La victime, M. Jean Formosa, un conducteur de grue âgé de 39 ans, avait été rouée de coups lors d'un repas de Noël en décembre 2006. Il avait souffert d'une fracture ouverte du nez, une cheville et une côte brisées, entraînant 60 jours, deux mois, d'incapacité totale de travail. Plusieurs de ses "collègues" s'étaient courageusement joints pour la circonstance à GM, afin de l'aider dans sa besogne. Militantisme à la CGT oblige. Ils demeureront anonymes et impunis. La mécanique judiciaire fonctionne de la sorte, bureaucratiquement. On ne cherche pas plus loin dès lors qu'on connaît un coupable, un exécutant. Affaire élucidée, inscrira-t-on dans les statistiques policières. Et le ministre de l'Intérieur pourra persister à faire croire que l'ordre règne sur le Vieux Port.
L'agresseur, âgé de 32 ans, se trouverait aujourd'hui en état de choc. Le Monde (2) feint de s'apitoyer. Me Alain Molla, son avocat, déclare avec emphase : "Cette décision l'a anéanti, parce qu'il écope d'une peine de prison avec sursis, malgré son innocence, mais aussi parce qu'il est le seul à avoir été poursuivi alors même que la victime avait nommé deux autres personnes comme étant les auteurs des coups."
Ce point mérite réflexion.
Le même défenseur affirme, sans rire, que son client aurait l'intention de former un pourvoi en cassation. Et, à la réflexion, on ne sourira même pas. Connaissant nos belles institutions républicaines on peut en effet se demander si la Cour, lorsque l'affaire se présentera, ne trouvera pas, si l'air du temps le commande, une faille dans le jugement.
La CGT du Port autonome avait osé, en novembre 2008, à la veille du jugement de première instance, diffuser un communiqué pour se solidariser de son homme de main. Elle prétend, à son habitude, dénoncer la victime. La vieille organisation stigmatise ce qu'elle appelle une "campagne de diffamation menée à encontre" par M. Formosa. Selon le texte, "ce salarié immoral et cupide est vraisemblablement manipulé" lorsqu'il prétend avoir été pris à partie pour avoir refusé de se syndiquer à la CGT". Immoral et cupide : voilà qui renouvelle le stock des injures, des "vipères lubriques", des "grenouilles déviationnistes" de l'époque des Thorez, des Duclos et de tous ces apparatchiks staliniens dont les patronymes quadrillent encore les topologies urbaines.
La peine mérite qu'on s'y attarde : 6 mois de prison avec sursis, une condamnation provisionnelle de 8 000 euros de dommages et intérêts prononcée par la cour d'appel. Le montant total de l'indemnité, nous dit-on (3) sera fixé lors d'une audience en mars devant le tribunal correctionnel. En l'absence d'une amende pénale, pour laquelle aucune souscription n'est (légalement) autorisée, et d'une peine de prison ferme, tout cela demeure virtuel. Le débours peut parfaitement être pris en charge par la centrale syndicale. N'oublions jamais que celle-ci se trouve elle-même financée par des subventions publiques et par les caisses noires de certains comités d'entreprise comme celui d'EDF.
L'impunité traditionnelle cégétiste n'a donc pas reçu sa sanction : elle a, au contraire, bénéficié d'une sorte de prime. Qu'un avertissement pervers parvienne jusqu'à la conscience des agents d'exécution ne doit pas nous rassurer. Aujourd'hui par exemple, on se félicite en haut lieu de l'esprit de collaboration des partenaires sociaux. Autrement dit, pour parler clair, on applaudit à la convivialité du camarade Thibault secrétaire général de la CGT.
On veut oublier, dans les allées du pouvoir, que les pratiques impunies de cet appareil, s'apparentent à celles des sectes. Elles ont détruit à Paris, par le syndicat du Livre, l'industrie du même nom, à Marseille l'activité portuaire. Bientôt elles conduiront au transfert en Turquie, où Renault est associé à Oyak, c'est-à-dire à l'armée, la fabrication des automobiles.
Voilà ce qu'un gouvernement ou un mouvement véritablement soucieux de prospérité nationale devrait souligner aujourd'hui.
Voilà, hélas, ce que les médiats hexagonaux ne disent guère.
JG Malliarakis
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sur le site de Lumière 101
Je suis déçu, je pensais que vous trouviez des vertus à la dictature du prolétariat. Mais qui est la brute de l'histoire?
De quoi dégoûter un peu plus les français.
Rédigé par : minvielle | mercredi 13 jan 2010 à 12:05