Vous pouvez écouter l'enregistrement de cette chronique sur son lien permanent sur le site de Lumière101.com
Une chose devrait nous frapper dans la conjoncture actuelle, dans le chaos de la crise bancaire et boursière menaçant de s'étendre. On n'entend presque plus personne se réclamer de solutions d'inspiration directement marxiste. Toutes ont tellement échoué dans le sang, dans le crime, dans la grisaille, dans la crasse et dans la misère que l'idée de leur retour effraie légitimement. Même un Krivine et un Besancenot, même une Marie-Joe Buffet ne proposent rien d'autres que des solutions dans le cadre du capitalisme. Certes la LCR, pardon le "Nouveau parti anticapitaliste", fait l'apologie du pillage par ses comités "Pelles et pioches". Certes le passé des assassins impénitents ne semble pas incommoder les dirigeants de l'extrême gauche française. Certes M. Krivine, qui s'est toujours trompé, suggère aujourd'hui de conjurer le chômage qui menace les Français en procédant à de fortes augmentations de salaires.
Absurde !, direz-vous. J'en conviens. Mais je remarque que rien de tout cela n'ose remettre en cause ce système fondé en droit sur la "propriété privée des [grands] moyens de production et d'échange" que Marx et Engels nous ont appris à appeler le "capitalisme".
Car, au-delà des cas finalement marginaux de démagogues issus de l'extrême gauche trotskiste ou stalinienne, nous n'assistons aucunement en occident à un véritable affrontement entre capitalisme et socialisme, peut-être même ne pouvons-nous plus invoquer une opposition entre droite et gauche.
Nous nous trouvons, en fait, dans un débat économique qui au plan théorique, oppose seulement les "keynésiens" aux "autrichiens", les gens qui ne croient qu'aux chiffres et ceux qui croient aux vérités fondamentales de l'action humaine, de la libre entreprise, du droit naturel, de la propriété, de l'initiative et de la morale.
La vraie sortie du système se manifesterait dès lors par la redécouverte des idées "autrichiennes" et la réfutation des mensonges et des fausses solutions néokeynésiennes.
Or, au lendemain de l'élection présidentielle américaine le monde va voir se développer, et de toute évidence s'amplifier, la panoplie d'ensemble des artifices quantitatifs que l'économie keynésienne propose pour remédier à la situation actuelle et à celle qui menace.
Ce que l'on cherchera à nous faire perdra de vue, ce que dissimulent tous les commentateurs des gros médiats, et les autres manipulateurs de l'opinion, consisterait à observer que depuis la fin du deuxième mandat de Ronald Reagan il y a 20 ans, en 1988, et en dépit de la pression des congressistes républicains, toutes les évolutions pratiques des politiciens, en Europe comme aux Etats-Unis et au Japon, ont correspondu au regain d'influence de l'économie keynésienne, et à sa préférence pour la quantité social-démocrate politiquement correcte.
L'attribution du prix Nobel d'économie au chroniqueur du New York Times Paul Krugman répond à ce désir de nous faire oublier les erreurs théoriques de Keynes, à l'origine et au service des folies pratiques qui se dessinent déjà et dont on goûtera bientôt.
À l'intention de mes amis et lecteurs je reproduis ici ce que fait remarquer l'excellent chroniqueur du Québécois libre Martin Masse à propos du nouveau keynésien à la mode (1). Vous voulez savoir comment on peut se sentir dans une période de "Grande Noirceur", un monde où règnent l'ignorance, l'irrationalité, les croyances absurdes et la peur d'être confronté à la réalité ? Eh bien, regardez autour de vous.
L'attribution ce matin par la Banque centrale suédoise du prix Nobel d'économie à Paul Krugman le confirme de façon spectaculaire. Cet économiste keynésien, très influent à cause de sa tribune de chroniqueur au New York Times, est l'exemple parfait de l'économiste de l'establishment qui ne comprend strictement rien aux fondements logiques de l'économie et dont les écrits ne sont qu'un long pamphlet en faveur de toutes sortes d'interventions de l'État.
