Vous pouvez écouter l'enregistrement de cette chronique sur son lien permanent sur le site de Lumière101.com
Je pars maintenant jusqu'au 1er septembre mais, avec l'aide de Dieu je reviendrai.
Ma dernière chronique dont le propos consistait à souligner la faiblesse structurelle de l'Union européenne et les dangers qui en résultent m'a valu pas mal de réactions et de messages.
Je ne chercherais certainement pas à justifier ma mise en garde contre un nouveau partage de zones d'influence, Yalta au petit pied, dans lequel les dirigeants du Kremlin, se croyant sans doute supérieurement astucieux, s'engouffrent brutalement contre l'intérêt même de leur pays.
Le vrai destin de la Russie doit rejoindre celui de l'Europe et non celui de la Chine.
En montrant des dents contre une petite nation chrétienne, ses dirigeants nous imposent de repenser, peut-être salutairement, la défense de l'Europe.
Et ceci ne peut d'ailleurs que conforter, pour le moment, les partisans de l'atlantisme lui aussi le plus étroit.
Je maintiens donc que l'Europe doit exercer sa plus grande vigilance face à tous les résidus du système communiste que ce soit en Chine ou en Russie. Elle ne doit faire aucune concession non plus aux continuateurs de ce que Jules Monnerot appelait l'entreprise communiste, notamment en Amérique latine ou en Afrique, particulièrement au Venezuela, au Zimbabwe, etc. Et surtout, la pénétration persistante en France de cette idéologie et des mensonges sur lesquels elle repose doit nous préoccuper avant tout.
À cet égard je voudrais vous faire part d'une lettre reçue de mon ami Eduardo Mackenzie, et d'un incroyable soi-disant hommage de Mme Albanel à Soljénitsyne, hommage en forme de dénigrement, en date du 4 août qui illustre bien la détention du pouvoir culturel par les ennemis de la Liberté.
Voici d'abord ce que m'écrit Eduardo Mackenzie en date 12 août
Cher Monsieur Malliarakis,
Je suppose que vous savez que le gouvernement français a décidé d’accorder la Légion d'Honneur à Carlos Lozano, le directeur de l’hebdomadaire communiste Voz, et l’un des chefs du Parti communiste colombien, lié d’ailleurs, par le Ministère public colombien, au scandale de la « Farc-politique » par son activité de collaboration avec les Farc.
Aujourd'hui, précisément, Carlos Lozano a été cité à comparaître devant la Fiscalia (le Ministère public colombien) pour cette raison.
Quand j'ai découvert il y a quelques jours (par la revue colombienne Cambio) cette histoire de la décoration éventuelle à Carlos Lozano je n’ai pas pu le croire.
J'ai donc appelé au ministère français des Affaires Étrangères pour vérifier l’information et j’ai reçu aujourd'hui la confirmation par l’intermédiaire d'un fonctionnaire du Quai d'Orsay (Luc Chevaillier) : oui, Carlos Lozano recevra, en principe, la légion d'honneur, ainsi que le prêtre Dario Echeverry Gonzalez, dans les prochains jours (la date exacte ne m’a pas été communiquée).
Le fonctionnaire a parlé d'un décret présidentiel du 11 juillet 2008.
Mais je ne l'ai pas encore trouvé dans le Journal Officiel.
Cette décoration à Carlos Lozano crée une situation absurde et inacceptable : le gouvernement français, qui a décoré Ingrid Betancourt avec la légion d'honneur après sa libération, et qui a décoré également le général Freddy Padilla de Leon, commandant en chef des Forces Armées de la Colombie, pour saluer l'héroïque libération d'Ingrid Betancourt et des 14 autres otages, va aussi récompenser un individu lié aux kidnappeurs d'Ingrid Betancourt !
Cela dépasse mon entendement.
Cela dépasse tous les paradoxes de la relation France-Colombie.
Cette décoration entachera la légion d'honneur !
Il est évident que Carlos Lozano utilisera, du reste, cette décoration française pour obstruer l’enquête du Ministère public colombien sur la « Farc-politique ».
Tout cela est accablant.
Cordialement,
Eduardo Mackenzie
Je lui ai naturellement répondu que :
Cela dépasse aussi mon entendement quoique je sois hélas accoutumé à ce genre de palinodies officielles à Paris.
On reste, en France, très "bolivarien"
En consolation je vous recommande l'excellente livraison d'Histoire et Liberté sur Cuba.
On appelle au Quai d'Orsay "objectivité" le fait de mettre sur un même pied l'assassin et la victime.
Partant jusqu'au 30 août (sans ordinateur, sans internet… désintoxication totale) j'espère bien pouvoir reprendre avec lui nos rendez-vous d'enregistrement dans les premiers jours de septembre.
Mais en attendant et pour conclure je livre à la sagacité de mes amis ce soi-disant hommage de Christine Albanel, ministre français de la Culture et de la Communication à Alexandre Soljenitsyne en date du 4 août 2008.
Avec Alexandre Soljenitsyne, disparu hier à l'âge de 89 ans, s'éteint une voix qui s'éleva il y a plus de soixante ans, dès la fin de la seconde guerre mondiale, pour dénoncer les crimes du stalinisme, et que rien ne put ensuite éteindre. Ni l'emprisonnement et l'internement, ni l'exil, ni la menace de le priver de sa nationalité, ni même les menaces de mort, si claires, à travers les attentats contre sa personne ou celle de ses plus proches.
Il appartient à l'histoire et à la philosophie politique, ose poursuivre Mme Albanel, de discuter de ce qu'il pouvait y avoir dans cette voix d'archaïque, voire, parfois, de réactionnaire. Cette voix fut celle de la liberté. Elle fut celle de la libération de toute une part de l’humanité. Plus peut-être que tout autre dans la période contemporaine, Soljenitsyne fit de la plus haute littérature une arme capable de faire s'effondrer les murs.
Une journée d'Ivan Denissovitch, publié en 1962, le Premier Cercle et le Pavillon des cancéreux lui valurent en 1970 un prix Nobel qu'il ne put recevoir qu'en 1974. C'est en France qu'en 1973, il publia avec l'Archipel du Goulag la description la plus implacable du système concentrationnaire soviétique.
Soljenitsyne est mort dans son pays, où il était revenu en 1994, et où il était considéré comme ce qu'il est : un des plus grands écrivains que la Russie contemporaine ait donnés au monde, dans la souffrance et la révolte, malgré la chape de plomb du totalitarisme et à cause d'elle.
N'est-ce pas confondant de médiocrité ?
JG Malliarakis
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident
La Vème République décore tous azimuts ! Peut-être aussi a-t-elle augmenté ses quotas de décorations ? Elle finira dans... le décor :-(
Rédigé par : gros chat | mardi 19 août 2008 à 23:24
Jean-Gilles Malliarakis, vous parlez trop vite, vous en devenez inécoutable.
L'attention, trop grande, que votre débit, rapide, réclame est rapidement prise en défaut, elle décroche et sombre.
Rédigé par : Auditeur-fidele | mardi 02 sep 2008 à 12:25