ci-contre : Neda Agha Soltan assassinée à Téhéran le 20 juin 2009
Le 18 juin 2009 le gouvernement égyptien, l'un des mieux outillés au monde pour évaluer la subversion islamiste, lançait un avertissement à l'occident. Et il le faisait par le canal habituel d'un éditorial du quotidien Al-Ahram critiquant la position timorée de la communauté internationale face à la situation en Iran.
Voici ce que dit cet article égyptien :
"Les événements se sont succédé en Iran depuis l'annonce que le candidat fondamentaliste Ahmadinejad avait été élu pour un second mandat lors des élections présidentielles. Entre les manifestations de masse des réformistes contre la fraude électorale et les contre-manifestations accusant les réformistes d'allégeance envers l'Occident, la communauté internationale ne sait quelle position adopter face à cet épanchement démocratique dans un pays qui se trouve sur le point d'acquérir la capacité nucléaire, perspective que tous les pays, au niveau international aussi bien que régional, considèrent comme malvenue.
La prudence qui caractérise la position des principaux acteurs internationaux face aux abus intervenus dans les rues d'Iran, y compris l'assassinat de manifestants, envoie peut-être un mauvais message au pouvoir : le fort désir de parvenir à une solution politique de la crise nucléaire iranienne et d'éviter une confrontation avec les autorités iraniennes serait un objectif dépassant toutes les autres considérations – y compris l'endossement des principes internationaux et des droits de l'Homme, et la demande faite au gouvernement iranien de mettre fin à la violence et aux effusions de sang et de prêter l'oreille aux opinions de l'opposition iranienne. Cette opposition a exprimé son refus du résultat des élections et son opposition à un second mandat de l'actuel président, notamment pour des raisons intérieures, dont l'échec de la politique économique d'Ahmadinejad."
En France nous demeurons tributaires de manipulations du régime des mollahs recyclées par des gens comme Georges Malbrunot ou comme Delphine Minoui. Malbrunot va jusqu'à protester contre la décision de la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense (DAS) de se séparer des services de certains chercheurs comme Hourcade ou François Nicoullaud, ambassadeur de France en Iran, et quelques autres jugés trop favorables à Téhéran.
Les mollahs se voient ainsi privés de personnages qui étaient leurs quasi-porte-parole. La perte est plus grande que l’on l’imagine car selon Malbrunot, Hourcade avait "au cours de ces derniers mois fait plusieurs voyages aux Etats-Unis pour chercher à faire partager son point de vue à un certain nombre de responsables américains sur l’Iran". Pour parler plus simplement, disent les résistants iraniens, il faisait le coursier pour les mollahs.
En fait les sources d'informations francophones ne manquent pas du côté des opposants iraniens ayant tous conservé des correspondants dans le pays.
Et ceux-ci dénoncent tous l'attitude rêvant d’aider à une entente via un soi-disant "réformiste" dont Moussavi fournit un très exemplaire spécimen.
Depuis des années, rappellent-ils le régime des mollahs fabrique de faux opposants ou des alibis démocratiques qui ne dénoncent jamais rien et font espérer des réformes qui n’arrivent jamais.
Ces faux opposants (étudiants, féministes, cinéastes) étaient absents du grand rendez-vous historique du soulèvement du peuple iranien du 15 au 25 juin.
À présent que les contestataires ont battu en retraite, ces usurpateurs prennent tour à tour la parole pour s’incruster dans la légende du mouvement pour réécrire l’histoire à leur avantage. Tous butent cependant sur cas de l’étudiante Neda Agha Soltan, tuée le 20 juin. Le parallèle avec l'époque soviétique nous semble très clair, et nous avons beaucoup de mal à le tenir pour fortuit : souvenons-nous de Jan Palach à Prague il y a 40 ans. Évoquer le cas de son martyre vous désignait immédiatement comme "fasciste", de même que parler de l'affaire de Katyn.
Le 13 juin 2009, le régime des mollahs annonçait la victoire d’Ahmadinejad. Ce faux résultat se voyait salué entre autres par le Bureau de consolidation de l’Unité (BCU), principale organisation estudiantine en Iran.
