Elle relate en effet l'aventure de sa propre transformation, pendant 6 mois en Normandie, en femme de ménage à la recherche de contrats à durée déterminée.
Et ce qu'elle décrit porte un nom dans la réalité sociale, économique, professionnelle de notre pays. On ne parle ni de misère, ni même de prolétarisation. Cela ressemble beaucoup à la situation des ouvriers journaliers du XIXe siècle, mais on préfère employer le mot de "précarité".
Première observation : non seulement les bureaucraties syndicales passent complètement à l'écart du phénomène, mais elles devraient se trouver au premier rang des accusées. Ceci suppose évidemment que l'on fasse un procès. L'auteur s'en garde bien, qui ne fait que transcrire son témoignage en toute honnêteté et objectivité. Tout le combat de nos chers syndicalistes, en effet, consiste à défendre les personnles à statut. Ils ne peuvent cependant pas, contrairement à une certaine bourgeoisie et aux technocrates, se prévaloir de leur ignorance du sujet. Ils font même mine de l'aborder parfois. Mais au bout du compte, ils ne font rien d'autre que de préconiser ce que l'on appelait au XIXe siècle "l'extinction au paupérisme après 6 heures du soir". Yaka, à les suivre, aligner "vers le haut" les droits des précaires sur ceux des bénéficiaires de contrats à durée indéterminée, voire ceux des fonctionnaires ou des salariés privilégiés des entreprises monopolistes historiques.
Une telle doctrine flatte, évidemment, l'esprit des gens déconnectés du travail réel. Elle permet à bon compte d'inscrire un certain discours idéologique dans un sentiment d'impunité confortable et d'impeccabilité. Cette attitude recoupe celle que tiennent les alter-mondialistes venus de l'Hexagone. Homologues des cégétistes à l'international, on les a vu dans tous les forums du type Porto Allegre dans la posture grotesque d'appeler à la convergence des gens du Tiers Monde qui réclament exactement le contraire de ce qu'ils préconisent. Les pays émergents demandent plus de libre-échange, là où les gauchistes gesticulants des pays riches exigent plus de protection.
L'exemple le plus intéressant à étudier paraît être fourni, à cet égard, par l'éducation nationale, au détriment de ses auxiliaires non titularisés. Qu'on le veuille ou non, cette frange du personnel enseignant, quoique diplômé, subit le contrecoup des avantages dont bénéficient les titulaires.
Mais la deuxième remarque, et la plus grave, renvoie inévitablement, que cela plaise ou non, au problème de l'immigration.
Toute esquive du lien, logique, chronologique, économique, ou autre, entre développement de la condition précaire et afflux incontrôlé de main d'œuvre immigrée, relève de la mauvaise foi. Le cas des travaux domestiques, ou celui des techniciennes de surface dans les locaux industriels ou dans les bureaux l'illustre à l'évidence, mais aussi la plonge dans les restaurants, divers travaux du bâtiment ou de l'hôtellerie. Une victoire idéologique fabriquée à l'ère Mitterrand, prolongée à l'époque Chirac-Villepin, a permis aux agents de la tiers-mondisation de triompher de leurs adversaires d'alors, essentiellement incompétents.
Cela n'a fait que laisser intacte cette situation gravissime, insupportable pour tous les protagonistes, pour les précaires régnicoles comme pour ces immigrés que l'on dit "sans papiers", mais également pour les travailleurs qualifiés et pour les petits entrepreneurs, sauf peut-être pour une partie singulièrement inconsciente de la bourgeoisie, celle qui précisément se croit habilitée à donner des leçons aux autres.
JG Malliarakis
Apostilles
- "Le Quai de Ouistreham", Paris, Editions de L’Olivier, 2010
19.2 Le gauchisme maintenant et toujours
18.2 La plaie du communautarisme n'en finit pas de s'envenimer
17.2 Privilèges et gréviculture cégétistes
16.2 Absurde scrutin régional
15.2 Les trois erreurs de Cohn-Bendit
3.2
Un échec des marxistes latino-américains
2.2
L'instrument Villepin décevra la gauche
29.1 Pourquoi Aubry accepte le prix du ridicule
28.1 Les magistrats veulent faire taire les critiques
27.1La collusion entre le pouvoir et la CGT
26.1 Ombres sur la libre expression
25. 1 La prochaine crise pourrait nous rendre intelligents
14. 1 La classe politique peut pleurer sur elle-même et sur sa propre impopularité.
13.1 La CGT Marseille et la rigueur des sectes
12.1 Situation du patriarche œcuménique Bartholomée
8.1 Batailles pour l'Histoire
5.1 Pourquoi la gauche fusille Camus en effigie
4.1 Comment les Turcs regardent leurs alliances
1er.1 La fin du Père Noël
30.12 La jurisprudence Julien Dray petit-fils d'horloger
23.12 Nora Berra doit présenter des excuses ou quitter le gouvernement
22.12 La pression mondialiste peut devenir totalitaire
21.12 Copenhague entre gauchistes et financiers
18.12 La nuisance Séguin a encore frappé
14.12 Le fiscalisme hexagonal instrument du jacobinisme
10.12 La victoire caricaturale de l'affreux Frêche
7.12 Remettre Croizat à sa place.
5.12 Le coût de la pré-adhésion turque
27.11 La redécouverte du risque souverain
Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique
sur le site de Lumière 101
Bien évidemment, la vraie cause c'est l' "Immigration", en tout premier plan, et de très loin.
"Immigration" avec des guillemets, parce que, depuis plus de 20 ans, il ne s'agit plus d'immigration, il s'agit très clairement d'une Colonisation, au pire sens du terme…
Une véritable Occupation... Avec tout son cortège de violences, de terreur étatique, d'oppressions idéologiques et policières, de collaborations abjectes, etc. etc. …
Mais, ce que "découvre" Florence Aubenas, également, ça a plus de 20 ans...
Et il fallait tout l'aveuglement de la caste politico-médiatique à laquelle elle apprtient pour ne s'en rendre compte qu'aujourd'hui…
Et, en réalité, si nos privilégiés commencent maintenant à se rendre compte du problème, c'est parce que la véritable actualité, aujourd'hui, c'est que leurs milieux sociaux aussi commencent à être touchés...
Aujourd'hui, même à Neuilly, Auteil, Passy, dans les télés, les sièges sociaux des grosse boites, les états majors politiques, etc. .. ils commencent à comprendre que leurs enfants vont se faire piquer leurs places par des noirs et des arabes…
Ils voient bien qu'à chaque déménagement, dans leurs quartiers chics, les blancs disparaissent petit à petit, et sont remplacés par des africains…
Ils sont forcés de constater qu'à chaque départ en retaite, chaque mutation, les places, et les meilleures, sont, de plus en plus, occupées par des gens de couleur, des étrangers, etc. …
Ils voient bien ce qui se passe le soir aux Champs Elysées, dans les restaurants huppés, partout où il y a du fric, et dutrès gros fric : de moins en moins de blancs, de plus en plus de noirs et d'arabes…
C'est ça qui commence à les faire un peu réfléchir... Pas la situation de leurs congénères "précaire"…
Ils s'en contrefichent depuis 30 ans, et c'est uniquement parce qu'ils commencent à sentir le vent du boulet que l'inquiétude commence à les assaillir…
Rédigé par : williamson | mardi 23 fév 2010 à 12:36