Vous pouvez écouter l'enregistrement de cette chronique sur son lien permanent sur le site de Lumière101.com
Chacun son point de vue, ou son absence de talent. Quant à moi, habitué sans doute au genre polémique, je me passionne volontiers pour tout débat, à condition de demeurer un peu à l'écart et d'exprimer mes idées, ayant cherché auparavant à saisir celles des autres, naturellement impossibles à toujours partager entièrement.
En dépit de la forte culture bonapartiste de notre pays, particulièrement à droite, en dépit de la cacophonie dérisoire dans laquelle s'abîme la gauche cet automne, entre la Fête de l'Huma de septembre et le congrès de Reims du parti socialiste en novembre, il existe quand même, fort heureusement, de petites structures de débat.
Aujourd'hui je me bornerai à évoquer les débats de politique extérieure sur l'ennemi principal, et sur l'identité des Européens.
Ainsi ce soir l'excellent Institut d'Histoire sociale (1) examine les nouvelles zones de tensions internationales, entre le Caucase, l'Afghanistan, etc. et je regrette beaucoup de ne pouvoir assister à cette intéressante réunion.
Dans une semaine, le "café philo de droite", qui s'adresse à un public se réclamant de la droite nationaliste, donne la parole à un spécialiste de l'islam (2) : voilà bien une occasion, de rappeler à cette frange d'opinion, parmi la globalité des dangers extérieurs qui menacent notre pays, quelle priorité on constate.
Je suis porté à répondre quant à moi que, spectaculairement, l'islamo-terrorisme nous menace tous assez clairement. Il suffit d'écouter sa propagande désignant tous les pays d'occident, englobant je le répète la Russie, l'Europe autant que l'Amérique. Dans mes chroniques précédentes j'avais déploré l'attitude, selon moi contre-productive du point de vue des intérêts à long terme de la Russie, adoptée par les dirigeants du Kremlin. Écoutant la chronique [fort inégale] d'Alexandre Adler du 17 septembre (3) je me sens d'ailleurs un peu moins seul dans cet argumentaire.
Je conserve à ce sujet un souvenir très précis de la guerre de Yougoslavie : comme une partie des Ex-Yougoslaves semblait s'apparenter à l'islam, les Bosniaques et les Albanais s'étant [partiellement] convertis à cette religion à l'époque ottomane, les réseaux islamistes, notamment les amis des wahhabites saoudiens et ceux des mollahs iraniens, avaient profité de la circonstance pour s'implanter dans le sud-est européen. Rappelons que les conflits s'y sont révélés multiples. Les défenseurs de Belgrade se réclamaient de la conservation des frontières territoriales et des structures fédérales, et non pas de l'identité. L'opposition conjointe des républiques centrifuges ne les empêchait pas de se faire par ailleurs la guerre entre elles, Croates contre musulmans par exemple.
Mais comme [en gros] les éléments les plus pro américains se trouvaient dans ce camp-là on a pu lire des thèses du genre de celle du général Gallois, la plus caricaturale, sur le thème "les États Unis sont gouvernés par un lobby musulman", ce qui ne me convainc guère, et "les Américains se sont alliés à l'islam contre l'Europe".
Il apparaît clairement du reste qu'aucun pays occidental, Russie comprise, ne commet l'erreur extrême de confondre "musulman" et "islamo-terroriste". Tout au plus certains déploreront-ils ce peu d'efficacité des autorités dites "modérées" de l'islam à s'opposer au terrorisme. Et certains islamologues avertis de s'employer à analyser les mécanismes de cette semi-complaisance.
Se greffe sur ce débat la question lancinante de la candidature de la Turquie à l'Union européenne. Une controverse passionnante s'est ainsi déroulée à ce sujet le 16 septembre à l'antenne de Radio-France (4) entre deux personnages éminents, MM. Eli Barnavi et Michel Rocard.
Paradoxalement l'ancien Premier ministre français, aujourd'hui député européen, affirme lui-même "avoir cru pendant 50 ans" à l'idéal fédéraliste. Cependant il considère aujourd'hui que si la Turquie peut, je ne dis pas entrer, mais envisager d'entrer dans l'Union européenne cela correspondrait, selon lui, au fait que l'idée européenne serait morte depuis l'entrée de la Grande-Bretagne. Aux yeux de M. Rocard
"la Turquie est une chance pour l’Europe. Une chance, parce que son économie est dynamique et qu’elle constitue un marché de près de 80 millions de personnes, nettement plus jeunes que la moyenne européenne. Une chance géostratégique, parce qu’elle constitue une voie d’accès au pétrole et au gaz de la Caspienne. Une chance, enfin, de donner naissance à un islam européen parce que, en Turquie, l’islam et la démocratie vont main dans la main."
