Je ne prends pas même au sérieux le complot, l'espèce de crise dynastique au sérail, qui y conduirait.
Mais les défenseurs de la liberté ne doivent pas s'interdire la vigilance.
L'excellent éditorialiste des Quatre vérités (1) écrit aujourd'hui que :
"Dominique de Villepin participe à aggraver le risque révolutionnaire en France en entonnant l'air de la lutte des classes."Quant à moi, je n'irais pas jusque-là. La dernière démonstration de force de cet énarque sans base électorale ni audience populaire, le 1er avril à l'Assemblée nationale consistait à faire le plein (2) d'une toute petite salle retenue par 6 députés et quelques personnages venus d'un autre âge comme le très vieux gaulliste Yves Guéna. Si de telles "forces", même conjurées, pouvaient encore contribuer à subvertir la société française, cela se saurait.
En revanche il faut mesurer la montée des actes illégaux commis au nom des victimes de la crise. Y poussent cyniquement, observeront certains impartiaux, ceux qui n'en subissent et n'en subiront aucune conséquence, à l'abri des privilèges du secteur public.
Plus exactement encore, sans croire, du moins je l'imagine dans la mesure où je les suppose intelligents, à une conjoncture vraiment révolutionnaire les dirigeants trotskistes du "Nouveau parti anticapitaliste" soufflent sur un petit bois de violences locales qu'ils souhaitent aggraver au maximum. De ce point de vue, ces gens me paraissent infiniment plus crédibles et dangereux, que les excités du discours souverainiste, qui continuent à croire que le retour dans l'Otan, effectif depuis 1991 et désormais officiel, change quoi que ce soit.
Et nos gauchistes le disent assez clairement et je pense que mes lecteurs gagneront à s'en rendre compte. Voila leur prose qu'on me pardonnera de citer abondamment
" Climat social : l'extension de la révolte
Le climat social se tend et les luttes se radicalisent.
À la fin de la première semaine d’avril, alors que les salariés de Sony, de 3M, de Caterpillar et de Scapa, qui vont être jetés à la rue parce que les patrons de ces groupes ont décidé de fermer leur usine, avaient déjà retenu pendant quelques heures plusieurs de leurs cadres, Sarkozy menaçait : "Je ne laisserai pas faire les choses comme ça." La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, de son côté, parlant du mouvement des universités, condamnait "la violence, la séquestration des présidents et les menaces de boycott des jurys du bac."
Mais les actions dans les universités mobilisées comme celles des salariés licenciés ou en chômage partiel n’ont pas cessé pour autant, faisant au contraire tache d’huile. Sur un des sites de Faurecia, une filiale du groupe automobile Peugeot qui prévoit de supprimer 1215 postes, trois cadres ont été retenus pendant plusieurs heures. Chez Arcelor-Mittal, les syndicats de l’usine de Florange (Moselle), dont le trust ferme les deux hauts-fourneaux pour une "durée indéterminée" ont décidé d’occuper le centre d’aiguillage. À Valenciennes, où une grève avait débuté à Toyota le 6 avril pour le paiement à 100 % du chômage partiel, les salariés ont bloqué les accès de l’usine. Comme également ceux de Caterpillar à Grenoble et à Échirolles.
Et voilà que, grâce à leur détermination, les salariés d’ERDF-GRDF, dont la grève était ignorée d’une façon scandaleuse par les médias, ont réussi à percer le mur du silence. Fillon et Hortefeux ont violemment attaqué les grévistes et les "coupures sauvages" cyniquement taxées de "sabotages" par ceux qui n’ont eu de cesse de saboter le service public et de choyer les actionnaires des grands groupes responsables de la crise et des licenciements. Or les grévistes gaziers et électriciens n’effectuent pas des coupures au hasard, mais ciblent les immeubles administratifs, les centres commerciaux ou les zones industrielles. Mieux, ils ont dans certains endroits réalimenté des logements privés d’électricité pour facture impayée ou fait passer certains quartiers en tarif heures creuses, comme à Morlaix. De quoi faire se retourner les calomnies des ministres contre le gouvernement, ce qui, nous l’espérons, ne manquera pas d’arriver.
