Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique : sur le site de LUMIÈRE 101.

Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Mme Valérie Pécresse m'a, d'ailleurs, heureusement surpris au cours de divers débats. Elle intervenait ainsi, ce 25 novembre, dans l'émission souvent intéressante de Christine Ockrent, "Duel sur la 3" pour débattre de sa loi d'autonomie des universités. Et au reproche de l'essayiste Frédéric Martel de "jouer petit bras" avec une réforme tout à fait élémentaire, elle a su intelligemment acquiescer. Elle a donc développé un programme et des orientations assez agréables à entendre. Je m'exprime évidemment dans l'esprit de ceux qui souhaitent voir le système de notre pays évoluer. Si tout se met en place, on peut et on doit espérer vers un peu plus d'efficacité. Le but sur lequel chacun peut s'accorder tend à la promotion des jeunes de toutes origines sociales et de toutes aspirations professionnelles. Cela s'appelle depuis Pareto la circulation des élites.
Or, ce 26 novembre s'ouvrait sur le front de cette agitation traînant en longueur dans les facultés une période clé. La semaine du 19 au 25, a fait apparaître les divisions de la coordination gauchiste. Car le syndicat officiel de la gauche, la vieille Unef, dirigée par un militant du parti socialiste Bruno Julliard, s'est retirée de la Coordination des agitateurs, sachant le mouvement certes capable d'empoisonner la vie d'une partie des facultés, mais au bout du compte ultra-minoritaire dans les faits. Le 26 au matin encore 29 sites universitaires en France demeuraient quand même bloqués, et les études paralysées.
La ministre Valérie Pécresse va donc recevoir les représentants officiels des étudiants en position de force.
Car, dans la journée du dimanche 25 novembre, la coordination, réunissaient à Lille quelque 300 délégués venus de 67 universités et IUT. Cette structure, la 4e apparue en un mois, se veut "la seule légitime à parler" au nom des étudiants. Cette coordination gauchiste prétend accorder les étudiants bloqueurs sur le contenu de leurs revendications. Elle se dit "composée de délégations issues des AG de chaque université". Et elle ajoute pompeusement : "aucun organe politique ou syndical ne peut parler au nom des étudiants, contrairement à la coordination nationale". Donc pas l'UNEF.
La coordination exige l'abrogation pure et simple de la loi. Et elle reproche à l'Unef de chercher à négocier. Certes elle appelle désormais le principal syndicat étudiant de gauche à "réintégrer" ses rangs. Mais elle lui demande aussi "de prendre clairement position pour l'abrogation de la loi Pécresse et de cesser toute négociation jusqu'au retrait de cette loi".
Je voudrais, simplement souligner ce fait symbolique.
Écartant l'Unef dirigée par les socialistes réformistes, la coordination en a déplacé les délégués dans une salle à part.
Et il y était marqué sur un tableau noir "bienvenue au goulag"(1).
Il est donc "un peu tard d'appeler à l'unité une fois que l'organisation de la coordination a refusé de nombreux mandatés de l'Unef", dit simplement le vieux syndicat bien connu lui-même héritier des soixante-huitards. Et, pour faire bonne mesure les réformistes proclament encore : "Nous appelons les assemblées générales à continuer à se réunir et à organiser elles-mêmes leur mouvement".
De son côté, la Coordination a appelé à diverses mobilisations à la réussite incertaine :
- le 29 novembre, "manifestation nationale étudiants/lycéens",
- le 3 décembre, "une journée de solidarité nationale avec les sans-papiers",
et le 4 décembre "journée de mobilisation interprofessionnelle ".
Il ne manque plus qu'une conjonction avec les émeutiers du Val d'Oise et pourquoi pas le 2 décembre avec le plébiscite de Ugo Chavez.
L'agitation continue également dans les lycées.
La prétendue Fédération indépendante et démocratique lycéenne cette Fidl, association créée par les communistes il y a 20 ans au moment de la loi Devaquet, se remue un peu partout.
Elle constitue beaucoup plus qu'une force d'appoint au désordre universitaire et à ses assemblées générales truquées.
La Fidl se prétend "syndicat lycéen", expression qui évidemment ne veut rien dire.
Sa réaction ressemble fort à celle de très vieux apparatchiks car elle dit "regretter la division du mouvement étudiant qui s'est révélé ce week-end pendant la coordination nationale".
Dans la même logique elle continue dans son style stalinien d'un autre âge à "appeler l'ensemble des lycéens à se mobiliser" pour les manifestations indiquées plus haut, demandant aux lycéens de s'unir contre "la sélection à l'entrée de l'université" avec une conclusion que l'on retiendra "le mouvement lycéen reste lycéen et ne dépendra pas des déboires du mouvement étudiant".
Voila du pur jus de cocos du bon vieux temps.
JG Malliarakis
Notes
- cf. Le Monde et l'AFP du 25 novembre à 20 h 16
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