Krugman est de ceux qui croient que nous avons aujourd'hui besoin d'un nouveau New Deal pour faire face à la crise, alors que le New Deal n'est qu'une série d'interventions désastreuses qui ont prolongé la Grande Dépression pendant plus d'une décennie. Krugman fait partie de ces crétins finis qui croient que la guerre est bonne pour l'économie. Tous les lecteurs de ce blogue qui ont compris pourquoi une telle croyance est absurde, ce qui ne nécessite pourtant pas un raisonnement très complexe, sont plus qualifiés que lui pour recevoir un prix Nobel d'économie.
Il est particulièrement approprié, dans le contexte actuel, que ce soit une banque centrale qui accorde ce prix. À part Friedrich Hayek en 1974, la presque totalité des autres lauréats qui l'ont reçu depuis un demi-siècle font partie d'une variété ou une autre d'étatistes monétaires, les économistes autrichiens étant les seuls qui proposent une critique radicale de cette forme d'interventionnisme.
L'attribution de ce prix, qui légitimera encore davantage les politiques inspirées du New Deal aux yeux de tous ceux qui gobent sans réfléchir la propagande étatiste officielle, nous enfonce un peu plus dans la Grande Noirceur de la pensée économique, et nous rapproche aussi un peu plus d'une autre Grande Dépression.La grande astuce des keynésiens, responsables de la crise par leur ignorance de ce qu'ils appellent la microéconomie, par leur dédain de tout ce qui n'entre pas dans les statistiques, par leur mépris du droit, par tout ce qui a entraîné la crise du virtuel, des banques, des agences de notation, des cabinets d'audit, etc. consistera à nous présenter comme entièrement différentes les nouveautés qu'ils vont chercher sous l'effet de la stupeur et de la frayeur à imposer au niveau planétaire, avec le concours des technocrates ragaillardis.
On nous vendra donc l'économie keynésienne bis pour une solution alors que chacun devrait savoir qu'elle représente au contraire l'origine profonde des problèmes auxquels nous nous trouvons confrontés.
JG Malliarakis
Notes
- cf. Le Québécois libre
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident
Je me suis demandé en son temps ce que pouvait cacher ce battage médiatique sur les ” subprimes ” ; ces endettements de ménages ne représentant finalement pas grand chose à l'échelle du monde.
Dans ses mémoires le chef du trésor américain,le libertarien ALAN GREENSPAN, parle de ces crédits " à risques " qu'il suivait ; il était conscient et prêt à ce que les emprunteurs et les prêteurs assument leurs responsabilités : la revente de leurs maisons pour les premiers, et des moins values sur les prêts pour les seconds, les banquiers.
Si Greenspan n'avait pas quitté son poste, ces banques auraient déposé leurs bilans !
Vous allez dire que c'est un peu plus compliqué : qu'il y a eu la "titrisation", et que d'autres "produits financiers" à problêmes. Oui et alors ? A chaque problême il y aurait eu une solution : le quidam qui aurait acquis une sicav dites " dynamique " aurait perdu une part de ses fonds, mais il aurait pu faire un procès à sa banque, etc. laquelle aurait fait un procès au cabinet d'audit international qui aurait certifié les comptes des sociétés financières responsables, etc.
Bref, on serait resté dans un système où chaque problême trouve sa solution propre, intelligemment, objectivement, libéralement, par le jeu de l'application des contrats.
Je pense avoir compris pourquoi il y eu rapidement tout de suite un tel battage sur les "subprimes" :
débordés de toutes parts par les forces de liberté, les pseudo dirigeants des Etats sociaux-démocrates (nommons les ainsi) ont vu l'occasion de reprendre la main : en faisant monter la sauce des subprimes avec l’appui de leurs media, ils ont fait croire aux peuples qu'il y avait une crise financière internationale.
C'est bien une manipulation, cela.
