Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique : sur le site de LUMIÈRE 101.com

Jusqu'ici cependant, les responsables cubains répétaient qu'à 81 ans après sa convalescence, il allait revenir au pouvoir.
En mars 2008, interviendra formellement le renouvellement à La Havane des membres du Conseil d'Etat supposés détenir le pouvoir exécutif constitutionnel. Fidel Castro cumule à ce jour les fonctions de président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres, ainsi que celle de premier secrétaire du Parti communiste.
Or, le 17 décembre, gouvernant son île caraïbe depuis 48 ans, il a fait lire une lettre révélatrice par la télévision nationale (1). Il ne s'opposera plus, promet-il, à l'émergence de la génération montante.
"Mon devoir élémentaire, ose-t-il affirmer, consiste à ne pas m'accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes".
Mais qu'on se rassure.
Le chef communiste latino-américain considère encore de son devoir "d'apporter expérience et idées, dont l'humble valeur provient des époques exceptionnelles que j'ai traversées".
Les gens sérieux devraient remarquer, je le leur suggère, que son message était essentiellement consacré aux changements climatiques et à la conférence internationale de Bali.
Le vieux dictateur s'investit désormais dans une préoccupation touchante pour les problèmes écologiques.
Il soutient ouvertement cette démarche typiquement mondialiste, politiquement si correcte. L'homme qui toute sa vie a nié dans la pratique l'existence du droit international trouve aujourd'hui que les blablablas environnementalistes du petit paradis touristiques indonésien "confirment l'importance d'accords internationaux et la nécessité de les prendre au sérieux".
"Dans l'absolu, conclut-il gravement, rien n'a modifié les sombres desseins de l'empire américain".
On peut noter que l'organe officiel du régime Granma-international du 18 décembre récupère les négociations sur le changement climatique et affirme que leur échec préoccupe les Nations-Unies.
Qu'on me permette donc de citer la dépêche de Granma-international en provenance de Bali.
– " Un fonctionnaire de haut rang de l’ONU, Yvo de Boer, a exprimé aujourd’hui sa préoccupation pour le rythme des négociations sur le changement climatique qui rend difficile la résolution d’un accord. Les Etats-Unis menacent les négociations sur la déforestation. De Boer, secrétaire exécutif de la Convention Cadre de l’ONU pour le changement climatique, a affirmé en conférence de presse que le désaccord existant concernant la portée des futures conversations met en évidence cette situation. Selon celui qui est aussi le porte-parole de la Conférence, étant donné que les questions s’entrelacent nous sommes dans une situation du tout ou rien et si nous n’arrivons pas à terminer le travail à temps, le château de cartes va s’écrouler. La réunion de deux semaines à Bali, qui s’achève demain, rassemble plus de 10 000 délégués, des ministres de l’Environnement, et plusieurs chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des observateurs d’organisations non gouvernementales."
Fidel Castro continuera de la sorte à conseiller le gouvernement communiste et d'orienter les forces révolutionnaires d'Amérique latine.
Il le fera, dit-il sans complexe en tant que "guide suprême", fort de "l'expérience" qui lui confère un jugement. N'a-t-il pas érigé en doctrine que "les révolutionnaires ne se retirent jamais".
Son frère et successeur Raùl Castro, 76 ans aujourd'hui, s'est toujours montré l'incarnation sinistre de l'appareil stalinien, sans les fioritures aventuristes, que dirigea Fidel avant 1959 et dans les premières années de ce régime sympathique aux gaucho-trotskistes et aux révolutionnaires du tiers-monde.
Dans la plus pure tradition communiste Raùl Castro a feint de lancer depuis 17 mois un certain nombre de pseudo-débats sur les principaux problèmes économiques du pays.
Il a promis comme Krouchtchev en 1956, comme Mao Tsé-toung en 1961, comme Brejnev en 1970, etc. des "changements structurels" dans le secteur agricole.
Les observateurs agréés semblent désormais acquis à l'idée de la légitimité du transfert de pouvoir à Raùl Castro. Reconverties dans la logomachie environnementaliste les dictatures du sous-développement se voient à nouveau considérées comme des forces amies par toute la bien-pensance, par toute la gauche caviar, par tous ceux qui dans le monde, à Hollywood et bien sûr à Paris, espèrent la victoire de Hillary Clinton.
Apprêtons-nous à les entendre désormais nier l'évidence des crimes, des enlèvements d'otages et de la répression sanglante qui menacent à nouveau l'Amérique latine et le monde libre, comme le font par ailleurs les islamo-terroristes avec lesquels ils développent au moins un intérêt commun, celui de la rente pétrolière.
JG Malliarakis
Notes
- Ce texte est disponible ce 18 décembre sur le site de Granma-international http://www.granma.cu/frances/2007/diciembre07/vier14/mesa.html
Et pourquoi pas une petite ligne de publicité de bon goût…… pour les Éditions du Trident.
Un vieux souvenir m'est revenu en tête.Un jour où la France, notamment en la personne de Danièle Mitterand réservait à Castro un accueil des plus chaleureux et l'embrassait affectueusement, les autorités françaises refusaient son visa à un prêtre libanais maronite voulant venir à Paris pour appeler au secours pour son village chrétien dont les druzes n'avaient pas laissé pierre sur pierre. Rappelons nous aussi que Danièle Mitterand, appuyée par Bernard Kouchner fut la grande amie des Kurdes,les principaux maîtres d'oeuvre du génocide arménien de 1915.
Rédigé par : CARBONNIER | mardi 18 déc 2007 à 12:44
Cher Monsieur:
Comment pouvez vous designer par le vocable de Dictateur, un homme comme Ugo Chavez qui a ete elu democratiquement et qui n'exerce ses pouvoirs que dans des limites constitutionelles? Le dernier referendum confirme que M. Ugo Chavez ne dispose pas de pouvoirs absolus et ne peut donc, par consequent qualifier de dictateur. Seriez vous influence par la campagne anti Chavez menee par les media soumis au systeme Bush? Comme vous, je n'approuve pas la dangereuse ideologie embrassee par M. Chavez, mais il appartient aux Venezueliens d'en decider, sans interference exterieure. Qualifier de dictateur un homme politique qui ne l'est pas ne me semble pas convenable. Marvin West
Rédigé par : Marvin West | mercredi 19 déc 2007 à 21:23