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Chaque année, le 5 octobre, l'Église fête la synaxe, la mémoire collective, des saints métropolites de Moscou (1). Parmi eux figure Philippe, probablement le plus emblématique, assassiné sur ordre d'Ivan le Terrible en 1568.
Sa béatification et, surtout, la demande solennelle de pardon de l'Empire s'effectueront essentiellement sous la dynastie suivante, celle des Romanov, sous l'influence du pieux empereur Alexis Mihaïlovitch.
Le contexte polémique
Le réalisateur Pavel Lounguine a consacré au christianisme orthodoxe un authentique chef-d'œuvre cinématographique, avec "L'île" (2007) (2). Or, il annonce pour 2009 la sortie d'un nouveau film consacré à Ivan le Terrible. Il évoquera, assure-t-on le conflit entre l'État, que le tsar personnifiait alors, et l'Église représentée par le saint métropolite Philippe.
Oser parler à Paris d'une tradition multiséculaire de résistance au pouvoir dans l'Église russe offense ordinairement plusieurs sortes de conformismes et de préjugés.
Commençons par le plus courant, le plus platement pseudo-historique. L'idée préconçue de l'occident associe la mémoire d'Ivan le Terrible à une sorte d'interminable âge sombre. Une manière d'obscurantisme aurait ainsi dominé l'Histoire de ce grand pays, de manière permanente, jusqu'à la veille de 1917. Et ceci expliquerait en partie, aux yeux de certains, le dévoiement de l'utopie communiste. Cette "belle idée", occidentale, aura sans doute été abîmée par Staline, et, voudrait-on nous persuader, par lui seulement, faisant figure de continuateur caucasien de la noirceur slave. Et désormais la Révolution peut retrouver ses bonnes couleurs, en Amérique latine par exemple, sans négliger son terreau d'origine, la Doulce France, patrie de Robespierre.
Ne négligeons pas, dans ce registre, le rôle du cinéma. Il a forgé tout au long du XXe siècle l'imaginaire des gens qui se croient le moins intoxiqués par cette drogue. Le vu étant supposé le vrai, la fiction devient information.
On peut ainsi, aujourd'hui encore, déplorer le reliquat d'influence des images inoubliées produites par Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein (1898-1948)… À l'époque soviétique le cinéaste favori du régime avait produit en 1925 son très efficace, et tellement mensonger, Cuirassé Potemkhine. Son Ivan le Terrible dérisoirement expressionniste se révèle finalement laudateur de la tyrannie. Les deux premières parties, celles de 1942 et 1944, furent seules diffusées. Elles lui vaudront le prix Staline en 1945.
Dans toute cette imagerie, les prêtres apparaissent pour de fourbes intrigants et les croyants pour de sombres crétins. On se demande parfois si tel n'était pas l'état de la science de l'occident relativement au christianisme orthodoxe. Ceci dura au moins jusqu'à Andréï Tarkovski (1932-1986) et son magnifique Andréï Roublev (1966), hélas beaucoup moins répandu.
Pour récuser de tels préjugés injustes, qu'on ne saurait honnêtement partager, on peut avancer un certain nombre de faits historiques.
La Russie orthodoxe, entreprendra, la première des temps modernes, avant tous les autres pays européens, d'abolir la peine de mort sous l'influence de la tsarine Élisabeth (1741-1762), et pour des raisons chrétiennes. À l'inverse Diderot théorise alors une "lumineuse" conception pénale : "Le malfaisant est un homme qu'il faut détruire et non punir".
On cite souvent en exemple le Portugal. De nos jours encore, même les taureaux n'y sont pas mis à mort lors des corridas. Ceci depuis une loi promulguée en 1755, ultérieurement à l'oukase russe, sous le gouvernement de Carvalho marquis de Pombal. Mais le même adepte du despotisme éclairé, si bon pour les animaux, ne se priva pas de massacrer les jésuites en son joli royaume d'extrême occident.
En 1818, se tint le congrès d'Aix la Chapelle, dans le cadre de la Sainte Alliance. L'Empire russe représenté par son ministre des Affaires étrangères Jean Capodistria formulera, pour la première fois dans une conférence internationale, au nom d'Alexandre Ier, l'impératif chrétien d'une suppression de l'esclavage. Les Américains n'y consentiront qu'un demi-siècle plus tard, au prix d'une guerre civile.
En 1899 enfin le tsar Nicolas II jette les bases du droit international humanitaire. Ce projet sera concrétisé par les conférences et conventions de La Haye de 1899 et 1907.
Il n'existe donc aucune raison particulière de considérer que les idées chrétiennes et libérales appartiendraient plus spécifiquement à tel peuple issu des anges, situé plus à l'ouest du continent.