Ce qui inquiète le gouvernement, comme aussi les dirigeants du PS ou Bayrou qui ont condamné la "violence" tout en disant comprendre le "désespoir" des salariés, c’est que ces actions, ces occupations ou blocages d’usines, la grève des gaziers et des électriciens, sortent des cadres institutionnels à l’intérieur desquels ils voudraient les voir rester, sous le contrôle de la direction des appareils syndicaux. C’est là d’ailleurs, pour les classes dirigeantes, le revers de la passivité des directions syndicales. Les salariés, qui en ont assez des journées d’action sans lendemain, prennent des initiatives par eux-mêmes et s’organisent. Et ce n’est pas un hasard si l’éditorial du Figaro du 9 avril exprimait de la hargne contre le LKP en Guadeloupe ou la coordination nationale des universités, "collectifs d’individus qui parviennent à imposer leurs diktats au plus grand nombre." Car, pour tous ces gens-là, contester la liberté de nuire de la minorité richissime qui décide du sort de millions de salariés, cela ne peut être que manipulation et dictature.
Face aux menaces du patronat et du pouvoir, il est plus que jamais nécessaire que soit apporté un soutien unitaire, le plus large possible, à ces luttes, d’aider à leur convergence et à ce qu’elles puissent déboucher sur une grève générale. "(3)
Certes on peut constater, avec le NPA, que "le climat social se tend et les luttes se radicalisent". L'attitude, à très courte vue, de certaines directions et de certains conseils d'administration, ne peut être tenue pour totalement étrangère à une dégradation des formes légales du dialogue social. Et cela se traduit par des actes inadmissibles comme les séquestrations de cadres, ou d'atteintes à l'outil de travail. Elles laisseront si elles se développent des traces durables.
Mais on doit comprendre aussi que nous ne nous trouvons pas en présence de Lénine.
Les gauchistes cherchent surtout à se développer contre les syndicats, dont les centrales se montrent très peu présentes sur le terrain, contre le parti socialiste, et manifestement aussi contre toute alliance avec le Modem de François Bayrou en direction duquel François Hollande vient d'esquisser publiquement une démarche bien significative du désarroi qu'inspirent aussi bien la mégère Aubry que la délirante Ségolène.
Crise des bureaucraties syndicales et crise des directions politiques de gauche peuvent sans doute permettre de rêver aux minorités extrêmes. Je pense qu'elles aspirent surtout à se développer par surenchère au détriment des états-majors institutionnels modérés.
On y verra plus clair le 1er mai où les centrales prétendent défiler dans l'unité.
Apostilles
- numéro 688 daté du 24 avril, reçu par la poste aujourd'hui
- cf Le Figaro du 2 avril
- Texte du NPA en date du 22 avril.
JG Malliarakis
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Réponse; la crise, le PdG, le NPA, les Gauches, les liberticides!
A la suite de la grande crise financière, nous avons tous raison de nous indigner, mais la gauche a beau jeu de virer à gauche toute, en surfant sur la vague de l'effondrement du libéralisme économique débridé, ce qui a ruiné des millions de retraités et va faire 20/40 millions de chômeurs à travers le monde, sans parler des scandales bancaires, des pertes boursières colossales de l'argent des contribuables, des escroqueries et faillites à répétition. Pour un militant d'extrême gauche ou du PS, le libéralisme c'est la valse des milliards sur le dos des travailleurs, et çà, c'est une image qui fait des ravages dans le pays et pour très longtemps.
La fin du monde capitaliste-libéral a été évoquée dans de nombreuses publications et études, avec pour scénario historique la chute des empires. En réalité, malgré les beaux discours, le système ne mourra pas. En 2009, de petites réformes seront mises en place, les règles seront mieux respectées et après une purge salvatrice, le marché en sortira régénéré. Pour de nouveaux progrès ou un retour toujours possible à ses vieux démons ?
