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Certains applaudissent au projet d'une relance par la dépense publique. Mais que dis-je ? Cette expression paraît faible, qui prétend désigner le retour mondial à une prospérité menacée depuis le dépôt de bilan de Lehman Brothers. Ses supporteurs aimeront donc certainement à réfléchir sur les expériences historiques, à vrai dire aussi nombreuses que toujours désastreuses d'injection d'argent étatique dans l'économie.
Ne parlons même pas du programme Freycinet de travaux publics annoncé en 1878 afin de consolider la Troisième république. De cette démentielle extension du réseau ferré dans les campagnes, la SNCF paye aujourd'hui encore, ou plutôt elle fait subventionner par les conseils régionaux l'héritage des conditions dans lesquelles les hommes de l'État la réalisèrent alors, multipliant évidemment par plus de 2 le budget prévu. (1)
Chose amusante à plus d'un siècle de distance, un pseudo-économiste, puisqu'on accepte de désigner ainsi les adeptes du charlatanisme néokeynésien, répondant au nom patronymique homophone de Jacques Freyssinet, reprendra le flambeau de ces nuisances. Il s'y est attelé sur un autre terrain, au nom d'une prétendue "lutte contre le chômage" dont il est considéré comme une sorte d'expert, au point d'avoir été membre du conseil d'administration de l'ANPE aux bonnes dates, entre 1981 et 1987. Il a continué de faire autorité dans le cadre de structures intitulées Institut de recherches économiques et sociales puis du Conseil national de l'information statistique et du Centre d'étude de l'emploi.
Comme fonctionnait hier le prétexte du progrès à tout prix, cette bondieuserie sociale tétanise toute forme de contestation. On joue maintenant sur la peur réminiscente d'événements du passé dont la mémoire incertaine a déformé l'Histoire.
Rappelons que toutes les expériences de "relance" ont toujours échoué en tant que telles : les seules reprises observables du développement des économies ont toujours été dues à la liquidation des crises. Au contraire, les interventions étatiques arbitraires préconisées par les keynésiens retardent l'assainissement. Ceci tient précisément au fait qu'elles donnent un blanc-seing aux opérations les plus malhonnêtes et les plus destructrices. L'échec du malheureux Beregevoy en 1992 se situait aussi sur le plan moral.
On ne pourra donc plus contourner longtemps la nécessité de tordre le cou à la fumeuse "Théorie générale" de Keynes publiée en 1936. Cet écrit, incompréhensible parce que défiant la logique, s'inscrit hélas dans le courant d'expériences tentées par divers gouvernements de l'époque, y compris lors du retournement de l'Italie (2), mais aussi du New Deal de Roosevelt présenté fallacieusement de nos jours comme un succès.
Souvenons-nous que la doctrine d'une relance par la consommation populaire dispose encore d'un certain écho chez les journalistes ignorants, alors qu'à l'époque des années 1980-1990, où elle tenait le haut du pavé chez les rocardiens, les sociaux-démocrates et autres énarques chiraquiens elle entraîna les pires conséquences.
Revenons donc au réel : derrière ces belles "théories" dont personne ne peut comprendre le fondement, pas même leurs auteurs, derrière toutes les proclamations parfois sincères en faveur de la lutte contre le chômage et contre le phénomène non moins funeste qu'on appelle désormais précarité, se profilent toujours l'ombre des margoulins et le poids des mafias.
N'oublions pas que les années 1980 ont vu fort heureusement le desideratum, en France même, d'une réhabilitation de l'Entreprise. Le concept s'écrivait alors avec un grand E. Mais il se déclinait sans le personnage essentiel, celui de l'entrepreneur. Or l'emploi n'existe pas en l'absence d'employeur.
Quand les gouvernants socialistes voulurent promouvoir l'image de la firme auprès de la jeunesse, ils ne surent trouver d'autre incarnation que celle d'un personnage, ayant certes réussi dans les affaires après avoir végété dans la chanson. Il s'appelait et se nomme encore, revenant sur l'eau, Bernard Tapie.
Je ne chercherai pas à accabler ce citoyen, encore moins sa famille.
Je constate simplement que le pouvoir actuel, porté en 2007 par une vague incontestablement et majoritairement de droite, lui a montré beaucoup d'égards. On l'aurait même aperçu, rumeur mollement démentie, fréquentant le palais présidentiel.
Or la seule odeur que dégage cette humeur devrait alerter ceux qui en attendent le redressement du pays, et même peut-être le salut du monde.