Ceci dans l'UNIQUE but de créer des ressources financières nouvelles pour continuer de financer leurs politiques socialo-communistes inconséquentes.
Qui aurait, il y a 2 semaines prêté 470 milliards d'euros à la France ? Cet Etat où les dirigeants politiques ne savent plus faire que dépenser inutilement, par idéologie pour certains et par activisime pour d'autres....
La France a 2.000 à 4.000 milliards d’euros de dettes envers des banques étrangères, (on ne sait plus combien, mais on sait que nous sommes ruinés.)
Il devait venir ce jour tant espéré où les communes, les départements,les régions, les ministères mêmes n'auraient plus été capable decontinuer à dépenser sans compter !
Ainsi JUVISY est une petite petite ville d'Essonne, dont la municipalité se vante d’être la 1ère en France en 2007 pour le nombre de ” logements sociaux” construits ! Or Juvisy est une commune sinistrée ET SANS RESSOURCES : peu d'entreprises, beaucoup de chômeurs. Peu importe, pour financer ces "HABITATS COLLECTIFS " à Juvisy (pour loger des habitants du monde entier : les OPHLM, comme les 3F, sont là, et ils empruntent chez ... D E X I A. Précisément … ce qu’il fallait démontrer.
Voilà pourquoi, à mon avis, alors qu’il y a seulement quelques jours le président disait que les banques françaises ne couraient aucun risque, il vient de "créer" pour 470 milliards de “possibilités” de construire de nouveaux logements sociaux, de continuer à distribuer des allocations sans compter, de gaspiller l'argent par les ministères, etc.
Or 470 milliards équivalent à 47 millions d’automobiles d’une valeur de 10.000 euros qu’il faudra bien que le peuple français qui travaille en France (il s’agit des malheureux qui n’ont pas pu mettre leurs biens à l’abri à l’étranger : Suisse, ou Thaïlande par exemple, ni quitté notre sol pour échapper aux ruineuses URSSAF)remboursent un jour.
Comment, pas en fabriquant 47 millions d'autos en tout cas, mais peut être en revendant son logement, et ... Versailles.
Et des "ministres" osent dire que ces 470 milliards ne crééront pas d'impôts nouveaux ! Ils prouvent ainsi leur bêtise ou leur mépris envers le peuple. Les medias ne parlent même paus des générations suivantes qui paieront ces pots cassés.
Il faut espérer que la “main invisible” fera s'écrouler, pour notre bien, ce système dans lequel des soi-disant "chefs" d’Etats se tiennent par la main et la barbichette.
Des ”illuminati”, ou d'autres, seraient ils derrière tout cela? En tout cas l'idée de ces emprunts fous, présentés comme de la création de "liquidités", vont RUINER encore plus la ”vieille Europe” (dommage qu'Angela n’ait pas convaincu avec son refus initial), vient de chez la perfide Albion
Malheureux que nous sommes : les vrais dirigeants (cachés) - pas ceux qui sont élus - de nos cousins anglais nous assassinent une fois encore.
Vous y croyez à la "théorie du complot" ?
Rédigé par : Hermès | vendredi 17 oct 2008 à 22:55
Certes cette crise est celle du keynesianisme, et prétendre la résoudre avec encore plus de keynesianisme semble absurde.
Fallait-il pour autant appliquer la méthode autrichienne, le marché, au risque de provoquer la ruine de millions de déposants ?
Si nous avions été en économie de marché la crise n'aurait pas eu lieu. Nous étions en économie largement dirigée et encadrée, ce qui l'a provoquée.
Pour en sortir faut-il que les Etats (responsables) réparent les dégats en sauvent les établissements financiers ou faut-il qu'ils cessent d'intervenir?
L'autrichien que je suis est perplexe.
Rédigé par : Jacques Peter | samedi 18 oct 2008 à 20:37
@ Hermès :
La convergence d'intérêts alliée aux ambitions est une explication largement suffisante et une motivation efficace, pas besoin d'invoquer des activismes indéfinis sous la dénomination de "théorie du complot". Les idées reçues partagées par cette soi-disant élite les rapproche aussi.
