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En prenant connaissance des déclarations du ministre allemand des Finances M. Peer Steinbrück rapportées par la Süddeutsche Zeitung de ce 28 novembre, on se prend à espérer que l'Europe devienne raisonnable.
Inutile de paraphraser son discours. Il l'a déjà prononcé au Bundestag à Berlin le 25 novembre. J'espère que les puristes de la francophonie me comprendront quand bien même je le résume en une langue étrangère. Dans la langue de Gœthe, de Schiller et de quelques autres, cela se prononce de manière un peu abrupte : "Nein" car "il n'y aura pas de vaste [groß] plan de sauvetage".
J'ignore bien naturellement combien de temps nos cousins germains pourront tenir, résistant à la pression qui sera exercée par les bons esprits, et qui n'hésitera pas à chercher à les culpabiliser et à les intimider, afin de les faire payer, comme au bon vieux temps du traité de Versailles mais en y mettant les formes. Avec ce grand, cet excellent peuple, les bons sentiments marchent "mit Gemütlichkeit".
Il n'empêche. Pour une fois, trop rare, que le nationalisme conclut comme il devrait toujours et partout le faire, logiquement, c'est-à-dire en réclamant une économie de liberté pour le pays, un allégement du tribut fiscal pour le peuple et une moindre interventions des bureaucraties étatiques pour la société, quel plaisir de lui donner ici la parole :
"Conformément aux directives de l'Union européenne, l'Allemagne a accompli de lourds efforts pour assainir son budget", a rappelé M. Steinbrück devant le groupe parlementaire du SPD. "Et parce que nous avons enregistré un certain succès, nous devrions maintenant jouer le rôle de payeurs en chef".
Quel dommage que l'on ne tienne pas en France des propos analogues et un discours aussi ferme. N'oublions pas qu'après l'Allemagne, le payeur en second, tire ses générosités du contribuable français. Mais à Paris on ne laisse place qu'au jus de crâne de l'ancien doctrinaire attitré du socialo-chiraquisme, M. Guaino. Il me pardonnera si j'écorche son patronyme : je le fais très involontairement puisque l'on ne l'entend jamais citer le nom de son rédacteur et inspirateur unique par celui qui bat aujourd'hui les estrades en lisant les mêmes textes, 20 ans après Chirac (1).
Ah on peut comprendre la préoccupation politique sous-jacente, celle de l'ouverture à gauche, celle du pardon public à M. Tapie et aux restes de la gauche caviar, celle de l'occupation du terrain socialiste laissé en jachères par la Ségolitude déprimée.
Personne ne nous force à l'approuver. Mais nous savons que le rôle de composition adopté par le champion du plébiscite s'inscrit dans une tradition qui n'a rien à voir avec un nationalisme bien compris, puisque nous nous trouvons en présence du dernier rejeton du bonapartisme. Comme tous ses prédécesseurs, il peut pencher selon l'humeur du moment un jour vers le code civil, un jour vers le traité de commerce franco-britannique, un jour vers l'appel à M. Pinay comme ministre des Finances et aux conseils de Jacques Rueff et plus tard, dans une deuxième phase vers les délires successifs allant du blocus continental au plan présenté pour la "grande affaire de la France". Nous suivons actuellement cette deuxième phase bonapartiste, celle de la consommation de bénéfices que, cette fois-ci, nous n'avons même pas engrangés.
"Mon pays me fait mal, quand sera-t-il guéri". Cette lancinante question ceux, dans ma génération qui vivaient ardemment le souci du salut de la patrie et de sa lutte pour la liberté, contre le communisme, n'auront donc jamais cessé de la poser.
Car le premier péril demeure véritablement la marche vers le socialisme et ses servitudes, malgré les apparences, celles des bonnes joues roses de Martine Aubry, plus rassurantes que les moustaches de Staline. Car le vrai "péril socialiste" (2), Vilfredo Pareto l'a montré, découlera toujours beaucoup plus du socialisme intrinsèque des interventions des hommes de l'État que de l'utopie des militants.
JG Malliarakis
Notes
- En 1988 M. Jean-Marie Meyssier, de si heureuse mémoire, l'avait recruté pour écrire les discours du chef du RPR.
- Le livre "Péril socialiste" de Vilfredo Pareto vient de paraître. Normal que j'en parle un peu ! J'y ai beaucoup travaillé et je le trouve passionnant dans la crise actuelle
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident
Vient de paraître
LA FIN DE L'EMPIRE D'OCCIDENT
Le Ve siècle, si oublié, si lointain, et cependant si proche du nôtre,
à tant d'égards, représente une période essentielle dans l'histoire de
l'Europe. L'effondrement de la partie occidentale de l'empire romain ne
s'y résume nullement en une simple “conquête barbare". De nombreux
facteurs entrent en ligne de compte et notamment la décomposition de la
société. Le parti pris des hommes des Lumières, relayé par celui des
historiens marxistes, a construit un certain nombre de mythes. Grand
spécialiste de la Gaule et de l'Antiquité tardive, Amédée Thierry
répond, non par l'Histoire idéologique, mais par des faits, sur la base
de sources solides, dans une langue claire.