JG Malliarakis
Notes
- On consultera à ce sujet le Tome II des Responsabilités des dynasties bourgeoises de Beau de Loménie pp.15-21.
- Ce retournement rompit avec la politique de libre entreprise adoptée à depuis 1923, sous l'influence posthume de Vilfredo Pareto ou plutôt de ses écrits, et qui avait assuré les succès économiques du régime jusqu'à la désastreuse "fascistisation" rendue nécessaire par la politique monétaire mégalomaniaque de "lire forte" (la "quota nonanta") : M. Trichet n'a rien inventé. On doit d'ailleurs distinguer radicalement cette politique de celle de Hjalmar Schacht.
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident
Vient de paraître
LA FIN DE L'EMPIRE D'OCCIDENT
Le Ve siècle, si oublié, si lointain, et cependant si proche du nôtre,
à tant d'égards, représente une période essentielle dans l'histoire de
l'Europe. L'effondrement de la partie occidentale de l'empire romain ne
s'y résume nullement en une simple “conquête barbare". De nombreux
facteurs entrent en ligne de compte et notamment la décomposition de la
société. Le parti pris des hommes des Lumières, relayé par celui des
historiens marxistes, a construit un certain nombre de mythes. Grand
spécialiste de la Gaule et de l'Antiquité tardive, Amédée Thierry
répond, non par l'Histoire idéologique, mais par des faits, sur la base
de sources solides, dans une langue claire.
Fascinante se révèle la survie de cet empire qui n'en finit pas de
mourir : "Les rouages administratifs continuèrent à fonctionner. Les
lois restèrent debout ; les coutumes séculaires ne furent point brisées
; enfin le vieil attirail des césars environna le mi-patrice sous les
lambris du palais de Ravenne. Odoacre eut un préfet du prétoire, un
maître des milices, un questeur pour préparer ses lois ou les rapporter
au sénat, etc." ••• 370 pages 25 euros ••• Pour commander ce livre •
par correspondance : ••• vous pouvez telécharger et imprimer notre catalogue en pdf et un bon de commande
LE PÉRIL SOCIALISTE
par Vilfredo PARETO
préface de Georges Lane.
Vilfredo Pareto ne fut pas seulement le père de la sociologie moderne.
Ingénieur brillant, puis directeur des chemins de fers italiens, ses
écrits remarqués lui vaudront d'enseigner l'économie à Florence, puis
de succéder à Walras dans sa prestigieuse chaire de l'université de
Lausanne.
Dans ces écrits, il souligne, après la période romantique de
l'unification de l'Italie, combien les réseaux de pouvoirs
interviennent de plus en plus dans la banque, dans la "protection"
démagogique de l'industrie nationale, ayant pour effet de la détruire,
et de provoquer le marasme du pays. Et le socialisme d'État alimente le
“péril socialiste”. Sa formation technique et scientifique permet à
l’auteur de donner des preuves tangibles des faits qu'il analyse ainsi.
Or, les lois qu'ils dégage, et de son observation, et de sa
connaissance de la théorie économique, s'appliquent singulièrement à
l'Europe contemporaine et aux fausses solutions que les politiques
imaginent d'apporter aujourd'hui à la crise. ••• 426 pages 29 euros •••
Pour commander ce livre • par correspondance : ••• vous pouvez imprimer notre catalogue en pdf et un bon de commande
merci d'avoir osé citer, quoiqu'en note, Hjalmar Schacht, qui pour avoir brillamment redressé l'économie allemande dans une situation qui n'est pas très loin de ressembler à celle vers laquelle nous nous dirigeons aux marches forcée imposées par les banksters, s'est retrouvé sur le banc des accusés de Nuremberg... Curieusement, il y a des succès qui dérangent, et des échecs portés au pinacle... Comme quasiment personne, y compris les meilleurs économistes, ne connait la politique de Schacht, et comme celle-ci pourrait redevenir d'actualité, pourriez vous en dire un peu plus? Merci.
Rédigé par : Jean-Marc Lepers | mardi 25 nov 2008 à 12:28
TAPIE = 400 milions volés au contribuable avec le soutien de son ami $ARKO qui a un faible pour les gros sous.
STAVISKY = 200 milions ( 1930 ) volés aux modestes épargnants, avec l'aide de personnes au sommet de l'éatat.
La république toujours bananière.
Rédigé par : ANTI TAPIE | samedi 29 nov 2008 à 15:45