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On fête évidemment autant d'anniversaires que l'on veut, ou que l'on se sent capable d'en trouver dans le jeu souvent stérile des éphémérides.
Hier 10 septembre le monde entier évoquait le 60e anniversaire d'un État, la Corée du nord. Celle-ci inquiète tous ses voisins, y compris la Chine. On fait donc mine de se préoccuper de la santé fragile de son dictateur héréditaire M. Kim. Fils du laquais stalinien, il en porte le nom et les bretelles. La belle photo des réjouissances populaires sur le stade de Pyong-Yang publiée sur 4 colonnes par le Herald Tribune, en l'honneur du grand lideur ne célébraient hélas pas encore sa disparition.
Impuni, certes, le régime communiste nord-coréen fait quand même un peu honte aux gens de gauche d'aujourd'hui. Au départ ils en célébraient les mérites. Ils n'en parlent désormais que fort peu. Et ils cherchent à en faire dériver l'opprobre universel et le constat de famine. Quand on évoque, en général, de tels résidus du stalinisme, ou de leurs traces sanglantes, comme à propos du Cambodge, on élude toujours leurs racines marxistes, les propos flatteurs des fées bien-pensantes, naguère penchées sur leurs berceaux. Et on nous les associe toujours à des épithètes dépourvues de sens comme "ultra nationaliste". Cette fausse Carabosse aurait sans doute indûment dévié le destin de la pauvre petite princesse fille de l'Utopie.
Même le Goulag, administration soviétique, même le KGB, lui-même issu de la Tchéka léniniste, organe du parti, semblent avoir émané d'un quelconque régime autoritaire, peut-être de droite, laissera-t-on croire aux jeunes générations.
On ne laisse personne écrire, en revanche, que ces systèmes découlaient de manière parfaitement logique, – n'employons pas à tort le mot de "dialectique" – à la fois du régime jacobin établi en France par Robespierre en 1793, et de la doctrine de l'État commercial fermé prophétisé en Allemagne par Fichte en 1800, l'un et l'autre servant de modèles à Marx et Engels. Vieilles maisons… Vieux papiers… quand donc en sortira-t-on ?
Dois-je donc rappeler que la misère nord-coréenne correspond exactement à tous les désastres constatés, de l'Albanie au Zimbabwe, du fait de chacune de ces expériences. La différence entre Tirana et Moscou a seulement tenu au fait que l'immense territoire russe constitue la réserve de matières premières, de l'or aux métaux non ferreux en passant par les hydrocarbures, la plus importante du monde, tandis que les valeureux montagnards balkaniques fils de l'Aigle de l'antique Illyrie exportaient uniquement l'alun désuet des après-rasage et la bruyère dont on fait les pipes, l'État-voyou des Kim ne proposant guère sur le marché mondial, au départ que du jin-seng, et à l'arrivée que des technologies nucléaires.
Quant à la France, certes, elle n'a jamais subi les conséquences du communisme que dans des proportions variant de 40 à 90 % selon les secteurs. On pourrait établir des barèmes de pollutions allant du pire au meilleur. Par exemple, saisissant la circonstance de la venue dans notre pays, ce 12 septembre, du pape Benoît XVI, je préfère ne pas me demander à quel stade le cher homme en blanc pourra évaluer le degré de pénétration de la nuisance postcommuniste dans le corps ecclésiastique hexagonal. Je me pose ici seulement la question du mal d'ensemble, infligé à la nation tout entière. Celle-ci disposait avant que ces sauterelles ne dévorent ses récoltes, d'immenses ressources, tant humaines que foncières. De la sorte, son déclin a pu demeurer un peu plus lent, l'atterrissage se révéler un peu moins dur : hélas, très peu de nos compatriotes ont vraiment encore pris conscience du délabrement de ce malheureux pays, et surtout de ses causes.
Beaucoup d'excellents Français y voient même les conséquences du complot des méchants étrangers. Ils font du carcan national un paradigme patriotique.