Évoquer à l'inverse, et en symétrie, la face noire de la grande histoire de ce même État russe appartient donc seulement au registre de l'objectivité.
Terrible règne, terrible siècle
Faut-il d'ailleurs ne voir en Ivan IV Vassiliévitch "Grozny" (1530-1584) qu'un vulgaire tyran, ou même un roi fou, comme hélas tous les pays en ont connu ? Reconnaissons à ce règne, timidement certes et en espérant ne pas choquer, quand même quelques excuses et certains mérites.
Quand disparaît son père Vassili III (en 1533) le jeune Ivan est un enfant de 3 ans, sous la régence de sa mère, elle-même sous la coupe de son ambitieux clan familial. La dynastie des princes Chouïski, descendants des Rurikides, comptera même un tsar au temps des troubles : Vassili IV (1606-1610), éphémère et honni. Renversé par le peuple, il mourra en Pologne en 1612.
Entouré de traîtres et menacé constamment d'assassins le jeune Ivan grandira dans un climat de violence à peine tempéré par sa dévotion spectaculaire, déjà déséquilibrée.
Plus tard sa vie fut marquée par de nombreux drames. On évoquera la mort successive de ses épouses, et notamment celle de la première tsarine. Il aimait profondément Anastasia Romanova. Elle lui avait donné 6 enfants et avait interrompu le flot de cruautés de son époux. Quand elle disparut en 1560 il soupçonna les boyards de l'avoir empoisonnée. L'incendie de Moscou de 1557 engendra lui aussi des légendes fantasmagoriques pour ne pas dire démoniaques.
Son long règne entreprendra une œuvre de modernisation. Il tendra à délivrer le pays de l'encerclement des puissances étrangères de l'est comme de l'ouest, Mongols mais aussi Polonais ou Suédois. De ce côté, il se termine en 1583 par une défaite contre la coalition réunissant la Pologne, la Suède, la Lituanie et les Chevaliers teutoniques de Livonie. À noter qu'en 1571 les délicieux Tatars de Crimée incendieront Moscou.
L'agrandissement territorial atteint Kazan (1552) et Astrakhan (1556). À la même époque, l'Empire accède à la Volga, ouvre la mer Blanche au commerce anglais, obtient un débouché sur la Baltique.
On ne peut pas dissocier non plus notre regard sur ce règne d'une observation comparative de l'Europe qu'on dit renaissante au XVIe siècle.
La France "mère des arts, des armes et des lois" se déchire en d'interminables guerres de religion.
Commencées avec la conjuration d'Amboise (1539) elles se termineront plus d'un demi-siècle plus tard avec l'Édit de Nantes (1598). Mais celui-ci n'empêchera pas l'assassinat d'Henri IV (1610) par un fanatique.
L'Italie sortira difficilement d'une anarchie guerrière (1494-1559) provoquée par la revendication aberrante du roi de France Charles VIII sur le royaume de Naples. Les papes souverains temporels à Rome donnent l'exemple de l'impiété. Les troupes impériales du catholique Charles Quint dévaliseront la Ville éternelle en 1535.
Partout, les calvinistes, avec plusieurs siècles de retard sur l'hérésie furieuse des iconoclastes (730-843) saccagent les œuvres d'art des lieux de culte.
L'Allemagne instaure en 1555, après 40 ans de déchirements, la fragile paix religieuse d'Augsbourg.
Les conséquences directes se révèlent funestes : cette paix installe la division définitive de l'occident en deux confessions arbitrées par la décision du prince. Livrant la religion du sujet à la politique des États-nations, elle prépare en profondeur le cataclysme européen effroyable de la guerre de Trente Ans (1618-1648).
L'Angleterre des Tudors suit finalement un cours assez comparable à celui de la Russie d'alors : le roi Henri VIII (1509-1547) épousera même lui aussi, comme Ivan, 6 femmes successives. Les pauvres reines londoniennes connaîtront malheureusement un sort plus sanglant que celui de leurs homologues moscovites.
Après sa disparition, son pays sera livré aux affrontements intenses entre catholiques et protestants, sa fille aînée Marie Tudor dite Marie la Sanglante (1555-1558) cherchant vainement à y rétablir la religion romaine.
Du reste, Élisabeth Ire s'alliera à Ivan le Terrible, tout en esquivant très diplomatiquement ses propositions de mariage.
La déviation mystique du tsar
Pour se défendre contre ses ennemis réels ou imaginaires, Ivan commencera par créer une garde militaire classique, les streltsy (1551). Ceux-ci joueront à plusieurs reprises un rôle décisif dans l'Histoire russe, y compris lors des diverses révolutions palatiales.
Plus tard, le tsar s'enfoncera dans la tyrannie la plus sombre, jouet de ce que les spécialistes en viendront probablement à diagnostiquer comme une démence paranoïaque.
