Rapidement, la mayonnaise s'est consolidée. Avec le plan Juppé annoncé en novembre 1995, décliné en décrets-lois signés de l'insignifiant Barrot en 1996-1997, l'utopie s'est transformée en mot d'ordre. Elle a accouché d'un sigle technocratique, l'Ondam : objectif national des dépenses d'assurance-maladie. Aristote a beau citer le proverbe athénien qu'il "n'est pas d'archer si maladroit qu'il ne sache atteindre une porte", cet objectif-là n'a pratiquement jamais été atteint en 15 ans de bons et loyaux services. On l'a toujours joyeusement et impunément dépassé. Il ne sert donc à rien sinon aux gargarismes et autres rumeurs à usage strictement interne de la pensée unique.
Il s'agit au bout du compte de l'illusion d'encadrer, par un taux de progression théorique maximal les diverses catégories d'additions et d'agrégats.
Ainsi en 2010 on se propose dès maintenant de contenir les augmentations de dépenses aux niveaux respectifs de 2,8 % pour les hôpitaux et la médecine dite libérale, à 5,8 % pour les maisons de retraite, à 3 % pour le total.
Une première remarque devrait sauter aux yeux et venir à l'esprit. En ce début octobre 2009, on annonce pour l'ensemble du système de sécurité sociale, incluant les branches maladie, vieillesse, accidents du travail et famille, un déficit, sur l'année, égal à environ 30 milliards. On continue, pour conférer quelque autorité à cette communication, à faire semblant de réunir une prétendue commission des comptes, cette fois-ci sous la souriante présidence, et la grosse voix, de Mme Bachelot.
On pourrait donc imaginer que la fermeté que le gouvernement de Paris prétend manifester à l'égard de l'Iran, s'applique immédiatement à la réparation de ce tonneau des Danaïdes. La première réponse raisonnable consisterait ainsi, dans une circonstance analogue, dans une maison normale, à s'en tenir à un "Ondam", puisque Ondam il y a, de 0 %, et même à une diminution de certaines enveloppes budgétaires allouées excessivement, non par rapport aux "besoins" théoriques, mais aux ressources pratiques.
Mais voilà : dans une société compassionnelle, tétanisée par une désinformation émotionnelle, la légitimité reste supposée appartenir à ceux qui demandent "toujours plus".
On disait autrefois : le pouvoir ne recule pas. En effet : il opère un demi-tour et il détale.
N'oublions jamais que la devise des radicaux-socialistes d'autrefois, "sensuels et sans férocité", a toujours été : appuyons-nous bien, solidement, sur les principes. Ils finiront par céder. Le parti radical-socialiste valoisien a beau représenter aujourd'hui quelque chose comme 2 % des électeurs, son président actuel M. Borloo siège et plastronne, lorsqu'il est à jeun, au conseil des ministres.;
De la sorte, l'incapacité congénitale à contenir les dépenses sociales paralysera probablement encore quelque temps les pouvoirs publics que le monde nous envie. Accordons leur cette circonstance atténuante de l'inconscience, sur ce sujet, de l'opinion publique et des médiats qui la désinforment.
La seule question qui vient à l'esprit, cependant, considérant cette réalité structurelle, et même structurante, porte sur la crédibilité de cette notation AAA de la dette étatique française, conférée par les mêmes agences qui n'avaient pas vu venir la crise en 2007 et 2008. En la comparant à l'andouillette de Troyes, ce modèle du régime républicain à en croire Édouard Herriot, "un peu pourri à l'intérieur mais pas trop", on remarquera que celle-ci ne saurait être consommée sans une certification supérieure encore puisqu'elle marque AAAAA.
JG Malliarakis
Vient de paraître au 2 octobre 2009
Les textes de l'Insolent consacrés à "La Question Turque et l'Europe" sont parus ce 2 octobre. Ils forment un livre de 190 pages, qui coûte en librairie 20 euros. Conçu comme un outil argumentaire, contenant une documentation, des informations et des réflexions largement inédites en France, vous pouvez le commander directement au prix franco de port de 20 euros pour un exemplaire, 60 euros pour la diffusion de 5 exemplaires. Règlement par chèque à l'ordre de "l'Insolent" correspondance : 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris.
Une petite publicité de bon goût
La circulaire de septembre des Éditions du Trident est téléchargeable ici
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Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique sur le site de Lumière 101
Bonjour
personnellement je pense que
la politique sociale-envers
certains- est devenue bizarre.
Par exemple les retenues sur
les handicapes a 80% et plus:
deductible de 1% sur remoursement visite medicales,deductible de O.5Oeuros par boite traitement longue durée.
Quand on n'est pas satisfait d'une decision de
la SS,celle ci est finale
et ne donne pas droit a une
contre-expertise qui pourrait etre demandée par
le plaignant.Contrairement
au droit français.Au grand
mepris de la Securité Sociale.Cela oblige les malades -principalement-les
vieillards a souscrire des
complementaires -extremement onereuses-aupres des mutuelles
La creation de l'europe unie semble vouloir amener
la SS française au niveau
le plus bas .Celui ou la
SS n'existe pas.
Ainsi le cout du travail
dans les Pays de l'est ou
en chine attirera les entreprises françaises
Ce qui augmentera le chomage en France
Il est bien certain que si
les generiques etaient fabriqués par les inventeurs des molecules
originales ils seraient
certainement tres abordables
Qui sont les proprietaires
d'eurolabo et autres labo
autorises a produire des
generiques -souvent plus
chers que les originaux
Autorisation donnee avant
que la constitution europeenne ait ete votée)
Monsieur Malliarakis
ceci est information sur
laquelle je vous invite a
mediter MAIS NE VOUS AUTORISE A PUBLIER
pierre stephane Salerno
ce 3 octobre 2009
Rédigé par : Pierre Stephane Salerno | samedi 03 oct 2009 à 12:56
Cette critique de la gestion administrative des dépenses est fort pertinente.
Cautère sur une jambe de bois.
Mais elle ne donne aucune piste pour répondre au financement du système de santé de plus en plus coûteux.
Population vieillissante, pathologies de mieux en mieux soignées, traitements de plus en plus sophistiqués rendent inéluctable l'alourdissement de la facture et donc des prélèvements.
Je serai intéressé si vous aviez une solution à nous proposer.
Petite réponse
Je vais donc m'y essayer dans les semaines à venir.
Rédigé par : Georges | dimanche 04 oct 2009 à 11:28
Il semblerait que la chose soit tout simplement mal gérée. Passer dans Gala est une chose, être compétent en est une autre (la flèche, lisez donc!).
Le gâchis cessera quand le gâchis cessera. Nous avons souvent déployé dans ces lignes les honteuses malversations, les abus et les faiblesses.
Une doctrine sociale devrait passer pas le bon sens et la bonne gestion des sommes perçues. Et surtout par une "morale" bénéfique.
La classe politique est comme un essaim, il va de l'avant, presqu'aveuglément, les talents individuels semblent fondus dans la masse, et l'un ne peut rien contre le tous. Ainsi va le troupeau!
Bon sens et réalisme....
Rédigé par : minvielle | mercredi 07 oct 2009 à 19:00