Et les mêmes d'objecter, face à la critique, toujours actuelle pourtant, du socialisme, même s'il ne se manifeste aujourd'hui que de manière mesurée par un taux de prélèvements obligatoires délirant, que le monde a changé. Dénoncer aujourd'hui la prégnance du marxisme dans un pays comme le nôtre reviendrait, à les en croire, à l'exposer à l'impérialisme de l'occident. Intériorisant dès maintenant la France comme pays du tiers-monde, ils en adoptent déjà les tics de langage, confondant pour certains d'entre eux l'idée nationaliste, qu'ils invoquent parfois, avec la dérivation léniniste de ce mot. La révolte des peuples de l'orient lancée par le Komintern au congrès de Bakou continue de passer par Paris.
Oh combien !, le monde change.
Et puisque nous nous situons au 7e anniversaire du 11 septembre 2001, je crois opportun de souligner encore l'importance de l'événement. 7 ans plus tard, certains l'ont manifestement oublié. Je voudrais d'ailleurs remarquer que parmi les professionnels de l'effacement, on observera que la première page du New York Times du 11 septembre 2008, installée sur internet ce matin, à 4 h 28, présentant des photos des défilés de mode, ne contient pas une ligne d'évocation de l'horreur. Le 9, sur la "5" un édifiant reportage montrait le drame des héros américains de Ground Zero, magnifiés quelques jours, puis passés à la trappe, leur vie détruite par les conséquences de leur exposition aux monstrueuses nuisances du chantier de déblaiement. Autre oubli rampant, l'éditorial de Colombani dans Le Monde "nous sommes tous des Américains", phrase dont l'artifice, sinon l'hypocrisie ne devrait échapper à personne.
D'autres prétendent objecter à l'idée de la solidarité occidentale dans la lutte contre l'islamo-terrorisme, solidarité dont je me réclame, et qui doit inclure l'Amérique, l'Europe et la Russie, des événements remontant aux guerres de Yougoslavie. Pourtant celles-ci déjà avaient démontré, parmi d'autres crimes, combien la pénétration islamiste en Europe constitue véritablement un danger, et combien l'Europe institutionnelle demeurait fragile, bancale, incertaine.
Eh bien je redis que depuis 2001 on ne peut plus raisonner exactement comme avant.
Les anniversaires en folie peuvent déterminer deux erreurs naïves. Deux rengaines doivent toujours être évitées : celle qui consiste à croire que rien de nouveau n'apparaît jamais sous le soleil, comme celle qui proclame, après tel tournant, que rien ne fonctionnera plus du tout comme avant. Deux excès, deux erreurs, deux familles idéologiques.
Au contraire l'Histoire recommence toujours.
La situation du monde impliquerait que la préoccupation centrale de nos systèmes de défense et de sécurité devrait pouvoir se porter pleinement sur l'éradication l'islamo-terrorisme et qu'on doit précisément déplorer telle ou telle survivance des conflits ou des conceptions du XIXe ou du XXe siècles, chez les uns comme chez les autres.
Tout anniversaire mis à part, il me semble temps de comprendre que le XXIe siècle a vraiment commencé le 11 septembre 2001.
Il ne finira pas de sitôt.
JG Malliarakis
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Merci d'avoir rappelé que l'ennemi de la liberté est le totalitarisme: hier le nazisme à peu près vaincu, le communisme dont les effets continuent à empoisonner nos esprits, et maintenant l'islamisme particulièrement redoutable.
Pour survivre une civilisation doit connaître son ennemi. Celui de l'occident s'appelle le totalitarisme.
Rédigé par : Jacques Peter | vendredi 12 sep 2008 à 15:40
Tout à été dit sur le 11/9 et le New York Times ne peut pas gâcher du papier avec une énième évocation des attaques sur fond de photos de World Trade Center en flammes...
Même les chaînes de TV en ont moins parlé : juste la visite politiquement correcte des deux candidats et ... à autre chose.
Rédigé par : Dror | samedi 13 sep 2008 à 00:19