Au moment où s'ouvre le sommet du G20, qui se tient à Londres ce 2 avril, non sans quelques remous, on nous dit que le gouvernement de Paris voudrait faire monter la pression.
De leur côté, les experts de l'OCDE en appellent au civisme mondial.
Ils l'ont fait solennellement le 31 mars, évitant soigneusement l'effet habituellement modérateur des nouvelles du 1er avril.
Grâce aux mesures préconisées par le président Obama, et du fait de son élection salutaire, ils pensent que l'effondrement économique de la Planète, évalué à – 4,3 % de décroissance dans les pays industrialisés pour 2009, stabilisée à — 0,1% pour 2010, peut et doit être enrayé.
À noter que les mêmes sachants du keynésianisme diffusaient en novembre dernier, le pronostic non moins irréfutable, testé par des grandes marques d'un recul de 0,4 % pour 2009 et d'une hausse de 1,5 % en 2010.
Sur un point cependant on doit s'accorder quand il est écrit que l'économie mondiale, en proie à sa récession la plus profonde et la plus synchronisée depuis des décennies voit, ou plutôt risque de voir "la crise financière aggravée par l'effondrement des échanges".
Or, la catastrophe ne s'abat pas de manière égale sur tous les pays riches.
Et les Français pourraient légitimement se plaindre, plus que les autres, malgré diront certains, — en raison penserais-je plutôt quant à moi, — de l'État "providence" que le tiers-monde nous envie.
L'économiste en chef de l'OCDE, Klaus Schmidt-Hebbel prévoit que le chômage "doublera quasiment par rapport à son niveau de 2007 dans les pays du G7". Mais, globalement favorable aux plans de relances que souhaitent Washington et Londres, il pense à ce sujet que "certains pays, comme l'Allemagne, le Canada ou l'Australie, ont encore des marges de manœuvre sur le plan budgétaire." En revanche "la France en a très peu et ne pourra pas développer un nouveau plan de relance".
Plus encore que la dette, c'est le déficit des administrations publiques (État, Sécurité sociale et collectivités locales) de la France qui explose. Il a atteint, aux dernières estimations 3,4 % du PIB en 2008 contre 2,7 % en 2007, L'endettement s'élevait à 68 % du PIB, contre 67,3 % annoncé. En 2008, ce déficit public s'est donc dégradé par rapport aux prévisions de 14,6 milliards d'euros). La progression des dépenses publiques, elle, ne connaît pas la crise, à un rythme annuel de + 3,7 %.
Or, contrairement ce qu'affirment les pseudo-économistes socialisants, elle ne peut que l'aggraver, puisque l'existence de l'euro contraint l'État de la financer par l'emprunt. L'Insee est amené à reconnaître désormais qu'à cause du plan dit de relance, le déficit et la dette, d'après des prévisions qui me semblent encore optimistes, vont encore s'envoler cette année pour atteindre respectivement 5,6 % et 73,9 % du PIB.
À quoi tient donc globalement la singulière faiblesse financière de notre pays ?
Ma conviction personnelle en attribue la cause non pas au seul déficit : celui-ci doit être considéré comme une conséquence. La question centrale demeure la dépense publique en elle-même. Celle-ci inclut nos systèmes de subventions plus ou moins déguisées et surtout notre démentielle et monopoliste sécurité sociale. C'est cela qui plombe l'économie de notre pays, qui pollue effroyablement notre société, érigeant l'assistanat en règle, et qui ruine nos entreprises. Le temps de crise pourrait inviter chacun d'entre nous à remettre le système en cause. On éprouve au contraire le sentiment d'une volonté de nos politiques de ne surtout pas poser cette question qui fâche. Pour une fois diront certains qu'ils manifestent une ligne de conduite un peu ferme, on nous invitera de ce fait à les applaudir en cadence.
On gesticulait de la sorte dans les congrès du parti communiste de l'union soviétique.
Certains historiens pensent cependant que les bureaucrates du Politburo ont franchement compris que cela ne pouvait durer. Et ils en auraient pris conscience, dit-on, au début des années 1980, quand l'économie de leur immense pays, additionnant leurs innombrables républiques, croulant sous les ressources en hydrocarbures et métaux non-ferreux s'est trouvé dépassée officiellement, statistiquement, par l'Empire du Soleil levant, ce petit archipel japonais qui ne dispose d'aucune matière première.
Alors, assure-t-on, le chef du plus terrible service de renseignement du monde, le maître tout puissant du KGB Andropov ne put que conclure à la nécessité de faire changer le système, ou au moins de faire semblant, pour sauver le pays et sauvegarder, surtout, d'une manière ou d'une autre, les privilèges de la nomenklatura.
Notre nomenclature à nous, notre énarchie, que l'on retrouve complaisante, installée dans tous les conseils d'administration de ces très grosses entreprises dont elle accapare les richesses, témoignera-t-elle d'autant de lucidité?
On aimerait pouvoir répondre positivement à cette lancinante question.
JG Malliarakis
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Tout cela me paraît encore bien biologique...
Le gros champignon saprophyte s'accroche à sa survie, laissant les petites moisissures s'éteindre... et pourtant le printemps est si doux...
Rédigé par : minvielle | jeudi 02 avr 2009 à 13:31