Celles-ci, permettant aux exilés de venir plus souvent et d'envoyer plus d'argent à leur famille vont simplement renflouer les caisses vides de La Havane.
Elles ne résoudront aucun problème de fond et elles ont même offert l'occasion au dealer maximo de plastronner, d'exiger, de refuser ce qu'il appelle une aumône. Il se situe dans la vieille tradition du Mendiant ingrat. Dans ce rôle, Fidel a toujours excellé depuis un demi-siècle. Imperturbablement, il a joué ce numéro auprès de ses bienfaiteurs successifs. Son délire mondial subventionnaire a par exemple coûté fort cher, pour peu de résultats, aux finances de la défunte Union soviétique.
Cette surprenante passe d'armes à propos de l'embargo sur Cuba a donc permis au vieux dictateur impuni de marquer des points. Le persécuteur fait figure de martyr. Et la clique de ses successeurs peut se croire en mesure de poser ses propres conditions. Voila comment on prépare la transition.
Washington eût sans doute gagné à reconnaître purement et simplement que le concept même de blocus profite aux bureaucraties en place. Il se révèle toujours improductif à la libération des peuples. Il favorise à la fois politiquement leurs oppresseurs et, sur le terrain de l'économie, leurs exploiteurs. Si on ne le sait pas, l'expérience des 50 dernières années, aurait pu projeter quelques lumières sur ceux qui se prévalent d'empirisme.
Rappelons que Staline, lui, savait très bien ce qu'il faisait : il interdisait aux pays d'Europe de l'est occupés par l'Armée rouge, ce qu'on acceptait étrangement à l'ouest d'appeler les "démocraties populaires", d'accepter l'aide Marshall.
Un véritable virage sur la question des échanges matériels permettrait au contraire de mettre plus radicalement en accusation les crimes et les échecs du communisme version La Havane.
Or, l'urgence d'une réaffirmation occidentale sur ce terrain nous paraît s'être singulièrement précisée. Sous la présidence de GW Bush les dirigeants américains ont négligé la menace du tropical socialisme au sud du Rio Grande. Nous l'avons souligné dès 2002. Et cet enjeu concerne particulièrement l'Europe où l'on voit toujours autant de gens, des jeunes, pris ingénument au piège du mythe entièrement mensonger de Guevara.
Souvenons-nous aussi, à ce sujet, de l'étonnant retournement de l'opinion bien pensante autour de l'enlèvement, de la captivité puis de la libération d'Ingrid Betancourt. Quand la propagande, et les grandes affiches en sa faveur, alimentaient, en fait, le syndrome de Stockholm que manipulaient ses ravisseurs, elle nous était présentée comme une sainte. Maintenant qu'elle ne constitue plus ni un atout entre les mains des FARC, ni une arme pour combattre le gouvernement démocratique de la Colombie, et paralyser l'action de son armée, la voilà désormais dépeinte comme une mégère.
Ne croyons pas qu'une telle désinformation fonctionne de façon accidentelle.
Le gauchisme international s'emploie à tisser, coûte que coûte à Londres, à Paris, à Berlin ou à Rome, une toile de réseaux de soutien, de foyers d'accueil logistique et d'instruments de propagande en faveur de la "révolution bolivarienne" de Chavez, successeur officiellement désigné de Fidel Castro à l'échelle continentale.
Parallèlement il s'agit aussi, désormais, pour l'extrême gauche de légitimer des programmes purement nihilistes.
L'affaire Cantat a mis en lumière cette nouvelle tendance strictement destructrice, explicitement affirmée dans le livre, non dénué d'intelligence mortifère, "l'Insurrection qui vient". Si à gauche en ce moment, et dans les médiats, on se solidarise pour dénigrer l'enquête policière et judiciaire tendant à établir un lien entre de tels écrits et les actes de sabotages ferroviaires, n'y voyons pas seulement la défense d'un présumé innocent mais d'abord celle d'un frère idéologique disant tout haut ce que ses camarades "invisibles" pensent tout bas.
Or, ces gens savent de moins en moins se dire ouvertement marxistes, trotskistes ou communistes, mais seulement "anticapitalistes" : il leur faut des références, des héros de substitution, plus présentables que les gens du Hamas ou du Hezbollah. Les guérilleros barbudos sud-américains font plus bien autrement rêver les jeunes filles que leurs homologues djihadistes, et autres talibans. On les suppose toujours de gentils Robin des Bois, bénévolement occupés à détrousser les méchants riches pour aider les pauvres.
À cette préoccupation de guerre psychologique, les gens du Département d'État ne consacrent sans doute pas beaucoup de leur temps précieux.
Ils croient mettre en place un projet "global", une relance mondialisée, faisant peu de place aux questions pratiques et locales.
On l'a vu dans les déclarations pour le moins insolites de Prague et d'Istanbul, tenant sans doute pour un point de détail l'avis de l'Europe elle-même à propos de l'entrée, chez elle, de la Turquie.
On doit donc redouter que l'opinion se répande, selon laquelle l'excellent M. Obama, bombardé président mondial par la grâce des médiats, multiplie les gaffes et va nous faire regretter la présidence étroitement nord-américaine de GW Bush.
JG Malliarakis
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La fausse jeunesse de Besancenot On le présente comme le porte-parole d'une nouvelle extrême gauche. D'autres veulent y voir le meilleur allié du gouvernement.
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Bonjour. Ha! las! Dénigrer tous ces amis du peuple et de la justice! Ces libérateurs! J'ai compris hier que l'humain est terrible! Le guide spirituel de ces gars là, c'est le flingue. Mais Obama use peut être de double langage, sachant l'esprit révolutionnaire soluble dans le dollar. Il connait la chanson... et sait faire belle figure. Et que dire des cadeaux coûteux de notre système à l'idéologie ultra-gauche, des enveloppes aux syndicats? Maladroite dans sa défense, et mal à gauche dans sa flagorniaiserie électoraliste, notre gouvernement baisse la garde face aux distributeurs de tartes à la crème amères! Plions, plions. Prions aussi pour que ces destructeurs bornés finissent dans le sable de l'arène où ils veulent précipiter tout progrès. Le barbu est foutu. Et moi, ça m'arrange....
Un fidèle.
Rédigé par : minvielle | mercredi 15 avr 2009 à 11:32