La "main invisible", chère à je ne sais plus quels économistes, n'est qu'une formule creuse -- une pirouette ! -- pour éviter d'aborder les effets systémiques, et plus largement, ce qui est mal ou pas compris.
Il est clair qu'une classe dirigeante mondialiste émerge. Dans la mesure où son fonctionnement est plus hiérarchique qu'en réseaux, elle n'a guère d'avenir à long terme. Malheureusement, pour l'instant, nous sommes pris en otage.
Rédigé par : gros chat | samedi 18 oct 2008 à 23:11
laissez un peu l approche systemique et concentrez-vous
sur l aspect conspirationnel de la question,la classe dirigeante mondialiste a de l avenir devant elle et ouais vous etes pris au piege,non pour l instant,mais depuis toujours
Rédigé par : guillaume pasteldamouh | mercredi 22 oct 2008 à 20:54
@ Jacques Peter :
Il y a de quoi être perplexe : il y a de nombreux cercles vicieux et diverses bulles qui en résultent. L'ultime sera sans doute la dette des Etats (plus du tout responsables depuis qu'ils vivent dans l'instantanéité médiatique).
Rédigé par : gros chat | jeudi 23 oct 2008 à 00:11
"Se concentrer sur l'aspect conspirationnel" ???
Décidément, il y a toujours des commentateurs qui ne comprennent pas que la converge d'intérêt rapproche : pas besoin de conspiration ! Au passage, bel exemple d'aspect systémique !! En plus, personne ne se cache vraiment dans cette histoire. Tout le monde ment et/ou se ment (cela me rappelle un film de Kurosawa où tout le monde ment... jusqu'à la victime du meurtre, ressucitée par le truchement cinématographique), mais personne n'est obligé de croire.
Rédigé par : gros chat | samedi 25 oct 2008 à 00:54
sincerement si cette crise etais un pur incident systemique
je n aurai aucune reticence d y croire a cette histoire des acteurs menteurs et je ne
vous contredirais pas si mon
esprit vicieux ne me disais que dans une guerre des oeufs
contre les cailloux ce sont les cailloux qui sortent toujours indemnes et vainqeurs
Rédigé par : guillaume pasteldamouh | samedi 25 oct 2008 à 18:41
"un pur incident systemique" ???
Pour Guillaume Pasdeldamouth "systémique" ne signifie, visiblement, que "du système". Vu ainsi, c'est énoncer une banalité : le malade est le système. C'est l'état du malade. C'est une vision statique, une banale constatation. Autant jouer avec des caillous effectivement.
Pour moi, "systémique" qualifie les comportements dynamiques du système considéré. Sujet autrement plus riche. Dans cette acception "incident" et "systémique" sont antinomiques. Ce qui est systémique est souvent très probable. Mais comme pour les oeufs, le moment de la casse prévisible demeure souvent incertain !
Rédigé par : gros chat | dimanche 02 nov 2008 à 20:41
je serais certainement d accord avec vous, si les soit disant elements dynamiques creaient du nouveau et de l imprevisible, mais malheureusement le master plan est tres systemique.
Il y a d abord la credulite des oeufs au systeme et puis les bon cailloux qui font les bonnes omelettes aux moments propices a toute nouvelle planification orientation de l ensemble,
prevue bien sure par le master plan
Rédigé par : guillaume pasteldamouh | mardi 04 nov 2008 à 11:39
Quelques oeufs, la Grèce par exemple .....
Rédigé par : guillaume pasteldamouh | dimanche 27 juin 2010 à 14:52
On ne prête pas de l'argent à un pays qui ne peut pas rembourser ses dettes. Ceux qui ont déboursé ces sommes colossales ne sont sûrement pas des enfants de choeur...
Rédigé par : guillaume pasteldamouh | dimanche 27 juin 2010 à 19:20