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ce 28 janvier un groupe d'Amis de la Liberté (1) déposait en préfecture le projet d'unrassemblement prévu de longue date pour ce 4 février à Paris sur la place de l'Hôtel de Ville. Traditionnellement, le récépissé d'une telle démarche vaut agrément technique. Après une campagne de communication autour de ce rendez-vous légal, légitime, matériellement accepté par la préfecture de police en ce lieu chargé d'histoire et de symbole, les organisateurs ont été obligés par la contrainte politique de M. Delanoë à le déplacer place du Châtelet, à 13 heures le même jour.
À travers le monde entier, en Amérique latine comme en Europe, des milliers de personnes allaient participer à cette mobilisation du 4 février dans les rues de très nombreuses villes.
Dans aucun autre pays normal, ces manifestations, bien compréhensibles du refus de la violence, du terrorisme et des prises d'otages ne rencontrent la moindre entrave.
À l'usage de ceux qui désirent comprendre ici l'exception parisienne, il convient quand même de préciser un peu le maniement, très médiatisateur, du droit de manifester, et de les appréhender dans le droit public comme dans la pratique française.
On doit avant tout mesurer qu'une démonstration même massive, dès lors que personne ne la voit, paraît inexistante à l'opinion. En revanche un groupaillon d'agités, lorsqu'on le montre au journal télévisé de 20 heures est pris virtuellement en considération.
Rappelons qu'en théorie, a priori, la notion même d'une autorisation de manifester pacifiquement ses opinions ne saurait reposer sur aucun principe juridique véritable. Il s'agit de l'exercice d'un droit constitutionnel inhérent à tout État démocratique, et conforme aux articles 10 et 11 de la Déclaration de Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789.
Mais, dans la pratique, dans notre Hexagone républicain et jacobin, certains méandres un peu subtils ont été prévus par le système en place. À Paris, premier objet de la centralisation de l'État, la Préfecture de police gère ces affaires. Cette administration dispose pour cela d'un bureau où les choses se déroulent de manière habituellement courtoise, le cabinet du préfet servant de tampon entre les différents pouvoirs impliqués dans la gestion de ce droit.
Concrètement donc, le responsable de l'organisation dépose le parcours du défilé, ou les modalités du rassemblement, et il les négocie auprès de ce service, pratiquement habilité à empêcher d'entraver par exemple la circulation ou à observer certaines règles telles que : "on ne défile pas aux Champs-Élysées" (2).
Datant du très impopulaire gouvernement Laval (3), un décret-loi du 23 octobre 1935 sert toujours, par ailleurs, d'instrument juridique aux mesures d'interdictions. Celles-ci peuvent se voir formulées en cas de menace de désordres graves. Elles se concrétisent sous formes d'arrêtés préfectoraux, c'est-à-dire qu'elles émanent, dans ce cas, de la décision du ministère de l'Intérieur.
Enfreindre de tels oukases tombe alors sous le coup de l'article 431-9 du Code pénal, et le maintien, l'organisation et le déroulement de la manifestation deviennent de ce fait délictuels.
On doit donc préciser ici que Mme Alliot-Marie n'a évidemment pas fait prendre à la préfecture de police une disposition liberticide de cette nature.
La censure perverse, subtile, et pour tout dire odieuse, de l'effet symbolique du rassemblement des amis de la Liberté ne résulte pas de cette procédure.
Celle-ci a seulement été maniée par le cabinet du maire de Paris en campagne électorale M. Bertrand Delanoë, et la responsabilité politique en incombe à lui seulement.
Environ 48 heures avant le rassemblement, à la demande de la municipalité l'administration faisait donc redéposer une nouvelle "déclaration" à l'organisateur officiel. Cette mesure a été notifiée exactement le 1er février à 17 heures.
Elle intervenait peu de temps après un contact avec un (in) certain M. Bernard Pignerolles se disant "conseiller international" (?) de Bertrand Delanoë. Ce personnage de l'ombre avait fait connaître son appréciation arbitrairement "négative" sur cette manifestation des victimes des FARC. À sa demande, les services de la PP furent donc amenés à faire déplacer l'endroit de rendez-vous officiel.
Certes la manifestation demeurera légale. Mais elle se déroulera place du Châtelet mais à un endroit que seules quelques centaines de personnes pourront aborder ou entr'apercevoir.
Tout cela serait banal et pourrait sembler, superficiellement, de la mesquinerie administrative si depuis quatre ans M. Delanoë ne faisait afficher une photo récupératrice géante d'Ingrid Betancourt sur la façade de l'Hôtel de Ville avec cette seule légende : "enlevée en Colombie", sans jamais préciser qu'elle est l'otage des FARC communistes et terroristes. C'est face à cet endroit que se situait initialement le rendez-vous des amis de la Liberté.
