Le cardinal colombien Castrillon Hoyos est souvent cité dans la presse française. Âgé de 81 ans, ce prince de l'Église romaine avait joué un grand rôle dans les relations entre les traditionalistes et le Saint-Siège. Or, en décembre 2009, il demandait qu'un dialogue d'un autre type se développe en Amérique latine. IL s'agissait au nom de la Paix de mettre sur le même pied les narcoterroristes des FARC et le gouvernement démocratique de Bogota.
Ces jours-ci, et pour une durée de deux semaines la sénatrice Piedad Cordoba se rend en Europe. S'agit-il d'organiser, avec ses contacts locaux, cet étrange dialogue avec Alfonso Cano (1).
Voilà à ce sujet ce que nous indique à propos de cette opération d'intox notre ami Eduardo Mackenzie
La sénatrice "libérale" effectuera un voyage de 15 jours dans quatre pays – en Espagne, en France, en Suisse et en Suède - pour travailler, dit-elle, "pour la paix". Elle a annoncé qu’elle lancera un appel de soutien "pour l’accord humanitaire" et elle a souligné : "Avant toute position électorale, nous devons nous unir autour de la valeur suprême de la paix".Mais, demande Eduardo Mackenzie que faut-il entendre par
la "valeur suprême de la paix" ? Le voyage de la parlementaire survient, à vrai dire, au milieu d’une brutale et double offensive des FARC, visant à empêcher l’élection d’un nouveau président de la République colombienne : d’un côté, la libération de deux de leurs otages, le soldat José Daniel Calvo, le 28 mars 2010, et le sergent Pablo Emilio Moncayo, le 30 mars 2010, au milieu d'une déferlante médiatique organisée par la chaîne chaviste Telesur avec la complicité de Mme Córdoba, et la livraison de la dépouille du Major Julian Guevara, de la Police colombienne, enlevé en 1998 et mort d'épuisement dans les geôles de ses ravisseurs il y a quatre ans. En même temps, les FARC ont déclenché une forte escalade terroriste ; elles ont poussé à l’exode les 1 500 paysans de deux villages du Nariño, Ituango et Peque, quelques jours après avoir assassiné un enfant de 12 ans, Heriberto Grueso, qu’ils avaient "embobiné" pour qu’il porte un paquet, lequel s’avéra être une bombe qui explosa devant le commissariat de police de El Charco (Nariño). La mort de cet enfant et les blessures infligées à deux policiers et à trois civils ont endeuillé les Colombiens. Deux jours avant, le 22 mars, les FARC ont incendié six semi-remorques et un camion qui circulaient sur la route reliant Buga à Buenaventura. Deux jours après, les FARC ont fait exploser à Buenaventura, sur la côte pacifique, une voiture piégée avec 40 kg d’explosifs, causant la mort de neuf personnes et faisant 56 blessés. Piedad Cordoba dénoncera-t-elle les atrocités des FARC, lors de son périple en Europe ? Demandera-t-elle aux FARC de renoncer aux opérations sanglantes destinées à martyriser les Colombiens et qui cherchent à déstabiliser les élections législatives et présidentielles en cours ? Franchement, cela nous surprendrait. Piedad Cordoba sait très bien de quoi elle va parler dans le Vieux Continent. Elle ne perd jamais le Nord, lors de ses tournées. Le sang de Luis Francisco Cuellar, gouverneur du Caqueta, n’était pas encore sec après avoir été décapité par le commando des FARC qui l’avait enlevé le 21 décembre 2009 – à 69 ans, il avait refusé de marcher avec ses ravisseurs dans la forêt - lorsque le cardinal Dario Castrillon avait déclaré, depuis le Vatican, qu’il était prêt à rencontrer le leader des FARC pour démarrer avec lui des "pourparlers de paix" dans un pays européen qui garantirait la sécurité totale d’une telle rencontre. Le cardinal Castrillon a ajouté qu’il avait parlé au téléphone avec Alfonso Cano. La grotesque proposition avait été rejetée par le gouvernement colombien et par l’opinion publique colombienne. Cependant, les concepteurs de cette idée ne l’ont pas abandonnée. Ils l’ont reportée en attendant un meilleur moment. L’idée est revenue à la libération des otages Calvo et Moncayo, dans le