Les Français doivent en prendre connaissance puisque l'espace médiatique cherche à conférer à cette polémique une importance totalement disproportionnée par rapport aux faits.
Le nombre des Kabyles de France peut s'évaluer à plus d'un million dans l'hexagone.
Voici ce que développe leur association représentative, je cite :"Un jeune militant de l'UMP en Auvergne, français d'origine kabyle, se retrouve, à son corps défendant, au centre d'une polémique. Polémique dont nos politiciens, toujours prompts à jouer les pompiers pyromanes, ont le secret."
Tout commence lorsque le jeune homme est présenté à Brice Hortefeux. On en fait un symbole de la fameuse "diversité". Fièrement, il avoue, en aparté, manger du cochon et ne pas faire le ramadan. Bref, le message pourrait sembler clair : "je suis un homme libre et je ne me détermine pas par rapport à la religion".
Ceci ne manque pas de faire réagir logiquement le ministre : "il ne correspond pas au prototype". Ou encore "un seul, il en faut. C'est lorsqu'ils sont plusieurs qu'ils posent des problèmes".
Ainsi, le jeune homme, poursuit l'ASKAF, qui se présentait comme un individu libre, français et républicain se trouve ainsi renvoyé dans sa communauté supposée par une personnalité politique censée faire appliquer les principes républicains !
Là encore, le patronyme et le faciès de l'individu l'emportent sur ses convictions républicaines.
Ceci illustre bien la responsabilité décisive de la classe politique française dans l'effritement des "valeurs républicaines" dont, je me permets de le souligner ils se gargarisent et nous saoulent.
Mais ce n'est pas tout. Non seulement le jeune homme est renvoyé à son appartenance d'origine, mais qui plus est dans une communauté qui n'est pas la sienne et dont le ministre exprime, par ses paroles, une vision caricaturale.
Cet épisode, somme toute anodin, révèle à lui seul le fameux "malaise identitaire" des Kabyles.
Ils souffrent à la fois de se voir réprimés en Algérie et ignorés en France.
Alors que, membre de l'UMP, il se présentait comme Français d'origine kabyle, et n'observant pas les préceptes d'une religion à laquelle il ne s'identifie pas, le voici assimilé à la prétendue "communauté arabo-musulmane". C'est évidemment à elle que fait allusion, de manière rustique, le ministre.
L'ASKAF y voit, je la cite "un clin d'œil à un électorat emprunté à un parti politique d'extrême droite"… Et j'ajoute que la récupération des voix de ce parti constitue la face cachée de la communication gouvernementale, y compris lorsqu'il s'agit de la candidature de la Turquie à l'Union européenne.
L'affaire n'a pas manqué de susciter l'indignation d'une grande partie de la gauche. "Une indignation de principe, sans réelle conviction" souligne l'ASKAF. "La gauche, dit-elle, a fait de la compassion et de la défense des populations d'origine immigrée, son fond de commerce. Afin de faire oublier qu'elle n'a concrètement jamais rien fait pour elles lorsqu'elle était au pouvoir. La compassion et la victimisation sont les deux mamelles de la politique sociale prônée par la gauche."
"L'exemple du parti socialiste en pleine déconfiture, poursuit encore l'ASKAF, est frappant. Les rares personnalités d'origine immigrée qui y immergent, sont cantonnées à des rôles qui les renvoient à leur condition d'immigré. Malek Boutih, Français d'origine kabyle, secrétaire national chargé des "questions de société", dont le racisme et l'immigration, incarne ce rôle de faire-valoir dévolu aux Français issus de l'immigration."
"N'est-il pas dommage souligne encore l'instance kabyle indépendante, qu'un parti qui prétend défendre et promouvoir les populations d'origine immigrée, n'ait jamais offert un poste ou un ministère régalien à un "représentant de la diversité" pour utiliser une formule à la mode ?"
Et il faut alors remarquer que, pour une certaine gauche, la diversité se limite à deux catégories : les Arabes (qu'on désigne du terme argotique de "beurs" et en qui on veut voir des musulmans) et les Noirs.
