En l'occurrence, pourtant, socialistes et communistes entonnent le grand air de la démission. Et l'UMP trouve leur attitude "indigne".
Le parti communiste prétend :
"ces propos sont intolérables (...) [et il s'y connaît en intolérance]porteurs d'une vision néfaste de mise en concurrence des territoires de l'Outre-mer. (...)Cette déclaration flirte dangereusement avec le clientélisme".Le parti socialiste réclame la démission de Marie Luce Penchard :
"Les propos tenus au cours d'une réunion électorale par Marie-Luce Penchard, ministre de l'outremer et candidate UMP aux élections régionales en Guadeloupe (…)sont aussi affligeants qu'inadmissibles dans la bouche d'une ministre censée être en charge de tout l'outremer, c'est-à-dire de onze collectivités et non d'une seule, fut-elle l'arène électorale choisie par Mme Penchard.Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, réclame le départ du gouvernement de Marie-Luce Penchard :
A 24 heures de son déplacement express en Martinique et en Guyane, il appartient désormais au président de la République de tirer sans délai toutes les conséquences de propos qui disqualifient définitivement l'intéressée dont le Parti socialiste demande la démission immédiate." (1)
"Le président de la République va aux Antilles, je pense que c'est sa responsabilité de lui enlever cette fonction de ministre. Quand on est ministre de la République, on n'est pas ministre simplement pour le département dont on est issu, on est ministre pour toute la France (...) On n'est pas dans une République bananière. Je suis désolé, Marie-Luce Penchard n'a plus sa place dans le gouvernement de la République." (2)Et même le vieux Jack Lang sort de sa torpeur et de ses mondanités faisandées :
"Les propos de Marie-Luce Penchard sont quand même un peu bizzaroïdes. Comment un secrétaire d’État peut dire ’je ne m’intéresse qu’à la Guadeloupe’ ? Quid de la Martinique, quid de la Guyane, quid de La Réunion ?" (3)Pourquoi tant de haine s'interrogera-t-on ? Pourquoi surréagir à ce qui semble un propos démagogique bien banal en période électorale ? Parce que "la manne", autrement dit les subventions tirées de la Métropole doivent être supposées réparties équitablement.
Reprenons en effet ses déclarations plus complètes :
"Nous en sommes à une enveloppe de plus de 500 millions d’euros aujourd’hui pour l’Outre-mer, et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique."Mme Penchard n'est pas tombée elle-même de la dernière pluie. Fille de Lucette Michaux-Chevry (4), elle est entrée au gouvernement comme secrétaire d'Etat en juin, pour devenir ministre en novembre à l’issue des États généraux de l’Outre-Mer.Dans un communiqué, elle a cru nécessaire de se défendre :
"Lors de ce meeting aux Abymes, elle ne s'exprimait pas en tant que ministre de l'Outre-mer. Depuis sa nomination au gouvernement, elle a toujours été attentive à séparer rigoureusement son engagement politique local et ses responsabilités ministérielles, (…)ses propos ont été tenus dans le cadre de sa campagne pour les régionales et sortis de leur contexte."Elle devrait cependant savoir que la "manne" est supposée tomber du ciel. Dans le cas précis, l'argent sort de la poche des contribuables. Le mélange du communautarisme combiné au socialisme de fait devient explosif. Dans ce mode de vie, les subventions et les aides assurent une part importante du revenu des gens. On en vient dès lors à l'exacerbation des rivalités autour des aides sociales. La décomposition de tous les systèmes socialistes génère alors l'explosion des haines irrationnelles recuite auparavant dans les files d'attente des anciens guichets de la redistribution.
La France officielle, malade de son incapacité à gérer le communautarisme en arrive à confondre la cause et les effets. Au lieu de soigner le mal, elle prétend légiférer sur des symptômes vestimentaires.
Depuis les années 1980, la plaie du communautarisme a bel et bien été ouverte dans ce pays par les amis du parti socialiste. La droite gagnerait à le souligner plutôt que de soutenir ou de se ridiculiser dans les galas de bienfaisance de telle ou telle organisation communautariste.
JG Malliarakis
Apostilles
- communiqué du PS Parti Socialiste daté du 17 février 2010
- sur RFI le 17 février
- sur "France 2" le 17 février
- sénatrice-maire UMP de Basse-Terre, ancienne ministre et ancienne présidente du conseil régional de Guadeloupe
17.2 Privilèges et gréviculture cégétistes
16.2 Absurde scrutin régional
15.2 Les trois erreurs de Cohn-Bendit
3.2
Un échec des marxistes latino-américains
2.2
L'instrument Villepin décevra la gauche
29.1 Pourquoi Aubry accepte le prix du ridicule
28.1 Les magistrats veulent faire taire les critiques
27.1La collusion entre le pouvoir et la CGT
26.1 Ombres sur la libre expression
25. 1 La prochaine crise pourrait nous rendre intelligents
14. 1 La classe politique peut pleurer sur elle-même et sur sa propre impopularité.
13.1 La CGT Marseille et la rigueur des sectes
12.1 Situation du patriarche œcuménique Bartholomée
8.1 Batailles pour l'Histoire
5.1 Pourquoi la gauche fusille Camus en effigie
Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique
sur le site de Lumière 101
Tout cela est honteux et pitoyable . Tous ces territoires se battant pour essayer d'avoir la plus grande part du gateau pris sur le budget du pays qui n'en peut plus .
Le pire étant peut être le cas de Mayotte à qui l'on vient d'offrir le statut de "département français" avec tout ce que cela suppose... Un crime au regard des intérêts du pays.
Et à quel moment nous a t on consulté ?
Cette folie prouve la nullité de nos différents gouvernements .Incapables de voir plus loin qu'un vague clientélisme électoral à court terme ,et une autosatisfaction à "faire le bien" à l'autre bout du monde .(avec l'argent des autres)
Et pour le clientélisme ,qu'ils ne se fassent pas trop d'illusions :
Ces nouveaux électeurs voteront sans hésiter pour les candidats musulmans quand ceux ci commenceront à apparaître sur les listes électorales ,de quelque bord que ce soit .
Un gouvernement ayant pris une telle décision devrait être condamné pour trahison aux intérêts du pays ....Et surtout pour bêtise crasse ...
Quand vous payerez vos impôts pensez qu'une partie partira à Mayotte .
Sur ce dossier on peut se rapporter aux écrits de B. Lugan dans l'Afrique Réelle .
Rédigé par : Antoine Réveillaud | jeudi 18 fév 2010 à 07:12
"République bananière". Inconditionnel de la Halde (à-bas Ronsard), j'ai déjà protesté contre cette expression. Pourquoi toujours bananière, et jamais betteravière ? Je conviens toutefois qu'en Guadeloupe on fait pousser les bananes tandis qu'on fait venir de métropole les betteraves, ainsi que les sous pour les payer.
Rédigé par : Pirée | jeudi 18 fév 2010 à 14:55