contexte de ce que Piedad Cordoba appelle "l'accord humanitaire". Piedad Cordoba ira en Europe probablement pour relancer ce projet, lequel est à présent maquillé (les vieilles méthodes ne s’oublient jamais) sous les traits d’un effort "humanitaire". L’enjeu, c’est d’explorer les possibilités pratiques de réaliser l’idée du cardinal Castrillon, lequel recevra sans doute la sénatrice à Rome. Un autre point de son programme consistera à créer une nouvelle chaîne de pressions internationales contre le gouvernement colombien afin qu’il accepte le scénario conçu par les FARC – une force terroriste qui, bien que décimée et frappée comme jamais, garde encore une grande capacité de violence, grâce à ses appuis à l’étranger. Il s’agit, également, de relancer la propagande contre l’accord des bases militaires de Colombie avec les Etats-Unis, une des obsessions du gouvernement vénézuélien, en faveur duquel la sénatrice exerce ses bons offices. Dans ce contexte, le sort des autres otages qui continuent à être aux mains des FARC, est quelque chose de secondaire, comme le savent bien ceux qui ont connu l’attitude de Piedad Cordoba à l’égard du cas d’Ingrid Betancourt. Ce qui motive la parlementaire extrémiste c’est d’ouvrir les portes de l’Europe à Alfonso Cano, ou à Milton Toncel, un autre chef de file de cette bande. Il s’agit de voir comment les mandats d’arrêt internationaux lancés contre ces criminels seront annulés sous prétexte d’un dialogue "en Europe". Rien n’est plus urgent que de les faire sortir du pays pendant un certain temps, avant que l’un d’entre eux, ou les deux, meurent au cours d’un combat ou soient faits prisonniers par les autorités. Son périple permettra à Piedad Cordoba de se réunir à Paris avec la dénommée "coordination française pour la paix en Colombie", composée de divers groupes d’activistes subventionnés, coordination qui n’a pas voulu condamner l’assassinat du gouverneur Luis Francisco Cuellar et qui n’a rien dit sur les récents massacres. Elle pourra également se réunir avec les chefs d’Anncol, l’agence des FARC en Suède, qui non seulement n’a pas condamné l’assassinat du gouverneur du Caqueta, mais l’a même applaudi. Piedad Cordoba rencontrera-t-elle les chefs du Parti Communiste français, qui s’est refusé à condamner l’assassinat du gouverneur Cuellar et les attentats meurtriers de Buenaventura et d’El Charco ? En revanche, le gouvernement français, le Parti Socialiste français et l’Union Européenne, ont condamné l’assassinat du gouverneur du Caqueta. Accepteront-ils d’écouter les propositions, secrètes et publiques, de Piedad Cordoba, en sachant pertinemment qu’elle cherche à semer le doute sur la responsabilité des FARC dans ce crime ? En sachant que face aux dernières atrocités elle n’a pas eu la moindre phrase de compassion pour les victimes ni pour condamner les FARC ? Une autre question se pose : lors de ses contacts, à Madrid, Paris ou Rome, Piedad Cordoba pensera-t-elle un instant à Heriberto Grueso ? C’était un gamin pauvre d’El Charco. Il avait quatre frères et il allait à l’école primaire. Il était gai et serviable et il aimait le football. Pour gagner quelques sous pour sa famille il faisait un peu le coursier dans les docks. Un terroriste du front 29 des FARC qui observait son manège a décidé qu’il serait, sans le savoir, un excellent kamikaze. Il l’a abordé à la sortie de l’école et il a obtenu ce qu’il voulait. Est-ce que Piedad Cordoba y pensera, lors de ses entretiens "de paix" avec ses amis européens, eux qui se sont montrés parfaitement indifférents à ce que les FARC, fleuron du communisme contemporain, ont fait à Heriberto ? Il serait prudent que les interlocuteurs de la sénatrice tiennent compte de ces aspects avant de conclure le moindre accord avec elle."Les media colombiens, conclut Eduardo Mackenzie, suivront chaque geste de ses entrevues et les citoyens colombiens en tireront les conclusions, à un mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle."