Il est très difficile de répondre aux militants d'extrême gauche voire du nouveau parti socialiste (tendance suicidaire Benoît Hamont). Malgré quatre générations d'échecs politiques, économiques, avec en plus 100 millions de victimes du monde communiste, nos néo-marxistes pratiquent avec talent le "négationnisme" le plus radical.
Issus de la sphère publique à 80/90 %, nos grévistes ne risquent pas grand-chose ! De fait, ils rêvent de détruire le système qui les nourrit, affaiblissant en plus notre économie en grand péril, diabolisant les entrepreneurs et faisant fuir les capitaux. Ceux pour qui les effets de la crise économique seront dramatiques, c'est d'abord les futurs chômeurs, victimes de la faiblesse de nos entreprises qui, accablées de charges, ne sont plus compétitives.
Avec la grande crise financière et sociale, c'est une perte de pouvoir d'achat de 2/3 % qui va nous toucher ! Or, depuis 1945, notre système capitaliste-libéral a produit les trente glorieuses. Puis, aux premières difficultés, la création d'une politique sociale qui a été à l'origine d'un assistanat général à crédit, (rustines et compassion). Ce traitement social a retardé les réformes des structures françaises, ce qui explique nos difficultés, le blocage du pays.
Depuis la fin de la 2e guerre mondiale, les économies des pays du monde libre ont connu une évolution spectaculaire ! L'ignoble système "capitalo-libéral", malgré les crises, a créé une amélioration gigantesque des PIB, un pouvoir d'achat moyen en hausse constante de 2/3 % par an, la réalisation d'infrastructures remarquables dans les transports, l'énergie, le logement, la santé, le social, etc. Le modèle que nous proposent nos "Gauchistes" Français a, dans la même période, produit : misère, pénurie et pour finir crimes et la perte totale des libertés individuelles, laissant les pays qui ont tenté l'expérience "socialiste" exsangues, privés des bienfaits de la modernité et de la croissance.
Que nous proposent ils ? Pour un programme de remplacement, ils nous répètent à l'envie, " Un autre monde est possible ! Il faut le créer !" car pour le moment, (citation Olivier Besancenot) aucun pays n'a trouvé la recette miracle du néo-marxiste triomphant, etc…..
Avec ce programme des gauches, la mort de notre système économique actuel n'est pas pour demain ! Le G 20 va accoucher de mini réformes, la refondation radicale du capitaliste n'est pas à prévoir. Car le capitaliste n'est ni moral ni immoral il est amoral. Ce système de créations de richesses, seul le marché peut le réguler ! Ce qu'il a fait avec la baisse de 50 % des marchés actions, sanctionnant les folles dérives des secteurs financiers, vidés très brutalement de leurs bulles : monétaires, financières, immobilières.
Rédigé par : gele | jeudi 23 avr 2009 à 18:54
Hé, ho, cher Gele, Mamouth écrase les petits... non? Cela fait depuis les dernières élections que c'est une m.....totale! Et tout le monde s'agite, et jette de l'huile sur le feu. Un peu simpliste la dichotomie entre socialo et capitalo... le "capitalisme" fait combien de morts pour son compte? Faut pas compter quand ça vous arrange. Les 30 glorioles, c'est grâce au plan Marchmal. Après, le déclin. Y'en a un peu marre des gens qui se servent grassement, et puis qui filent loin d'ici, non? Si les charges sont si énormes, c'est l'état qui racle, c'est pas les patrons, etc... la lune, et pas le doigt qui la désigne. La caste des bwanas mange gras tous les jours. Vous avez vu Larcher? La médiocrité de leurs discours fait pleurer. Mais les enfants des français sont endettés jusqu'au cou! Alors?
Rédigé par : minvielle | vendredi 24 avr 2009 à 10:17
Vous avez absolument raison sur tous les points évoqués. Dusse-je en souffrir personnellement, j'ai hâte qu'on paie l'addition de 35 années de sottise politique et économique qui ont déconsidéré la France et l'ont privée de toute marge de manoeuve. AG
Rédigé par : Antoine Givaudan | vendredi 24 avr 2009 à 20:01