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Immobilisé quelques jours par une petite maladie sans aucune gravité, bien qu'extrêmement fatigante, j'ai certainement manqué quelques épisodes du feuilleton international. Toutefois j'avais cru comprendre qu'un événement important était survenu le 2 janvier en Orient avec la prise par les forces régulières de Ceylan de Kilinochchi, capitale des insurgés tamouls qui ensanglantent ce pays depuis 1972. Ce conflit a fait jusqu'ici 70 000 morts et les Tigres tamouls ont encore perdu 1 500 hommes dans la dernière phase des opérations. Ceci consacre une offensive lancée en mars 2007 sous la direction du chef de l'armée de terre, le général Sarath Fonseka.
Je me permets d'évoquer ces événements eu égard aux centaines de milliers de Srilankais, chassés par cette guerre civile, qui vivent en Europe, plus ou moins légalement, et qui, à Paris, font la plonge dans nos restaurants.
J'éprouve en revanche de plus en plus de difficultés à comprendre ce que vise l'Europe et les moyens qu'elle met en œuvre dans les affaires du Proche Orient.
Un Européen nommé Bismarck le disait autrefois : "la diplomatie sans les armes c'est la musique sans les instruments". Aujourd'hui, on utilise d'autres moyens. Ainsi l'Union européenne intervient-elle dans cette région par le financement de l'Autorité palestinienne. À ce titre elle a fait pression, plus ou moins discrètement, pour que celle-ci renonce, à la mort de Yasser Arafat, en tout ou partie aux méthodes apprises à l'école soviétique, et pour qu'elle devienne progressivement un interlocuteur agréé de l'occident.
En revanche j'avais cru comprendre que jusqu'ici le mouvement explicitement djihadiste du Hamas qui contrôle de facto le territoire de Gaza n'entrait pas dans les mêmes conceptions et se trouvait, de ce fait, hors du champ, sinon des subsides de la très pacifique diplomatie bruxelloise. Cette dernière rejoint en grande partie les positions ordinaires de la plus importante des capitales arabes, c'est-à-dire Le Caire. La présidence égyptienne a sans doute qualifié l'offensive militaire terrestre israélienne du 3 janvier "d'agression effroyable". Mais au même moment M. Ahmad Aboul Gheit ministre des Affaires étrangères constatait que "malheureusement, les gens du Hamas ont donné à Israël sur un plateau en or l'occasion de frapper Gaza".
Or, hier 4 janvier, une troïka européenne est arrivée en Egypte. Elle comprend comme c'est désormais l'usage le ministre tchèque des Affaires étrangères, M. Karel Schwarzenberg, au nom de la présidence de l'Union ainsi que MM. Carl Bildt et Bernard Kouchner, soit respectivement le représentant suédois qui lui succédera et le sortant français. En l'absence d'un renforcement constitutionnel des institutions, cette délégation représente l'Europe. Aucune autre autorité ne peut parler au nom de ce bloc de 450 millions d'Européens dont, rappelons-le quand même le bon vouloir financier conditionne la survie de populations cruellement abandonnées qui n'attendent pas grand-chose de leurs prétendus frères arabes assis sur la rente du pétrole.
Or ce 5 janvier on apprend aussi qu'au plan de paix égyptien "en quatre points" le chef de l'Etat français se propose de répondre individuellement en "révélant ses propositions personnelles au président Hosni Moubarak".
Le plan égyptien en quatre points prévoit, nous dit-on, un cessez-le-feu immédiat, un retour à la trêve, l'ouverture des points de passage et un mécanisme international ou arabe pour s'assurer de l'application du nouvel accord.
Rien de tout cela ne semble, certes, ni de nature à résoudre les problèmes sur le fond, ni répondre aux racines du conflit. Mais j'avoue ne pas m'attendre non plus à ce que la démarche diplomatique élyséenne singulière, dans le silence provisoire de l'intérim présidentiel américain, apporte grand-chose de beaucoup plus décisif.