Dans la foulée, le régime a mis en scène, devant les caméras des médiats étrangers, une soi-disant "saine contestation des résultats" par Rafsandjani et les trois candidats battus ainsi que des manifestations pro-Moussavi.
Il se trouve qu'à partir du 15 juin, les Iraniens ont profité de la brèche pour descendre dans la rue et adopter une posture hostile au régime.
Le régime a alors expulsé les médiats étrangers, envoyé ses miliciens armés de mitraillettes. Moussavi, soi-disant héros de la contestation des résultats s’est rangé à l’avis du guide suprême, de réprimer avec la plus grande sévérité les débordements c'est-à-dire la masse de ceux qui contestaient le régime.
A partir du 15 juin, les Iraniens se sont retrouvés seuls face à la milice sans le soutien de Moussavi ou un autre prétendu "réformateur". Pendant 10 jours se sont développées des manifestations massives avec des jeunes et des moins jeunes dont un grand nombre de femmes en première ligne y compris pendant les nombreux affrontements avec la milice.
Tout au long de ces 10 journées, personne n’a vu ou entendu les faux opposants de l’intérieur : ces personnes étaient comme inexistantes.
Dans le même registre, l'organisme étudiant officiel, le "BCU", qui, le 13 juin, avait salué la victoire d’Ahmadinejad et qui a été silencieux pendant les affrontements décidait de publier un communiqué de soutien à la contestation… des résultats, mais évidemment rien sur les morts et notamment celle Neda Agha Soltan, pourtant étudiante.
Le second axe de communication du régime pour recycler la contestation en action non hostile à son égard est de prétendre que ces centaines de milliers d’Iraniens étaient des partisans de Moussavi.
Cette affirmation prêterait à rire en Iran, mais ce genre de communication n’est pas destinée aux Iraniens : elle s'adresse aux naïfs Européens de gauche qui avalent tout et n’importe quoi.
C’est pourquoi Téhéran réalimente les médias occidentaux avec de soi-disant récits de manifestants qui évoquent leurs souvenirs et des slogans en faveur de Moussavi voir de Karroubi.
Libération s'est ainsi laissé intoxiquer. Ce journal publiait le 29 juin l’un de ces récits par un certain Reza Nasseri évoquant sa propre participation à la manifestation du 20 juin qui rassemblait 3 millions de personnes.
Or, il affirme que les bassidjis ont empêché Moussavi et Karroubi de se rendre au milieu de la foule.
Les résistants iraniens considèrent qu'on se situe, avec ce récit, au-delà du mensonge ordinaire car Moussavi n’avait aucunement annoncé sa présence et Karroubi, qui voulait s’approprier cette manifestation, avait à la dernière minute annoncé qu’elle n'était pas autorisée et que de ce fait, il n’y serait pas présent.
Ces deux personnages ont évité l’endroit non pas en raison de la présence des bassidjis, mais parce que des slogans hostiles à leur personne ont été entendus en direct sur la chaîne Voice Of America en raison de leur adhésion à l’idée d’une répression contre ceux qui contestent le régime des mollahs.
Le récit publié par Libération a un autre défaut majeur : l’auteur ne parle pas de Neda Agha Soltan morte le jour précis dont le témoignage prétend rendre compte !
D’une manière générale, l’auteur ne cite pas l’usage des armes à feu avant, pendant et après cette journée du 20 juin. Il réduit les dommages à quelques coups de matraques, à quelques bleus.
Les résistants iraniens considèrent qu'il s'agit un récit littéralement négationniste, un récit conçu pour effacer ces morts qui pèsent sur la carrière de Moussavi…
Cette œuvre de propagande forme un tout bien ficelé. Car les faux opposants du régime ne dénoncent pas ces mensonges.
Tant que certains socialistes français ou des journaux de la gauche bien pensante continueront à soutenir les faux opposants Iraniens comme les fausses féministes, Téhéran pourra en toute impunité réécrire le récit de ses forfaits.