Il fera accepter à son bénéfice le principe d'un pouvoir désormais sans limite. Et, retournant à Moscou, il inventera de fonder au service de son absolutisme sans partage une organisation redoutable et odieuse de 6000 spadassins, l'opritchina (fondée en 1565). Cette sorte d'ordre monastique militaire, impensable par l'orthodoxie en principe, mélangera la mystique frelatée du souverain aux pratiques miliciennes les plus basses. Elle tue, elle pille, elle torture. Elle contribuera beaucoup à la légende la plus noire du Terrible.
Dès le moment où l'empereur demande à Philippe de prendre la succession du métropolite décédé (1566) le moine véritable demande la dissolution de la terrifiante congrégation. Ne l'ayant pas obtenu du pouvoir politique, le nouveau chef de l'Église russe s'opposera constamment aux exactions. Il adviendra, comme inévitablement, que le chef de l'État le fera destituer. Puis il demandera à sa police de l'étrangler lâchement dans la cellule où on l'avait enfermé.
La figure du Saint et la parole du prophète
Tels de nombreux prophètes de l'Ancien Testament, notamment Nathan face à David, ou Élie face à Achab certains saints se caractérisent par leur opposition à l'injustice du pouvoir, par leur dénonciation du péché du prince.
Poursuivant donc le parallèle avec l'Angleterre des Tudors, on se souviendra qu'aujourd'hui encore la reine Élizabeth II porte un curieux titre : celui de "Défenseur de la Foi". Cette dénomination avait été décernée par le pape de Rome à Henri VIII personnellement du temps de sa jeunesse… catholique, où il pourfendit la Réforme. Son ami d'alors Thomas More (1478-1535) sera exécuté pour avoir condamné la rupture (en 1532) au sein de la chrétienté d'occident, dont chacun connaît les motifs fort peu théologiques.
Né au Ciel le 6 juillet 1535, Thomas More ne sera pourtant béatifié par l'Église romaine qu'en 1886 et canonisé en 1935 ;: 400 ans plus tard. Beaucoup plus rapide aura été la reconnaissance de la sainteté de Philippe, par l'Église orthodoxe (1591), solennellement proclamée par l'Empire, au XVIIe siècle (1652).
La destinée avait commencé par une amitié de jeunesse avec Ivan. "Que Dieu préserve mes amis de la faveur du roi" avait dit Thomas More avant de mourir.
Ne voulant pas de la vie de boyard le jeune homme quitte le monde et se retire dans un ermitage de mer Blanche. Ce sera d'ailleurs contre son gré qu'il sera appelé à diriger la vie monastique des îles Solovki. Sa réussite aussi bien technique que caritative y fait merveille. On ne peut pas tenir l'endroit pour indifférent. Jusqu'à nos jours il verra se mêler les images les plus pures de la foi, et dans les années 1930 celles des innombrables martyrs du christianisme et autres victimes du bolchevisme.
En ce lieu réside en effet le cœur de la Sainte Russie authentique : celle des princes qui deviennent moines, celle des spirituels auxquels nous devant tant.
Mais de tout temps les politiques aiment à jouer de l'instrumentalisation de la religion.
Quand fut vacant le siège métropolitain de Moscou, le tsar Ivan intervint, au cours de l'élection pour obtenir que l'Église désignât Philippe. Celui-ci ne voulait pas cette charge : il acceptera pour le bien et le salut du peuple (1568). Son influence bienfaisante se fit sentir quelque temps. Il fit bâtir à Moscou des églises invoquant les saints patrons (Zozime et Sabati) du monastère de Solovetsk.
Hélas l'intermède fut de courte durée. Assiégé lui-même par ses passions, l'empereur se trouva confronté à une conspiration polonaise ;: il réagit de manière sanguinaire, faisant même déchiqueter son propre écuyer le vieux prince Fedorov. La terreur s'abattit à nouveau sur Moscou. Le métropolite chercha à s'y opposer.
"Saint Père ! lui annonça dès lors un membre de l'opritchina, le tsar Ivan Vassilievitch vous demande votre bénédiction."
Alors, le métropolite s'adressa au prince temporel : "Qui singes-tu ? lui demanda-t-il. Tu dégrades ce qu'il y a de bon en toi, derrière un masque de toile. Depuis que le soleil a commencé à briller dans les cieux, pas un honorable souverain n'a ainsi offensé son peuple. O tsar, pendant que nous célébrons le Saint Sacrifice sur l'autel, tu verses le sang innocent des Chrétiens dans les églises de Dieu. Même dans les pays les plus païens, il y a une loi, une justice et un pardon. Mais en Russie, rien de tout cela n'existe. Les rapines et les meurtres se commettent partout en ton nom. Mais, quelque élevé que tu sois sur le trône, il y en a encore un autre notre Juge et le tien ! Comment espères-tu pouvoir comparaître à son tribunal, au milieu du chœur assourdissant des lamentations des victimes et couvert du sang des innocents ? Comme pasteur des âmes, je t'avertis : Fais attention au seul Dieu !" Fou de colère, Ivan frappa les dalles de la cathédrale de son bâton à la pointe d'acier.