À plus long terme je trouve encore plus mystérieux les mobiles de ces actions virtuelles de la diplomatie hexagonale. Depuis 1776, il est vrai, et l'ouverture de ce qu'on appelait la question d'orient, l'action de la France, tout en s'affaiblissant au fil du temps, ne s'est jamais interrompue – mais personne n'en a jamais dévoilé les véritables objectifs.
Plus concrètement encore je constate que l'on demeure encore à Paris dans l'illusion de prestations cosmétiques, d'aller et venues ressemblant beaucoup à des gesticulations sans lendemain, dès lors que l'on ne dispose d'aucun moyen d'intervention.
Si l'on souhaite vraiment que l'Europe joue un rôle pacificateur en Méditerranée et dans le Proche Orient la véritable priorité consiste à renforcer ses institutions et certainement pas à les contredire en prétendant faire cavalier seul.
JG Malliarakis
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Vient de paraître
LA FIN DE L'EMPIRE D'OCCIDENT
Le Ve siècle, si oublié, si lointain, et cependant si proche du nôtre,
à tant d'égards, représente une période essentielle dans l'histoire de
l'Europe. L'effondrement de la partie occidentale de l'empire romain ne
s'y résume nullement en une simple “conquête barbare". De nombreux
facteurs entrent en ligne de compte et notamment la décomposition de la
société. Le parti pris des hommes des Lumières, relayé par celui des
historiens marxistes, a construit un certain nombre de mythes. Grand
spécialiste de la Gaule et de l'Antiquité tardive, Amédée Thierry
répond, non par l'Histoire idéologique, mais par des faits, sur la base
de sources solides, dans une langue claire.
Fascinante se révèle la survie de cet empire qui n'en finit pas de
mourir : "Les rouages administratifs continuèrent à fonctionner. Les
lois restèrent debout ; les coutumes séculaires ne furent point brisées
; enfin le vieil attirail des césars environna le mi-patrice sous les
lambris du palais de Ravenne. Odoacre eut un préfet du prétoire, un
maître des milices, un questeur pour préparer ses lois ou les rapporter
au sénat, etc." ••• 370 pages 25 euros ••• Pour commander ce livre •
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LE PÉRIL SOCIALISTE
par Vilfredo PARETO
préface de Georges Lane.
Vilfredo Pareto ne fut pas seulement le père de la sociologie moderne.
Ingénieur brillant, puis directeur des chemins de fers italiens, ses
écrits remarqués lui vaudront d'enseigner l'économie à Florence, puis
de succéder à Walras dans sa prestigieuse chaire de l'université de
Lausanne.
Dans ces écrits, il souligne, après la période romantique de
l'unification de l'Italie, combien les réseaux de pouvoirs
interviennent de plus en plus dans la banque, dans la "protection"
démagogique de l'industrie nationale, ayant pour effet de la détruire,
et de provoquer le marasme du pays. Et le socialisme d'État alimente le
“péril socialiste”. Sa formation technique et scientifique permet à
l’auteur de donner des preuves tangibles des faits qu'il analyse ainsi.
Or, les lois qu'ils dégage, et de son observation, et de sa
connaissance de la théorie économique, s'appliquent singulièrement à
l'Europe contemporaine et aux fausses solutions que les politiques
imaginent d'apporter aujourd'hui à la crise. ••• 426 pages 29 euros •••
Pour commander ce livre • par correspondance : ••• vous pouvez imprimer notre catalogue en pdf et un bon de commande
Bonjour à tous (?) Je pense pour ma part que les effets de voix du camarade Président sont de pur électoralisme. Des voix, ça compte... et ça se compte. Ce qui nous renvoie au cynisme de la démarche, ces morts là ne comptent pas. Hé oui..... mais qu'en dîtes vous chers blogueurs?
Rédigé par : pierre mInvielle | mardi 13 jan 2009 à 14:02
Ajoutez à cela un sentiment de toute puissance.... bien illusoire sans doute. Non, Sarko ne sera pas le Che de là bas loin d'ici.
Rédigé par : pierre mInvielle | mardi 13 jan 2009 à 14:37