Pour ma part je me ferais donc un devoir de diffuser désormais les informations en provenance de la résistance iranienne. (1)
Apostilles
- Je le ferai en chronique vocale sur le site de lumière 101, [lien de la chronique], en travaillant avec le site de la Résistance iranienne.
1er.7.09 Le navrant protectionniste Sapir corrigé par Pareto
29.6.09Une double leçon d'histoire
25.6.09 Lellouche un ministre proturc aux affaires européennes
22.6.09 La Perse, la civilisation et le christianisme
11.6.09 Le discours du Caire comme paradigme de la dhimmitude rampante
Un "Cahier de l'Insolent" consacré à "La Question Turque" paraîtra le 15 septembre. Il formera un petit livre de 128 pages et coûtera 10 euros à l'unité. Conçu comme un outil argumentaire, contenant une documentation, des informations et des réflexions largement inédites en France, vous pouvez le commander à l'avance, au prix franco de port de 8 euros (valable jusqu'au 31 août expédition le 15 septembre) pour un exemplaire, 35 euros pour la diffusion de 5 exemplaires. Règlement par chèque à l'ordre de "l'Insolent" correspondance : 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris.
Vous pouvez écouter l'enregistrement de cette chronique sur le site de Lumière 101
Je suis au regret de constater que vous vous faites le relais servile de la propagande sioniste la plus primaire qui soit. Cette campagne déclenchée par les relais sionistes et leurs sbires sur Internet a été montée et financée de toutes pièces par la CIA (voir les déclarations officielles de généraux pakistanais à ce sujet). Des sociétés comme Twitter ou Facebook ont des affiliations notoires avec d'anciens membres des services secrets américains, qui s'en servent à la fois comme moyen de collecte d'informations personnelles et d'animation de réseaux sur le web. Mais cela ne m'étonne pas outre mesure du sieur Malliarakis qui avait fait preuve de bien peu de sagacité intellectuelle durant les précédentes révolutions colorées agitées en sous-main par les multiples organisations "humanitaires" chargées de distiller l'idéologie néo-conservatrice américaine parmi les "acteurs locaux du changement". Le précédent serbe qui avait préludé à la chute du président Milosevic n'avait même pas fait sourciller notre agitateur en chambre. On voit ce qu'il est advenu de ces "forces de progrès" qui ont surtout débouché sur une dictature totale des banques dans ces malheureux pays qui font maintenant les frais de l'assèchement des sources de crédit. Voir le marasme économique dans lequel sont plongé les pays baltes, l'Ukraine, le Kazakhstan, la Géorgie, enfin tous les pays qui ont "bénéficié des largesses de la finance internationale en échange de leur allégeance à l'Empire. La ruine par l'endettement désigne pourtant le coupable...Non ce cher Malliarakis poursuit sur sa lancée, incapabale qu'il est de discerner les enjeux géo-stratégiques dans une région du Moyen-Orient qui refuse encore de se laisser assimiler par la culture anglo-saxonne dont les vertus civilisatrices restent à démontrer. Pourtant vous devriez bien connaître le long passé interventionniste de la CIA en Iran, avec des loupés notoires comme le soutien sans failles accordé aux ayatollahs contre le Sha d'Iran. Ces mêmes ayatollahs dont Ahmadinedjad dénonçait sans relâche la corruption pendant ses campagnes éléctorales. Vous êtes absolument navrant de sottise.
Rédigé par : Nicolas | jeudi 02 juil 2009 à 21:01
Iran-Résist ne dédaigne pas de verser occasionnellement dans la théorie du complot si chère aux Iraniens.
Ce serait donc imprudent de s'en remettre à cette seule source d'information.
En voici deux autres :
http://raymankojast.blogspot.com/
http://www.kentimmerman.com/
Rédigé par : Sebaneau | vendredi 03 juil 2009 à 19:15
Mais que dit le fils du Shah d'Iran?
Rédigé par : MOHIKIAN | dimanche 05 juil 2009 à 13:34