cet excellent journal, politiquement correct ,"le Figaro" qui est abreuvé aux mêmes sources.
"Il devrait être intéressant de connaitre les paroles du représentant de cette religion d'amour et de la paix."
bien entendu censuré deux fois par le Figaro.
Est-ce que nos services de renseignements étaient sur place?
Rédigé par : wijngaards | mardi 27 juil 2010 à 14:24
Bien, bonjour d'abord...
Désolé, mais il me semble que là, nous nageons dans l'eau trouble de l'attentisme... je vis tel un thermomètre dans une petite ville de banlieue campagnarde de 6000 habitants près de Rambouillet. Plusieurs fois par semaine, je suis quasiment insulté et/ou provoqué par des maghrébins ou des portugais, car blond, français et costaud, fils de militaire, et de mère pied-noire. Je sais, j'aurais dû me taire et raser les murs. La repentance instaurée par Chirac, et prorogée par son insulteur consor, même par mauvais temps, le thuriféraire NclSrkz (égyptien de la politique) a créé une nouvelle religion de la niklégaoulis. Désolé, mais les barbares incultes sont toujours à l'origine du déclin d'une civilisation. Je ne les ai moi même point laissés entrer... ni même invités. Et puis les flics se défoulent bien sur les automobilistes! Et pas qu'un peu! Et les gardes à vue pour broutilles et nada! Il faut bien qu'ils reçoivent parfois quelques offrandes à parpaings réels lors de leur accueil dans les zones occupées en guise d'encouragement! Non, mais là je blague à peine... restons sérieux : nous voici à l'aube du grand jour, celui où les cultures s'expriment, où l'on roule en BeuMeuVeu dans les cités, où la richesse est facile, et où l'on se sent vraiment chez soi, dans ce reliquat d'empire effiloché en notre sein! Je sais, je suis cynique, autant que la température ghettoïque! Une religion de ghettolérance, celle du fric et de la castagne. Des châteaux forts, chargés d'histoire fiéleuse, encore tiède des haines d'antan! Inexpugnables ceux là, qui sont légion dans nos régions. Ne vous y méprenez point, ils ont déjà gagné. La bataille idéologique lancée par le Fln sauce moscovite (cf Nasser à rien de courir...) a fait son beurre... crime d'homophonie oblige! Cela choque surtout les intégrés, ceux qui aiment notre pays, car grand et généreux (sauf avec les harkis et les pieds noirs pour le coup de minuit!). Mais voilà : ici, les réelections legislatives partielles ont octroyé 7% à Arnaud Chevrier, un lapin agile couleur F-haine, sorti du chapeau mou de la démocrature, aux yeux cernés de mascarade. Que n'ont-ils été sur le terrain durant tout ce temps? Rien, sinon néant. Donc ne pas s'étonner des 25% de participation. Certains nommeront toute cette gabegie "anarchie", mais pour moi ce mot évoque plutôt l'absence de rapports de domination brutale entre parties. Je dirai volontiers chaos (voir Kurosawa, "Ran", avatar du Roi Lear), une sorte de passation des pouvoirs. En conclusion, le droit ne doit point oublier la force, et la force ne doit point non plus oublier le droit, or, il se passe exactement le contraire sur notre sol, qui se dérobe de plus en plus sous nos pieds. Je veux retrouver mon pays, que diantre! Et vous, mes amis, avec!
Bientôt nous boirons la coupe de la victoire, loin de chez nous!
J'ai mal à mon espoir, et je plains les survivants.
Amen.
Rédigé par : minvielle | mardi 27 juil 2010 à 18:32
Heu... autre chose, Jean Mermoz a été capturé par une bande de voyous du désert et rendu contre rançon.... au risque de se faire couper la gorge...; une sorte de droit de passage, un impôt sur l'air traversé. Alors? Une tradition locale? Un hobby? Le chômage?
Rédigé par : minvielle | mardi 27 juil 2010 à 19:09
C'est pourtant le moment choisi par Mme Alliot-Marie pour demander un renforcement du contrôle des armuriers (!!!) et des titulaire légaux d'autorisations de détention d'armes (Tireurs sportifs et chasseurs) Nous voilà rassurés! C'est ce qui s'appelle "se faire du vent sous la queue". La criminalité augmente? persécutons les automobilistes et tant qu'à faire les chasseurs et tireurs sportifs, il n'y a pas de petits profits. "La France, terre des arts, des armes et des lois"... On ne demande qu'à y croire!
Rédigé par : Elie Golan | mercredi 28 juil 2010 à 08:02
Au sujet des déclarations de Mme Alliot-Marie, on peut vérifier sur le site de ADT-UFA ou armes-UFA.com (défense des tireurs et collectionneurs)
Rédigé par : Elie Golan | mercredi 28 juil 2010 à 08:05