Fascinante se révèle la survie de cet empire qui n'en finit pas de
mourir : "Les rouages administratifs continuèrent à fonctionner. Les
lois restèrent debout ; les coutumes séculaires ne furent point brisées
; enfin le vieil attirail des césars environna le mi-patrice sous les
lambris du palais de Ravenne. Odoacre eut un préfet du prétoire, un
maître des milices, un questeur pour préparer ses lois ou les rapporter
au sénat, etc." ••• 370 pages 25 euros ••• Pour commander ce livre •
par correspondance : ••• vous pouvez telécharger et imprimer notre catalogue en pdf et un bon de commande
LE PÉRIL SOCIALISTE
par Vilfredo PARETO
préface de Georges Lane.
Vilfredo Pareto ne fut pas seulement le père de la sociologie moderne.
Ingénieur brillant, puis directeur des chemins de fers italiens, ses
écrits remarqués lui vaudront d'enseigner l'économie à Florence, puis
de succéder à Walras dans sa prestigieuse chaire de l'université de
Lausanne.
Dans ces écrits, il souligne, après la période romantique de
l'unification de l'Italie, combien les réseaux de pouvoirs
interviennent de plus en plus dans la banque, dans la "protection"
démagogique de l'industrie nationale, ayant pour effet de la détruire,
et de provoquer le marasme du pays. Et le socialisme d'État alimente le
“péril socialiste”. Sa formation technique et scientifique permet à
l’auteur de donner des preuves tangibles des faits qu'il analyse ainsi.
Or, les lois qu'ils dégage, et de son observation, et de sa
connaissance de la théorie économique, s'appliquent singulièrement à
l'Europe contemporaine et aux fausses solutions que les politiques
imaginent d'apporter aujourd'hui à la crise. ••• 426 pages 29 euros •••
Pour commander ce livre • par correspondance : ••• vous pouvez imprimer notre catalogue en pdf et un bon de commande
oui : Merkel et Steinbrück (les allemands en général) ont une approche de la gestion de la crise beaucoup plus responsable, et moins démagogique. Nous ferions bien d'en prendre de la graine. Mais les français veulent voir leurs responsables s'agiter, ce qui peut s'apparenter à une forme d'exigence et de retour sur investissement...on leur donne tellement de pognon qu'on ne supporterait pas de les voir inactifs...!
à bientôt !
Rédigé par : LOmiG | lundi 01 déc 2008 à 09:05
Bonne analyse : la France n' a pas encore touché le fond !
Rédigé par : RACLIN | mardi 02 déc 2008 à 12:08
Eeffectivementla France n'a pas encore "touché le fond" puisqu'il se trouve encore des financiers pour prêter à ce qui s'appelle ici l'"Etat", sorte d'aglomérat de fonctionnaires dits hauts, mais qui à nos yeux de libéraux fous de liberté, de responsabilité, et de propriété privée (comme certains ermites ont été et sont peut être encore - souhaitons le nous - des fous de Dieu), cet Etat n'est plus rien d'autre qu'un système technocratique qui ne peut que faire "toucher le fond", hélas, hélas, hélas, individuellement, aux familles françaises qui n'auront eu ni les moyens ni le temps, (ou l'intelligence d'aller jusqu'au bout de leurs prévisions), pour mettre le fruit de leur travail et de celui de leurs pères hors de portée de ces ignorants qui croient gouverner et qui ne savent qu'endetter.
J'entend sur une radio périphérique que l'Etat va mettre le paquet pour relancer l'économie :
100.0000 logements ... sociaux supplémentaires (il faut oser après la faillite de Dexia) pour combien d'immigrés nouveaux : 1.000.000 ? et des fonds pour inventer l'auto de demain ...
Mais M. le président, si la " sécu ", les charges, et les carcans administratifs n'avaient pas faire fuir hors de France Renault, Peugeot, Citroên, et tous leurs sous traitants, commme Valéo par exemple, en Tunisie, en Turquie, en Pologne, en Slovaquie et jusqu'en Thaïlande, nous les aurions vu naitre ici en France ces auto de demain ! N'avons nous pas créer les premières et les plus belles auto au monde : Bugatti, par exemple.
Et même les vélosolex si écologiques, ( maintenant fabriqués en Europe de l'Est)
Et soi dit en passant quelles autos pour quelles villes d'où elles sont chassées chaque jour, et pour quelles routes où elles sont flashées à sassiété, et où tout chauffeur routier honorable finit par perdre son permis " à point" ?
Pauvres naufrageurs de sociétés, imbéciles qui croient qu'on crée de la richesse avec des dettes ; non, il faut des hommes, et pour que des hommes travaillent et produisent des richesses en France, il suffisait de ne pas assassiner les entreprises privées, petites, moyennes ou grandes. Les grandes ont pour la plupart réussi à s'échapper. Beaucoup de PME aussi, Essilor par exemple est à Singapour depuis des lustres.
