Certains, furtivement, scruteront alors les titres des médiats. Ils survoleront ainsi une étrange impression d'information confuse. Sur la toile, le site Voilà diffuse dans le grand public les nouvelles de l'AFP. Il nous donne une indication assez lisible de la ligne dominante. L'AFP titrait donc en cette matinée du 22 décembre "Climat : l'ONU veut un accord contraignant en 2010" (1).
Ah oui ! l'ONU "veut" quelque chose !
On gagne quand même à chercher un peu plus loin, accédant au texte de la dépêche. Sensiblement différent, son titre devient déjà moins provocant : "Climat : Ban Ki-moon appelle à la conclusion d'un traité contraignant en 2010". Ajoutons que ce raccourci lui-même déforme le propos. Plus loin : "Le chef de l'ONU Ban Ki-moon, reconnaissant que l'accord conclu à Copenhague sur le climat n'allait pas assez loin, a exhorté lundi les dirigeants du monde à s'entendre pour parvenir l'an prochain à un traité légalement contraignant."
Le chef de l'Onu ? Curieuse expression. Secrétaire général semble son titre officiel et son rôle se révèle plus protocolaire que ne le suggère l'AFP.
On ne devrait certes pas évacuer la question que beaucoup tiennent pour essentielle : celle de la base scientifique éventuelle de tout ce cirque. Mon ami Georges Lane (2) a rassemblé sur ce sujet l'ensemble des objections et des contre-preuves démontrant la folie, le parti pris et la mauvaise foi de ceux qui veulent nous faire croire à l'influence de l'action humaine sur le climat. L'AFP classe le sujet dans la rubrique Sciences. Je n'oserais pas moi-même la renvoyer au domaine respectable de la religion. Il faudrait en effet s'entendre sur le sens de ce mot. À mes yeux le phénomène que l'on étiquette, d'une manière que je juge réductrice, comme "monothéiste", commence avec le rejet du sacrifice humain. Ce dernier exorcisme était destiné à un échange magique, et non pas "religieux". On semble vouloir que l'humanité s'y engouffre à nouveau. Le jeune Zeus et les dieux de l'Olympe nous en avaient pourtant délivrés, avant même Abraham.
Il se trouve hélas que la nouvelle mythologie réchauffiste a largement pris corps dans une partie non négligeable de l'opinion, comme l'astrologie et les soucoupes volantes. On ne perdra pas de vue la nécessité de faire connaître la vérité dans ce domaine. Mais on doit constater aussi que cette croyance suscite des agitations de plus en plus arrogantes. Personne n'ose les contredire sur le fond.
Ainsi en était-il pendant les longues années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, à propos de la planification et de l'économie dirigée. Un gentil crétin nommé Renaud de Jouvenel (3) pouvait ainsi parler en 1949, à propos de l'Albanie (4), des "bottes de sept lieues du Socialisme", chaussées, du moins le croyait-il, par ce pittoresque pays.
En face de tels actes de foi, à peine osait-on parler de "planification souple", ou "indicative". À Tirana, on a pu voir le résultat du dogme en 1992. De même, dans tous les pays où le communisme a exercé son emprise. En France, cependant un Commissariat général au plan a subsisté jusqu'en 2006. À cette date, lui fut substituée l'appellation de Centre d'analyse stratégique. Ce succédané occupe toujours l'hôtel de Martignac. L'ancien commissaire au plan qu'avait nommé Alain Juppé en 1995, M. Henri Guaino passe pour inspirer encore les orientations économiques du gouvernement actuel.
Certes pour l'instant, contrairement à ceux du "socialisme réel" les tenants de l'écologisme ne se sentent pas encore en mesure de liquider leurs adversaires, ni même de les interner en hôpital psychiatrique. Ils se contentent de les faire payer, de gré ou de force, intimidant les pays les plus pusillanimes, à commencer par les Européens.
Certains remarqueront peut-être que quelques nations rechignent. Alors on passera au-dessus des peuples. On cherchera à renforcer les structures préparant le gouvernement mondial. On s'emploiera à développer surtout le caractère synarchique du gouvernement de l'Europe. Certains appelleront peut-être cela "post-démocratie". Je m'autorise à y voir, plutôt quant à moi, le commencement d'une dictature.
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. Dépêche du 21 décembre 2009 à 23 h 25.
- cf. Émissions et docs de Georges Lane et François Guillaumat sur Lumière 101
- Demi-frère de Bertrand, Renaud de Jouvenel publia en 1980 un livre de souvenirs intitulé "Confidences d'un ancien sous-marin du PCF". Les curieux y trouveront certains détails pittoresques. Mais je m'empresse de mettre en garde contre le titre : le "sous-marin" naviguait en pleine surface, et dans une confortable impunité.
- L'Albanie intéressa soudain, à partir de 1948, tous ceux pour qui Tito appartenait à "l'Internationale des traîtres". Ainsi Jacques Mitterrand (aucun rapport de parenté avec François ou Frédéric] grand maître du grand orient présidera dans les années 1950 une association "France-Albanie". La substance de cette fraternité s'évanouira comme par enchantement. Cela se réalisera lors du schisme sino-soviétique. Car Tirana prit le parti des Chinois. Alors, de nouveaux "amis de l'Albanie", les maoïstes y apparaîtront.
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Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique
sur le site de Lumière 101
Pourquoi une synarchie alors que le groupe des mondialiste est extrêmement structuré et programmé. Un groupe ne dirige jamais je crois. Est-ce que l'on a jamais vu une commission demandé par un énarque diriger une action efficace ? Synarchie non ! totalitaire oui !
Empêchera-t-on le 4ème reich en préparation !
Petite réponse
Je me propose de consacrer un prochain insolent à l'usage peut-être insolite que je fais du mot "synarchie".
Rédigé par : Eric IANNA | mercredi 23 déc 2009 à 09:40