Voici pour l'édification de nos lecteurs un échange de correspondance que M. Jacques Peter a adressé et reçu de M. Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP, au sujet de son initiative sur la dépense publique. Pour éviter tout malentendu, toute fausse joie, je reproduis d'emblée son commentaire : "pas très encourageant"...
Cher Monsieur,
Vous avez eu l’excellente initiative de lancer une vaste action sur la dépense publique. Retrouver la maîtrise de la dépense publique est en effet un enjeu fondamental si nous voulons sauver notre pays du déclin et du désordre.
Ceux qui travaillent, innovent et investissent attendent avec impatience cette rupture qui tarde tant à venir. Ils ne supportent plus le laxisme et la fuite en avant. Les entreprises, soumises à la pression de la concurrence, recherchent en permanence la diminution de leurs dépenses. Seul l’Etat vit sur une autre planète et croit pouvoir dépenser sans compter, espérant sans doute vaguement qu’un écroulement du système monétaire international remette les compteurs à zéro.
Je me suis donc jeté sur votre site pour faire des propositions. Les sujets ne manquent pas et je ne suis sans doute pas le seul à me réjouir de pouvoir enfin intervenir avec l’espoir d’être lu. Mais ma déception est grande de voir que le site n’affiche pas toutes les propositions. Il se borne à citer les 5 idées les plus récentes (la liste est figée ! et les 4 idées les mieux notées (liste tout aussi immuable, notées par qui ?).
Je me permets donc d’attirer votre attention sur cette apparente défaillance du site. Il faudrait que la liste complète des propositions (après modération bien entendu) soit publiée. J’ose espérer que le site est engorgé et donc victime de son succès et non volontairement verrouillé pour ne pas avoir à entendre tous les efforts qu’il faut faire.
Respectueusement.
Jacques Peter
Et voici la réponse datée du 30 mars 2009 à 14 h 51 de Jean-François Copé :
Monsieur,
Vous avez bien voulu me faire part de vos observations sur les états généraux de la dépense publique.
Je tenais à vous informer que j’avais pris connaissance de votre courriel et de vos remarques avec toute l’attention qu’ils méritent.
Je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Jean-François Copé
Lamentable pensera-t-on. Mais, en toute honnêteté, n'importe quel confrère de M. Copé eût adressé la même réponse impersonnelle sur ce sujet. Au moins celui-là a-t-il fait semblant de se préoccuper de remettre en cause la dépense publique. Et cela prouve que la question intéresse tant soit peu ses électeurs.
N'ayant jamais nourri d'illusions moi-même quant aux interlocuteurs politiques, je n'exprimerai donc aucun étonnement factice aujourd'hui. Jacques Peter d'ailleurs réagit dans le même sens trouvant simplement la réponse de Copé "peu encourageante", ce qui prouve autant sa propre politesse, et son sens de la litote que sa lucidité.
Tout ceci ne fait qu'illustrer une fois plus le caractère factice du dialogue au sein des forces institutionnelles de droite. Rien n'a changé à ce jour. Tout vrai débat incommode cet établissement conservateur aussi rouillé que verrouillé. Se reposant sur l'activité vibrionnaire de son chef providentiel, il juge nécessaire et suffisant qu'il procède à ses "réformes".
N'ergotons pas quant à la pertinence de leurs dispositions. Certaines, mais pas toutes, paraissent heureuses et de bon sens.
Mais de toute manière, il y manque la principale : la diminution programmée du périmètre budgétaire que la crise rend encore plus indispensable et qui devrait pouvoir s'accomplir à un rythme annuel de 2 points de PIB, ceci se situant bien sûr au rebours de ce que proclame la vulgate keynésienne indémontrée.
Ne cherchons pas trop loin cependant, et n'ennoblissons pas de considérations théoriques, les vraies raisons de l'attachement de la classe politique à tous les gaspillages de la dépense publique. C'est là que réside en effet l'essentiel de son pouvoir. Les supprimer reviendrait, de la part de ses représentants, à scier la branche sur laquelle ils sont assis. L'autisme arrogant dont les hommes de pouvoir font preuve ne reflète pas leur bêtise, mais leur instinct corporatif de survie, droite et gauche confondues.
Le reste, je le crains, ne leur paraît que vaine littérature.
JG Malliarakis
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Ne comptons pas sur la crise pour déverrouiller le système et le faire aller vers moins de dépenses publiques. Au contraire, celle-ci renforce les partisans du "plus d'Etat" qui ont réussi à retourner le discours public à leur avantage en lui faisant dire "plus de dépenses publiques". Nous ne sommes malheureusement pas sortis de l'auberge. Nous y prenons, au contraire, pension à long terme.
Rédigé par : Pierre Allemand | mardi 31 mar 2009 à 10:16
Messieurs les Politiques
En même temps que de prêcher la moralisation des salaires parachutes dorés et j'en passe, ce qui va de soi, vous devriez montrer l'exemple d'en haut : par exemple diminuer le nombre de ministres et secrétaires d'État, le nombre de députés, supprimer les sénateurs et autres dépenses. Pourquoi ne pas proposer une diminution de vos émoluments et garanties de revenus après votre non réélection, diminuer de 30% les dépenses de l'État en général en faisant comme tout chef d'entreprise responsable qui doit s'adapter en permanence en fonction de telle ou telle crise ou difficultés.
Bien à vous.
Un électeur de droite éffaré
Rédigé par : d jacqueline | mardi 31 mar 2009 à 17:17