Un tel scénario semble impossible dans l'Hexagone. Le contexte paraît, en tout cas, très différent. Relevons simplement qu'outre ses propos anti-islamiques, et son admiration pour Israël, Geert Wilders fonde sa rhétorique sur ce qu'il appelle l'antifascisme. Il compare le Coran à Mein Kampf. Il se refuse à toute relation avec le Vlaams Belang, tout en demandant la réintégration, après referendum, de la Flandre belge (1) dans le royaume des Pays-Bas. Il a demandé l'expulsion de la Bulgarie et de la Roumanie de l'UE. Il nie toute assimilation à l'extrême droite européenne etc.
Pourtant l'Hexagone devrait nous inquiéter autant sinon plus que la Hollande, du point de vue du respect des libertés.
Lorsque l'État central parisien s'est engouffré dans le mécanisme des lois mémorielles, les représentants de la droite parlementaire, par exemple M. Jacques Toubon – aujourd'hui disparu de la vie politique – avaient annoncé qu'ils remettraient en cause notamment la fameuse loi Gayssot du [vendredi] 13 juillet 1990 (2). Vingt ans après, cette promesse d'abrogation n'a jamais été tenue, par aucune des majorités successives. Au contraire, les alternances, l'une après l'autre, ont alourdi le système. On a pris pour prétexte la lutte, invariablement légitime, contre toutes sortes de mauvaises intentions, sentiments putrides ou souvenirs affreux.
Il ne faudrait donc pas parler d'abroger juridiquement une ou plusieurs dispositions pénales, en faisant le détail de ce qui peut être discuté, remis en cause, ou au contraire tabou, ou simplement malséant. Toute discrimination dans les réminiscences douloureuses deviendrait à son tour insupportable. Inutile, je pense, de passer les exemples au crible. Et, pour éviter que soit permise la moindre des blessures morales, on a empilé les interdits.
Si l'on entend donc en finir avec cette évolution, il faut donc la penser au moins en termes d'abolition politique et pratique autant que d'abrogation textuelle.
Or la France, dont l'influence recule certes par ailleurs, a fait école sur ce terrain néfaste de la répression de la parole et de l'écrit. Divers pays, principalement au sein de l'Union européenne ont adopté des dispositions pénales du même type, parfois au nom de principes différents, comme la protection des intérêts de telle ou telle communauté. Ainsi les attaques contre les excès de l'islamisme, ou de l'islamo-terrorisme, sont-elles traitées comme offensantes pour la religion supposée de populations migrantes réputées musulmanes.
Dans la république laïque et obligatoire, théoriquement, on ne saurait reconnaître, en principe, aucun droit aux communautés. Un tel concept ne peut exister en vertu des doctrines individualistes, soubassement de notre code civil. Pourtant on intègre progressivement tous les ingrédients du communautarisme. Et bientôt, de manière arbitraire et discrétionnaire, on ne manquera pas de voir fleurir les procès en sorcellerie tournant autour d'un délit à naître, celui "d'islamophobie".
Ce mot est souligné en rouge par mon correcteur orthographique, tout simplement parce qu'il n'existe pas dans les dictionnaires de référence. D'une certaine manière, il ne veut donc rien dire de précis. Il se compose, de la manière caractéristique d'un barbarisme. Contre toute norme linguistique il comporte à la fois une racine arabe, qui signifie "soumission" (s-l-m) et un suffixe grec, tiré du verbe "phobein" craindre. Que doit-on entendre par "crainte de la soumission"? Les chants de la révolution française n'expriment-ils pas quelque chose comme cette "phobie"? Il faudra songer à les interdire. On commencera par le plus cacophonique d'entre eux dont malencontreusement la constitution de 1958 fait mention.
On a appris récemment aussi que 1 350 sites internet seraient surveillés par les services officieux de la police de la pensée, au motif qu'on les soupçonne d'un certain nombre d'inconvenances idéologiques. Il paraît même que le Premier ministre, du nom de Fillon à ce que l'on m'assure, s'en préoccupe. On parle d'un rapport administratif sur ces mauvaises adresses. Les étiquettes nauséabondes bien connues s'amoncellent pour les qualifier. N'appréciant ni les noms d'oiseau, ni les répétitions inutiles, je ne les énumérerai pas. Je relève seulement que l'une d'entre elles manque cependant à l'appel : aucun site considéré comme nostalgique du stalinisme ou des khmers-rouges ou du maoïsme se semble répertorié. Un oubli ? Une erreur ?
Le communisme a pourtant tué en direct plus de 85 millions de personnes au cours du XXe siècle. Et cette évaluation a minima ne tient pas compte des 80 millions de victimes de la prétendue révolution culturelle en Chine.
Existerait-il une corrélation entre les admirateurs de ce que Jules Monnerot appelait l'entreprise marxiste-léniniste et les dispositifs actuels de répression ? Personne n'imaginerait une chose pareille.<
JG Malliarakis
Apostilles
- La Flandre française, ni même sa partie néerlandophone, n'ont pas encore attiré son attention.
- Notons qu'il existe une autre loi à laquelle se trouve associé le patronyme du communiste Gayssot. Il s'agit de la deuxième loi SRU "Solidarité et renouvellement urbains" du 13 décembre 2000, dite aussi loi Gayssot-Besson. (Jean-Claude Gayssot faisait office de ministre communiste de l'Environnement, et Louis Besson de secrétaire d'État au logement dans le gouvernement Jospin entre 1997 et 2002). Comme tous les acquis des divers passages des communistes au gouvernement, ces textes sont généralement considérés intouchables et irréformables.
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Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique
sur le site de Lumière 101
Pile dedans. Depuis que je vous lis, cette observation s'avère juste. J'avoue que je ne saisis pas l'amour qu'ils ont pour Staline.... toujours ce fameux meurtre symbolique.
Rédigé par : minvielle | mercredi 27 jan 2010 à 11:16
"A l'Ouest rien de nouveau" : les vrais coupables des 85 millions de morts (domination par le crime) sont toujours aux manettes : leurs fils et petits fils commanditent aujourd'hui la purge des 1.350 sites internet français (domination par le mensonge).
Rédigé par : sparte | jeudi 28 jan 2010 à 01:10