Les Franco-Kabyles, population d'origine berbère, sont totalement ignorés des grilles de lecture "ethniques" de la gauche.
"Tactique ou ignorance" s'interroge l'ASKAF ? En tout état de cause, l'association kabyle constate que le paternalisme et la condescendance de la gauche à leur égard incitent de plus en plus de Français d'origine nord-africaine à s'engager à droite de l'échiquier politique.
Amine Benalia-Brouch est donc privé de son identité, de ses racines et de ses convictions par les groupes de pression de la communauté musulmane, par une gauche proche de ces milieux et par une certaine presse, à commencer par "Libé", pour qui un Français d'origine nord-africaine ne saurait être autre chose qu'un "Arabe" et un "musulman"…
Que ce jeune militant de l'UMP se dise franco-kabyle, qu'il mange du porc et n'observe pas le ramadan ne semble intéresser personne ! Cette attitude à contre-courant du relativisme culturel ravage le discours de gauche.
Voilà qui illustre au bout du compte, sous le vernis des discours qui nous matraquent hypocritement leur soi-disant antiracisme, en profondeur le peu de considération portée aux populations d'origine nord-africaine, à fortiori les Kabyles, totalement absents du vocabulaire médiatique et du paysage politique français.
J'aime beaucoup, quant à moi la conclusion de l'ASKAF, je la cite:
"Instrumentalisées par les deux camps, en fonction du positionnement choisi, ces populations ne sont qu'un enjeu électoral. Ils n'ont pas d'existence citoyenne.
Nous ne voulons pas être défendus. Nous ne voulons pas être représentés par des gens qui ne nous connaissent pas, qui ne savent pas qui nous sommes. Être franco-kabyle, c'est vouloir exister par nous-mêmes. C'est vouloir échapper aux termes neutres de "maghrébins", de "beurs", ou encore de "musulmans". Même si la culture musulmane a imprégné la majorité des Kabyles. Notre culture d'origine, dit-elle, nos racines, c'est la Kabylie. Ses qualités, ses défauts, ses aspirations."
Pour ma part, je me borne d'abord à regretter que l'on revienne sur une salutaire réforme qui remonte au règne du bon roi Dagobert lequel avait éliminé en France les séquelles juridiques des grandes invasions, quand il supprima dans son Royaume les droits spécifiques de chaque communauté burgonde, franque, saxonne, wisigothe ou gallo-romaine.
Par ailleurs, je constate encore une fois combien l'ignorance de la réalité islamique demeure, relativement à cette question du communautarisme, au centre des impuissances, des lâchetés et des sottises de la politicaille hexagonale ridiculisant à son profit son étiquetage rrrépublicain.Apostilles
- L'ASKAF, association des kabyles de France, enregistrée au JO sous le n° 20080047, est une instance représentative indépendante, elle se veut "la voix des Franco-Kabyles". M. Arezki Bakir est son président et Nafa Kirèche son secrétaire général et porte-parole. Son site
JG Malliarakis
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Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique sur le site de Lumière 101
À propos des Kabyles.
Malheureusement pour ce jeune Kabyle, son intégration sera difficile car la république n'enseigne plus les valeurs chrétienes à ses enfants.
L'immigration Est-Ouest n'a pas posé de problème. Les racines judéo-chrétiennes sont les mêmes en Amérique et en Europe. J'ai émigré au Canada voila 55ans
et je me suis toujours senti chez moi. Un musulman, issu forcément d'une société musulmane, ne peut pas vivre en occident s'il veut pratiquer sa religion. Le cadre social n'est pas là. Il doit l'établir. Il n'y a pas d'exemple au monde de société non homogène qui fontionne normalement. Tous les pays musulmans sont un désastre économique et social. Et il n'est pas question d'altérer la société judéo-chrétienne, qui est de très loin la plus performante, avec une dose de mahométanisme.
Bonne soirée
Rédigé par : Paul Tarjon | mercredi 10 mar 2010 à 23:42