Et tout cela ne relèverait que de la seule niaiserie bien pensante si M. Delanoë n'était l'allié politique des gauchistes dans la gestion municipale parisienne depuis 2001, et n'avait électoralement un besoin crucial en vue d'un second tour très serré, de l'ensemble des voix communistes et d'extrême gauche.
On ne peut passer sous silence ni cette alliance socialo-communiste impunie, ni les occultations politiquement si correctes, ni les mensonges systématiques en découlant.
Avant sa libération jamais ces gens-là ne prononçaient le nom de la très courageuse Clara Rojas et n'évoquaient l'affaire de son enfant né en captivité.
Aujourd'hui encore qui parle en France d'Aida Duvaltier ? Qui même connaît son visage ? Cette Française de condition modeste n'appartient pas à la haute bourgeoisie colombienne. Elle est morte en 2006 après cinq ans de captivité aux mains des communistes terroristes des FARC. Son crime avait été d'avoir pris à sa demande la place de son mari Jean-Louis Duvaltier malade. En février 2006 ses restes étaient découverts à 430 km de Bogota. Elle aurait dû avoir 72 ans. Trois mois après l'enlèvement, sa malheureuse famille se trouvait ruinée d'abord par la rançon payée aux ravisseurs qui ont ensuite exigé davantage. Les siens ont aussi tout tenté pour faire libérer Mme Duvaltier dans l'indifférence générale, du moins des médiats : location d'avions pour lancer 50 000 tracts et photographies dans le centre de la Colombie, organisation à leurs frais de campagnes pour obtenir des informations… Tout ceci, hélas sans résultat. Et sans soutien de la gauche caviar et de la bien-pensance parisienne. Le cas d'Aida Duvaltier intéresse manifestement beaucoup moins les grandes consciences que celui de la femme politique de gauche Ingrid Betancourt.
Son malheur ne constitue qu'un exemple parmi les milliers de victimes des FARC communistes et terroristes, soutenues par la finance pétrolière de Chavez et par les réseaux développés par le régime des frères Castro.
Je me fais donc pour ma part un devoir de rappeler ces faits et de souligner la collusion évidente entre M. Delanoë et son "conseiller international" et le communisme.
Nous devons exercer notre plus rigoureuse vigilance à l’encontre de manœuvres désinformatrices écœurantes de Chavez et de ses complices dans les médiats parisiens.
Et plus généralement il faut refuser de laisser aux continuateurs de l'entreprise (4) totalitaire marxiste-léniniste (4) la faculté de manipuler cyniquement l'émotionnel (4).
JG Malliarakis
Notes
- Contact : [email protected]. On trouvera aussi beaucoup d'autres informations sur le blog de Jacques Thomet ancien correspondant de l'AFP en Colombie. Compte tenu des difficultés d'accès à ce blog le 3 février au soir nous pensons bien faire en le faisant figurer ci-dessous.
- Cette prétendue règle fut imposée surtout depuis une certaine manifestation de jeunes en septembre 1960, profitant inopinément d'un dépôt de manifestation à l'arc de Triomphe des jeunes du parti gaulliste eux-mêmes indignés par le fameux "manifeste des 121". Un très bon souvenir de jeunesse de l'auteur de cet article, alors âgé de 16 ans.
- La politique de ce cabinet investi en juin 1935 et renversé fin janvier 1936 explique en partie la victoire catastrophique pour l'occident de la victoire du Front populaire en juin 1936.
- Sur ces différents points je ne puis que renvoyer à la Sociologie du communisme et au livre d'une si étonnante actualité La Guerre en question de Jules Monnerot -- en me félicitant de l'apparition d'un site spécialement consacré par son fils Thierry, ingénieur informaticien (Ensimag 1967), sa fille Yveline, journaliste de 1973 à 2007 à Radio France Internationale, et son épouse, journaliste aux Émissions vers l'Étranger de l'ORTF de 1945 à 1965, puis à l'Agence France Presse de 1965 à 1980 à cet immense sociologue français connu dans le monde entier sauf en France Adresse de ce site : http://julesmonnerot.com.
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident
Nous sommes depuis longtemps en tyrannie soft, nous abordons actuellement la dictature dure.
Se souvenir des manifestations du Dr Dor de 20 quidams et leurs chapelets "faisant entrave à l'ordre public'.
Rédigé par : Marie de Paris (Centenaire) | lundi 04 fév 2008 à 17:03