La " sécu ", ce SERIAL KILLER qui tue les emplois en France en toute impunité (chaque jour n'entendez vous pas ces charettes de 200, 500, 2.000 employés qui rejoignent le lot des laisser pour compte de la liberté du travail dans le secteur productif privé, cette " sécu " nous fera toucher le fond, mais quand ? Et après combien de malheurs pour combien de millions de familles gauloises privées de travail ou ruinées de charges sociales et de taxes de tous ordres ?
" Gémissons, espérons ", disent je crois les Franc- macs, moi je dis le plus sérieusement du monde : PRIONS, Prions Dieu, Jésus Christ, et Le Saint Esprit, Saint Michel, les Archanges,les Anges, et notre Ange gardien, car il doit se livrer là haut un combat terrible entre les forces du mal et les forces divines pour que nous soyons si mal.
Prions et espérons, et travaillons évidemment, en nous protégeant du mieux que nous pouvons, conscients que cet "Etat" n'a pas d'autre solution - ou a la volonté - d'entrainer par le fond les hommes libres. Ils ne sont pas fous, ils sont ignorants ou complices ; à ce stade,l'ignorance et la complicité deviennent un crime contre la vie.
Mais Dieu nous aîme aussi, car Il aîme tous les hommes, nous les hommes de bonne volonté, et Il nous sauvera. C'est cette croyance qui ce soir ne me fait pas gémir de désespoir, ni d'appeler à la légitime défense.
Rédigé par : Hermès | vendredi 05 déc 2008 à 01:06
Quel plaisir de vous relire enfin, JGM! J'aimerais répondre à Hermès (trismégiste?) qui nous apporte cette lettre des cieux... votre permis, vous le voulez à point, ou saignant? Nous sommes tous d'accord sur la répression fiscale, idéologique et policière, qui terrorise les volontés et rend notre situation "intenable", par cela j'entends celle d'où l'on ne peut ni sortir, ni rester (définition R.Laing, anti-psychiatrie). Oui cher Hermès, Dieu nous aime, mais pas nos "dirigeants". Sentez vous le grand mépris? L'arrogance bourgeoise? La tentation du bâton? La convoitise irraisonnée? La spoliation? La haine du petit français qui souffre, subit, s'échine, et paye... ici, point de bienveillance, de lucidité, il semble que la course au clash dans le mur soit sifflée : top, partez, messieurs les ministres intègres! Point d'amour dans tout cela, point de compassion. Et ils ont leur flics... las! Mais nous guettons, nous causons, nous échangeons, et nous pensons, nous lisons, nous écrivons, nous nous multiplions. Ne soyez pas naïf, Hermès! Vous parlez de l'ignorance de nos guides? Cela n'est point à votre honneur. Imaginez une minute qu'ils savent ce qu'ils font, votre monde va changer. Imaginez aussi le monde dont ils rêvent... avec vous comme pion de leur fantasmes de citoyen du monde modèle. Mon petit jardin secret est plus grand que leur utopie! Ho et puis je suis triste, tiens, un peu d'optimisme en écoutant le célèbre TUBE de notre chiraquienne préférée, Line, la grande Line Renaud : Ma baraque aux Bahamas! Bien le salut à tous mes frères de souffrance!
Rédigé par : minvielle | samedi 06 déc 2008 à 00:19
Dans ce milieu il n'y a effectivement pas d'ignorants au sens commun et je partage votre point de vue cher Minvielle : j'aurais du dire que ce sont des criminels tout court. Ils savent au moins combien ils touchent! Mais ne sont ils pas ignorants au sens où la plupart ne connaissent ni l'histoire ni l'économie ? Leurs mesures de " rekance " vont enclencher des catastrophes identiques ou pires que par le passé. Et tous, chacun à leur niveau, sont des tyrans qui détruisent les patries, et maintenant les peuples. Oui résistons : que partout que les hommes libres se regroupent, en premier lieu pour rechercher leur nourriture qui soit saine, ensuite ils établiront leur longues listes. J'aime écouter Karin Schmidt, elle est une belle européenne et sa voix est magnifique ; par exemple (merci Raï Uno): http://fr.youtube.com/watch?v=45gC9F7dhgk
Rédigé par : hermès | vendredi 12 déc 2008 à 09:08
Vous avez raison cher Minvielle, en politique il n'y a pas d'ignorants au sens commun : j'aurais du dire que ce sont des criminels, tous. Ils savent combien ils touchent. Mais ne sont ils pas ignorants au sens où la plupart ne connaissent ni l'histoire ni l'économie ? Leurs mesures actuelles vont enclencher des catastrophes pires que par le passé. Tous, chacun à leur niveau, même madame le ministre pleureuse, sont des tyrans qui détruisent les patries et les peuples. Oui résistons : que les hommes libres se regroupent, en premier lieu pour rechercher une nourriture saine ; ensuite ils établiront leurs moyens de survivre, puis : la reconquista ! Pour garder le moral j'aime à écouter Karin Schmidt, belle allemande à la voix magnifique ; par exemple, et merci à Raï Uno : In den Kasernen
http://fr.youtube.com/watch?v=w1RQ6TKU1zI&feature=channel_page
Rédigé par : hermès | samedi 13 déc 2008 à 02:38