"Moine, dit-il, qu'il soit fait comme tu l'as dit. Jusqu'à présent, je vous ai épargnés, vous, les rebelles, plus qu'il ne fallait ! À partir d'aujourd'hui, j'agirai suivant le rôle que tu m'as attribué." Ivan sortit de la cathédrale. Et le jour même on arrêta un grand nombre des membres du clergé. Ils furent mis à la torture. Philippe fut emprisonné puis assassiné.
Aujourd'hui l'Église fête sa mémoire 3 fois dans l'année, dont le 16 juillet jour de sa naissance au Ciel, et le 5 octobre avec les autres saints métropolites.
Une longue tradition
On doit ajouter ceci : la résistance à la toute puissance de l'État ne se résume pas à cet épisode de l'Histoire du christianisme en Russie. On date de 988, d'un baptême collectif dans les eaux du Dniepr, sous la conduite de saint Vladimir la conversion d'un peuple entier à la foi orthodoxe. L'identité profonde des nations slaves issues de la principauté kiévaine a été marquée de manière indélébile au cours des siècles, en dépit des vicissitudes, par cet événement fondateur. En prenant le titre de "tsar" au XVIe siècle les grands ducs de Moscovie voulurent signifier leur revendication de l'héritage byzantin, celui de l'empire romain d'orient, lui-même institué dans le cadre chrétien, et dont la capitale Constantinople était tombée en 1453 captive des Turcs ottomans.
Mais précisément jamais l'Église d'orient n'avait elle-même capitulé devant le pouvoir politique temporel des empereurs. Ceci contredit la légende du "césaro-papisme" imaginée par l'occident. Cette expression anachronique, forgée au XIXe siècle ne correspond à aucune formulation théologique. Elle correspond pratiquement à une absurdité en l'absence même de "papisme". Dans le contexte religieux de l'Orthodoxie aucun "pape" ne détient de pouvoir supposé infaillible comparable à celui de l'évêque de Rome.
Au cours de siècles byzantins l'orthodoxie a toujours combattu les compromis purement politiques voulus par le pouvoir impérial lorsqu'il s'écartait de la foi. Énumérer les cas fort nombreux de crises de cette nature risquerait de lasser le lecteur ;: citons les crises du monophysisme et du monothélisme aux Ve et VIe siècle ; celle des empereurs iconoclastes des VIIIe et IXe siècle ; le palamisme au XIVe siècle, etc.
De même en Russie, à plusieurs reprises : conciles de Moscou du XVIe siècle, où s'affrontèrent partisans de la spiritualité de type athonite de la Haute Volga (saint Nil de la Sore) et monastères "possesseurs", puis le cas d’Ivan le Terrible, puis lors du Temps des Troubles, puis la réforme de Nikon, et enfin après le règlement de Pierre le Grand au XVIIIe siècle on voit l'âme de la Sainte Russie se dresser sinon contre le pouvoir politique en tant que tel, puisque "tout pouvoir vient de Dieu" mais contre la volonté administrative d'encadrement de l'Église par l'État représenté par le procurateur du saint Synode, généralement ministre de l'Intérieur. (3)
Jusqu'à la révolution de 1917 la spiritualité orthodoxe russe, celle d'un Séraphim de Sarov par exemple mais aussi celles des grands écrivains croyants comme Dostoïevski ou Gogol, s'aligne à peu près autant sur l'ordre politique du XIXe siècle que celle de Bernanos sur la IIIe république en France.
La pensée et la pratique du christianisme visent à la liberté et à la responsabilité de l'homme. Elles aspirent à ce que le monde byzantin appelait idéalement la "symphonie". Ce mot signifie en grec l'accord entre les deux autorités, légitimes, l'une temporelle, l'autre spirituelle, sachant l'identité du seul seigneur véritable de la chrétienté : non pas un homme de passage mais le Christ, ayant dit lui-même "Rendez à César ce qui est à César, rendez à Dieu ce qui est à Dieu".
JG Malliarakis
Notes
- Saints Pierre (1326), Alexis (1281), Jonas (1461), Philippe (1569) et Hermogène (1611). De 1589 à 1721, le métropolite de Moscou porta le titre de patriarche. Aboli par Pierre le Grand, ce patriarcat électif fut restauré par le concile de Moscou (1917-1918).
- cf. L'Insolent du 8 février.
- Il existe donc non pas "une" mais plusieurs traditions russes.
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