En aucun cas il ne nous explique, pour autant, pourquoi cette "chance" ferait partie de notre famille de nations. Récusant, par ailleurs, le mythe de l'Europe puissance, il ose affirmer que ce qu'il appelle le "hard power", expression recouvrant en fait la force des armes, ne sert à rien, etc. En somme les dégâts de la psychanalyse sur la belle intelligence de l'ancien chef du PSU ne connaissent aucune limite prévisible.
Tout cela, posant à l'irréfutable, ne saurait par conséquent revendiquer la moindre part de légitimité scientifique.
En revanche on a pu entendre avec plaisir l'ancien ambassadeur d'Israël à Paris théoriser les raisons inverses qui plaident pour une Europe unie, active et forte, consciente d'une identité, dans laquelle il sait courageusement rappeler la part du christianisme.
JG Malliarakis
Notes
- L'Institut d'Histoire sociale, 4 avenue Benoît Frachon à Nanterre publie notamment une excellente revue "Histoire et Liberté" dont je me permets ici de recommander vivement le numéro 35 "Cuba suite et fin".
- Le "Café philo de droite" présidé par M. Jean-Pierre Pagès-Schweitzer[blog:http://cafephilodedroite.blogspot.com/] organise le Mercredi 24 septembre 2008, à 19h00 une conférence où M. Johan Bourlard universitaire belge parlera sur le thème : "Djihad et apocalypse dans l'islam" au "Café Marguerite" 3 rue Rougemont 75009 Paris (métro : Grands Boulevards)
- Sur France Culture à 8 h 15.
- Émission Du Grain À Moudre du mardi 16 septembre 2008 "L’identité européenne est-elle mise au défi par la candidature turque ?"
- Ambassadeur d'Israël en France de 2000 à 2002. Directeur scientifique du Musée de l'Europe à Bruxelles auteur de "L'Europe frigide : réflexions sur un projet inachevé" A. Versaille éditeur
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident
Il ne serait pas inutile
que les Atlantistes balaient
devant leur porte et fassent
leur bilan des désastreuses
politiques de Administration Clinton (1993 à 2001) et de l'OTAN : échec de l'intégration de la Russie
au monde occidental (son
intégration au "G7" devenu "G8" ne saurait en tenir lieu), crime contre l'Europe par l'encouragement à la sécession du Kossovo et de la Métochie de 1999 à 2008, négligence voire complicité de fait avec des djihadistes en Bosnie-Herzégovine, Afghanistan et Soudan.
Les candidats-vassaux géorgiens, ukrainiens et autres des euro-mondialistes n'ont pas
fini de payer les criminelles utopies des Allbright, Holbrooke, Wesley Clark et consorts...
Et M. Rocard ferait mieux
de se préoccuper de l'intégration de l'Ukraine
à l'UE que de la Turquie
qui n'a AUCUNE, à AUCUN TITRE (géographique, ethnique, civilisationnel,
juridique), vocation à y entrer.
Rédigé par : Denis | jeudi 18 sep 2008 à 21:29
Le problème du terrorisme c'est tout l'Islam car c'est lui qui tient les musulmans dans une société figée au 11ieme siecle.
La société judéo chrétiene est la plus évoluée au monde
L'Islam a engendré la société musulmane Le christianisme a engendré notre société. Il est ridicule de parler de société laique, notre société a été façonnée par 2000 de christianisme puisant ses racine dans la civilisation gréco romaine.
Elle s'est dotée voila un siècle d'institutions laiques. Nos lois et notre morale sont toujours basé sur les dix commandements ( et il serait bon de le rappeler. Il n'y a donc pas la place d'une forte concentration musulmane dans une société judéo chrétienne car c¸a implique une société archaique dans une société développée. Il ne faut jamais confondre musulmans et arabes, les arabes chrétiens n'ont aucun problème chez nous.
Demandez donc aux musulmans pourquoi ils n'émigrent pas vers un pays musulman?
Cordialement, Paul Tarjon
Rédigé par : Paul Tarjon | jeudi 18 sep 2008 à 23:29