Quant à nous je crois pouvoir dire que nous devons demeurer vigilants quant aux soutiens indirects que des gouvernements européens comme celui de l'innommable Zapatero à Madrid, mais aussi certains bureaux très parisiens peuvent apporter à ces indiscutables ennemis de la liberté, fossoyeurs de leur propre peuple qu'ils prétendent défendre que sont les marxistes latino-américains financés par les réseaux de la drogue, et par l'argent du pétrole de M. Chavez.
JG Malliarakis
Apostilles
- Ce barbudo marxiste léniniste dirige les dits guérilleros depuis 2008.
Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique
sur le site de Lumière 101
Ingrid Betancourt, ce qu’elle n’a pas dit !
Une famille Colombienne dans les rouages de la politique française
Les Français voient la Colombie et ses habitants à travers le prisme qu’Ingrid Betancourt a eu l’audace d’imposer par son livre « La Rage au Cœur » et à travers les différentes émissions auxquelles elle a participé. Sa famille et les comités Ingrid Betancourt ont amplifié le message et les médias ont suivi sans oser s’écarter de cette vision. Cette vision correspondait parfaitement à l’idée de liberté pour laquelle les Français se sont battus. Les médias n’ont pas osé vérifier si ce qu’Ingrid racontait correspondait à la réalité. Elle, avec son air fragile, parlant parfaitement le français, a compris comment rédiger son livre pour les émouvoir. Eux qui ont toujours rêvé d’une héroïne, d’une femme demi-déesse, sont tombés sous son charme. Ingrid montre qu’elle s’est battue seule contre le monstre colombien à multiples têtes : la corruption, la drogue, les gouvernements, la mafia… une femme hyper menacée qui devait se déplacer avec des gardes de corps. Les Français se sont émus de l’honnêteté qu’elle dégageait sur les plateaux de télévision.
Sans sa séquestration, Ingrid serait passée inaperçue, son livre aurait été oublié rapidement. Peu à peu, de femme fragile, elle est devenu héroïne. Sa libération a constitué une « affaire d’Etat » pour le gouvernement de Chirac et celui de Sarkozy. Pour ce dernier, la libération d’Ingrid était une affaire de « vie ou de mort », une priorité, presque la priorité des priorités, qui devait passer devant toutes les affaires de la France.
Au point de vue politique, économique et social, la séquestration d’Ingrid a été fatale pour la Colombie. Ses relations avec l’Europe ont été perturbées.
A la parution des livres « Out of Captivity » des trois Américains et « La Captive » de Clara Rojas, les gens doutent du traitement peu élogieux fait à l’égard de l’Icône français. On se rend compte que l’histoire d’Ingrid a commencé en France seulement à la parution de son livre en février 2001. De sa vraie vie politique ou de son caractère, les gens connaissent peu ou rien. Les auteurs français qui ont écrit des livres sur elle se montrent réticents à croire qu’elle ait un côté sombre. Ils n’aiment pas que l’on casse l’image qu’ils ont construite.
L’auteur a consulté plus de 4.000 documents et a décortiqué pas à pas la vie politique d’Ingrid Betancourt, sa séquestration et sa libération. Il montre les implications politiques de la France pour sauver une femme colombienne et l’ingérence de sa famille dans les affaires de ce pays.
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ISBN : 978-2-9600889-0-8
Rédigé par : colombiaviva | lundi 12 avr 2010 à 18:33